Comme des fraires... 

On y vient comme on est. Que l'on soit ouvrier ou cadre, jardinier, électricien, commercial, avocat, couvreur ou... maire, que l'on ait un emploi ou non, les Petits Ventres est l'une des rares fêtes à Limoges où l'on croise chaque année des personnes de tous les horizons. 

On y mange des amourettes (les fameuses couilles de moutons), de la fraise (pas le fruit), des escargots, des sandwiches à l'andouillette, on y boit, parfois beaucoup et l'on fraternise souvent avec des inconnus. 

Les Petits Ventres, c'est aussi l'occasion de retrouver des personnes que l'on ne voit jamais durant l'année, si ce n'est ce troisième vendredi du mois d'octobre. Qui n'a pas croisé un ancien camarade de primaire, un pote avec qui l'on faisait un peu de musique au lycée, un ancien camarade de l'armée ou un vieil ami perdu de vue, parti à l'autre bout de la France mais présent spécialement pour cette journée. Comme tous les ans...

Les Petits Ventres auraient pourtant pu ne jamais exister si, 43 ans plus tôt, un groupe de musique traditionnelle n'avait décidé de réactiver cette fête. 

1973. L'Eicolo Dau Barbichet se penche sur le cinquantième anniversaire de sa création et décide de faire renaître une vieille tradition limousine. Elle associe des associations comme Renaissance du Vieux Limoges, la Confrérie Saint-Aurélien, les commerçants du quartier de la Boucherie et le syndicat d'initiative. L'idée est née d'organiser un immense banquet dans la rue piétonne de la boucherie. 

Le succès est grandissant. Localement d'abord, régionalement ensuite puis la presse nationale et internationale (si, si !) s'intéressent à cette tradition.


Le 13 heures de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 consacre un sujet aux Petits Ventres et un quotidien de référence, le New York Times rédige un long article en octobre 2015 (voir ci dessus) sur le sujet où l'on évoque ces "produits que l'on ne pourrait jamais trouver dans les supermarchés". 

En 1983, dix ans après sa création, la frairie est déjà un événement incontournable 

La frairie se déroule désormais en trois temps. 

Le premier, en matinée, est le moment où l'on peut aller faire ses courses, dégoter les bons produits que l'on ramène chez soi. 

Le deuxième temps débute à midi  et concerne les personnes préférant éviter la foule du soir.


Le troisième temps, c'est évidemment en soirée quand débarquent les habitués et les curieux. 

Certains se lancent dans un véritable marathon, débutant vers 11 heures le matin et restant debout sur place, jusqu'au bout de la nuit. 

La Frairie, ce sont aussi des moments inoubliables, des scènes parfois surréalistes. 

Depuis quelques années, un avocat de Limoges s'amuse à grimper à l'étage du bar "le Duc Etienne", à se mettre à la fenêtre pour... bénir la foule. 

Une sorte de tradition dans la tradition. Un événement comme seuls les Petits Ventres peuvent en créer. Improbables. Mais tellement drôles.