Facebook, l'empire vacille

Le scandale Facebook Cambridge Analytica qui a vu les données de quelque 87 millions d'utilisateurs du réseau social détournées indûment, peut-il précipiter la chute de Facebook ? Le plus célèbre des réseaux sociaux et ses plus de 2 milliards d'utilisateurs dans le monde peut-il disparaître ou être démantelé ? Après tout, par le passé, des sites web que l'on croyait intouchables ont fini par chuter comme MySpace voire disparaître des radars à force de passer de mains en mains, comme Napster ou Netscape. 

Des résultats qui soulagent 

Avec Facebook toutefois, les choses sont beaucoup plus complexes, car le réseau a acquis depuis sa fondation en 2004 par Mark Zuckerberg un poids considérable dans l'économie numérique et dans l'économie tout court. À telle enseigne que pour beaucoup d'experts, Facebook, comme les autres membres des GAFA (Google, Apple, Amazon) est désormais too big to fail, selon l'expression américaine (trop gros pour chuter). Autrement dit, si Facebook tousse trop, c'est toute la Bourse qui en pâtira. 

Mercredi 25 avril d'ailleurs, Facebook a rassuré les investisseurs en publiant des résultats en forte hausse, faisant bondir le titre en Bourse (+4,73 %). Le réseau social a, en effet, fait mieux que les attentes avec un bénéfice net de 5 milliards de dollars, en hausse de 63 % sur un an et un chiffre d'affaires en hausse de 49 % à 12 milliards de dollars ! Les seules recettes publicitaires, qui constituent la quasi-totalité des revenus du groupe, ont bondi de 50 % à 11,8 milliards. Autre élément très observé, le nombre d'utilisateurs mensuels actifs a crû de 13 % à 2,2 milliards, conformément aux attentes des marchés. Ce chiffre était de 2,13 milliards à fin 2017. 

«Malgré les défis importants auxquels nous sommes confrontés, notre communauté et nos activités démarrent fort en 2018. Nous voyons nos responsabilités de façon plus large et investissons pour nous assurer que nos services sont utilisés de la bonne façon», a déclaré Mark Zuckerberg, soulagé. 

Les prochains mois déterminants 

Pour autant, les chiffres flatteurs ne reflètent peut-être pas encore l'impact réel du scandale Cambridge Analytica, car celui-ci a éclaté seulement quinze jours avant la fin du premier trimestre. Les chiffres de mercredi constituent certes un «soulagement». Ils sont «le signe que jusqu'ici, les dégâts de Cambridge Analytica sont contenus», note ainsi Daniel Ives, du cabinet GBH Insights. «Toutefois les trois à six prochains mois vont être longs» pour Facebook qui doit «naviguer dans cette tempête», estime l'expert. 

Car les critiques contre le réseau social perdurent voire s'amplifient. Avant le scandale Cambridge Analytica, le réseau était déjà critiqué, notamment, pour laisser pulluler les fake news (fausses informations), en particulier pendant la campagne présidentielle américaine de 2016, et subissait déjà une relative désaffection, notamment de la part des plus jeunes qui lui préfèrent d'autres plateformes, comme Snapchat. Brian Wieser, analyste chez Pivotal Research, estime ainsi que le scandale Cambridge Analytica va peser sur l'avenir de la société : «une baisse de confiance assortie d'une prise de conscience croissante du caractère toxique de la plateforme (...) pourraient entraîner une érosion continue de l'usage (de Facebook) en 2018», estime-t-il. 

Le temps de la régulation 

Autre incertitude pour Facebook : les appels à davantage de réglementations des groupes technologiques, venus des États-Unis comme de l'étranger. Plusieurs parlementaires américains, qui ont auditionné pendant près de dix heures Mark Zuckerberg, ont brandi cette menace, deux sénateurs ont même présenté un projet de loi sur le sujet. En Europe, le paysage réglementaire va profondément évoluer à compter du 25 mai, date de l'entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD). S'il ne va pas disparaître de sitôt, Facebook a perdu de sa superbe. 

Entre mea culpa de son fondateur, mise à jour des conditions d'utilisation, nouvelles mesures pour plus de transparence, le réseau doit sans doute se réinventer.

Philippe Rioux

Faut-il quitter Facebook ?

Quatre Français sur dix prêts à supprimer leur compte

La crise Cambridge Analytica / Facebook a agité massivement le web et les réseaux sociaux sitôt que l'on a compris l'ampleur du nombre de comptes détournés (87 millions). La contestation s'est alors matérialisée avec le hashtag (mot-clé) #DeleteFacebook (supprimer Facebook). Certains utilisateurs du réseau social ont, en effet, pris l'initiative de communiquer sur la suppression de leur compte Facebook, espérant ainsi provoquer un mouvement de masse. 

