5e titre de champion de France pour le CO

Impossible n'est pas Castrais 

Ils ont déjoué tous les pronostics ! Les Castrais ont décroché le titre de champion de France en renversant le favori de la finale : Montpellier. Au final, le Castres Olympique s'impose 29-13 après une finale rondement menée.


La surprise est totale, car le CO n'était pas loin de ne même pas se qualifier pour la phase finale, mais ils ont su renverser les montagnes, d'abord en s'imposant sur la pelouse du voisin toulousain en barrages, puis en étouffant le Racing 92 en demi-finale à Lyon, pour enfin dominer le premier de la phase régulière et grand favori de la finale. Bravo à eux ! 













les castrais ont aussi gagné le match des supporters

Il n'y a pas eu photo. Il n’y a pas que sur le terrain que Castres a été incroyable de bout en bout dans cette finale. Les Castrais ont aussi largement gagné le match des supporters. Que cela soit par le nombre ou par l’ambiance. Dans les tribunes ou à l’extérieur du stade avant la rencontre. Ils étaient en feu !

Entre 8 000 et 10 000 Castrais dans la capitale

Si les Montpelliérains ont eu du mal à vendre 3 000 places à leurs supporters pour cette finale, c’est entre 8 000 et 10 000 Castrais qui ont convergé depuis le Tarn vers Paris. C’est une marée humaine bleue et blanche qui s’est déversée sur le parvis du Stade de France au fil de l’après-midi, ce samedi 2 juin. Cela chantait, cela dansait. Tout Castres manifestait sa joie d’être là. Et les quelques Montpelliérains avaient du mal à exister perdus au milieu de cette foule tarnaise.

« C’est impressionnant, il n’y avait que des Castrais dans les RER et les métros », lâche ce supporter qui était arrivé de la gare Montparnasse par le train affrété par le club. « Ici, ici c’est Pierre-Antoine. On est chez nous! », hurlaient des supporters. Et on n’était pas loin de le croire. Un groupe de Castrais s’étaient même installés en bord de Seine à 100 mètres du Stade dès le midi pour faire un barbecue en musique. Comme à la maison !

Venus du Gers, ou du bout du monde...

Mais les supporters n’étaient pas venus que du Tarn. Des Gersois étaient partis à 3h du matin samedi de Vic-Fezensac pour être là. Un bus rempli d’une cinquantaine de personnes issues de la famille et des amis d’Anthony Jelonch. «On est super contents d’être là. On est là pour Anthony, pour le CO. Castres est magique », lâche la cousine du 3e ligne castrais. Et dans le genre « je viens de loin», il y avait aussi Mathieu Solomiac qui n’a pas hésité à faire 10 000 km en deux jours pour supporter son équipe. Le jeune homme sud-tarnais qui vit à Montréal, au Canada, depuis 2012 ne pouvait pas « louper cette finale ».

D’autres venaient aussi du bout du monde. La famille de Benjamin Urdapiletta est venue d’Argentine. Celles de Rory Kockott et Dany Kotze d’Afrique du Sud. La maman de Afusipa Taumoepeau est arrivée d’Australie peu avant le match. Et ils n’ont vraiment pas fait le voyage pour rien. 

On entendait que les Castrais dans le stade. Comme leurs joueurs, ils ont très vite éteint les quelques velléités des Montpelliérains. C’est de la tribune Sud que sont parties toutes les olas. Tout un peuple a poussé derrière le CO comme un seul homme et pouvait reprendre en chœur «Dans les yeux d’Emilie» de Joe Dassin, version bandas, devenue l’hymne castrais durant ces phases finales à chaque retour des joueurs à Castres.

Brian Mendibure

12 000 fidèles en délire à Castres

Les réactions à Castres






RETOUR SUR LES 2 SEMAINES QUI ONT PRÉCÉDÉ LE TITRE

De la victoire contre le Stade toulousain en match de barrage à celle contre le Racing 92 en demie

De la victoire contre le Racing 92 au coup de sifflet final du championnat de France de Top14

Et maintenant, place à la fête à Castres

Photo DDM, Marie-Pierre Volle




Nuit blanche à castres après la victoire du CO




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Brigitte Colasse

Brigitte était samedi soir devant la télé et dimanche après midi sur la place Pierre-Fabre. Elle nous a transmis cette photo.

