Grands favoris de  ce 56e Mondial la Marseillaise, Dylan Rocher, Henri Lacroix et Stéphane Robineau se sont imposés en finale face à la surprenante équipe de Sébastien Heredia, Mickaël Maille et Didier Vandycke (13-5). 

L'arène était pleine au moment du coup d’envoi, ce vendredi 7 juillet, avec un public acquis à la cause des outsiders emmenés par Sébastien Heredia.
Ce public espérait assister à une partie de haut niveau, mais craignait surtout un cavalier seul des champions du monde en démonstration depuis dimanche au parc Borély. Eh bien il n’a pas été déçu. 

Quel spectacle ! C'est un véritable feu d’artifice qui a été proposé dans le stade d'honneur du Mondial la Marseilllaise, posé pour la première sur le parvis du Mucem, et noir de monde. 

Heredia, Maille et Vandycke ont flirté avec la perfection en produisant un jeu exceptionnel, mais il a suffi d’un petit relâchement, d’une mauvaise mène puis deux, pour voir les Sudistes craquer. 

Heredia très accrocheur 

Pourtant, Sébastien Heredia Mickael Maille et Didier Vandycke ont fait mieux que jeu égal avec leur adversaire. Mais le moindre moment de faiblesse leur a coûté des points. Notamment à la 9e mène où ils ont concédé quatre points après un léger relâchement. Et surtout à l’ultime où ils n’ont pas su se sauver d’un mauvais pas en tirant au but à deux reprises. Dommage pour eux, mais leur prestation a enchanté la foule. 

Ils auraient pu à deux reprises faire une grosse mène, mais leur jeu d’attaque s’est avéré infructueux, le pointeur Didier Vandycke n’ayant pu faire la différence lors de cette tentative décisive au tir. 

On a déjà tout dit sur les nouveaux lauréats, ils possèdent une force de frappe impressionnante, Henri Lacroix éteint le feu chaque fois que le jeu le demande. Stéphane Robineau est toujours égal à lui-même et Dylan Rocher est un des deux meilleurs tireurs au monde. 

Les trois hommes ont usé de leur expérience, laissé passer l’orage avant de porter l’estocade dans un dernier rush. Il faut jouer à deux cent pour cent de ses moyens pendant toute une partie pour pouvoir inquiéter cette Dream Team. Les valeureux finalistes n’ont pu le faire mais ont opposé une belle résistance, la meilleure depuis le début du concours. ça n’a pas suffi. 

Une réputation d’invincibles Les Dracénois, quant à eux, rejoignent d’autres sportifs qui ont marqué le sport français. On pense bien évidemment aux Handballeurs emmenés par Jackson Richardson, présent dimanche au Mondial la Marseillaise à pétanque, qui, lors des années 1990 se sont forgés une réputation. On les appelait les « Barjots ». Deux décennies plus tard, les Experts, toujours dans le même sport ont pris le relais. 

Voilà aujourd’hui une triplette de pétanque qui se forge une réputation d’invincibles. Robineau, Lacroix et Rocher pourraient eux devenir « les Intouchables » du Mondial. 

Roger Gatti

Lacroix et la manière

LM
LM
Magnifique, superbe, fantastique... les superlatifs manquent pour décrire cette finale jouée dans une ambiance sud américaine, par six hommes formidables dans un stade surchauffé. Mais l'un d’entre eux fût au dessus du lot. 

Les frappes et les carreaux de Dylan Rocher faisaient échos avec ceux de Heredia aux bords du MuCEM dans un stade archi-comble. Que pouvait-on rêver de mieux que d'assister à ce duel entre ceux que tout le monde surnommait les « Extra terrestres » et cette équipe composée de deux Nîmois, Mickael Maille et Didier Vandycke et le Pertuisien Sébastien Heredia. 

