QUELLE SAGA !

Un vent de renouveau souffle sur le département des plans-reliefs. 

                              

LE SCÉNARIO 

Quinze objets d'art fascinants ont disparu du département des plans-reliefs du Palais des Beaux-Arts de Lille en mai dernier.

Les 150 gigantesques fragments ont été démontés puis déplacés. Ils ne sont pas partis bien loin ! On les trouve aujourd'hui quelques mètres plus bas dans la salle d'exposition temporaire.

Ils sont entre les bonnes mains d'une quinzaine de restauratrices qui se penchent sur le chevet de ces villes fortifiées constituées de bois, de cartons imprimés ou peints, de poudres de soie, de fils de fer ...

C'est quoi un plan-relief ?

C'est une maquette en relief utilisée autrefois pour la stratégie militaire. Elle permet de visualiser les aménagements ou les campagnes de guerre grâce à des détails minutieux relevés sur le terrain. Une sorte de drone de l'époque !

Une collection de plans-reliefs a été constituée en 1668 par Louvain, ministre de la guerre de Louis XIV.

Aujourd'hui, en France, il en reste près d'une centaine, conservés au musée des plans-reliefs des Invalides et au Palais des Beaux-Arts de Lille.

Mais que cache un tel chantier ?

Photo : Daniel Rapaich

Classés monuments historiques depuis 1927, ces quinze plans de villes fortifiées du nord de l'Europe (sept françaises, sept belges et une néerlandaise) sont des objets fascinants, encore plus lorsque l'on connaît le contexte de leur conception et les secrets de leur fabrication. 

Le chantier permet de les restaurer en tant qu'œuvres d'art. Mais aussi de les présenter autrement au public afin qu'ils s'ancrent davantage dans leur époque.


L'Atrium en 2017, les plans-reliefs en 2018 et 2019, le département du Moyen Âge et de la Renaissance en 2020 ...

Pourquoi une telle effervescence au Palais ?

Le dénouement est déjà connu : les visiteurs profiteront de plus de confort et de plus de médiation.

Cela fait trois ans que nous travaillons à mieux accueillir le public et guider les visiteurs à travers notre collection, explique Bruno Girveau, le directeur du Palais. Nous voulons faire des Beaux-Arts un musée compréhensible par tous.

2017, lancement de cet ambitieux programme de rénovation avec l'Atrium. Nouveaux espaces, nouveaux aménagements qui invitent à la détente, nouveaux outils de médiation numérique et interactive, tout est à (re) découvrir !

En mars 2019, nous retrouverons les plans-reliefs sublimés grâce à une nouvelle mise en lumière. Les visiteurs profiteront d'un espace pédagogique au cœur de la collection, d'un dispositif interactif pour une valorisation inédite du plan-relief de Lille, d'un plan-relief en partie démonté pour observer la méthode d'assemblage ...

Puis, en 2020, ce sera au tour du département du Moyen Age et de la Renaissance de retrouver une nouvelle jeunesse !

Qui fait quoi ?

Photo : Jean-Marie Dautel

LES PERSONNAGES

BRUNO GIRVEAU, directeur 

UN PROJET "PHARAONIQUE" !

À la barre du palais Palais des Beaux-Arts de Lille, Bruno Girveau, le directeur, a pour mission de mener le musée à bon port. Avec son équipage, il a entamé des projets d'envergure pour renouveler l'expérience de visite et proposer un musée en phase avec son temps et ouvert à tous. 

FLORENCE RAYMOND, attachée de conservation

UNE INCROYABLE "ÉPOPÉE" !


En charge des plans-reliefs, Florence Raymond travaille sur ce grand projet, avec toute l'équipe, depuis plus d'un an. Son quotidien : supervision du chantier de restauration, dialogue avec les chercheurs et les historiens, rencontres avec les mécènes, animation de visites, rédaction de documents de médiation, suivi de production de dispositifs numériques, contribution aux dossiers administratifs et financiers, entrevues, tournois... soit 10 métiers en un !

LES "DALTON" DU DÉMÉNAGEMENT

UNE MISSION "EXCEPTIONNELLE" !

De gauche à droite : Vincent Decarnin, Philippe Nys, Hamid Boudersa, Farbice Medjani et Karim Merabet. Aucune maquette ne résiste à l'ingéniosité et à l'efficacité de ces "Dalton" des temps modernes quand il s'agit de les déplacer ou de les assembler ! C'est à une équipe aguerrie qu'a été confié le déménagement des maquettes. À la fois lourdes, encombrantes mais ô combien fragiles, ces maquettes doivent être maniées avec poigne mais délicatesse ! Certaines ne passaient pas même dans l'ascenseur pourtant vaste ! Nos "Dalton" ont transporté 12 000 kilos de tables représentant 400 m² de surface au sol ! 

MÉLANIE ESTÈVES, coordinatrice du projet scientifique et culturel

UNE AVENTURE "SUPERCALIFRAGILISTIC" !

