CASE MACLAIM  
PAR DELÀ LE MIROIR


Wall Street Festival

Après l'artiste ECB, Wall Street Festival accueille un autre
grand nom du Street Art allemand : Case Maclaim. Comme
son compatriote, le peintre joue avec les formats XXXL sur les murs
du monde entier, mais son style et son inspiration diffèrent
totalement. À découvrir en live dès le 5 septembre à Grigny.

Né en 1979 en Allemagne de l'Est, Andreas Von Chrzanowski, alias Case Maclaim, a commencé à peindre aux frontons des bâtiments en 1995.
Initiateur en 2000 du collectif Maclaim Crew, Case et ses compagnons de route, Akut, Rush et Tasso, élaborent des projets communs à travers l’Allemagne.
Leurs ambitions ? Infuser un souffle nouveau au Street Art, et renouveler le genre.

Entre photoréalisme et surréalisme

Ils initient un mouvement, fusion d'hyperréalisme et de visions
fantastiques, produisant des œuvres troublantes pour celui qui les découvre
au détour d’une rue. Très colorées, naturalistes, les représentations
graphiques impliquent le spectateur dans une mise en scène
dont il devient un élément essentiel. Le regardant s’interroge
sur la scène regardée : est-ce la réalité ou une plus grande réalité ?

Le regardant s'interroge
sur la scène regardée : est-ce la réalité
ou une plus grande réalité ?

Comme les deux doigts de la main

Un des thèmes de prédilection de Case Maclaim : la main et les doigts.
Il déploie leurs symboliques de force et de puissance sur les murs
des grandes villes. Berlin bien sûr, où une main blanche et une main noire
se superposent, paume ouverte, doigts en V signe de victoire. Le langage
des mains est universel et franchit les frontières. Des mains unies qu'il dessine
au spray sur les murs d’une vingtaine de pays et qui expriment plus
que de longs discours, proclamant la puissance de faire et de s’unir pour faire.

« Seul, on va plus vite,
ensemble, on va plus loin »

Jeux de miroir

Autre procédé, stylistique celui-ci, très utilisé dans le théâtre baroque :
la mise en abîme. Il s'agit d’un simulacre d’une plus grande réalité
par l’emboîtement de plusieurs jeux de miroir, comme dans Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare où une pièce de théâtre est montée en même temps
que le public regarde Le Songe. La boîte de vache qui rit de notre enfance, peut-être plus évocatrice de ce mécanisme, reproduit à l’infini son modèle, donnant un sentiment de vertige à celui qui la contemple. Le recours
à cette technique est également très répandu en peinture. On le retrouve
dès le XVe siècle avec le portrait des Époux Arnolfini, de Van Eyck,
où l’on aperçoit le peintre dans un miroir réfléchissant son image.
Face à ce faux-semblant, le spectateur s’interroge : où commence et
où finit la vraie vie. Plus vertigineux encore : la femme que Van Eyck
peint, est-elle encore vivante ou déjà morte ? Les commentateurs
s’interrogent encore sur ce sujet qui fait couler beaucoup d’encre.

Plus tard, avec la peinture des Ménines, Vélasquez parfait le procédé :
le tableau est projeté dans le tableau grâce à un miroir placé au fond de la pièce.
Le peintre en train de peindre Les Ménines devient objet et spectateur
de sa propre création et semble regarder le public. L'observateur est entraîné
par l’artiste dans une ronde des apparences trompeuses. Plus récemment,
Dali ou Escher ont excellé dans ce monde des artifices où la vie est un songe.

Le stratagème artistique, on le voit, possède une puissance d’évocation qui ébranle le spectateur et l’ouvre à une perspective différente du monde et de la réalité.
Case Maclaim va amplifier le subterfuge en le combinant à son thème favori, déjà puissamment symbolique : deux mains, formant le M de Maclaim en toile
de fond, sont en train d’être peintes au spray par la main de l’artiste au premier plan : Enchantement ou réalité ? Existe-t-il un troisième plan ? Celui qui regarde le dessin, ferait-il partie d’une œuvre plus vaste ? Ou bien…

Celui qui regarde
le dessin, ferait-il partie
d'une œuvre plus vaste ?
Ou bien…

Depuis le 5 septembre 2017 - 6 place de L’Oeuf dans le quartier de la Grande Borne, Grigny.