Elections en Argentine : 

l'ère du changement grâce à Mauricio Macri

Le suspens a enfin pris fin le dimanche 22 octobre à 20h30 en Argentine. Après un mois de campagne suite à un deuxième tour inattendu, le vainqueur des élections présidentielles est connu. Mauricio Macri, maire de Buenos Aires âgé de 56 ans, est le nouveau président du pays. Ce n'est pas une surprise puisque tous les sondages le donnaient favoris. Mais le pays va donc devoir faire face à de nombreux changements à venir, la politique prenant une nouvelle direction avec ce candidat.

Douze ans. C'est le temps que le parti de gauche était au pouvoir en Argentine. Les élections présidentielles ont commencé en octobre dernier, avec un premier tour remporté par Daniel Scioli, candidat péroniste du Front pour la Victoire, et Mauricio Macri, candidat conservateur de la coalition du changement. La présidente sortante Cristina Kirchner n’a pas pu renouveler son mandat une troisième fois. Le choix était donc difficile pour les Argentins puisqu’ils ont dû choisir entre deux modèles économiques. D’un coté Daniel Scioli, qui souhaitait conserver la politique et l’économie déjà mises en place au sein du pays par son partie de gauche. De l’autre Mauricio Macri, maire de Buenos Aires, souhaitant mettre fin à cette gestion de gauche utilisant une politique économique jugée peu orthodoxe. C’est donc un combat sans merci que se sont livrés les deux candidats durant un mois. Si Daniel Scioli a remporté 37,08% des voix au premier tour, et Mauricio Macri, juste derrière, avec 34,15% des voix, la tendance s'est dernièrement inversée avant le second tour. Ce dernier a récupéré les votes grâce à une vaste coalition de mécontents, allant du centre-gauche à la droite.

« Nous sommes le changement que désirent les Argentins »

C'est en ces termes que le candidat de droite s’est exprimé lors d’un débat télévisé le dimanche 15 novembre. Mais ce changement se limite-t-il seulement aux Argentins ? La gauche est en grande difficulté dans toute l’Amérique Latine et cela se fait donc ressentir dans tous les pays. Au Venezuela avec des élections législatives qui arrivent à grands pas le 6 décembre, où le régime claviste est en grande difficulté, mais aussi au Brésil avec Dilma Roussef au milieu d’une crise économique profonde et un scandale qui vient d’éclater concernant une corruption très importante, ce qui fait donc baisser considérablement ses opinions favorables à 10%. Derrière cette situation se cache un cas classique : les gens se sont lassés du parti à la tête de leur gouvernement. Cela faisait douze ans que les Kirchner étaient au pouvoir en Argentine, avec leur parti de gauche. Tout d’abord avec Nestor Kirchner, élu en 2003 et pour cinq ans. Cristina Kirchner, sa femme, lui succéda en 2007, élue au premier tour, puis réélue en 2011 également au premier tour. Mais si ce ras-le- bol est si fort, c’est aussi dû à la conjecture évoluant depuis les années 2000. Le pays a beaucoup évolué, le cours des matières premières s’est envolé, alimentant la corruption, les problèmes endémiques mais aussi donnant lieux à des scandales.

Une mission de taille pour le nouveau président

Après de nombreuses années passées à être gouvernés par un même parti, et en quelque sorte par les mêmes personnes, les Argentins ont besoin d’être rassemblés de nouveau. Ce sera l’objectif du nouveau président, Mauricio Macri. Le terme de « montagnes russes » a été utilisé pour parler des différentes situations qu’a connu l’Argentine tout au long des années de la gauche au pouvoir. Car le pays a en effet alterné entre des crises et des périodes de croissance très belles, voire trop belles pour être vraies. Le nouveau président devra donc, à partir du 10 décembre où il prendra ses fonctions, corriger les erreurs commises par le passé, tout en sachant satisfaire les attentes de la population argentine. C’est donc un tout nouvel avenir pour l’Argentine, et peut être par la suite pour toute l’Amérique du Sud, avec Mauricio Macri. Immédiatement après l’annonce des résultats officiels, les militants du candidat ont commencé à fêter la victoire de leur nouveau président au quartier général de la coalition Cambiemos. Le changement sera donc bien au rendez-vous.


Florine Bouvard