«Le hashtag #DeleteFacebook, apparu mardi 20 mars, a dépassé les 41 000 mentions en anglais sur cette seule journée», a constaté Digimind, société spécialisée dans la veille des réseaux sociaux. «Si le hashtag est essentiellement diffusé sur Twitter (94 % des mentions), de nombreux médias (plus de 700), dont le New York Times, ont relayé ce mouvement de protestation», poursuit la société. 

Ce mouvement contre les méthodes de Facebook a de plus bénéficié de la notoriété de plusieurs personnalités, à l'instar de Brian Acton, cofondateur de l'application WhatsApp (rachetée par Facebook en 2014), de Steve Wozniak, emblématique cofondateur d'Apple, de la chanteuse Cher ou du comédien-humoriste Jim Carrey. 

En France le journaliste Ali Badou a lui aussi supprimé son compte tout comme, plus étonnant, la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav). Le scandale Cambridge Analytica a en tout cas terni fortement l'image du réseau social. 


Selon un sondage Ifop publié le 13 avril, un Français sur quatre s'est dit prêt à envisager de supprimer son compte Facebook. «La principale crainte des Français au sujet des réseaux sociaux est de voir utiliser leurs données personnelles à leur insu (inquiétude partagée par 65 % des personnes interrogées). D'où l'intention exprimée par un quart des Français possédant un compte Facebook de supprimer prochainement leur compte, une proportion qui atteint même un peu plus d'un tiers (34 %) parmi ceux qui savent précisément ce qu'est l'affaire Cambridge Analytica». 

Très difficile de quitter le réseau social

Mais paradoxalement, il reste très difficile de quitter Facebook, autant au sens littéral que technique (la procédure est complexe). «Sur fond de scandales relatifs à la protection de leurs données, les Socionautes hésitent entre inquiétudes (83 % pensent que les réseaux sociaux occupent une place beaucoup trop importante dans leur vie quotidienne) et addiction (1 Socionaute Millennial sur 2 se dit atteint du «Fear of Missing Out», la peur de rater quelque chose s'il ne se connecte pas aux réseaux sociaux)», explique l'institut Harris dans son étude Social Life 2018, baromètre annuel sur les réseaux sociaux. 

«Sur les réseaux sociaux, le consommateur fournit sans cesse des données qui permettent de cibler précisément ce qui le satisfait le plus ; les médias sociaux exploitent les modèles de comportements qu'ils ont repérés afin d'ajuster ses expériences en ligne et de répondre à ses besoins psychologiques particuliers», observent des chercheurs de l'université de Pennsylvanie cités par The Conversation. De fait, à coups d'algorithmes très fins, Facebook a développé une dépendance psychologique dont il est difficile de s'extraire.

"Facebook a le niveau
de pouvoir d'un Etat"

Christophe Alcantara est spécialiste de l'e-réputation, enseignant chercheur en sciences de l’information et de la communication — IDETCOM à l’Université Toulouse 1 Capitole.


Le scandale Cambridge Analytica a-t-il permis, selon vous, une prise de conscience, un nouveau regard des utilisateurs de Facebook sur l'importance des données qu'ils donnent au réseau social ? 

Le problème initial c'est que déjà, à la base, les conditions générales d'utilisation de Facebook reposent sur ce que les juristes appellent un contrat léonin. C'est-à-dire qu'il y a une asymétrie de l'information qui fait que l'un possède tout et l'autre n'a rien. Ce contrat léonin existe depuis le début. Qui regarde les conditions générales d'utilisation ? Personne. 

Quand bien même vous les regarderiez, elles sont écrites de telle manière que vous ne savez pas ce que vous donnez. Le second point, c'est que, jusqu'à présent, les internautes ont été d'une naïveté coupable. Si la police française disposait des informations dont Facebook dispose, nous serions les premiers à dire que nous vivrions dans un État policier, totalitaire.

On voit bien qu'il y a une asymétrie. Enfin, dernier point, c'est ce que j'appelle la colonisation numérique des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). Ces sociétés articulent leur discours sur les utopies fondatrices d'internet d'il y a trente ans (l'ubiquité, la gratuité, une nouvelle socialité, etc.) mais pour, en vérité, nous vendre un schéma qui est un capitalisme exacerbé : « je te prends tout et je ne te rémunère en rien. » C'est en ce sens que les GAFAM sont très forts et Mark Zuckerberg en est la parfaite incarnation. 

C'est-à-dire ? 

Le PDG de Facebook a été le premier à dire que celui qui ne souhaitait pas partager sa vie privée n'était plus dans la société du XXIe siècle. Sauf que lorsque Mark Zuckerberg a été interrogé par la commission d'enquête du Sénat américain à la suite du scandale Cambridge Analytica, pour savoir si lui-même laisserait les mêmes informations personnelles qu'il invite les internautes à laisser sur son réseau, il a répondu non. 

