Etre contre ou ne pas être

Par essence, par tradition, Bologne est une ville contestataire. Fière, brutale, elle l'affiche sur ses murs.

Un mur vierge à Bologne ? Impossible !
Un mur c'est un support d'expression, 
l'endroit parfait pour exposer ses idées à la face du monde.

Crédit: Marina Guibert

"Celui qui pense doit agir". Et de préférence agir contre.
Contre le "treno ad altavelocità" (train à grande vitesse) ou TAV entre Lyon et Turin.
Contre le "trans adriatic pipeline"(TAP) qui doit transporter le gaz de la mer Caspienne en Europe.
Et surtout contre la police: bouclier à terre et code 1312. 1312 pour A.C.A.B. selon la place des lettres dans l'alphabet.
A.C.A.B. pour All Cops Are Bastards, tous les flics sont des salauds.




La Bolognina est un quartier ouvrier. Sur ses murs, il affiche son antifascisme.

Crédit: Marina Guibert

"La richesse est pour tous,
travailler n'a pas de sens"
Si Bologne est surnommée la Rossa, c'est parce qu'elle a toujours eu des penchants communistes, rouges.

Crédit: Marina Guibert

Légaliser. L'histoire ne dit pas si ce tag y est pour quelque chose mais vendre du cannabis à faible teneur en THC est légal depuis mai 2017. Mais pas les cocktails molotov.

Crédit: Marina Guibert


"Tous les flics sont 
des frontières". 
Le message dénonce 
la chasse aux migrants 
des policiers 
aux frontières italiennes.

Crédit: Marina Guibert

Un militaire et un policier représentés par des cochons, une ode à la diversité et toujours ce code 1312 sur les étiquettes des oreilles pour "tous les flics sont des salauds".

"Nous chassons Renzi !"

Crédit: Marina Guibert

Crédit: Marina Guibert

Basta Renzi !
"Assez de Renzi !" 
Matteo Renzi n'est décidément pas très aimé à Bologne. 
Ni en Italie d'ailleurs. 
L'ancien premier ministre a été contraint à la démission en mars 2018.

Crédit: Marina Guibert

Silvio Berlusconi 
a longtemps dirigé l'Italie. 
Jusqu'à être déclaré inéligible 
en 2013. 
Une décision annulée 
par le tribunal de Milan
 le 11 mai 2018.

Crédit: Marina Guibert

"Ligue de voleurs". 
Référence à la Ligue du Nord, 
parti d'extrême-droite
peu implanté en Emilie-Romagne. 
Et surtout à Lucia Borgonzoni, 
candidate du parti 
à la mairie de Bologne et
accusée en mai 2016 
d'avoir détourné ... 764 euros.

Crédit: Marina Guibert

Pas besoin de traduction.
Virginio Merola est le maire de Bologne 
depuis 2011.

Crédit: Jean-Charles Bouniol

"Non à l'école usine". 
En mai 2015, le premier ministre
 Matteo Renzi entreprend
 une réforme du primaire. 
Ses détracteurs l'accusent 
de ne rien faire pour lutter 
contre la précarité des enseignants 
et de vouloir faire de l'école 
une entreprise.

Crédit: Marina Guibert


Francesca, Francesco, Ivan, Parvis et Gigi sont cinq activistes. Parvis est interdit de résidence à Bologne. Tous les cinq ont été arrêtés en mai 2015. Ils appartenaient au collectif anarchiste Hobo qui luttait pour la mobilité avec la campagne #Libertàdidimora, #Liberté de résidence.

Crédit: Marina Guibert

8 novembre 2015. Matteo Salvini, leader de la Ligue du Nord appelle à une manifestation nationale anti-immigration. A Bologne, des manifestations anti-Salvini sont organisées le même jour pour le contrer.

Crédit: Marina Guibert

"36 libre !" Le 36, c'est le 36 via Zamboni. Là où se trouve la bibliothèque des Sciences Humaines. En janvier 2017, l'université décide d'y installer des tourniquets pour réserver l'entrée aux étudiants. Tout le monde n'est pas d'accord. Un collectif d'étudiants de gauche décide de démanteler les tourniquets et d'occuper la bibliothèque. Ils sont finalement chassés par la police en février.

"Cloro al clero". La phrase sonne bien. On peut la traduire par "le chlore au clergé. Le slogan anti-catholique date des années 1970. 

Crédit Marina Guibert

"Sans Etat, vous allez bien!"
A Bologne, l'anarchisme transpire. Il est presque gravé dans la pierre.

Crédit: Marina Guibert