PARC DE LA CITADELLE

Un poumon vert au cœur de Lille

Une promenade longue de 1 kilomètre

Photo : Anaïs Gadeau

La Citadelle de Lille est un pan entier de l'histoire de la ville, un monument de pierre et de verdure, niché au cœur de la Ville, qui a gardé sa fonction militaire.

La métamorphose de son parc, le plus grand espace vert de Lille, se poursuit depuis plusieurs années déjà.

Idée : remettre en valeur le patrimoine historique, privilégier la balade, le sport et les loisirs, préserver et enrichir la nature.

Un chantier d'envergure a été lancé en 2015 par la Ville et la Métropole européenne de Lille qui investissent 21 millions d'euros pour transformer les 21 hectares du Champ de Mars. Ces aménagements sont destinés à répondre aux différents usages du site.

Le parc s'anime !

Une renarde polaire, pensionnaire du zoo lillois. Photo : Anaïs Gadeau

2018 : QUOI DE NEUF AU PARC DE LA CITADELLE ?

LE ZOO. L'ancienne maison tropicale a été entièrement rénovée. Rebaptisée « Voyage Exotique », elle accueille des petits nouveaux comme le caméléon casqué et l’iguane vert. 

Une quinzaine d’espèces (notamment des oiseaux) viennent aussi compléter la collection animale. Les vedettes sont les loups à crinière dans l’enclos "Excursion sud-américaine".

Pour compléter les habituelles activités pédagogiques, le zoo répond à une demande de nombreux visiteurs, en lançant "les anniversaires du zoo ". 

Le zoo est gratuit pour les Lillois, Hellemmois et Lommois.
Pour se procurer le Pass 


UN PARCOURS ACROBATIQUE DANS LES ARBRES. Sur la plaine, les petits Lillois sont invités à prendre de la hauteur avec un parcours acrobatique sécurisé. L'ensemble des parcours sera ouvert au public dès le printemps 2019.

LE PARC DE LOISIRS. Le nouveau Cita Park rénové sur un espace de 8500 m² présente 12 attractions neuves sur le thème de la nature et des animaux. 

Une nouvelle offre de restauration "à la française" est également venue compléter les traditionnels stands sucrés et salés.

UN OUTIL DE GÉOLOCALISATION. Une application mobile propose aux visiteurs des parcours pour découvrir la richesse patrimoniale des lieux. Informations pratiques et différents points d'intérêt pour ne rien manquer !

La Citadelle, toute une Histoire !

Le mur couvert a été reconstitué. Photo : Anaïs Gadeau

Financé à hauteur de 5,2 millions par la Ville et 18,18 millions par la Métropole européenne de Lille, le projet d'aménagement s'inscrit dans un site classé Monument historique.

Chef d'œuvre de Sébastien Lepestre, Marquis de Vauban, la Citadelle a été construite à la demande de Louis XIV. La "reine des Citadelles" est une pièce maîtresse du programme de fortification voulu par le roi Soleil pour asseoir son pouvoir mais aussi le garder.


Sur les bords des fortifications, côté ville, plusieurs éléments du dispositif historique de défense ont été reconstitués.

Le glacis, par exemple, retrouve forme au niveau de la contre-garde, selon les plans de la période 1830-1860. Autrefois vaste zone à découvert, sa pente rendait difficile le réglage des canons.

Autres aménagements réalisés : le chemin couvert qui permettait aux soldats de voir sans être vus, des banquettes de tir, une noue végétalisée le long d'un rempart rappelant le caractère inondable du site, la mise en valeur du mur de communication...

Au final, les promeneurs découvrent ou redécouvrent combien l'architecte Vauban a imaginé un ingénieux système de défense. Ou l'art de la dissimulation pour tromper constamment l'ennemi !




2018 : Lille commémore son rattachement à la France. Car voilà 350 ans, Louis XIV faisait tomber la ville dans son giron après seize jours de siège. 

