Après un jour et demi entre travaux de rénovations, apéros et bonnes bouffes, il est temps que je reparte. Le confort d'une habitation en dur me retient un peu (et la flemme de ranger mes affaires, on ne va pas se mentir), alors je pars seulement sur les coups de 11 heures.

J’attaque directement par près de 600m de dénivelé positif, pour monter sur le plateau. Mes potes m’ont prévenu avant de partir que j’allais avoir du gros vent, et en effet ils n’ont pas mentis.

Ça souffle fort et selon les lacets le vent me met à l'arrêt quand je l’ai dans le nez (souvent), ou me fait monter tout seul la pente lorsque je l’ai dans le dos (rarement). Quand j’arrive à 1300m d’altitude, j’ai l’impression que le vent essaye de me faire tomber. En plus du vent, la journée est fraiche. Je roule en manche longue et paire de gants.

Le vent sape le moral du cycliste autant qu'il le ralenti, et je ne déroge pas à la règle. Il fait froid, je me traîne à cause du vent, et plus je me traîne moins j’ai la motivation d’appuyer fort sur les pédales.

Malgré cette baisse de motivation j’arrive à profiter des beaux paysages que je traverse.


Je passe à quelques kilomètres du Mont Gerbier de Jonc, là où la Loire prend sa source. Je longe le fleuve pendant quelques kilomètres, alors qu'il a encore l'air d’une banale rivière.

Lassé de lutter contre le vent, je m'arrête pique-niquer à Saint-Cirgues-en-Montagne, en guettant le soleil entre les nuages pour me réchauffer, alors que je n’ai roulé que 47 kilomètres depuis le matin.

Heureusement je mange une délicieuse tartelette aux myrtilles en guise de réconfort.

Trente kilomètre après le déjeuner j'arrive à Langogne. Nouvelle pause en terrasse le temps d’un café et d'aviser pour la suite de la journée. Je prévois de rouler encore un peu puis d’arrêter les frais et de me poser jusqu’au lendemain.

Pourtant lorsque je repars, tout change.

J'ai l’impression d’attaquer une nouvelle journée.

J'ai attrapé la D906, sur les conseils avisés d’Elisabeth, obliquant de 90 degrés vers le Sud. Le soleil est revenu, et j’ai désormais le vent dans le dos. Si bien que pendant quelques kilomètres je crois être en faux plat descendant, alors que les côtes d’altitudes sur les panneaux kilométriques m’indiquent que je monte très légèrement, dix mètres par dix mètres. Le vent qui m’a tant énervé toute la mâtinée me fait désormais filer à vive allure, et me donne l’impression d’une descente perpétuelle.

Grisé par cette avancée, je renonce à m’arrêter tôt, et décide de rouler tant que j’en ai l'envie, sans me préoccuper de mon point de chute.

La D906 m’offre une variété de magnifiques points de vues , sublimés par la lumière de fin de journée.

Vers 19h45, j'aperçoit un panneau indiquant un camping sans mention d'étoiles, de piscine, de caravaning ni d'autre confort superflus pour le cyclotouriste de passage. J'atterris donc dans ce modeste mais joli camping municipale en bord de rivière. Un voisin néerlandais viens me proposer spontanément une chaise de camping qu'il a en rab, je passe la soirée en mode "grand confort".

141km, 21,6km/h, 3466D+

https://www.strava.com/activities/671425357