La République centrafricaine en 2016

Progrès et défis

Chers amis et partenaires,

Nous sommes heureux de partager ce document multimédia, qui a pour but de vous informer sur la situation des enfants et des femmes en République centrafricaine, sur les programmes de l'UNICEF dans le pays, et de rassembler quelques uns des articles de presse (écrite et audiovisuelle) parus en 2016.

Les équipes de l'UNICEF ont travaillé sans relâche en 2016, comme elles l'ont toujours fait et comme elles continueront de le faire. Mais il reste encore un très long chemin à parcourir, si l'on veut que tous les enfants aient les mêmes chances dans la vie. En 2017, nous aurons plus que jamais besoin de vous !

Depuis décembre 2012, la République centrafricaine est confrontée à une crise humanitaire sans précédent. En 2017, près de la moitié de la population, dont plus d'un million d'enfants, aura besoin d'aide. 

En élisant en 2016 un Président et un Parlement, les électeurs centrafricains ont montré leur détermination à sortir de la crise qui déchire le pays depuis 2012. Mais la situation demeure extrêmement difficile : des régions entières échappent toujours au contrôle et à l'autorité du gouvernement, les groupes armés et les activités criminelles freinent le retour à l'état de droit. Même avant la crise actuelle, la République centrafricaine manquait cruellement de services sociaux de base. C'est désormais devenu l'un des pays les plus difficiles et les plus dangereux pour les enfants.

A la fin de l'année 2016, on estime qu'un enfant centrafricain sur cinq était encore, soit déplacé interne, soit réfugié dans l'un des pays voisins. Beaucoup des services sociaux de base -centres de santé, écoles, services de l'état civil- ne fonctionnent plus, soit parce qu'ils ont été détruits ou pillés, soit par manque de personnel, soit parce qu'ils sont inaccessibles pour cause d'insécurité ou simplement parce que les routes sont trop mauvaises.

Un enfant sur trois ne va pas à l'école, et on estime que seuls la moitié des centres de santé dans le pays sont actuellement fonctionnels. Un enfant sur sept meurt avant d'avoir atteint l'âge de cinq ans, et la mortalité maternelle est également l'une des plus élevées au monde (890/100.000)

L'UNICEF et ses partenaires agissent dans les domaines de l'urgence humanitaire, mais également dans les programmes de reconstruction et de développement.

L'année scolaire 2016-2017 a débuté le 19 septembre, avec une campagne de mobilisation visant à encourager le retour des enfants à l'école

Le retour à l'école se fait de façon progressive. Il est cependant freiné par le manque d'enseignants et le non déploiement de beaucoup d'entre eux à leurs postes d'affectation, mais aussi par l'insécurité persistante dans de nombreuses régions.

Plus du tiers des écoles en République centrafricaine (36%) sont des structures provisoires, des paillotes ou de simples huttes. Un tiers des enfants d'âge scolaire ne va pas à l'école.

Il y a en moyenne un enseignant pour 91 élèves. 42% des enseignants sont des "maîtres-parents", qui n'ont pas de qualification reconnue et qui sont pris en charge par les membres de la communauté. Dans certaines régions, la proportion de "maîtres-parents" atteint 90%.

L'UNICEF soutient le gouvernement pour la restauration des services éducatifs de base, au travers de programmes financés par l'Union européenne (21 millions d'Euros sur trois ans) et par le Partenariat Mondial pour l'Education (15,5 millions de dollars américains sur trois ans).  Ces programmes, mis en oeuvre par des ONG partenaires (nationales et internationales) permettent de couvrir la quasi totalité du territoire. Les activités principales réalisées en 2016 incluent la formation des enseignants (1 312 instituteurs et 1 518 maîtres-parents); la construction ou  la réhabilitation de 144 écoles; la distribution de fournitures scolaires et de manuels pour 390 000 enfants et 6 000 enseignants; le renforcement des capacités du Ministère de l'Education dans les domaines de la planification, du management et de la gestion.

Dans le cadre de ses programmes d'Education en Urgence, l'UNICEF soutient les ETAPEs (Espaces Temporaires d'Apprentissage et de Protection de l'Enfance) pour environ 40 000 enfants sur les sites de déplacés et dans les zones affectées par l'insécurité en 2016.


