Le château
de La Pellonnière
en vente

Ce joyau du Perche a retrouvé la joie de vivre grâce à Alain Lautré
et Gilles Alvarez

Propriétaire de l'un des joyaux du Perche, Alain Lautré et Gilles Alvarez vont se séparer de ce bien acquis il y a vingt ans. Non sans regrets

Un grand parc de 7,70 hectares avec son platane, arbre de la Liberté datant de la Révolution française. Un colombier avec ses 2 300 boulins, l'un des plus grands de France et des plus vieux du Perche. De magnifiques communs d’une surface totale de 1 200 m2 accompagnent le château de La Pellonnière et ses 1 500 m2 de pièces aussi belles et lumineuses les unes que les autres.

L'ingénieur agronome a eu le sentiment que « cette demeure appelait au secours. » Alain Lautré et son compagnon Gilles Alvarez n’ont pas résisté aux sirènes de ce monument historique, cédé en 1957 aux religieuses de l’Agneau de Dieu de Brest. «Un centre eucharistique de prière et de réparation» se transforma en une maison de retraite et de convalescence. Celle-ci est aujourd’hui transférée dans le bourg du Pin. Quand ils l’ont acheté, ils se sont attachés à lui rendre son âme d’antan. Les cloisons parasites sont tombées et les grandes pièces ont retrouvé toute leur place. Les maîtres des lieux se sont inspirés de plans d’époque qu’ils ont découverts. « Et nos très bonnes relations avec Jean du Plessis, arrière-petit-neveu de la comtesse de la Rivière, dernière occupante historique du château, nous ont aidés. »

« Bien-être » et « bonnes ondes »
La maison de retraite était cloisonnée, sombre. Elle manquait de lumière. « C'était sinistre. Nous en avons fait une maison très lumineuse. Nous avons voulu lui redonner sa joie
de vivre. C’est pour cela que nous avons donné des concerts. »
Pendant quinze ans, les animations se sont succédé. Les propriétaires ont même ouvert ce lieu magique au tournage du film Madame Bovary. L’âge, la santé et l’envie de retrouver ses racines dans le Sud-Ouest ont poussé l’ancien élu à mettre en vente ce bien dans deux agences immobilières du Perche, Maisons du Perche et Square Habitat Bellême. « Revendre ici, c’est un crève-cœur. Nous avons mis beaucoup de nous, ici. »

« Nous avons laissé notre œuvre. Nous avons rendu La Pellonnière heureuse.
Les gens qui viennent ressentent un bien-être, de bonnes ondes. Nous voudrions que cela perdure. » Pour les Percherons d'adoption, l’histoire va se répéter.
« Nous sommes prêts à redonner vie à un autre monument historique. Mais avec beaucoup, beaucoup moins de travail. »

Dans ce lieu chargé d'histoires, de nombreuses animations culturelles (concerts, pièces de théâtre, opéras de poche…) ont été proposées par l’Association « Agapè, les Amis de La Pellonnière », pendant quinze ans.
Alain Lautré et Gilles Alvarez ont réussi à redonner sa joie de vivre au château. « Quand nous sommes arrivés, il n’y avait pas de salle des fêtes », se souvient Alain. « Nous enlevions le mobilier pour les vœux de la mairie. »
« Nous avons mis en place les œufs de Pâques pour l’école dans le parc du château. » « Nous avons voulu ouvrir le site au grand public, le partager, le faire découvrir », poursuit le maître des lieux. Mission accomplie.

Ce joyau percheron connaîtra trois grandes périodes : édifiée sur une plate-forme carrée et entourée de fossés, cette forteresse avant la Guerre de Cent ans a beaucoup souffert de la guerre entre Mortagne et Bellême. Henri V d'Angleterre en prit possession. Au XVe siècle, le bâtiment était pratiquement en ruine. Il fut rasé et un manoir fut construit à partir du quadrilatère entouré de douves qui délimitait les quatre côtés de la place forte du XIIIe siècle. Au XVIIe siècle, édification d’une aile en équerre réunissant le logis primitif au pavillon situé à l’angle nord de la cour d’honneur et construction du grand colombier. Cette grande campagne de travaux le transforme en château et lui donne sa configuration actuelle.