Castraise d'adoption depuis 27 ans, elle a vécu sa troisième finale gagnée grâce à la passion transmise par son fiston de 28 ans, soutien depuis toujours du CO. Elle adresse un "merci aux joueurs, un grand bravo".

Odreiy Klleron

"Bravo le CO!! Vous y avez cru jusqu'au bout, vous vous êtes donnés à fond même encore plus et on était tous derrière vous pour vous donnez ce petit plus, cette petite étincelle pour tout faire briller !!! Une superbe victoire avec une belle saveur"

Dimanche 3 juin 2018 : la fête continue

Les joueurs ont présenté le Bouclier de Brennus au peuple bleu et blanc dimanche après-midi. / Photo  DDM

Il est 5 heures. Castres vient à peine de s'endormir. Une quinzaine d'employés municipaux mettent du cœur à l'ouvrage sur la place Pierre-Fabre. Faire place nette pour accueillir les champions 2018, tout à l'heure. D'ailleurs, l'hôtel de ville l'affiche déjà sur sa façade : «Castres champion de France 2018. Bravo et merci.» Sous le marché couvert, les sages et raisonnables ont sorti les étals pour les uns, les cabas pour les autres. Un dimanche à peu près normal… jusqu'à 10 h 50. Le chant des supporters résonne du côté du parc de Gourjade. Les fêtards de Puissance Castres sont de retour de Paris ; ils étaient les premiers sur la route.

Arrivée des joueurs à 13h20 à l'aéroport de Castres, à 14 heures place Pierre-Fabre

Les supporters de retour de Paris

«Et maintenant, apéro, apéro ! réclame Kévin. Et puis on ira se faire beau-gosse !» Les bus se succèdent transportant des centaines de supporters éreintés par 8 heures de route. Direction la ville pour les plus fatigués, direction l'aéroport Castres-Mazamet pour les téméraires.



Dans toutes les rues

A l'aéroport Castres-Mazamet

Espace grand vent d'autan ce matin sur le causse. Une centaine de drapeaux flottent devant le hall d'accueil. La petite marée bleue et blanche va grossir au fil des minutes. Il est midi. La haie d'honneur est déjà formée par les supporters de toujours, ceux qui ont «l'habitude d'être là, après chaque grand match, même la nuit». Dans les salons de l'aéroport, les joueurs «hors groupe», comme disent les sportifs, attendent leurs collègues. Le troisième ligne Alexandre Bias est là : «On est un groupe, on a tous bossé depuis plusieurs mois pour en arriver là. Il y a un peu de déception de n'avoir pas joué, mais c'est comme ça. ça va être fou. Je suis impatient d'être sur le camion. Je ne le vivrai qu'une fois… C'est un rêve de gamin qui se réalise. Je profiterai au maximum de ce moment.»



Deux avions se sont posés sur le tarmac sud-tarnais. Les partenaires du Castres Olympique et les dirigeants du club en descendent. Les supporters se sont massés contre les grilles empêchant l'accès aux pistes. 

Retour sur le tarmac. L'oiseau blanc est sorti des nuages. Il va se poser. Derrière les grilles, la clameur se lève, les drapeaux s'agitent : «Allez CO, allez CO ! On est les champions !» 

Les joueurs n'ont pas tout donné sur le terrain, ils ont gardé des forces pour les Castrais. Bien en mains, le Brennus court vers les grilles, reçu par d'énooorrrmes «Merci, Merci, Merci !» Ils sont beaux les anges. Le temps s'arrête pour cinq secondes frissonnantes. Oui, les anges passent. «Je suis fatigué mais heureux, avoue le pilier Antoine Tichit. J'ai du mal à réaliser surtout.»


Place Pierre-Fabre

Ici, il y avait bien sûr les mêmes que la veille au soir, ceux qui n'ont pas voulu ou n'ont pas pu monter à Paris. Et puis les autres, passés rapidement sous la douche après une nuit dans le bus et déjà une première bière à la main.



L'attente fut longue, très longue jusqu'à ce que le Brennus montre le bout de son bois au bout du boulevard des Docteurs-Sicard.