"Facebook et les autres imposent une colonisation numérique"

Au cours de cette audition, Mark Zuckerberg a fait son mea culpa, promis de prendre des mesures. Est-il sincère ? 

Absolument pas, ce n'est qu'un effet de discours, une tactique communicationnelle. Zuckerberg et les gens qui l'entourent font aujourd'hui acte de contrition mais ce ne sont pas des naïfs. Ce sont des capitalistes qui sont là pour mettre en œuvre un modèle économique précis : la collecte et l'exploitation des données personnelles. Si ce n'était pas ce modèle-là Facebook ne flirterait pas avec une capitalisation boursière de 500 milliards de dollars qui est une promesse économique pour les investisseurs : la colonisation numérique. Une colonisation que Facebook n'a d'ailleurs de cesse d'optimiser avec le rachat de start-up concurrentes. 

Le 25 mai prochain va entrer en vigueur le Règlement général européen sur la protection des données (RGPD), beaucoup plus protecteur pour les internautes. Peut-il être un élément qui fera évoluer les GAFAM ? 

Je le pense. Quand on discute avec des États, ils n'ont pas d'avis, ils ont des intérêts. Un État fort va ainsi faire en sorte que s'instaure une relation de pouvoir avec ses interlocuteurs. Aujourd'hui, les GAFAM ont un tel potentiel économique qu'ils relèvent véritablement, en termes de pouvoir, d'États. Si vous êtes faibles, ils vont être forts Si vous êtes forts, ils vont négocier et être obligés de transiger. Nous avons une Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, qui est bonne car elle est une vraie politique. Elle a dit : maintenant, je vais instaurer des règles du jeu et comme je parle au nom de 28 pays de l'Union européenne, de 500 millions de personnes «rentables», elle a obligé Facebook et les autres à négocier différemment. 

Mais le mouvement de fond au niveau mondial n'est malheureusement pas celui du mouvement européen. La preuve en est que les Américains ont récemment voté la fin de la neutralité du Net (qui assure l'égal accès des contenus sur internet). Cette abrogation rentre dans ce schéma qui consiste à véritablement marchandiser tout. Le mouvement de fond n'est donc pas celui de la réglementation européenne qui est bonne. Disons-le, face à l'État de non-droit dans la collecte et l'exploitation des données personnelles, l'Europe va représenter une sorte de sanctuaire. 

Propos recueillis par Philippe Rioux

Le scandale qui ruine
les ambitions de Zuckerberg

2018 devait être une année faste pour le patron et fondateur de Facebook Mark Zuckerberg. Il y a quelques mois le jeune PDG milliardaire de 32 ans faisait régulièrement la Une des médias, non plus seulement pour l'actualité relative à son réseau social à la croissance insolente, mais pour ses prises de position politiques sur plusieurs sujets dans une Amérique divisée par l'élection de Donald Trump. 

En janvier 2017, «Zuck» avait annoncé vouloir faire une «tournée des États-Unis» d'un an pour aller à la rencontre des Américains de chaque État, dans des «petites villes et des universités». Une tournée dont l'annonce a immédiatement nourri la rumeur, dans les médias et les cercles démocrates, d'une candidature à l'élection présidentielle de 2020. Mark Zuckerberg s'est échiné à démentir toute ambition pour la Maison-Blanche mais sans forcément convaincre. 

Un candidat idéal pour la présidentielle

Zuckerberg ne constituerait-il pas un candidat idéal pour un parti démocrate toujours pas remis de la défaite d'Hillary Clinton ? Et pourquoi donc la fondation Chan-Zuckerberg initiative (que le PDG a créée en 2015 avec sa femme Priscilla) avait-elle embauché David Plouffe, ancien directeur de campagne de Barack Obama et Ken Mehlman qui tenait le même poste pour la campagne de George W. Bush en 2004 ? «Ils travailleront ensemble pour trouver de nouvelles opportunités afin de travailler avec le gouvernement, des partenaires et des gens qui font avancer le potentiel humain», expliquait alors Mark Zuckerberg entretenant le flou.

Depuis, on avait vu le PDG en Alaska avec des pêcheurs, dans le Nebraska avec des cheminots, etc. Ce qui s'apparentait comme le début d'une belle campagne électorale, d'autant plus qu'en août, la fondation avait embauché Joel Benenson, l'ex-stratège d'Obama comme consultant… Mais un an plus tard, Mark Zuckerberg voit ses ambitions politiques sérieusement compromises. Le PDG vit 2018 comme son annus horriblis avec le scandale Cambridge Analytica. 

Cette société a détourné sans leur consentement les données personnelles de près de 87 millions de membres du réseau social, puis leur aurait envoyé des messages très ciblés avec un logiciel permettant de prédire et d'influencer le vote des électeurs de la campagne présidentielle américaine de 2016, remportée par Donald Trump. Des méthodes similaires auraient pu être utilisées lors de la campagne du Brexit au Royaume-Uni. 

