En mai, déjeune et dîne où il te plaît !

Boulogne-Billancourt compte de nombreuses bonnes tables où la qualité de l'accueil est proportionnelle au contenu, goûteux, de l'assiette.

Si Hervé Rodriguez (MaSa) continue à faire briller son étoile Michelin, neuf autres restaurants ont été distingués cette année par une assiette du même guide prestigieux et/ou une appellation "restaurant de qualité" par le Collège culinaire de France. On a poussé les portes des cuisines pour vous !

A Tavola, au coin du feu, comme à la maison

Producteurs choisis avec minutie et savoureuses recettes du sud de l'Italie, le restaurant A Tavola propose depuis vingt ans une cuisine généreuse et chaleureuse, à l'image de ses gérants. Dans un cadre authentique, réchauffé par un feu de cheminée, le chef Onofri Giammarresi et son épouse, Annie, reçoivent chaque client comme un hôte de marque. « Je m’efforce chaque jour de leur offrir le meilleur. La qualité des produits doit être irréprochable. Je goûte tout ! Ici, nous recevons des truffes fraîches et 50 bottes de basilic tous les matins… » Onofrio et Annie s’attachent à conserver cette qualité et cette identité familiale dans leurs trois commerces. Situés à quelques mètres les uns des autres, la table A Tavola, la sandwicherie In Mezzo et l’épicerie fine Bottega del Gusto sont des adresses incontournables du quartier. « La proximité est primordiale, insiste Onofri. Notre viande vient de la boucherie André et notre pain de la boulangerie rue Escudier… » Après l’appellation Restaurant de qualité, l’équipe vise le titre Maîtres restaurateurs pour 2018.

23, rue d’Aguesseau - 01 49 09 00 07 - site web

Chez Madeleine, le Liban dans l'assiette depuis dix ans !

Un beau mezzé, du houmous, des feuilles de vigne… Le restaurant libanais savoureux et ensoleillé de Madeleine Attallah fête cette année son dixième anniversaire, avec toujours autant de succès. D'ailleurs, mieux vaut réserver, les tables ne restent jamais inoccupées. Sa cuisine fraîche et authentique attire les gourmands, avides de déguster les spécialités du pays du cèdre. « Nos produits sont livrés tous les matins, assure l’infatigable Madeleine, ils sont travaillés le jour même. » L’accueil bienveillant et le service tout en sourire font le reste. « L’important, c’est le contact ! En dix ans, j’ai tissé des liens. Ceux qui buvaient du jus de pomme quand je suis arrivée ont assez grandi pour boire du vin… » Pour les grandes occasions, l’établissement propose un service traiteur pour déguster sambousek et falafels à domicile. « La cuisine libanaise s’emporte facilement. Depuis l’ouverture, le samedi, nous faisons beaucoup de mariages, d’anniversaires et de baptêmes. »

39, rue de Paris - 01 46 89 46 57

Chez Michel, on dirait le Sud !

Murs jaunes et ocre, pas de doute, on est au sud. L'impression se confirme au contact du patron, Michel Follea, qui a importé de sa Drôme provençale sa générosité et son amour des bons produits. Un homme enraciné, puisqu'il habite Boulogne-Billancourt depuis 1985 : « À l’époque, je travaillais chez Lenotre, au Pré Catelan, c’était tout près. » Et rien ne l’aurait détourné d’y ouvrir, en 1996, ce bistrot devenu une véritable institution dont on se passe l’adresse uniquement entre amis. « J’avais beaucoup travaillé dans de grandes maisons, aussi quand je me suis installé, j’ai pris l’option bistrot, pour y accueillir toutes les clientèles. » Bien joué, car Chez Michel ne désemplit pas ; les bureaux alentour à déjeuner, les familles le soir y viennent pour une cuisine du marché, au sens propre du terme, puisque Michel se fournit souvent au marché Escudier. « Je ne sais pas à l’avance ce que je vais proposer pour la formule de midi, je me décide en fonction de ce qui m’inspire, de la saison. » Son célèbre foie gras, son magret de canard aux épices ou le filet de bœuf sauce aux cèpes ? Certains de ses clients lui interdisent de les retirer de la carte. Ils ont bien raison.

4, rue Henri-Martin - 01 46 09 08 10

La Table de Cybèle, «toucher les sens»

La chef et ancienne pâtissière Cybèle Idelot, américaine originaire de San Francisco, a traversé l'Atlantique et ouvert en juillet 2013 cette table chic et raffinée avec son mari, sommelier de l'établissement. Dans les assiettes, seuls les produits locavores, fournis par de petits producteurs dans le respect de l’environnement, sont acceptés. Comme les poissons, pêchés exclusivement entre l’île d’Yeu et Loc­tudy. « Au début de notre aventure, nous avons effectué un tour de France pour dénicher des vignerons, des maraîchers, des volaillers en accord avec notre démarche… » La carte varie deux fois par jour. « Je la prépare en fonction de ce qui arrive et de ce que je trouve au marché Billancourt, il n’y a que des produits de saison ultra-frais. Avec un travail sur l’équilibre des saveurs et des textures afin de toucher tous les sens. » Comme ce carpaccio de chou-fleur, aïoli à l’ail des ours, aussi savoureux que printanier.