Le CO à la parade

Dans un vaste hangar, à quelques mètres de la tour de contrôle, le transporteur Bernard Marty, de Lacrouzette, est sur son trente et un. Il surveille «sa» bête, d'un bleu royal, qu'il a fignolée avec son chauffeur Richard et qu'il conduira lui-même : un Volvo 33 tonnes. «J'ai reçu une dérogation spéciale pour le CO, confie le patron routier. Il transportera une cinquantaine de personnes !» Le mastodonte sera escorté par deux motards. Le convoi sera hypersécurisé, les gendarmes et la police nationale ont déployé et mis en commun leurs dispositifs.




Dans un vacarme indescriptible, le convoi s'est taillé un chemin interminable sur quelques kilomètres dans un feu d'artifice bleu et blanc. Des klaxons, des trompettes et de la musique pour escorter la précieuse livraison jusqu'à la place Pierre-Fabre qui, depuis midi, s'était progressivement remplie. 






 Tous fous, les joueurs ont sauté comme des cabris jusqu'au podium pour brandir le Brennus devant 12 000 supporters et peut-être même 15 000. Difficile à compter exactement.

Vacarme énorme à l'instant où Combezou et Tichit sont montés parmi les premiers sur l'estrade avant que n'arrive le bouclier, Capo Ortega fermant la marche, retardé par les centaines de mains tendues vers lui. L'applaudimètre a explosé pour chacun de ces héros, un à un acclamés.

On l'aura compris à Castres, on n'enferme pas le Brennus sous une cloche de verre. C'est dans la ville, au pied des buvettes, au milieu de l'immense esplanade de la place Pierre-Fabre que le bout de bois est passé de mains en mains, pour faire sonner son cuivre et le hisser à bout de bras.

Castres connaît bien la chanson mais ne s'en lasse pas. Le bouclier de Brennus va devenir l'espace d'une année ce fil d'Ariane que l'on va se passer des uns aux autres sans limite. Un an ou presque pour en profiter jusqu'à plus soif grâce à une formidable équipe hissée au plus haut, le 3 juin 2018, par le peuple de Castres.

Les mots du staff et des joueurs aux Castrais

Christophe Urios, directeur sportif : «Après un mois de mars tellement compliqué on était si heureux de faire les phases finales. Sans une harmonie forte, sans un partage fort avec nos supporters, ce n'est pas possible d'en arriver là. On est donc aussi vachement fiers de le partager avec vous. Merci pour tout ça.»

Rory Kockott, demi de mêlée : «On est tellement contents d'avoir tout votre soutien pendant toute la saison. Tout ce qui compte, c'est le résultat final. On s'est accrochés jusqu'à la sixième place et on s'est accrochés jusqu'à la fin aussi. Ce bouclier, il fait partie de vous aussi.»

Mathieu Babillot, troisième ligne : «On a vécu quelque chose de grand et vous nous donnez beaucoup de forces. Merci à vous et continuez.»

PIerre-Yves Revol, président du CO : «Grâce à vous, avec vous, nous avons passé un message non seulement au monde du rugby mais aussi au nom du sport, on peut obtenir des résultats sur la base d'un travail professionnel, en cultivant les valeurs de fraternité, familiales et non pas comme le clament certains en faisant du business à travers le rugby.»

Matthias Rolland, directeur : «C'est exceptionnel ce qui s'est passé hier. On se rend compte qu'avec nos valeurs, le club, la ville et les supporters, tout cela fait la différence. Un vrai club de rugby avec tout ce que cela comporte.»Les discours de Christophe Urios, Rory Kockott et Rodrigo Capó Ortega à la tribune

Les discours de Christophe Urios, Rory Kockott et Rodrigo Capó Ortega à la tribune

Les mots du maire

Pascal Bugis : «Même quand ils n'étaient que 14 sur le terrain, on ne les a jamais sentis en danger. La fébrilité était du côté de Montpellier et puis le public castrais était extrêmement présent. C'était très impressionnant. Notre ville de Castres est toujours au rendez-vous lorsque le CO est champion et elle n'est pas blasée ! Notre public est un bon public qui apprécie le travail de Christophe Urios et son staff et les joueurs bien sûr. Une ville qui aime l'authenticité.»

Le résumé de l'après-midi en 1'37''

L'interminable nuit de fête des joueurs avec leurs plus fidèles supporters

Julien Dumora et Thomas Combezou à la manœuvre et en rythme ... ou presque./ Photo DDM, Br. M.

