Maëva, 19 ans, étudiante et caravanière sur le Tour de France

Harnachée sur un des nombreux chars du tour de France, Maëva, 19 ans, distribue des « goodies » aux spectateurs du Tour. Nous l'avons suivi durant une journée, lors de la 7ème étape entre Livarot et Fougères.

C'est une journée un peu particulière pour Maëva. La jeune étudiante de 19 ans en BTS NRC (Négociation et relation client) effectue son premier jour sur un char publicitaire du Tour de France. « Normalement, je m'occupe de l’animation dans les villages de départ ou d’arrivée » précise la jeune femme. Sa mission est simple : à bord du véhicule publicitaire, Maëva va offrir des cadeaux aux badauds massés sur les routes de la septième étape, entre Livarot, en Normandie et Fougères, en Bretagne. « La première chose à faire, c’est de laver le char et de charger les goodies pour en distribuer tout le long de la route » explique t-elle, aux aurores. 

Maëva et Joannie, sa coéqupière, préparent le char avant l'étape

Au même moment, plus de 600 caravaniers l'imitent sur un parking géant où se côtoient tous les véhicules commerciaux du convoi. C’est l’heure des derniers préparatifs. Nourriture, boisson, crème solaire, lunettes de soleil, coupe-vent, bouchons à oreille (pour le bruit)... Maëva et son équipe font l’inventaire avant le départ. Sans manquer le rituel quotidien des caravaniers : la « chorégraphie du Tour » pour échauffer les zygomatiques.

Des caravaniers pendant la "chorérgaphie du tour"

Maëva prend place dans une petite trappe étroite située sur le côté gauche du char. C'est de là qu'elle va distribuer des babioles de la marque (un bracelet, en l'occurrence) aux personnes présentes sur ce côté de la route. Et pas ailleurs. « Les règles de sécurité sont strictes, les goodies s’envolent et atterrissent sur la route, ce qui peut créer des accidents » explique Joannie, sa collègue un peu plus expérimentée – c’est son deuxième tour – située à l’arrière du char. Sereine, Maëva ne semble pas intimidée avant de prendre le départ. Ce travail d'hôtesse, elle le connaît. « Avant l’arrivée de la course en France, j’étais postée à Dunkerque pour le Tour de France à la voile » nous raconte l’étudiante. Et la marque qu’elle représente, Banette, lui est aussi familière. « Mes parents tiennent une boulangerie, c’est grâce à ça que j’ai eu l’opportunité de me rendre sur le Tour ». La caravane démarre. C'est parti pour 6h d'étape.

Maëva et la foule au départ de l'étape, à Livarot

Dès les premiers kilomètres, l'engouement est là. Le modeste bourg de Livarot et ses 2 000 âmes est plein à craquer. Maëva s'applique et envoie ses premiers cadeaux avec satisfaction. Un geste qu'elle répète à Notre-Dame-de-Courson, Les Moutiers-Hubert et Vimoutiers, qui eux aussi, ont fait le plein pour apercevoir les cyclistes en plein effort.

Joannie, l'équipière de Maëva en plein lancé de goodies

Aux alentours de midi, Maëva se ressource comme elle le peut. Un bout de sandwich, un gâteau, une compote à boire. En toute discrétion. Même en rase campagne, il y a des spectateurs tous les 20-30 mètres. Et dans les villes, cela se compte au cm². La distribution de cadeaux ne s'arrête donc jamais. Loin d’être esseulée, Maëva peut compter sur son équipe. Yannick, l’animateur, harangue la foule grâce à son micro (directement relié à de puissantes enceintes) et distribue également des cadeaux, tout comme Joannie, son équipière. Enfin, aux manettes du véhicule, Gérard, un retraité. La figure tutélaire du char. À la façon d’un empereur, il lève son pouce autorisant la phase de distribution, et le baisse quand il faut lever le pied. L’accélération du char étant devenue trop dangereuse pour le jet de goodies.

Gérard, le conducteur du char sur lequel travaille Maëva

À 16h30, la caravane pénètre dans Fougères. 45 minutes avant les coureurs, l'attente est déjà forte et les spectateurs bouillants. Les gens crient, lèvent les bras, interpellent Maëva qui distribue avec vigueur. Elle qui avoue « apprécier le contact avec la foule » est servie. À l’instar des coureurs, le final de l’étape est aussi décisif pour ces chars qui terminent tambour battant. Une autre course commence alors, celle consistant à rejoindre le départ suivant le plus rapidement possible. En une dizaine de minute, les chars sont nettoyés, vidés, puis acheminés vers la prochaine ville-étape. « Les transferts sont parfois un peu long » confie Maëva. Après la Bretagne, le Tour fait escale dans les Pyrénnées, un bout de chemin que l'équipe va parcourir en deux jours.

Maëva à l'arrivée à Livarot

Si elle a « adoré l'expérience » sur le char, l’étudiante a particulièrement hâte de découvrir les étapes de montagne, « ainsi que l’arrivée sur les champs ! ». Et la course dans tout ça ? « J’avoue ne pas trop suivre le côté sportif, je ne sais même pas qui a gagné les dernières étapes… » avoue Maëva.

Maxime RECOQUILLÉ

(Contributeur pour Jactiv, étudiant à SciencesCom).