38, rue de Meudon - 01 46 21 75 90 - site web

La Machine à coudes, l'art de la bistronomie

Devanture en chêne, murs de brique, éclairage industriel… et machines à coudre en guise de tables, le restaurant de Marlène Alexandre-Buisson joue de son charme rétro pour séduire les Boulonnais. Depuis son ouverture en octobre 2011, La Machine à Coudes met à l’honneur des produits de qualité, sélectionnés auprès de petits producteurs, maraîchers et vignerons français, respectueux de la nature et travaillant en biodynamie, technique agricole assurant la santé du sol et des plantes. En salle, Marlène propose des accords mets et vin. En cuisine, le talentueux Jean-Baptiste Ascione élabore ses menus selon la saison et l’inspiration du moment. Ancien candidat de l’émission Top Chef sur M6, le cuisinier boulonnais a rejoint l’aventure en août dernier. « Avant l’émission, je travaillais comme chef de partie chez MaSa. Alors, quand Marlène m’a parlé de son concept, j’ai sauté sur l’occasion de revenir dans ma ville ! » Désormais incontournable dans le quartier, La Machine à Coudes ne désemplit pas. « Les clients reviennent toutes les semaines, confirment Marlène et Jean-Baptiste. Ils se sentent chez eux… »

35, rue Nationale - 01 47 79 05 06 - site web

MASA, la bonne étoile d'Hervé Rodriguez

Le bouillonnant chef de MaSa (traduisez Manipulateur de Saveurs) est à l’image de sa carte : plein d’al­lant et d’idées neuves. Installé à Boulogne-Billancourt depuis 2012, Hervé Rodriguez reçoit sa première étoile Michelin quelques mois plus tard, une performance, et une distinction méritée ponctuant le joli parcours de ce chef d’origine dijonnaise. Que dit la bible rouge ? « Avec de beaux produits (œuf de Marans, bœuf de Coutancie, canette de Challans) et au gré des arrivages quotidiens, le chef réalise une cuisine ludique et inspirée, n’hésitant pas à jouer la carte de la surprise au détour d’une recette. » Et ça plaît à sa clientèle boulonnaise qui aime les découvertes et fait le succès de MaSa. Le restaurant ne propose que 30 couverts, un choix assumé, tout en mesure, pour rester constant et à l’écoute des réactions du public à ses créations. « Ma clientèle ? Des femmes, beaucoup ! Et puis des jeunes. À midi bien sûr, ils viennent des bureaux mais le soir, ce sont des jeunes couples, gourmets, sympas. Et des familles qui s’installent pour un anniversaire. Je suis constamment séduit par la ville, par la variété des publics. » 

En attendant, gourmand d’expériences et de rencontres, il arpente la planète pour des réunions d’étoilés ou des prestations de prestige : Moscou la semaine prochaine, la Thaïlande après, grands-messes culinaires où son nom est associé à celui de la ville. Et puis sa nouvelle aventure s’appelle Jamin, l’institution parisienne qui en son temps a fait Joël Robu­chon, superbe navire dans le 16e qu’il a repris pour le faire renaître, sur un mode « café chic ». « Mais c’est ici ma base, ma maison mère, là où je peux continuer à jouer les trublions. Là où mes producteurs me livrent leurs meilleurs produits dans la nuit, que je découvre le matin. Et que j’interprète dans la cuisine en toute liberté… » Son ancrage boulonnais, il en­tend bien continuer à le valoriser… vers une deuxième étoile pourquoi pas ?

12, avenue Victor-Hugo - 01 48 45 49 20 - site web 

La Peonia, au soleil d'Italie

Du fait maison en direct de Naples ou de Sardaigne… Depuis l’ouverture de leur restaurant en 2003, Fabio Tenti et Andréa Saba, originaires de la région des lacs et de Cagliari, vous reçoivent à la Peonia pour une cuisine « della mama », 100 % authentique, fraîche et de saison : « Nous proposons des assiettes qui corres­pondent à ce que l’on a été habitué à manger enfant et nos fournisseurs sont tous italiens. La sauce tomate, la charcuterie, l’huile d’olive… Tout vient de chez nous ! » Ce qui donne de magnifiques assiettes traditionnelles et savoureuses, à l’image des Fregola vongole, petites pâtes typiques de Sardaigne aux palourdes, artichauts, tomates cerises et poutargue. Ou des pizzas réputées pour leur finesse et leur saveur - garnies de saucisses sardes pour la Peonia Terra - concoctées par le pizzaïolo Stefano, qui devant son four surveille la cuisson de la pâte, entièrement pétrie à la main. « Nous proposons depuis peu à notre clientèle, des habitués des agences de communication des alentours à midi en semaine et des Boulonnais le soir et le week end, un bar à mozzarella : burrata et buffala sont garnies de coppa, de speck, de légumes grillés… » Côté desserts, le tiramisu et la pana cotta sont de la partie. Gourmand et à (re)découvrir !