Une fois terminées les retrouvailles entre le Castres olympique et les Castrais, c'est autour de «L'Español bar» de José Diaz, que la fête s'est éternisée avant de se prolonger en discothèque. Une énorme fusion entre joueurs et supporters jusqu'au petit matin.

On ne sait pas vraiment à quelle heure tout ce «rambal» s'est terminé. Lundi, au petit matin certainement ou peut être pas encore... En tout cas, la fête célébrée pour le retour des joueurs champions de France Top 14 ne s'est pas arrêtée aux superbes retrouvailles qui se sont jouées dimanche après-midi sur la place Pierre-Fabre. L'esplanade de l'Albinque s'est d'ailleurs assez rapidement vidée en fin d'après-midi, mais c'était pour mieux se remplir du côté de la place Carnot, autour de chez José Diaz «L'Español bar».

Boulevards barrés, circulation déviée

Ils étaient des centaines à y entourer la grande majorité des joueurs revenus vainqueurs de Paris. À tel point que la Police municipale a dû barrer les boulevards et dévier la circulation vers l'avenue Jacques-Desplats.

C'est ici que les Babillot, Bias, Jenneker, Batlle, Rallier et tous les autres ou presque se sont livrés aux supporters et amateurs de rugby dans une ambiance terrible rehaussée par la Banda de Brassac.

Jean-Luc Vidal n'en croyait pas ses yeux ni ses oreilles : «Je n'ai jamais vécu ça. Que cela soit en 1993 ou en 2013. Tu sens le regard des gens, de la fierté et du respect. Des jeunes partout. C'est fabuleux.»

Les anciens, champions de 93, n'étaient pas en reste non plus dans une assemblée hétéroclite où se croisaient les vrais gens de Castres, qu'ils soient simples quidam anonymes ou davantage connus comme les patrons des pompiers ou des parachutistes, l'encadrement du club etc. Cette alchimie a pris beaucoup d'espace, jusque sur la placette en face du bar de José. Les joueurs ont dansé, rigolé, papoté avec tous ceux qui le voulaient bien.

Un petit plouf dans l'Agout

La palme de l'inattendu était ce coup-ci pour Julien Dumora et Thomas Combezou. Les deux font la paire comme on dit, et ils ont très vite chipé les tambours à la banda des Brassagais pour faire beaucoup de bruit. On dit même que Dumora et Mafi auraient fait un petit détour jusqu'à l'Agout pour y piquer une tête.

Dans cette ambiance très «feria» qui n'aurait pas à rougir des ambiances bayonnaises, il n'y manquait que la cerise sur le gâteau : le Brennus. C'est Mathieu Babillot qui est allé le chercher pour permettre une interminable séquence de photos et selfies à volonté.

Chemin faisant, la pendule a fini par tourner et à minuit, l'Espagnol et son personnel épuisés d'une fiesta qui aura presque duré 24 heures non-stop, ont baissé le rideau. Du coup, la cohorte insatiable s'est retrouvée à la discothèque du Pop Art ouverte exceptionnellement pour ce grand soir. Mafi le roi de la piste et tous les autres s'y sont amusés jusqu'à plus soif. Jusqu'à ce qu'il soit l'heure du repos des guerriers.

Jean-Marc Guilbert, avec Brian Mendibure

Les rendez-vous de la semaine 


Le Castres olympique sera au centre de deux rendez-vous importants à Castres cette semaine.

A la mairie ce soir

Le mardi 5 juin, dans la soirée, c'est le maire de Castres Pascal Bugis qui reçoit officiellement l'équipe championne de France avec son conseil municipal. Une réception traditionnelle en pareille circonstance.

Au musée Jean-Jaurès jeudi

Deuxième rendez-vous de la semaine jeudi soir vers 18h30 avec l'inauguration de la superbe exposition préparée de longue date au musée et centre national Jean-Jaurès sur le CO. Du 8 juin au 10 novembre en effet, en partenariat avec le Castres olympique, la Ville de Castres pavoise le Centre national et musée Jean-Jaurès de bleu et blanc autour d'une exposition inédite honorant «L'histoire du CO, plus d'un siècle de rugby à Castres».