La Citadelle est l'un des symboles de cette conquête, le roi Soleil ayant lui-même ordonné sa construction. Aujourd'hui encore, cet ouvrage militaire reste le chef d'oeuvre de Vauban.
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Dans le cadre de cette programmation, un éblouissant festival de musique militaire a été emmené par huit "Musiques" française et alliées.




La promenade en bord de Deûle

Photo Anaïs Gadeau


Quel changement sur le bord du canal ! Adieu les voitures stationnées là de façon sauvage. Deux poches de parking ont été créées. Au nord, la zone compte 313 places dont 20 réservées au bus. Au sud, ce sont 524 places qui sont disponibles. La création d'une promenade arborée et fleurie, longue d'un kilomètre, métamorphose le site. 


Un banc XXL a été installé là. Long de 315 mètres et large de 2,5 mètres, il a été choisi pour améliorer la convivialité de l'espace public et favoriser les rencontres. 41 bancs de taille classique complètent l'aménagement de la promenade, ainsi que des arceaux vélos et des fontaines d'eau potables.

La passerelle Napoléon comme autrefois

Photo Daniel Rapaich

Elle avait disparu du paysage lillois au grand dam des amoureux du patrimoine. L'élégante passerelle Napoléon qui traversait autrefois la Deûle a été reconstruite à l'identique.

Elle est à la fois un maillon des nouvelles promenades créées le long de la rivière et un symbole historique. 

Dynamité par les Allemands en 1918, reconstruit puis à nouveau démoli pendant la Seconde Guerre mondiale, cet ouvrage a été le premier pont couvert destiné aux piétons en Europe.

Construire par Benjamin Dewarlez entre 1809 et 1812, la passerelle a retrouvé des matériaux d'origine, notamment la pierre bleue de Soignies et le grès.
Ses quatre piliers retracent les principales victoires de l'Empereur Napoléon pour lequel elle a été édifiée.

La biodiversité

Photo : Anaïs Gadeau

La naïade aux yeux rouges

L'une des espèces de libellule présente dans le parc de la Citadelle. Photo : Yohan Tison


Pour enrichir la biodiversité, la protéger et la valoriser, Lille travaille avec des associations engagées. Elle a été aussi la première de France à se doter d'un écologue qui a rejoint les équipes des parcs et jardins voilà plus de dix ans. Yohan Tison est donc l’un de ceux qui voit au plus près les résultats sur le terrain.

"Plusieurs signes témoignent d'un renouveau de la biodiversité, c’est encourageant", se réjouit le spécialiste.

Et les preuves sont assez nombreuses, à commencer par la présence grandissante de deux espèces d’abeilles menacées de disparition, l’abeille de la Salicaire et l’abeille de la Lysimaque. Elles se régalent dans les fleurs très colorées de la "communauté de plantes à Reine des près et Cirse maraîcher" qui a remplacé une grande partie des orties le long de la voie des Combattants.

Sur des talus exposés au soleil près des passerelles et le long des murs du chemin couvert, des tas de sable limoneux ont aussi été posés. Intérêt : donner à un groupe d'abeilles menacées les saules et la terre nue et meuble dont elles ont besoin pour creuser les tunnels où elles stockent le pollen.

Divers aménagements spécifiques, réalisés par la Ville, favorisent le retour, ou même l’arrivée, de différentes espèces.

Les jardiniers creusent des mares, les libellules s’en donnent à cœur joie ! "Tous les deux ans, on récupère une à deux espèces ", précise Yohan qui cite la petite nymphe à corps de feu ou la naïade aux yeux rouges. C’est aussi preuve que la qualité de l’eau s’améliore.

Conserver le bois mort et les arbres à cavité permet la réapparition d’espèces d’oiseaux et de chauve-souris protégées. Certaines sont même aperçues pour la première fois à la Citadelle comme la Pipistrelle pygmée. Ou encore la Noctule de Leisler, la plus grande chauve-souris qui vit sur Lille. 

Trois couples nicheurs de martin-pêcheur ont aussi été repérés et l’hirondelle de rivage vient désormais chasser dans le parc lillois.

