SAITH
BAUTISTA-ART PASSION

L'aventure des Traversées

Le 2 décembre à Nandy, le peintre mexicain Saith Bautista réalise
une
œuvre en live lors de la soirée de clôture du festival interculturel
« Les Traversées ». Point de départ de la performance ? Un échange
avec le public sur le thème de la langue et ses symboles universels.

Anticipant cette exhibition en direct, le plasticien anime
plusieurs ateliers* de peinture où les participants s'initient
à la symbolique du langage et à ses représentations picturales.
Portrait en pied de Saith Bautista, peintre et être humain.

Premiers pas au Mexique

Après des études de psychologie à Veracruz, Saith Bautista travaille
dans une association et s'occupe d’enfants des rues. « J’ai utilisé
la peinture pour les aider plutôt que la psychologie. Ils leur étaient plus faciles
de dessiner leurs maux que de les dire. Peu à peu, je me suis dirigé vers l’art,
encouragé par mon père depuis l’enfance, peintre amateur. Il me disait : ’’Essaie,
n’aie pas peur. Si tu te trompes, ce n’est pas grave. Recommence. »

En Polynésie, j'ai découvert une culture ancestrale
très vivante qui m'a inspirée le tableau "Le tas de cailloux",
composée de pierres gravées de symboles.

Soutenu par sa famille, il tente l'aventure artistique et expose. Tout d’abord à Xalapa. Puis, c’est la rencontre avec sa future femme, Évryenne : en 2010, il quitte son pays et s’installe... aux Pyramides à Évry. Il se rappelle. « Elle m’a dit : Tu vas pouvoir te consacrer à ta passion » Dès 2011, il participe à la Créathothèque
avec 15 autres artistes, à l’Anas à Évry. Il enchaîne les expositions. En 2016,
il est invité à créer une œuvre lors du festival de Street Art Évry Centre Essonne
au Champtier du Coq. « Récemment (2017), j’ai peint deux toiles style Street Art
de 2 x 3 m, en direct de la course La Sénartaise. Je les ai réalisées en 2-3 heures, dans l’esprit de la compétition « des femmes contre le cancer ». Le live, c’est un défi
que je me tends à moi-même pour progresser, me prouver que je peux le faire. D’autant que l’après-midi, je travaillais sur un autre projet : des cours d’art pour les enfants !
» Coureur de fond et performeur artistique, l’homme est plein de richesses.

Le Plexi, c'est fantastique

Depuis quelques années, il utilise le Plexiglass comme support. « J'ai connu
ce nouveau procédé au Mexique grâce à mon frère architecte. L’intérêt réside dans
sa transparence avec laquelle je joue. J’utilise un fond noir placé derrière les plaques
de Plexi que je ponce pour que la peinture y adhère et aussi pour l’opacifier. Je trace mon dessin au préalable sur du papier avant de le recopier sur le support. Puis je pique, gratte avec une aiguille afin d’obtenir le tracé de mon projet. Je joue avec toutes
les nuances de gris, de noir, de clair/obscur, j’ajoute de la couleur. C’est le même principe que la gravure ou la peinture sur verre, et le rendu est incomparable
car j’utilise plusieurs épaisseurs de Plexi. Mon frère m’avait prévenu : « Ça va
beaucoup te plaire. » Et… je m’amuse. En plus, il est facile à utiliser, à couper, léger. »

Et ses œuvres transmettent au spectateur ses sensations de jeu, de joie.

Mais pour l’heure, le peintre concentre son énergie dans la perspective du festival des Traversées.

Installé depuis 2010 à Évry,
Saith Bautista se consacre
à sa passion et enchaîne les expositions.

L'aventure des Traversées

Le festival interculturel des solidarités invite à sa grande odyssée des langues maternelles : rencontres, spectacles, concert, performances artistiques se mêlent dans un joyeux Melting Pot. Tout naturellement, Saith Bautista y trouve sa place en tant qu’animateur et ancien migrant. Il anime plusieurs ateliers de peinture avant de clôturer le cycle par une performance live le 2 décembre**.
Une vingtaine de participants – enfants et adultes – y sont conviés afin d’échanger et de peindre sur le thème de la langue maternelle et des symboles universels. «L’association Les Traversées, qui travaille à l’intégration des étrangers,
m’a proposé d’intervenir autour du thème de la langue maternelle et de la barrière linguistique. Moi aussi, je suis un émigré et je comprends les problèmes que traversent les étrangers qui viennent s’installer en France. Je suis comme eux. Ma langue maternelle est l’espagnol et quelque fois je ne comprends pas toutes les subtilités du français, je peux paraître naïf. Comme tous les émigrés, j’ai dû apprendre une autre culture, un autre langage, d’autres habitudes. J’ai gardé la mémoire de mon passé au Mexique, de ma culture. Mais je n’ai pas essayé d’amener le Mexique ici et cela m’a aidé à m’intégrer. J’essaie d’apprendre de tous les côtés. C’est certainement plus difficile quand on a quitté son pays par obligation et non par choix. À travers ces ateliers,
je peux transmettre aux autres ma propre expérience et peut-être les aider.»

Traverser et transmettre.



Son actualité

- Saith Bautista expose ses œuvres au 8e salon des arts, du 11 au 14 novembre. Rue Gabrielle-d’Estrées, Le Coudray-Montceaux. https://es-es.facebook.com/La-Galerie-de-Saith-Bautista-307840625732/) ;
- à partir du 18 novembre et pour toute l’année scolaire, il anime les ateliers à l’École des arts d’Évry. http://www.evry.fr/loisirs/lecole-des-arts-2/.

* Informations sur : www.festivaldessolidarites.org
** Conservatoire de Nandy, 2 décembre, de 18 à 21 heures.
Espace Montand - 323 Rue des 18-Sous - 77176 Nandy.
Tél. : 01 64 41 73 36.

Article paru dans Le Parisien :

http://www.leparisien.fr/nandy-77176/nandy-un-artiste-mexicain-creera-une-oeuvre-en-direct-face-au-public-01-12-2017-7427016.php