5 juin : les joueurs du CO fêtés à la mairie de Castres

Le maire de Castres a organisé une réception, mardi soir à l'Hôtel de Ville, en l'honneur des joueurs et du staff du Castres Olympique champion de France de Top 14 samedi soir.

C'est évidemment sur l'air de «Dans les yeux d'Emilie» de Joe Dassin, devenu le symbole de l'épopée castraise 2018 depuis que José Diaz a accueilli les joueurs sur cette chanson dans son bar à leur retour du barrage à Toulouse, qu'a commencé hier soir la cérémonie organisée à la mairie en l'honneur du CO. «Cette cérémonie a pour objectif de faire honneur à tous ceux qui ont fait que ce Bouclier de Brennus est parmi nous», a indiqué Pascal Bugis, le maire de Castres qui a souhaité reprendre, pour illustrer ses propos, la citation d'Armand Battle au micro d'un journaliste de Canal + à l'issue de cette victoire en finale au Stade de France samedi : «On ne ressemble à rien, on est sous-côtés, personne ne nous connaît mais putain ce soir on est champions de France !» 

Le maire reprenant les mots de Rory Kockott : On a donné nos coeurs et nos couilles"

«Ce bouclier vient laver vos larmes, votre douleur, votre sang parfois, vos frustrations, les affronts et le mépris dont vous avez pu faire l'objet, la fatigue, les tentatives de renoncements, a continué l'élu. Il vous récompense du travail acharné, de l'amitié que vous avez déployé et de tous les efforts à l'entraînement consentis loin des caméras. Bravo pour avoir conquis, de la manière dont vous l'avez fait, ce trophée tellement envié. Bravo pour vos efforts, votre détermination. Vous avez démontré à tous ceux qui faisaient mine d'oublier que vous êtes d'excellents joueurs que même si le club n'est pas le plus riche et n'est pas émaillé de stars, on peut réaliser les plus grandes choses.» Un maire qui a tenu à remercier les familles des joueurs qui les ont soutenues «par leur affection», le staff qui «vous a guidé, motivé, donné les clés et montré le chemin jusqu'à la victoire» et le président Revol «qui tient ce club avec application, rigueur et cœur depuis longtemps». «Au nom de toute la ville de Castres, je vous dis bravo et merci, a ajouté Pascal Bugis. Vous avez vu que vos exploits ne laissent pas indifférent ici. Vous avez rendu leur fierté aux Castrais qui se sentent parfois, comme vous, outragés et découragés.» Et pour l'élu, la recette de ce succès, c'est Rory Kockott qui l'a donné : «On a donné nos cœurs et nos couilles». «Et il a fallu beaucoup de cœur, reprend le maire. Le CO, c'est cœur d'or. Et on vous attend l'an prochain».

Pierre-Yves Revol célèbre "un groupe avec des qualités humaines au-dessus de la moyenne"

C'est ensuite Pierre-Yves Revol qui a pris rapidement la parole. «J'en ai connu pas mal des groupes, a affirmé le président à la tête du CO depuis 30 ans. Mais celui-là a sans doute des qualités humaines au-dessus de la moyenne.»

Après avoir souligné le soutien de la Ville, du Département représenté par son président Christophe Ramond «qui s'y connaît un peu mieux en rugby que son prédécesseur», des députés Terlier et Folliot «qui nous suivent avec une passion réelle», Pierre-Yves Revol a remercié l'ensemble de la population de Castres qui est «l'ingrédient indispensable au supplément d'âme qui concourt à transcender les joueurs». 

Rory Kockott n'oublie pas le soutien des supporters en plein coeur de l'hiver

Et le patron du CO a voulu faire parler un peu les joueurs. A commencer par Rory Kockott qui a «apprécié le soutien de la population». «Mais pas seulement en finale, mais surtout en plein cœur de l'hiver. On voit cette passion et cet amour pour le rugby et le CO», a lâché le demi-de-mêlée. 

Dany Kotze : "Je n'avais jamais vu ça à Clermont"

«Quelle saison !, a ajouté Dany Kotze. C'était magique. Vous êtes énormes. Je n'avais jamais vu à Clermont ce que j'ai vu sur la place Pierre Fabre dimanche. Je garde ce souvenir pour la vie». 