Quelques éperviers aussi survolent les lieux, attirés par les passereaux de plus en plus nombreux. Et Yohan d’expliquer que "la plantation de saules porte ses fruits, sachant que cet arbre nourrit environ 450 espèces d’insectes différentes".

L'Aromie musquée, l'un des plus beaux coléoptères de la région lui-même dépendant du saule, a été vu pour la première fois l'année dernière...

L’écologue a pour mission de restaurer le patrimoine naturel de la Ville dont celui du parc de la Citadelle. "Le but, c’est de revoir pousser une flore, jadis extraordinaire, présente ici historiquement". 

Le Jonc subnoduleux, par exemple, espèce qui avait totalement disparu de la Vallée de la Deûle, et aujourd’hui protégée, s’y épanouit à nouveau.

"Nous retrouvons des graines qui peuvent parfois se conserver plus d'un siècle, sous l’eau et sans oxygène ; lorsqu'elles remontent à la surface, nous pouvons tenter leur réintroduction", remarque Yohan.

Ainsi, depuis une dizaine d’années, sept espèces de plantes protégées, jusqu’alors effacées du paysage, ont pu être récupérées, à l’image du plantain d’eau à feuilles lancéolées ou de l’orchidée Orchis de Fusch.

Et pour prouver, une fois encore, le cercle vertueux de la nature, notons que la création d’une très grande roselière (zone humide où poussent les roseaux) permet désormais d’apercevoir plusieurs espèces d’oiseaux menacés de disparition et dépendants de ce milieu, tels que la rousserolle effarvatte.

Pour finir en beauté, notre spécialiste de la biodiversité est ravi d’annoncer l’arrivée de nouveaux venus, symboles d’une qualité écologique en progression : le lézard des murailles qui se reproduit bien dans une zone des remparts, une sauterelle appelée "Phanéroptère commun", la fouine en cours d’installation et grande consommatrice de rats d’égouts et le renard qui s’adapte, lui aussi, à un contexte plus urbain.

Par Valérie Pfahl

Pour aller dans le sens d'une biodiversité préservée, la Ville a installé un éclairage public "dernière génération". Il s'allume par détection de mouvement et se met en veilleuse ou s'éteint au bout de vingt secondes. Ses sources de lumière limitent fortement la pollution lumineuse.Ce dispositif, baptisé LUCIOLE (LUmière Citadine Optimisée pour L'Environnement), s'adapte donc pour préserver l'habitat naturel des chauves-souris et des papillons de nuit. Il améliore également la qualité des déplacements et la sécurité des usagers.

Une vocation toujours militaire

Photo : Daniel Rapaich

Le 43ème régiment d'infanterie a laissé la place au Corps de réaction rapide-France (CRR-F) au sein de la Citadelle. Créé en 2005, cet état-major français répond aux normes de l'OTAN et sert les intérêts nationaux et internationaux. Il compte environ 430 militaires, y compris ceux partie en exercice ou en zone de conflit, venus de quatorze nations alliées.

Dans le centre d'opération, le JOC (Joint Operational Center), c'est "secret défense" ! Les militaires s'affairent pour bien coordonner l'espace de bataille et protéger leurs forces. Tout est maintenu à jour de seconde en seconde. Le CRR-Fr est "prêt à se déployer à tout moment n'importe où sur la planète.

Un soldat a été touché d'une balle au thorax, ses camarades le mettent à l'abri. Cette simulation entre dans le cadre d'une formation "secourisme au combat". Tous les militaires doivent parfaitement en maîtriser les gestes afin de pouvoir prendre en charge le blessé dans des conditions optimales. 

Le CRR-Fr assure un commandement interarmées qui peut donc impliquer des forces terrestres, maritimes et aériennes. Un engagement d'une réelle complexité qui nécessite plusieurs étapes : renseignement, planification, exécution, évaluation. Pour que chacun s'entraîne dans sa spécialité (une trentaine au total), l'OTAN écrit des scénarios que le CRR-Fr applique, en prenant en compte la situation géopolitique, des objectifs stratégiques, une éventualité d'incidents... Fictif mais très réaliste.

Par Valérie Pfahl


Photo : Julien Sylvestre