Jean-Jacques Chauveau, 
né pour servir

Portrait d'un homme de passions

Directeur du prestigieux restaurant Le Pré Catelan, chevalier de la Légion d'honneur, réserviste de la Marine nationale, Jean-Jacques Chauveau est un homme de passions. Son amour pour sa famille et sa ville n'a d'égal que celui qu'il porte à son prochain, comme bénévole au sein de l'Ordre de Malte.

Directeur du restaurant triplement étoilé, le Pré Catelan au bois de Boulogne où il officie depuis 1980, meilleur maître d'hôtel du monde 2013, distingué par l'International Savoir-faire Trophy des Relais et Châteaux en 2016, Jean-jacques Chauveau, 59 ans, retrace son parcours, sans forfanterie, ni ostentation. 

"J'ai la chance d'avoir eu une vie pleine et équilibrée, d'avoir fondé une famille et exercé un métier avec passion. Je suis né pour servir."

L'homme cite volontiers en exemple son arrière-grand-mère, Anne-Marie Coquet, gouvernante respectée chez les Charette de la Contrie à Couffé (Loire-Atlantique) et "cuisinière exemplaire". C'était écrit. Quand le jeune homme intègre l'école hôtelière de Paris Jean Drouant, un nouveau monde s'ouvre à lui : "Ce fut un choc extraordinaire, je suis rentré en religion de restauration."  

Trente-cinq ans au Pré Catelan !

Cette longévité dans le même restaurant est liée à son installation à Boulogne-Billancourt où il se maria en 1985. "Malgré ma charge de travail, j'ai fait en sorte d'être un père présent, d'emmener mes garçons à l'école, de revenir les chercher pendant les coupures. Et de faire la queue pour les inscrire au conservatoire, et ce avec plaisir !"

"Boulogne-Billancourt a le pouvoir d'attirer car il y a tout : l'art de vivre, la culture, le sport, l'histoire, la créativité, c'est un ensemble merveilleux !" 

Ce qui se rapproche de l'univers du Pré Catelan et du service qu'il y prodigue. "Un trois étoiles ne se doit pas d'être parfait mais extraordinaire. Chaque table a une histoire, c'est une formidable expérience humaine."  Tables vers lesquelles, il dirigea certains grands disparus chers à son cœur : Grégory Peck, Burt Lancaster, Orson Welles, Marcello Mastroianni, Yves Montand, Yehudi Menuhin, Salvador Dali...   

Cap sur la Marine

Le 12 décembre 2016, le capitaine de frégate Jean-Jacques Chauveau s'est vu remettre les insignes de chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur par l'amiral Christophe Prazuck, chef d'état-major de la Marine nationale.

"J'ai eu un véritable coup de foudre pour la Marine. Il n'y a pas d'âge pour s'engager."

À 50 ans, il devient officier réserviste, navigue sur le Charles-de-Gaulle, plonge en sous-marin nucléaire d'attaque, vole sur avion de combat et découvre les militaires qui sont "des professionnels d'exception, tout sauf des va-t-en-guerre !"

Ouvert aux autres

La saga ne s'arrête pas là car Jean-Jacques Chauveau se plaît à enfiler régulièrement un "uniforme" plus discret : celui de l'Ordre de Malte. Pour lui, aller au devant des pauvres, des malades, des laissés pour compte est "une nécessité, un devoir".

Il est relié au Fleuron Saint-Michel, péniche d'insertion située près du pont d'Asnières-sur-Seine. "La délégation des Hauts-de-Seine est très active. Mais nous avons toujours besoin de bénévoles, venez nous rejoindre !"

De l'écrin, Jean-Jacques Chaveau sort délicatement "sa" Légion d'honneur. Elle brille, ses yeux pétillent : "Cette médaille représente la reconnaissance de la Nation. Je suis fier, à ma façon et dans mon métier, de défendre les couleurs de la France..."

À lire > Jean-Jacques Chauveau né pour servir (BBI n°452 - janvier 2017 - p.7)

Crédits photos > Arnaud Olszak / Ville de Boulogne-Billancourt, Restaurant le Pré Catelan, Ordre de Malte et DR