TransMusicales. Dans les coulisses de Kaviar Special


Passer une journée avec un groupe avant son concert aux TransMusicales, c'est l’aventure musicale que nous vous proposons. Vendredi, Kaviar Special jouait pour la première fois dans le cadre du festival rennais.


Vendredi matin, 9 h - Dans le couloir qui mène à la scène, le son puissant de la batterie résonne déjà fort. Les musiciens de Kaviar Special et l'équipe technique font les balances pour le concert de ce soir. « On a jusqu’à 10h15 pour répéter donc on va vous interpréter Mad. Elle est cool » annoncent-ils dans les micros. Entre deux morceaux, les garçons blaguent. L’ambiance est studieuse mais franchement détendue dans cette grande salle de L’étage au Liberté. La musique s’arrête. Problème : la corde de Léo, l’un des guitaristes se détend et finit par céder. « Il ne nous reste que dix minutes pour faire les balances. Tu ne veux pas prendre une autre guitare et attendre pour changer ta corde ? Fais pas ta diva…» lance Vincent, chanteur et guitariste. La corde est vite remplacée par Léo, les blagues reprennent et les balances aussi. « C’est bon pour les répétitions, Bruce Springsteen peut aller se rendormir », tout le monde rit. C'est déjà l’heure de ranger le matériel et de laisser la place aux répétitions des autres groupes.

Les musiciens font les balances pour le concert de ce soir.

10 h 21 - Dans les loges. Adrien remplit une fiche Sacem qui leur permettra de toucher des droits d'auteur. Jéremy se prend une bière et un café. Kinder, Lion, Kit Kat… la table basse recèle de friandises qui attisent toutes les convoitises. « Allez, prenez vos meilleures blagues, le marathon des interviews démarre ! » s'exclame Adrien, bassiste et chanteur.

Une loge au nom de Kaviar Special
Les loges du groupe à L'étage du Liberté

11 h 16 - Petite pause. Devant l’exposition photos réalisée par les artistes pendant la tournée des Trans, les musiciens se remémorent avec humour ces instants passés. « On devait prendre des photos dans les loges, les coulisses, pour partager la vie de la tournée. Les images rendent des trucs drôles… » s’amuse Vincent.

De gauche à droite, Jérémy, Adrien et Vincent devant l'exposition

11 h 19 - Début du marathon et première interview. Dans une grande salle, compartimentée pour chaque média et avec des petits salons d'interviews, Kaviar Special se lance dans l’arène du Liberté. Entre les questions des journalistes et les traits d’humour, les échanges se passent dans la bonne humeur. 

« Les Trans, c'est un tremplin qui donne un envol. On ne sait pas jusqu’où nous allons  voler. Ce que nous espérons, c’est un atterrissage en douceur ». 

De gauche à droite, Vincent, Léo, Adrien et Jérémy pendant les interviews.

12 h 25 - L'appétit gagne le groupe. Sur une longue table du restaurant du Liberté, les quatre musiciens déjeunent avec des amis. C’est l’occasion de « déconner » et décompresser un peu de cette journée si particulière pour les membres du groupe et leurs proches.

14 h 06 - Le temps de la digestion, les quatre amis se sont confortablement installés dans le canapé violet des loges. Ils regardent « Les yeux dans les Bleus », le documentaire sur l'équipe française de football 98. « C'est pour se mettre dans l’ambiance, champions du Monde. » ajoutent les footeux dans l’âme. Les commentaires vont bon train. En fond sonore, nous entendons le groupe Kokomo sur scène. « On ne lâche rien ! » entonne Aimé Jacquet dans le documentaire comme un slogan vite repris par les musiciens.

La concentration est maximale devant Les yeux dans les Bleus. 

15 h 04 - « Tout le monde a ses stylos ? » blague Adrien en pull rouge de Noël, devant une assemblée de collégiens venus découvrir l'univers des Trans et échanger avec Kaviar Special. « Nous écrivons en anglais parce que ça sonne mieux. Les gens sont moins exigeants qu’avec le français » répond Vincent à la question d’une jeune fille. « Est-ce que vous avez fait des études pour être musicien ? Moi, j’ai raté mes études pour faire de la musique » déclare Léo ironique et infirmier de formation. Le groupe avoue à l’assistance jouer depuis longtemps mais ne pas avoir suivi d’études en lien avec la musique. Á la fin de cette rencontre, pris dans un bain de foule, ils signent à de jeunes fans leurs premiers autographes. 

16 h 50 - La pression monte pour les musiciens. Le concert est dans moins de deux heures maintenant. « Jouer aux Trans est un honneur, une chance inespérée… » souligne Adrien devant des adultes en réinsertion professionnels, venus dans le cadre d’un projet de groupe « Aujourd’hui, c’est une journée de travail. Mais, après le concert, nous allons profiter des Trans » assure Jérémy, le batteur. La fatigue se fait sentir… Le rythme effréné de la journée a raison de Léo qui s’éclipse un moment pour faire une sieste. 

Interview radiophonique pour le groupe

17 h 45 - « Pfff, j'ai la pression là ! » s’écrit Adrien dans l’ascenseur qui mène au premier étage vers les loges et l’entrée de la scène. Prendre une bière, retirer son pull, changer de T-shirt… les musiciens se préparent à monter sur scène. Dans leurs loges, les quatre garçons font les cent pas. « On est comme des lions en cage » dit Léo. Il est temps de sortir des loges et se diriger vers la scène. 

Le groupe juste avant de monter sur scène

18 h 15 - 5 min… Le temps pour le groupe de se réunir devant les rideaux noirs des coulisses et de faire les dernières mises au point. « On ne change rien. On ne lâche rien ! » reprennent-ils en cœur.

18 h 20 - Le silence se fait dans la salle bien remplie de L'étage. La batterie de Kaviar Special ouvre le show. Le concert démarre. Déjà, le public sautille, se prend au jeu de la musique garage. Cette bande d’amis a semble-t'il bien fait de « ne rien lâcher »... 

De gauche à droite, Léo, Adrien et Vincent lors du concert.

Camille GOUY. Contributrice pour Jactiv Ouest-France.