Six hommes formidables dans un stade surchauffé mais l’un d’entre eux fût au dessus du lot Henri Lacroix. Le pompier de service fut là à chaque instant pour sauver une mène qui échappait aux favoris. Rocher peinait en ce début de rencontre et c’est Lacroix qui venait le suppléer en annulant deux mènes favorables à Heredia. 

Le pensionnaire de l’ABC Draguignan avançait comme une machine sans jamais faiblir et telle une locomotive il tirait ses deux partenaires quand ceux là faiblissaient. Champion du monde et champion de France toutes catégories le Hyèrois imposait sa force en maître des lieux. Heredia joue de la résistance 

L’équipe à Rocher qui avait tout balayé sur son passage et notamment dans les allées du parc Borély se heurtait à un client redoutable à l’image de cette 12e mène où il ne possédait que trois points d’avance (8-5). 

La machine se mit alors en marche, Rocher ouvrait les hostilités avec un super carreau condamnant Heredia à tirer au bouchon pour sauver les meubles mais hélas sans réussite. Les pensionnaires des l’ABC Draguignan portaient l’estocade en engrangeant 5 points et remportaient ce 56e Mondial. 

Pour Heredia et ses pairs ce vendredi soir ce fut Lacroix et la bannière. Dans cette partie il a toujours su répondre présent pour driver ses partenaires car au-delà de sa qualité de jeu il est également un bon tacticien. 

Seize ans après avoir gagné son premier Mondial avec Max Oddoux et Max Poncet, Henri Lacroix a ajouté un nouveau trophée à son formidable palmarès. Robert Zaragoza

LM

Elles y ont cru, elles l'ont fait

LM
Marie-Christine Baudens-Ponsi, Agnès Despierre et Sandrine Ginier-Maurel inscrivent leurs noms aux palmarès face à Laura Vierjon, Lysiane Bernard et Sandra Chevallier (13-12).



2h15 d'un combat acharné dans ce nouveau stade du MuCEM nous étaient offertes par les six finalistes de cette 16e édition du Grand Prix féminin Derichebourg. Après les recommandations d’usage données par le corps arbitral (Mrs Canale, Alari et Mehouas) la triplette emmenée par Vierjon entamait bien sa partie et ouvrait le score avec 3 points. Mais Baudens-Ponsi et les siennes ne s’en laissaient pas compter et recollaient à la marque (2-3). 

Bien que les mènes suivantes aient été assez disputées, l’équipe Vierjon prenait le large et menait 10 à 4 à la fin de la 9e mène. Puis le jeu tournait à l’avantage de l’équipe Baudens-Ponsi qui, pour se donner un peu d’air frais et essayer de contrer le mauvais sort avait décidé d’intervertir les rôles de Baudens-Ponsi et Despierre, et mènes après mènes elles refaisaient leur retard pour les dépasser au bout de 12 mènes (11-10). 

Petit point d’arbitrage 

Il est bon de préciser que Bernard prenait un carton jaune dans la 5e pour avoir bouché un trou alors que sa coéquipière venait de le faire et que son équipe prenait un second carton, général cette fois-ci, dans la 10e mène pour dépassement de temps, le carton jaune de Bernard se transformait en orange, ce qui lui enlevait une boule dans la mène suivante (précision fournie par Mr Portes Jean, vice-président du Comité Bouliste et administrateur du secteur de Martigues). Peur de gagner ? Déstabilisation ?

La 13e mène était annulée par Vierjon qui embarquait boule et bouchon par delà la ligne de perte. Dans la suivante, après un très bel appoint de Chevallier, Vierjon et les siennes avaient 4 boules en mains et la victoire à portée, mais ne parvenaient pas à conclure et se contentaient d’égaliser (11-11). Etaient-ce les cartons qui leurs trottaient encore en tête, ou était-ce simplement l’enjeu qui les faisaient jouer petit bras ? 

