À Colleville/Mer, 
le musée 
pousse les murs

pour le 75e anniversaire du Débarquement

L'Overlord Museum a ouvert ses portes au lotissement Omaha Center le 5 juin 2013. Enregistrant 79 000 visiteurs pour sa première (et courte) saison d’exploitation. Un an plus tard, pour le 70e anniversaire du Débarquement, le musée a quasiment doublé sa fréquentation avec 131 000 visites à la clôture de l’exercice 2014. « Notre clientèle est composée à 65 % d’étrangers. Dont environ 22 % de Belges, Hollandais et Luxembourgeois ; 10 à 15 % d’Américains et autant de Britanniques », illustre Nicolas Leloup, président et fondateur du musée.

Plus de 160 000 visiteurs en 2018 

En 2018, alors que le musée ne fermera ses portes que deux mois cet hiver, 160 000 personnes ont déjà découvert les collections. 

« On pense faire autant d'entrées lors du 75e anniversaire du Débarquement ». 

Ce succès ne s’explique par uniquement par la proximité du cimetière américain. « 5 ans, c’est le temps nécessaire pour être connu et reconnu ». Et la collection de Michel Leloup, le père de Nicolas Leloup, impose le respect. Des objets personnels du soldat au char Panther de 44 tonnes, en passant par les armes secrètes, l’Overlord Museum propose une riche expérience de découverte de l’histoire du Débarquement et de la Bataille de Normandie, et de la libération de Paris. Et elle va encore grandir.

« On n'expose que 60 % de la collection »

Nicolas Leloup, président et fondateur du musée, à Colleville-sur-Mer, devant l'un des dioramas à l’échelle 1 qui font le succès de l’Overlord Museum. ©Frédéric Bourgeois/La Renaissance le Bessin

« Mon père n’a pas connu le musée ». Cinq ans après sa construction, l’Overlord Museum va pousser les murs avec une extension de 760 m2 destinée à accueillir davantage d’objets et de véhicules qui ont fait la campagne de Normandie en 1944 et ont été amassés depuis les années 1970 par Michel Leloup.

Durant un demi-siècle, ce passionné a permis de préserver 10 000 objets et plus de 70 véhicules datant de la Seconde Guerre mondiale. Permettant ainsi de représenter toutes les armées, alliées ou allemande. Certains sont uniques en Normandie, comme le Schwerer Ladungstäger Borgward B IV, retrouvé au milieu des années 1970 près du Mans, par Michel Leloup, alors exploitant forestier. Ce B IV est le dernier exemplaire en Normandie de ce modèle de véhicule téléguidé encore en état de marche. Nicolas Leloup a hérité de ces trésors qui permettent de s’approprier l’Histoire, 75 ans après l’invasion

Un investissement de 1,4 million d'euros 

« Avec la construction de cette extension à laquelle on pense depuis 2016, nous allons pouvoir aérer les collections, présentées de façon très dense. Une scène consacrée à la contre-attaque de Mortain sera ajoutée, ainsi qu’une partie dédiée au rôle de l’aviation (avec plusieurs pièces américaines et allemandes retrouvées en Normandie) qui n’est pas traité aujourd’hui au musée. 60 % de la collection de mon père est exposée actuellement »

Avec ce projet à 1,4 million d’euros, Nicolas Leloup va ainsi pouvoir montrer davantage de choses au public tout en rendant hommage à son père. L’idée est également de pouvoir mieux recevoir les visiteurs. 

« À l’origine, on pensait à un projet de 2 400 m2 mais financièrement on a dû se limiter à 1 400 m2. Avec ces 760 m2 supplémentaires (soit environ +35 % de surface d’exploitation,ndlr ), on va pouvoir créer une salle multi-usage pour mieux accueillir les groupes, notamment les groupes scolaires pour lesquels on a de plus en plus de demandes ». 

Le hall d’entrée et la boutique (elle passera de 60 à 150 m2) vont également être repensés. 

Une scène 
par opération de la  
Bataille de Normandie

L'Overlord Museum propose une scène par opération de la Bataille de Normandie. A l’origine de la muséographie, Steve Davis. Un Anglais a travaillé pour de nombreux musées outre-manche et a mis ses 35 années d’expérience en conception, graphisme et design au service de l’Overlord museum. ©Frédéric Bourgeois/La Renaissance le Bessin

De manière générale, l'Overlord Museum propose une muséographie complète, avec une scène par opération de la Bataille de Normandie. À travers l’Overlord Museum, Nicolas Leloup souhaitait « dévoiler au plus large public les collections recueillies par mon père sur les champs de bataille normands. Cette collection m’a été offerte pour transmettre l’histoire. Il est important qu’elle reste en Normandie. Si je n’avais rien fait, cela aurait sans doute été vendu à l’étranger »

Son pari est donc plus que gagné avec cet agrandissement rendu possible par une fréquentation toujours en augmentation. 

