Bandido-Hamada : la parité s'invite au festival Wall Street Art

Grand Paris Sud

Pour la première fois, le festival Wall Street Art convie un duo féminin-masculin : une Américaine d'origine japonaise et un Argentin,
vivant tous deux à Barcelone. Un vent multiculturel et de renouveau
souffle depuis le 28 mai à Corbeil-Essonnes, qui n'est pas prêt de s'arrêter ! Portrait des artistes sur leur nacelle.

Perchés sur leur nacelle, Zosen et Mina répondent à nos questions.

Dès qu'ils sont arrivés à l’école Paul-Langevin de Corbeil, Mina Hamada
et Zosen Bandido ont eu envie de peindre une fresque qui célèbrerait
le renouveau des saisons, la croissance et bien sûr l’enfance. « Les enfants
ont une compréhension intuitive de la peinture. Les couleurs, les formes
simples les touchent »
explique Bandido. Et cette œuvre s’intitule
« Couleurs de printemps ». Comme la palette des nuances de peau,
de nationalités qui se mêlent dans cette école, à l’image du tandem d’artistes.



Une œuvre d'équipe

Quand on interroge l’un, l’autre complète la pensée du premier. « On travaille
en équilibre,
souligne Zosen Bandido. Nous sommes deux personnalités spontanées
et c’est cette combinaison qui crée la surprise d’œuvres pleines de couleurs, de joie
et de vie. »
« Il y a suffisamment de choses tristes dans le monde pour ne pas ajouter
du noir au noir,
confirme Mina Hamada. Et c’est aussi pour cela que nous avons
fait le choix de la lumière, des formes simplifiées plutôt que celui du noir et blanc
et des concepts compliqués. Nous voulons peindre des créations qui parlent
au cœur de tout le monde, qui soit accessible à chacun et donnent de la joie.
La rue et la couleur sont des médiateurs parfaits pour cela. »

Le public de la rue

Durant les 6 jours qu'ils ont investi l’avenue René-Pierre, de nombreux
passants ont admiré la fresque en cours de création. Parmi eux, des groupes scolaires. « Une vingtaine d’enfants nous ont posé beaucoup de questions.
En tout cinq classes, de la maternelle aux 10-11 ans. Ils étaient étonnés
de nous voir couverts de taches de peinture. Ils nous touchaient demandant
si nos mères n’allaient pas nous gronder, nous étions si sales.
(Rires).
Malgré la barrière de la langue (les peintres ne parlent qu’anglais et espagnol),
les rapports avec les enfants, les spectateurs étaient directs, très proches.




Zosen Bandido et Mina Hamada inaugurent leur oeuvre "Couleur du Printemps" à Corbeil-Essonnes

Matisse : Un air de famille

« Les gens sont connectés à la couleur, précise Bandido. Il y a peu de temps, nous avons visité une exposition sur le peintre français Matisse, et c'est vrai que comme lui, nous utilisons des coloris francs, des formes libres, spontanées qui parlent à tout le monde.

Matisse, à la fin de sa vie, faisait beaucoup de découpages sur des feuillets
multicolores, un peu comme le font les enfants. Quand on vieillit,
les conventions sociales disparaissent, le besoin de reconnaissance aussi.
On retrouve la simplicité de l'enfance et davantage de liberté, de créativité.
Matisse allait à l’essentiel et parle au cœur de chacun. Ce sont ces œuvres-là
qui m’émeuvent le plus
. Elles sont intemporelles » souligne le peintre.

« Grey is not a colour » 
Le gris n'est pas une couleur.

Une rencontre qui éclaire les yeux et le cœur. Alors, vous aussi courrez
découvrir leurs cinq fresques sur les murs de l'école Paul-Langevin,
à Corbeil-Essonnes. Vous serez transporté « Somewhere over the Rainbow » (quelque part au-delà de l'arc-en-ciel).

Un des cinq murs de l'école Paul-Langevin peint par le duo d'artistes.