Lorient,
une histoire constructive


 Le plaisir de la ville

Une ville parle à ses habitants et à ses visiteurs, dès lors que l'on veut bien la regarder, la parcourir, et même y musarder.

Sur nos façades, dans nos parcs et nos rues, le long de nos rives, se révèle notre singulière destinée. On y lit des aléas de l’histoire surmontés, des mutations vécues à grande vitesse, une diversité d’expériences urbaines, un terrain fertile pour les architectes. On peut y juger des capacités de Lorient à faire peau neuve continuellement. Elle démolit sans faire table rase, recoud ses morceaux déchirés, se métamorphose sans rupture, renoue avec ses horizons maritimes.

Faire peau neuve, continuellement

Ici, entre nostalgie et projet, il n’y a jamais l’ombre d’un doute mais toujours une attention extrême au déjà-là, dans un dialogue constant avec le patrimoine et l’architecture. Le très convoité label « ville d’art et d’histoire » et celui de patrimoine du XXe siècle en incarne la réalité. Grâce à eux, s’établit une connivence avec l’habitant, qui éclaire la connaissance du patrimoine bâti, fait comprendre le projet urbain, tout en révélant sa richesse architecturale. Cette labellisation apporte bien plus encore : elle contribue à la réconciliation de Lorient avec elle-même et des Lorientais avec leur cité.

Une stratégie qui permet désormais à la ville de revendiquer fièrement son attractivité et de s’inscrire dans les enjeux de son siècle. Car l’œuvre d’aujourd’hui n’est pas seulement esthétique mais utile. Il s’agit de transfigurer l’habitat, embellir le cadre de vie quotidien, réduire notre empreinte écologique, favoriser les solidarités …

Tout un dessein qui unit, avec équilibre et sensibilité, architecture, patrimoine, urbanisme et paysage; ils contiennent tous le plaisir de la ville.

Norbert Métairie, Maire de Lorient, Président de Lorient Agglomération

LE TEMPS DES FAUBOURGS

Lorient est une ville jeune. Si les premiers témoignages bâtis remontent à la fin du Moyen-Age, si quelques vestiges du 18e siècle sont encore présents, l'essentiel de son patrimoine date des 19 et 20e siècles : une époque qui correspond à l’essor de l’arsenal et au développement de la cité au-delà des remparts de la ville close.

Maisons de bourg ou maisons de maîtres sont alors construites dans les faubourgs selon certains principes communs : une volumétrie simple, des volets en bois sur les façades, des ferronneries élégantes… Autant d’éléments architecturaux toujours visibles dans le quartier de Kerentrech ou sur l’avenue de la Marne.


LA COULEUR
ET LE DECOR

L'entre-deux-guerres marque une rupture avec la période précédente. L’architecture mêle désormais l’effet décoratif aux nouvelles techniques de construction. Les mouvements Art nouveau et Art déco sont passés par là !

La population s’accroît, la ville se développe, les lotissements fleurissent dans les faubourgs de Lorient. Les maisons, choisies sur catalogues, sont personnalisées pour se distinguer des voisins. Les artisans italiens, cimentiers, mosaïstes ou entrepreneurs usent alors de techniques jusqu’alors inconnues. De manière générale, une importance considérable est donnée au décor, au dessin, aux formes des fenêtres et à l’emploi de la couleur.


ENTRE MODERNITE
ET CLASSICISME

Les bombardements ont détruit le centre-ville à 90%.

Les architectes de la Reconstruction en feront un laboratoire d'idées, et de nombreux procédés constructifs voient le jour, d'inspirations diverses. Sous la houlette de Georges Tourry, architecte en chef, ils conçoivent des édifices qui témoignent de leur liberté, de leur audace, mais aussi de la grande attention portée à la topographie, à l'histoire des lieux, avec le souci du détail.

On distingue traditionnellement les constructions d'inspiration « régionale » aux constructions d'inspiration « moderne ». Traductions concrètes? À la modernité assumée et même revendiquée de la Villa Beauvir (avenue de la Marne), ou de l'immeuble de la« Banane», fonctionnel et esthétique, répond par exemple le classicisme de la place Alsace-Lorraine avec ses parements en pierre.



UNE IDENTITE MARITIME ET AUDACIEUSE

©H.Cohonner

Dans les années 90, la Ville donne un nouvel élan à son plan d'urbanisme, attirant à elle de grands noms, qui trouvent à Lorient stimulation et valorisation de leur imagination créative.

Prenant appui sur la réhabilitation d'un grand ensemble des années 60, Roland Castro et Sophie Denissof remodèlent tout un quartier, quai de Rohan. Une opération exemplaire, qui fera date. Elle est suivie dans la foulée du projet du Grand Théâtre, en 2003, par Henri Gaudin.

Ces dernières années, de nombreuses réalisations audacieuses ont vu le jour, les architectes prenant souvent appui sur une source d'inspiration infinie : la mer ! Le mouvement des vagues s'inscrit ainsi sur les façades de l'hôpital du Scorff, tandis que la silhouette de la nouvelle gare ressemble à celle des grands navires. La « peau de verre » bleutée de la Maison de l'agglomération étant bien sûr un clin d'oeil à la rade voisine ...





L'ARCHITECTURE
PREND SES QUARTIERS

L'architecture est parfois l'art de redonner aux habitants de la fierté et du plaisir d'habiter leur quartier. Cela a été le cas lors de la rénovation urbaine de Kervénanec, avec de nouvelles liaisons piétonnes, des espaces verts, des formes d'habitat renouvelées.

Dans le même esprit, c'est le quartier du Bois-du-Château qui bénéficie désormais d'une opération de renouvellement urbain. Lorient ne s'étend pas mais se transforme, mute, se réinvente, prenant appui sur un potentiel considérable.

Un terrain délaissé trouve ainsi une nouvelle vie au Péristyle, et des friches inexploitées deviennent le cadre de projets à haute valeur environnementale. Citons par exemple le Manio et son futur écoquartier où prendra place un habitat groupé, ou le quartier de Lorient Odyssée, autour de la nouvelle gare, avec ses futurs bureaux, commerces, activités et logements. Quant au site de l'ancien hôpital Bodélio, il fera place à un projet résidentiel sur 7,5 hectares.



UN AVENIR
QUI  S'ESQUISSE

Point d'orgue des opérations d'embellissement du centre-ville menées ces dernières années, le parc Jules Ferry verra sa métamorphose achevée en 2018. Quatre hectares d'espaces publics et espaces verts qui rejoignent l'avant-port, pour le plaisir et la détente.

À l'autre bout de « l'axe-citoyen » imaginé par l'architecte-urbaniste Nicolas Michelin, le grand parvis de la gare verra également le jour en 2018 : une place arborée et animée pour les usagers du train, les résidents du quartier et tous ceux qui souhaiteront en profiter!

Le collège Brizeux accueillera bientôt élèves, enseignants et personnels dans un établissement tout neuf, baigné de lumière, avec vue sur le port de plaisance.

Enfin, la nouvelle salle de concerts de musiques actuelles ouvrira prochainement ses portes, dans un site qui représente tout un pan de l'histoire de la ville, mais aussi son présent et son avenir : la Base de sous-marins, désormais rebaptisée Lorient La Base.