Même avant la crise, 
la République centrafricaine 
avait des indicateurs 
de santé maternelle et infantile 
parmi les plus faibles au monde

Vaccination: en 2015, seule la moitié des centres de santé disposait de services de vaccination, souvent avec un accès limité. L'UNICEF soutient la réhabilitation du système de vaccination, au travers de la fourniture de vaccins , du renforcement de la chaîne de froid par la fourniture de réfrigérateurs solaires ou à pétrole pour les centres de santé, ainsi qu'au travers de l'organisation de campagnes de vaccination. En 2016, les campagnes de vaccination ont permis de protéger plus d'1,5 million d'enfants contre la rougeole, et plus de 870 000 enfants contre la polio.

HIV: l'UNICEF soutient les efforts de prévention, le traitement et le soutien psychosocial pour les femmes enceintes, les enfants et les adolescents. La moitié des femmes enceintes et le tiers des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement ARV.

Malnutrition: 41% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, qui compromet leur développement normal.

Entre janvier et octobre 2016, plus de 20 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été traités. L'UNICEF fournit des aliments thérapeutiques, des médicaments essentiels, des équipements anthropométriques, et forme les agents de santé, de manière à améliorer la qualité de la prise en charge de la malnutrition sévère et à sensibiliser les communautés sur la prévention de la malnutrition.

Soins de santé communautaires: la crise et l'insécurité ont considérablement dégradé le système de santé. En conséquence, les possibilités d'accès aux soins de la population sont sérieusement réduites. L'UNICEF et l'Union européenne soutiennent le plan de transition du gouvernement et financent un programme qui développe une approche visant à former, équiper et appuyer des agents de santé communautaire dans les régions du pays qui ont un accès difficile aux structures sanitaires.

On estime que 6 000 à 10 000 enfants ont été enrôlés au sein des groupes armés depuis le début de la crise en 2012. Ces chiffres pourraient être revus à la hausse après les enquêtes qui sont en cours actuellement.

En mai 2015, au Forum de Bangui, les chefs des dix groupes armés se sont engagés à libérer tous les enfants qu'ils détenaient dans leurs rangs, à ne plus en recruter de nouveaux, et à donner accès à tous les zones sous leur contrôle aux équipes de l'UNICEF, de la section protection de l'enfance de la MINUSCA et à leurs partenaires. Depuis janvier 2014, plus de 9 000 enfants ont été libérés et ont reçu l'assistance des partenaires de l'UNICEF.


Enfants séparés et non accompagnés : depuis janvier 2016, plus de 300 enfants ont été pris en charge et réunifiés avec leur familles ou communautés. La majorité de ces enfants séparés ou non accompagnés ont été identifiés au travers des "espaces amis des enfants" installés sur les sites de déplacés pour les enfants affectés par la crise.

Violences basées sur le genre: en 2016, l'UNICEF et ses partenaires ont fourni de l'assistance psychosociale et médicale à plus de 1600 victimes de violences sexuelles. L'UNICEF a également renforcé ses actions de prévention contre les cas d'abus et d'exploitation sexuels impliquant des employés des Nations-Unies (civils et militaires) des ONG internationales et des forces armées internationales.

Mariage précoce: selon les chiffres les plus récents, 29% des jeunes filles sont mariées avant l'âge de 15 ans. L'UNICEF, le ministère des Affaires sociales, le FNUAP et la MINUSCA ont mis sur pied un groupe de travail qui permet de coordonner le travail des acteurs sur le terrain, notamment en matière de sensibilisation des communautés et de prise en charge des victimes.

Enregistrement des naissances: avant la crise, près de la moitié des naissances n'étaient pas enregistrées auprès des services de l'état civil. Depuis 2012, beaucoup de structures étatiques ont été détruites ou endommagées, ce qui a pour conséquence de faire chuter davantage le taux d'enregistrement des naissances.

 

Seulement un tiers de la population centrafricaine
a accès à l'eau potable ou à des infrastructures sanitaires

Une grande partie des équipements sont obsolètes et ont été endommagés pendant la crise (arrêt des stations de traitement d'eau potable des villes secondaires, 30% des forages équipés de pompes ne sont pas fonctionnels).

L'accessibilité est également un problème. L'insécurité, le mauvais état des routes, retardent l'entretien des structures existantes et la mise en place de nouveaux équipements. En conséquence, la population est exposée aux maladies hydriques, comme le choléra, qui a tué plus de 20 personnes cette année le long de l'Oubangui et dans la capitale. 