Damien Tussac : "Un cadeau formidable pour ma fin de carrière"

Damien Tussac a souhaité aussi dire un mot pour remercier le public mais aussi ses coéquipiers qui lui ont fait «un cadeau formidable» pour sa fin de carrière qu'il a dû arrêter prématurément en cours de saison à cause d'un problème aux cervicales. «J'ai eu beaucoup de souffrance et de peine et j'avais envie d'être avec eux sur le terrain, a confié le pilier. Mais grâce à eux, je peux partir en étant champion de France et ayant soulevé le bouclier».

Rodrigo Capo-Ortega : "On voulait ce bouclier pour le partager avec tout le monde"

C'est Rodrigo Capo-Ortega qui a eu le mot de la fin, avant que tout le monde se retrouve autour d'un buffet et que les joueurs se livrent aux séances de photos souvenir avec le bouclier : «Pour nous ce titre n'est pas juste une ligne sur un palmarès. On voulait gagner ce bouclier pour le ramener chez nous et le partager avec tout le monde et pas qu'entre nous. Et ce qu'on est en train de faire et ce qu'on va continuer à faire».

Brian Mendibure

Les anecdotes des coachs

En l'absence de Christophe Urios, parti la veille pour la Nouvelle-calédonie avec les Barbarians, ses deux adjoints Joe El Abd et Frédéric Charrier ont pris la parole le mardi 5 juin, en mairie de Castres. «Cette victoire c'est une réussite collective. Quand on est arrivé, le projet de Christophe c'était un projet de cohésion. Et là on a senti tout le monde derrière nous. Ce titre appartient à tout le monde», a indiqué l'entraîneur des avants qui s'est fendu d'une anecdote sur la finale : «On voulait gagner le match dès le couloir avant de rentrer sur le terrain et on avait dit aux joueurs qu'ils devaient fixer leur adversaire dans les yeux jusqu'à ce qu'ils baissent le regard. On a gagné dans le couloir grâce à ça. Mais Anthony Jelonch a continué de fixer son adversaire plus de 2 minutes après qu'il a baissé le regard». «Je me suis endormi je crois», répond le flanker castrais tout sourire. Frédéric Charrier y est aussi allé de son anecdote : «Quand on a marqué le deuxième essai, on a compris qu'on était champions de France et Rory m'a pris dans ses bras et a sifflé tellement fort qu'il a failli me faire exploser le tympan. C'est à la fois mon meilleur et mon pire souvenir de cette finale !»


Un «collector» et un poster avec La Dépêche

La Dépêche du Midi publie un supplément «Collector» sur l'épopée du Castres olympique, champion de France 2018, depuis le match de barrage à Toulouse jusqu'à la finale victorieuse au Stade de France face à Montpellier et le retour des joueurs à Castres dimanche. Cette édition spéciale de 24 pages toute en couleur est en vente dans les kiosques à partir du jeudi 7 juin au prix de 1 €.

A noter également que La Dépêche du Midi offrira avec l'achat du journal, vendredi 8 juin, le poster officiel du Castres olympique champion de France de Top 14 2018.

Le plus jeune des supporters

À voir la photo, c'est certainement le plus jeune supporter que compte le Castres olympique . Il s'appelle Lino, il a tout juste un mois et demi et comme on peut le constater, il voit déjà la vie en bleu et blanc. Il faut dire, que sa maman Alexandra est une inconditionnelle du club des champions de France , tout comme le papa Kevin, sans oublier Jacques le grand-père , papa d'Alexandra , lui aussi passionné du ballon ovale. Nous avons peut être en Lino , un futur rugbyman, et pourquoi pas futur champion. L'avenir nous l'apprendra.

Une expo historique au musée Jaurès

Pascal Bugis et Pierre-Yves Revol lors de l'inauguration de l'expo jeudi soir./ Photo DDM, E. F.

Le musée Jaurès ouvre ses portes à une exposition inédite sur l'histoire du Castres olympique. Des objets insolites, des reliques, des exclusivités et un récit de l'histoire du club qui met en lumière tous ceux qui y ont œuvré depuis plus de cent ans.

C'est un hasard incroyable et inespéré : alors que le musée et centre national Jean-Jaurès et son équipe préparent depuis plus de deux ans une grosse exposition sur l'histoire du Castres olympique, la voilà inaugurée sept jours à peine après que l'équipe castraise ne soit sacrée championne de France de Top14. 