Ce n'est certes pas la première fois que Facebook est visé par de sévères critiques que ce soit sur les méthodes de modération et de censure, sur les algorithmes enfermant les membres du réseau social dans des bulles de filtre, sur la propension à laisser se diffuser des propos haineux ou des fake news, sur les relations avec les médias en mode je t'aime moi non plus. 

À chaque fois, Facebook avait su jusqu'à présent trouver les mots. Cette fois, le PDG a dû monter au créneau et faire un mea culpa humiliant devant des commissions d'enquête du Congrès américain. Un acte de contrition télévisé comme en raffolent les Américains. Zuckerberg a promis plus de transparence, mis en place des mesures techniques pour mieux protéger les données personnelles et même estimé que la régulation pouvait être positive. Double discours… Mais lorsqu'il s'est agi pour Facebook de se conformer au règlement européen qui va entrer en vigueur le 25 mai, le réseau a réintroduit une option de reconnaissance faciale controversée difficilement désactivable. 

Et surtout Facebook a transféré la responsabilité du traitement des informations de 70 % de ses utilisateurs vers les États-Unis où la réglementation est beaucoup plus souple… Un choix légal mais qui laisse penser que Facebook n'a pas vraiment tiré les leçons du scandale Cambridge Analytica…

Philippe Rioux

L'homme derrière le scandale Cambridge Analytica

Le scandale Facebook Cambridge Analytica qui a vu les données de quelque 87 millions d'utilisateurs du réseau social détournées indûment, est décidément loin d'être terminé. Le 24 avril, une commission du parlement britannique a auditionné le psychologue Aleksandr Kogan, le concepteur de l'application qui a permis à Cambridge Analytica de capter les données des internautes. 

Et ce jeune chercheur de 32 ans de l'université de Cambridge, originaire de Moldavie, refuse d'endosser seul la responsabilité du scandale. Il affirme avoir été abusé par Cambridge Analytica et envisage d'attaquer Facebook en diffamation. Le vice-président et directeur juridique de Facebook, Paul Grewal, a, en effet, récemment accusé Kogan d'avoir organisé une «escroquerie et une fraude», en prétendant poursuivre des buts académiques avec son quiz. 

87 millions de comptes

Pour rappel, ce quiz baptisé «thisisyourdigitallife» (c'est votre vie numérique) et créé par la société de Kogan (Global Science Research) se présentait comme servant pour de la «recherche utilisée par les psychologues». Il avait été téléchargé par près de 270 000 utilisateurs du réseau social, rémunérés 4 dollars pour répondre aux questions du quiz. Les données de ces personnes ont logiquement été collectées… mais aussi celles de leurs amis, sans leur permission. D'où le nombre de 87 millions de personnes concernées dont près de 210 000 Français. Ces informations ont ensuite été transmises par Kogan à Cambridge Analytica pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d'influencer le vote des électeurs de la campagne présidentielle américaine de 2016, remportée par Donald Trump. Aleksandr Kogan affirme qu'il pensait agir en toute légalité. 

«J'avais des conditions d'utilisation durant un an et demi selon lesquelles je pouvais transférer et vendre les données. On ne m'a jamais rien dit», a-t-il déclaré lors d'une interview, affirmant d'une part que les utilisateurs de Facebook savaient que leurs données étaient vendues et partagées et que «Facebook n'en avait clairement rien à faire.» «À aucun moment durant ces deux années (2013 à 2015), Facebook n'était au courant des activités de Kogan avec Cambridge Analytica», a indiqué Facebook. 

Mais au cours de l'audition de Kogan, on a appris qu'il avait signé avec Facebook un accord de confidentialité promettant de ne pas abuser des données collectées. Reste à savoir à quelle date cet accord a été signé pour déterminer qui savait quoi. Facebook n'en a visiblement pas fini avec le dossier Cambridge Analytica… 


Le Brexit influencé ?

Les parlementaires britanniques ont organisé l'audition d'hier car ils veulent savoir si les données récupérées par Cambridge Analytica ont pu être utilisées pour faire du ciblage en vue d'influencer le vote sur le Brexit comme elles ont pu l'être pour influencer la présidentielle américaine. 

Le 24 avril, Aleksandr Kogan a jugé l'idée «ridicule scientifiquement». «Les outils que Facebook fournit aux entreprises sont bien plus efficaces pour cibler les gens en fonction de leurs personnalités que l'utilisation des résultats issus de notre travail.» «J'ai simplement eu la malchance d'être la personne qui a fini par être associée à la campagne de Trump. Il est facile de montrer du doigt une personne.»

Philippe Rioux

Long format "Facebook, l'empire vacille" réalisé par Philippe Rioux pour La Dépêche du Midi. © Avril 2018.