En 2016, l'UNICEF a soutenu la construction de 52 nouveaux points d’eau équipés de pompes et 32 forages manuels, et la réhabilitation de 401 forages pour fournir de l’eau à 246 000 personnes. Un appui a été apporté à la SODECA (la société nationale de distribution) en produits chimiques de traitement pour la fourniture d’eau potable en milieu urbain. Les interventions WASH en milieu scolaire et sanitaire ont permis de fournir de l’eau à 40 écoles et 33 formations sanitaires. L'UNICEF prend également en charge l'eau et l'assainissement sur les sites de déplacés (fourniture d'eau pour plus de 400 000 personnes, installation de douches, de latrines, gestion des déchets).

L'UNICEF supervise également la mise en oeuvre de programmes visant à décourager la défécation à l'air libre, responsable de nombreuses maladies évitables notamment chez l'enfant. En 2016, 240 villages (soit près de 150 000 personnes) ont atteint le statut de fin de défécation à l'air libre dans les préfectures de la Lobaye et de l’Ombella M’Poko.

Près de 60% de la population centrafricaine a moins de 24 ans. Si l'on ne prend pas suffisamment en compte les besoins des jeunes, cela aura des conséquences sociales, économiques, politiques et sanitaires.

La participation des jeunes et leur implication sont incontournables pour la reconstruction de la République centrafricaine. Plus de 60% des jeunes vivent dans l’extrême pauvreté.

Le taux de scolarisation au secondaire est de 18%.

68% des jeunes filles sont mariées avant 18 ans et 29% avant 15 ans.

Le taux de grossesse chez les adolescentes est de 45%.

Au travers d'un programme conjoint lancé avec le FNUAP et le ministère de la Jeunesse, l'UNICEF a lancé une analyse nationale participative sur les besoins et les aspirations des adolescents; une campagne de communication vise à renforcer les capacités de 20 000 jeunes sur la promotion de la paix et de la cohésion sociale; dix maisons des jeunes ont été réhabilitées; dans 12 centres de santé, le personnel a été formé de manière à faciliter l'accueil des jeunes.

Par ailleurs, l'UNICEF finance U-Report, une plateforme participative basée sur les sondages par SMS, qui permet d'atteindre 18 000 jeunes à travers le pays.

Etabli en 2013 comme un projet pilote, le RRM (mécanisme de réponse rapide) est un mécanisme de réponse d'urgence qui permet de venir en aide aux populations les plus vulnérables en cas de choc humanitaire.

En cas de choc humanitaire, le mécanisme de réponse rapide (RRM) est utilisé en dernier recours lorsqu'il n'y a pas de capacités locales. Il vise à venir en aide les communautés les plus isolées dont la vulnérabilité est accrue suite à une urgence humanitaire.

Au centre de la stratégie, le pré-positionnement d'équipes et de matériel qui permettent une réponse plus rapide, une meilleure connaissance du terrain et une meilleure acceptation de la part des communautés.

A la suite d'une alerte confimée, et s'il n'y a aucun autre moyen d'effectuer une évaluation des besoins, le RRM déploie une équipe qui effectue une évaluation multi-sectorielle. L'évaluation va mesurer la vulnérabilité des ménages dans les domaines de l'eau, hygiene et assainissement (WASH), des besoins d'urgence en produits non alimentaires et en abri (NFI), de la santé, de la nutrition, de la sécurité alimentaire, de l'éducation et de la protection. Le RRM prépare ensuite une réponse d'urgence en WASH et NFI s'il n'y a pas de capacités sur le terrain.

Le RRM travaille avec quatre ONG partenaires: PU-AMI, ACTED, ACF et Solidarités International, et couvre 70% du territoire centrafricain au travers d'un large réseau communautaire qui assure le monitoring de la situation humanitaire.

En 2016, le RRM a reçu 170 alertes sur des chocs humanitaires. En 2016, 135 534 personnes ont bénéficié de soutien en NFI et 70 017 personnes en WASH. Les bénéficiaires appartiennent à des communités extrêmement vulnérables vivant dans des endroits très isolés.

En 2017, le RRM prévoit d'étendre sa couverture de la République centrafricaine avec pour objectif d'atteindre 180 000 personnes.

Merci pour votre soutien, 
et tous nos voeux pour 2017!