153, rue de Billancourt - 01 46 04 65 23 - site web 

MON BISTROT, « Et beaucoup plus… »

Longtemps il s'est appelé juste Mon bistrot, et puis s’est ajouté « Et beaucoup plus » sur la façade. La philosophie des maîtres de maison est bien là : dans le « plus », celui de l’accueil chaleureux réservé à ceux qui franchissent la porte de cette jolie maison blanche, entrant dans le bar tout en bois. Yann Roncier et le boulonnais Franck Lumi­net ont créé il y a 8 ans un bistrot où ils reçoivent à déjeuner les bureaux du quartier, dont beaucoup de médias, et le soir une clientèle familiale qui dépasse largement les limites de la ville. Formé chez les plus grands, Jacques Cagna, Robuchon, Rostang, Yann mentionne aussi volontiers ces dix ans passés aux commandes du restaurant de Johnny Hallyday rue Balzac, où il a côtoyé les grands noms du show-biz. Sans nostalgie, il cultive depuis une capacité à être à la fois derrière ses fourneaux pour une cuisine généreuse aux produits commandés en direct chez les producteurs, et « devant » c’est-à-dire en salle au contact de clients qui sont souvent des habitués. Mais attention, ici rien ne ronronne : la carte évolue, même si le plat vedette reste - clin d’oeil aux années paillettes - le filet de bœuf façon Johnny. Il est fortement recommandé de réserver.

33, rue Marcel-Dassault - 01 47 61 90 10 - site web 

PLANTXA, du pep's et de la couleur

Deux entrées, cinq plats, trois desserts… Voici la carte du chef Maximilien Kuzniar qui en concocte une différente chaque semaine au gré de son inspiration tous azimuts : coups de cœur, saisons, balades… Pour un résultat efficace que les Boulonnais ont déjà repéré. Dans son restaurant où le bois brut côtoie les graffitis, pas de prise de tête, mais de l’inventif et du gourmand à l’image de ce burger schtroumpf avec sa sauce bleu/cassis/oignon ou de ce plat cochon/sardine/céleri. Ici, on imagine et on maîtrise les associations. Depuis mars 2016, l’autodidacte - par ailleurs Boulonnais - propose des assiettes colorées et pleines de pep’s dans cet établissement créé en 2013 par Juan Arbelaez, ancien de l’émission Top chef. « Je l’ai rencontré lorsqu’il travaillait à l’Acajou et il m’a proposé de rejoindre sa brigade. J’étais au rendez-vous le lendemain matin, c’est comme ça que aventure a commencé. Et j’ai suivi mon ami lorsqu’il a ouvert à Boulogne-Billancourt ! » L’ancien commis, désormais à la tête d’une équipe de sept personnes, fait la part belle aux saveurs et à ce qui explose en bouche : « On retravaille des plats en partant de vieilles recettes et en les remet­tant au goût du jour grâce à des twists ludiques, des cuissons réétudiées, de nouveaux assaisonnements… » Une réussite assurément.

58, rue Gallieni - 01 46 20 50 93 - site web 

LE 3B - JEAN CHAUVEL, nouveau concept et fidélité

Après plus de 16 années passées aux Magno­lias au Perreux-sur-Marne, le Boulonnais Jean Chauvel a décidé de revenir dans sa ville, avec son épouse Nelly, à l'endroit même où il vécut et où ses parents tenaient la Brasserie du métro il y a 40 ans. « Dès que nous avons su que c’était en vente, nous avons saisi l’opportunité. » Inaugurée il y a à peine un an, moderne, lumineuse avec sa cuisine semi-ouverte donnant sur la rue de la Ferme, la brasserie 3B est déjà très réputée. Il faut dire que Jean Chauvel connaît son affaire. Longtemps étoilé au guide Michelin avec son précédent restaurant, il vient de se voir attribuer l’assiette, première distinction avec sa nouvelle brasserie. « Cela fait énormément plaisir, affirment Nelly et Jean Chauvel. Figurer dans le guide Michelin, c’est très important pour tous les chefs. » Une juste récompense pour le couple qui a pris des risques - gros travaux, nouvelle clientèle - en investissant dans un nouveau concept. Mais les points forts, comme les produits ultra-frais, des plats faits maison et un accueil chaleureux, leur ont permis de franchir rapidement une étape importante… avant l’étoile ?

33, avenue du Général-Leclerc - 01 55 60 79 95 - site web

> Dossier réalisé par Christiane Degrain, Anne-Laure Jardon, Julie Fagard et Jean-Sébastien Favard

> Reportage photo Bahi / Ville de Boulogne-Billancourt