Mélanie Estèves est la coordinatrice administrative du projet. Son rôle ? Mettre en lien tous les acteurs du chantier (des équipes du musée aux prestataires extérieurs) et veiller au partage des informations, garantir le respect du calendrier et du budget, coordonner les demandes de subventions et les appels d'offres… Une vraie cheffe d’orchestre !

MÉLANIE FALCO, étudiante

UNE EXPÉRIENCE "CAPTIVANTE" !

Mélanie Falco est étudiante en Master à SciencesPo Lille, en stage auprès de Florence Raymond. Sa mission : assurer le suivi de production du futur dispositif numérique du Plan-Relief de Lille. Concrètement ? Elle contribue à l’élaboration et à la rédaction de ces outils de médiation au prix de nombreuses recherches… dans des tonnes d’ouvrages ! Et ce, toujours avec le sourire !

JEAN-MARIE DAUTEL, photographe

UNE ÉTAPE "NÉCESSAIRE"

Jean-Marie Dautel est chargé de la couverture photographique complète du chantier. Rien n'échappe à son objectif ! Il comptabilise à ce jour : 113 clichés de Charleroi, 450 d'Aire sur la Lys, et pas moins de 700 sur Lille!
Qu'elles soient destinées à la documentation ou à la communication les images de Jean-Marie sont autant de précieux témoignages sur ce chantier unique. C'est aussi lui qui signe aussi tous les portraits de la #SagaPlansReliefs !

SOPHIE LOCK, coordinatrice de la régie des plans-reliefs

UNE GESTION "OVERSIZE" !

Sophie Lock supervise l'agencement des 400 m² de maquettes, entre celles qui attendent leur restauration et les autres. Un jeu de chassé-croisé qui doit tenir compte du planning des restauratrices, des équipes muséographique et technique… Un vrai casse-tête parfois ! Mais les plans-reliefs peuvent compter sur la ténacité de Sophie, qui veille également à leurs conditions de conservation en salle de restauration (température, taux d’humidité de l’air…). Elle suit l’évolution du chantier jusqu’au retour des maquettes dans leur salle réaménagée, au printemps prochain.

Nathalie DEREYMAEKER, doctorante en histoire de l'art

UNE EXPÉRIENCE "PASSIONNANTE"

Doctorante en histoire et histoire de l'art à l’Université de Lille et à l'université catholique de Louvain, Nathalie étudie les plans-reliefs depuis 2015, et plus précisément celui de Lille. Son expertise est précieuse : elle participe à la numérisation de la maquette de Lille et à la préparation des publications, attendues pour le printemps. Ravie de pouvoir étudier les plans de près, Nathalie a plongé la tête la première dans leur histoire extraordinaire !

DES ÉLÈVES DE L'ÉCOLE PASTEUR

"CAPTEURS" D'HISTOIRE !

Une centaine d'élèves ont fait de l'histoire grandeur "miniature" en étant associés à la restauration des plans-reliefs. Leurs capsules vidéo ont été dévoilées le week-end des 14 et 15 septembre, journées du patrimoine. 

Suivez la #SagaPlansReliefs sur les réseaux sociaux officiels du musée : le compte Twitter @PBALille,  la page Facebook du Palais des Beaux-Arts ou encore le compte Instagram @pbalille ! 

Petits secrets entre curieux

LES COULISSES

Ça sert à quoi ?

Ces sachets de petites billes servent de poids aux restauratrices qui les déposent délicatement aux endroits qui viennent d'être réparés ou recollés.

Où sommes-nous ?

Avis aux lilloises, lillois et aux connaisseurs : quel est le bâtiment au centre de cette photo du plan-relief de Lille ? Il s'agit de l’ancien corps de garde datant de 1717 réalisé pour surveiller la ville. Il abrite le Théâtre du Nord depuis 1989.

C'est quoi donc ?

Une farandole de bonhommes en pain d'épices ? Plutôt une mignonne petite palissade en carton photographiée sur l'un des plans-reliefs actuellement en restauration !

Et ça ?

Trois petits arbres sur l'un des plans-reliefs actuellement en cours de restauration. Le feuillage est en chenille de soie et le tronc en tige de métal. Ça donne envie de les caresser non ?

L'AFFAIRE DES PLANS-RELIEFS

Depuis 1776, les plans-reliefs, conçus en 1668, étaient entreposés dans les combles des Invalides à Paris. Et donc n'attiraient pas les foules !

Quand Pierre Mauroy, alors maire de Lille, remarque que sur la centaine de villes représentées, quarante concernent le nord de la France, la Belgique et les Pays-Bas, il demande le transfert de toute la collection à Lille. Le gouvernement donne son accord, la convention est signée en mars 1986.

Mais, avec les élections législatives, la majorité politique change et le transfert est arrêté. Commence alors « l’affaire des plans-reliefs » ! Elle devient politique. La police de Lille garde les maquettes pour empêcher leur retour à Paris. Des dizaines de milliers de Lillois se mobilisent pour que l’État tienne ses engagements. L’affaire ira même devant les tribunaux !

Un accord est finalement trouvé après quatorze ans ! Les quinze plans-reliefs sont aujourd'hui conservés dans le musée lillois rénové en 1997 pour les accueillir.