La mène suivante aurait aussi pu leur donner la victoire mais elles ne rajoutaient qu’un point et laissaient leurs adversaires reprendre espoir. L’aboutissement Baudens-Ponsi, Despierre et Ginier-Maurel saisissaient la balle au bond. C’était leur tour d’avoir 3 boules en mains en fin de mène et si Despierre ne parvenait pas à ajouter le point décisif, Ginier-Maurel allait au rond le cœur battant, ses coéquipières l’encourageaient : « Allez Sandrine, tu es capable »

Elle ajoutait ce point tant espéré, le point pour lequel elles avaient tant bataillé. « Nous y avons cru jusqu’au bout, nous n’avons jamais baissé les bras. Le changement de poste nous a été salutaire, c’était le petit truc en plus qu’il nous fallait », confiait la capitaine victorieuse. 

Isabelle Zaragoza

LM

Du sang-froid et beaucoup de talent

LM
Malgré un grand Guerber au tir, ce sont les Toulousains Azema, Castagne, Navarro, plus réguliers, qui remportent ce Crédit Mutuel Mondial des Jeunes 2017 (13-7). 

C'est sous un soleil de plomb et un thermomètre qui flirte avec les 40° degré que les deux équipes se présentent sur le terrain. La première mène sert d'observation aux joueurs qui ont besoin de prendre leur repère au milieu de ce jeu qui parait immense après un concours passé à sillonner les allées du Parc Borély. La tension est palpable au moment où les tireurs entrent dans le rond. 

Pourtant ces deux équipes ont déjà un palmarès garnis : des titres départementaux et régionaux à la pelle et surtout une médaille d'argent aux Championnats de France triplette pour les Niçois. C'est justement l'équipe Vacca qui marque le premier point grâce à un tir de Romain Guerber. Guerlain Castagne lui répond au tir mais la précision de Vacca à l'appoint permet aux Niçois de prendre les devants en menant même 3-7. 

Mais cette finale reste indécise alors que les minutes défilent. La pression des premières minutes est évacuée et les tireurs se répondent du tac-o-tac en enchaînant les carreaux. C'est même un carreau en place de Guerlain Castagne qui relance définitivement son équipe. Le coup rapporte quatre points. 

Un enchaînement de carreaux 

Les jeunes joueurs (entre 14 et 16 ans) qui ont déjà pris toutes les mimiques des plus grands enchaînent les allers-retours entre le jeu et le coin de leur coach où ils peuvent se rafraîchir et entendre un mot d'encouragement. Dès la mène suivante l’équipe Vacca est en grand danger. 

Pour la première fois Romain Guerber manque double. Vacca rate lui aussi deux fois derrière lui. Le duo s’énerve et sent la partie lui échapper. Les Garonnais ont alors quatre boules pour tirer mais Guerlain Castagne puis Azema ratent. Alors qu'ils étaient déjà quasiment aux vestiaires, Vacca, Guerber et Fernandez se voit offrir un sursis. 

Malgré la désillusion, Azéma et ses coéquipiers ne se découragent pas et restent dans leur partie. Enzo Navarro sort le grand jeu à l'appoint, il n'aura d'ailleurs laissé que des miettes aux pointeurs adverses pendant toute la partie. Sa précision maintient l'équipe adverse sous pression et sans solution. Romain Guerber se démène. 

Il fait même un petit festival en sortant pour la troisième fois le bouchon et garder son équipe dans la course. Le petit tireur encourage ses deux coéquipiers mais il ne fait pas plier Navarro qui s'approche encore une fois du cochonnet dans ce qui sera la dernière mène. 

Cette fois Romain Guerbert ne parvient pas à noyer le bouchon et Florian Azéma en bon capitaine ajoute le treizième point. « Je suis forcément heureux », sourit Guerlain Castagne qui répond déjà avec beaucoup d'aplomb à la télévision quand on lui demande quel est son secret. « Je ne vais quand même pas vous dire mes secrets sinon vous allez taper autant de boules que moi ». Les six joueurs ont montré en tout cas qu'il ne manquait ni de talent ni d’aplomb. 

Jean-Michel Ruscitto