Ce n'était pas vraiment volontaire... quoi que

Du coup, l'événement a pris une toute autre dimension le jeudi 7 juin, place Pélisson, pour l'inauguration d'une exposition temporaire dont l'accès est gratuit et ouvert jusqu'au mois de novembre (1).

Et le contenu est particulièrement riche grâce en partie à des objets et documents prêtés par des Castrais anonymes ou collectionneurs. Avec à la fois un travail d'histoire écrit sur 48 panneaux en étroite collaboration entre le musée et club qui a eu reccours aux plumes de Grégory Andrès et Karim Benaouda. Les infographies sont de Thimoté Sirera. 

Tous les joueurs entre 1906 et 2018 cités

Et puis une kyrielle de vitrines thématisées : les tout premiers articles et photos de presse, l'emblématique abbé Pistre, quelques films très peu connus tel un documentaire de 1947, des approches thématisées comme l'origine des joueurs étrangers venus à Castres...etc. Et le tout avec une forme d'exhaustivité : «Tous les noms de ceux qui ont joué au CO au moins une fois entre 1906 et 2018 sont cités» précise Jean-Baptiste Alba, directeur du musée qui poursuit : «C'est un travail de longue haleine mais nous n'imaginions pas que le bouclier revienne à Castres aussi rapidement! Et puis finalement comme c'est dit dans l'exposition, les astres se sont alignés.»

Matthias Rolland : "Un espace rempli de pépites"

Matthias Rolland, directeur du club a aussi souligné le travail accompli : «C'est un espace qui est rempli de pépites et on y découvre vraiment ce qu'est l'histoire du club. Cela va passionner les supporters et les Castrais évidemment mais aussi les touristes qui seront de passage cet été dans notre ville puisque l'exposition va rester en place jusqu'au mois de novembre.»

Pascal Bugis : "Il y a un lien organique entre le club et la ville"

Quant à Pascal Bugis, il indiquait avant-hier soir lors de l'inauguration : «Les raisons même qui font que les Castrais sont attachés à ce club, sont justement son histoire. On voit qu'ici, la tradition est parfaitement enracinée. Des joueurs par exemple, sont restés ici après leur carrière sportive, y ont fondé leur famille. Il y a un lien presque organique entre le club et la ville.»

Aux côtés du président du club Pierre-Yves Revol, le maire a ainsi exprimé les raisons pour laquelle il était important que le musée Jaurès s'implique dans cette démarche originale et de qualité. On n'a pas fini d'entendre parler de cette expo.

Jean-Marc Guilbert

(1) - Le musée et centre national Jean Jaurès est ouvert actuellement tous les jours du du mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h. En juillet et août, mêmes horaires et 7/7.

(2)- Une conférence est proposée en support le 14 juin à 18h30 sur l'histoire du rugby en Occitanie par l'universitaire Rémy Pech à la médiathèque

Les crampons de Jean Pierre-Antoine et le maillot de Francis Rui

Voici en vrac quelques pépites que les visiteurs vont pouvoir découvrir au musée Jaurès : les crampons de l'emblématique Jean Pierre-Antoine mais aussi ceux beaucoup plus récents de Romain Teulet. Le très fameux maillot du SCA (Albi) que l'abbé Pistre portait secrètemnet sous sa soutane. Le maillot de l'équipe de France de rugby porté par Gérard Cholley. La porte en bois du frigo de la boucherie de Jean Pierre-Antoine de la rue Fuziès acquise en son temps par un autre passionné : André Pistre. Le maillot de Francis Rui. Un superbe cadre en mémoire des joueurs du Castres olympique morts pour la Patrie. Une vitrine dédiée à Rodrigo Capo-Ortega qui a confié pas mal d'objets personnels,dont le maillot de l'équipe nationale d'Uruguay. Un travail thématique réalisé par les élèves de la classe défense du collège des Cèdres sur les trois frères Nicouleau morts pendant la guerre 14-18 et joueurs du CO. Et encore beaucoup de choses...

J.-M.G.

Et la suite ?

Sept joueurs quittent le club avec une nouvelle et belle ligne à leur palmarès. / Photo Patrick Olombel

Sur le départ

Le bouclier de Brennus a commencé sa folle tournée

Il a déjà un emploi du temps de ministre. Comme en 2013, le bouclier de Brennus est très demandé. Depuis son retour à Castres le dimanche 3 juin avec les joueurs du Castres olympique champions de France 2018, le club reçoit déjà énormément de sollicitations. Il faut dire que les joueurs ont contribué à cette euphorie autour du «bout de bois». 

