Robert Lafont : un empire de presse 100 % boulonnais

Mélangez esprit entrepreneurial et passion pour l'information, vous obtiendrez… Robert Lafont ! 

Depuis 1984, Robert Lafont est à la tête d’Entreprendre-Lafont Presse, un géant français du secteur avec plus de 80 magazines. Après des études en école de commerce, l'homme commence par s’occuper d’un journal étudiant, L’Après bac. À 26 ans, il crée Entreprendre, un mensuel économique. Ce vaisseau amiral engendrera le groupe du même nom et donnera naissance, 30 ans plus tard, à 80 autres titres dont L’Événement, Journal de France, Le Foot ou Stop Arnaques. 

Rien ne semblait prédisposer ce fils de dirigeant commercial né en Tunisie à devenir ce boulimique de la presse papier. Si ce n’est un détail : l’énergie qu’il dégage. « J’ai toujours eu la passion de l’actualité, de la presse, même si j’ai été recalé à l’école de journalisme. » La confidence a son importance car Robert Lafont se veut libre. Un trait de caractère qui explique la totale autonomie de son groupe, dont les chiffres donnent le tournis : 20 millions d’exemplaires diffusés chaque année. 

En 2013, Entreprendre devient le premier groupe français de presse coté en Bourse. Une façon de miser sur l'appel public à l’épargne, mieux à même d’assurer une forme d’indépendance. « J’ai toujours eu besoin de me sentir libre. La liberté suppose une certaine polyvalence et s’accorde rarement avec le formatage intellectuel environnant. » Polyvalence, ce mot explique ses innombrables journaux publiés ! « Nous avons évidemment intégré l’offre numérique. Nous proposons une version digitale des magazines, le développement d’applications mobiles, des sites d’information. »

DES MAGAZINES FABRIQUÉS EN FRANCE

L'entreprise couvre quasiment tout ce qui peut intéresser un lecteur : économie, politique, sport, psychologie, bien-être, people, jardinage, patrimoine, santé, arts, tourisme, philosophie, cuisine, décoration, beauté, seniors, automobile, féminin... « Nous avons un public de fidèles. Le journal est un instrument de liberté, de sécurité et d’ouverture d’esprit. Nos magazines sont informés et positifs. » 

Ce chef d’entreprise reste un patron foncièrement français. « Tous nos magazines sont fabriqués en France, rien n’est délocalisé. Nous avons une responsabilité. Je crois fondamentalement au made in France. » D’où la présence à la une de ses publications d’une vignette signalant « Créé et imprimé en France »

Lafont Presse, c’est 50 salariés et 150 pigistes ou free-lance. Alors rien d’étonnant à ce que cet hyperactif se retrouve en phase avec Boulogne-Billancourt. « C’est une ville dynamique qui possède sa propre personnalité, une force naturelle qui lui vient peut-être de sa proximité avec la Seine. Il y a une réelle identité boulonnaise. Boulogne-Billancourt a gardé son ADN de travailleuse, son incroyable énergie. Après les usines Renault, elle accueille aujourd’hui de nombreuses sociétés. Cette ville bouge et le projet qui démarre sur l’île Seguin en est une illustration supplémentaire. »