« En termes de traitement du sujet, on propose quelque chose de réaliste grâce aux dioramas à l’échelle 1 ». 

Dans le futur, Nicolas Leloup n’agrandira plus ce musée. « Il faudra au besoin créer ailleurs. On ne peut pas allonger la durée de visite en raison des groupes qui font les sites de cet espace historique de la Bataille de Normandie au pas de course »

« Plonger encore plus le visiteur dans l’ambiance de l’époque » 

Pour l’Overlord Museum, comme pour tous les musées fondés sur cette thématique de la Seconde Guerre mondiale, le défi à relever consiste à amener les jeunes générations à pousser la porte d’entrée. 

« On commence à se tourner vers le numérique. Avec des écrans, des bornes interactives. Du mapping permettant de projeter des images sur les murs. L’idée, c’est de plnger encore plus le visiteur dans l’ambiance de cette époque avec des séries d’images et même de la 3D ». 

L’Overlord Museum n’en est pas encore là : Nicolas Leloup l’affirme, « dire que ce sera prêt pour le 75e anniversaire du Débarquement, ce n’est pas certain ». Le plus : « La Région est prête à aider au développement du numérique dans les sites ouverts au public ». D’autant que l’étude du dossier de candidature au classement des plages du Débarquement au patrimoine mondial de l’Unesco pourrait être repoussée d’un an. Initialement, le verdict devait tomber en juillet 2019. « Il se pourrait que ce soit en 2020 ». 

De nouveaux espaces opérationnels pour le 75e anniversaire du jour J 

Afin d'offrir de nouvelles expériences et de nouveaux services aux visiteurs, l’extension de 760 m² comprendra :
- 400 m² d’exposition muséographique, avec plusieurs thématiques, dont une partie sur la contribution des forces aériennes dans la Bataille de Normandie.
- 100 m² de salle pédagogique et multi-usages, afin de recevoir au mieux les groupes scolaires et y accueillir des expositions temporaires.
- 100 m² de galerie de portraits, rendant hommage aux vétérans avec des photos et textes de vécu de ces « Héros Anonymes ».
- 150 m² de boutique, dans une ambiance cosy avec une librairie étendue. 

Le 1er mars 2019, le musée rouvrira après la trêve hivernale, doté de sa nouvelle boutique. Le 3 juin 2019, la nouvelle partie muséographique sera ouverte au public. L’inauguration de l’extension devrait intervenir aux environs du 12 ou 13 juin 2019.

Portraits de vétérans 

Une galerie de portraits de vétérans prendra place sur 100 m2 dans la future extension du musée. Des clichés signés Ian Patrick, connu pour ses photographies en noir et blanc très contrastés. 

« On va pouvoir, grâce à une trentaines de portraits, représenter l'armée de terre, la marine, et l’aviation », explique Nicolas Leloup. 

Chaque portrait comprendra une photogtraphie d’époque montrant le jeune soldat, une photographie de Ian Patrick du vétéran ainsi qu’un texte expliquant l’histoire de celui-ci durant la campagne de Normandie. On se souvient que les vétérans ont été les premiers invités à visiter le musée en juin 2013, lors de l’ouverture. Le souhait de Nicolas Leloup étant de rendre hommage à ces hommes venus libérer l’Europe et qui ont été trop nombreux à périr sur les plages et sur le sol de Normandie.

Un circuit de visite à l’extérieur 

Si la barge de débarquement, un Sherman et une armée de mannequins sont protégés du public par des garde-corps, ou les innombrables objets par des vitrines, les extérieurs du musée sont quant à eux exposés aux allées et venues des visiteurs. À tel point que Nicolas Leloup va profiter de l’extension de son musée pour créer un chemin balisé pour en visiter les abords. Un pièce d’artillerie allemande sera prochainement installée. Enfin, l’extension du musée va conduire à la création de deux emplois, dont un saisonnier. 

Frédéric Bourgeois

Pratique 

Overlord Museum, rond-point d’accès du cimetière américain, lotissement Omaha Center à Colleville-sur-Mer. Téléphone : 02 31 22 00 55. E-mail : contact@overlordmuseum.com. Ouvert de 10 h à 18 h 30 en septembre et de 10 h à 17 h 30 en octobre, novembre et décembre. Fermeture annuelle le 24, 25 et 31 décembre, janvier au 1er mars 2019. Tarif Plein : 7,80 € (Adulte à partir de 18 ans). Tarif Réduit : 5,70 € (Sur présentation d’un justificatif) pour les enfants de 10 à 17 ans, étudiants, personnes handicapées, militaires, chômeurs.