«On voulait gagner ce bouclier pour le partager avec tout le monde et pas qu'entre nous», clame partout le capitaine Rodrigo Capo-Ortega qui était d'ailleurs le 6 juin sur la fête foraine avec le Brennus. «On va faire en sorte de répondre au maximum à tout le monde, que tout le monde puisse se le partager, confirme Matthias Rolland, le directeur du club. Mais la priorité est d'abord donnée aux joueurs». En même temps ce sont eux qui l'ont gagné ! 

Et comme les rugbymen castrais sont en vacances jusqu'au 16 juillet, beaucoup vont en profiter pour l'emmener dans leur famille ou dans les clubs où ils ont débuté à l'école de rugby. Anthony Jelonch a évidemment prévu de l'amener à Vic-Fezensac dans le Gers d'où il est originaire, Pierre Bérard à Montpellier ou encore Christophe Samson en Auvergne. 

«Tous les joueurs vont le prendre à un moment ou à un autre pour en faire profiter leurs proches et leurs amis, confie Mattias Rolland, le directeur du CO. Il s'arrange entre eux pour se le passer et nous au siège on fait un suivi pour savoir qui l'a, quand et où. Il ne faudrait pas qu'on le perde non plus !» 

Pendant ce temps, les salariés du club répertorient les demandes établissements scolaires, des associations, des comités des fêtes, des entreprises, des mairies et bien sûr des partenaires pour commencer à organiser la tournée du bouclier qui va sillonner tout le Tarn. «Mais il ne faudra pas y compter avant septembre, préfère annoncer d'emblée Matthias Rolland. Je comprends que les gens soient pressés mais on a le temps. On a encore 10 mois le Bouclier à Castres, on ne le rend que fin avril. Il n'y a pas besoin de s'affoler.»

Il y a 5 ans, pendant près d'un an, des milliers de sud-Tarnais avaient pu le voir, le toucher et le photographier. Le bouclier de Brennus avait fait le tour des écoles primaires, collèges, lycées, des maisons de retraite, des manifestations sportives… Il ne s'était pas passé une journée sans que ce trophée mythique ne soit trimbalé, porté à bout de bras avant d'être mitraillé par les appareils photo. 

En 2013, les joueurs du Castres Olympique avaient volontiers joué le jeu pour amener partout la récompense du champion de France de rugby et le partager avec la population, qui que ce soit, grands ou petits, jeunes ou vieux, anonymes ou célébrités. Certaines journées, jusqu'à trois sorties étaient prévues et au final, bien rares ont été les dates où le Brennus est resté sans bouger du siège du club où il n'a pas eu le temps de prendre la poussière. Il en sera donc de même cette année.

Reprise de l'entraînement le 16 juillet

La reprise de l'entraînement est prévue pour mi-juillet : «Ils vont avoir le temps de se reposer. Mais ils auront aussi chacun un programme de préparation physique qu'ils doivent suivre. Quand ils arrivent le 16 juillet, on veut qu'ils soient en forme. On termine cette saison avec la réussite. Et on va le refaire.»

Bientôt les abonnements

Pour le staff administratif, ce n'est pas encore les vacances. Loin de là. Autour de Matthias Rolland, directeur du club, la campagne d'abonnement pour la saison 2018/2019 est en cours de préparation et sera lancée d'ici deux semaines maximum. Le staff du club travaille aussi sur les partenariats, la poursuite de l'aménagement du stade et des tribunes ...etc. 

Bref, on est déjà presque dans la prochaine saison.



"Impossible n'est pas castrais : 5e titre de champion de France pour le CO". Un long format numérique de la rédaction de La Dépêche du Midi.

Textes : Brian Mendibure, Jean-Marc Guilbert, Sylvie Ferré.

Photos : Brian Mendibure, Rémi Buhagiar, Sylvie Ferré, Marie-Pierre Volle.

Vidéos : Brian Mendibure, Rémi Buhagiar, Eric Berger, Arthur Tirat.

Mise en page : Béatrice Dillies.

© La Dépêche du Midi, juin 2018.