Migrants en Europe

Depuis 2014, plus d'un million de migrants ont franchi la Méditerranée pour arriver en Europe. Ils fuient la guerre ou la misère, dénués de tout. La plupart d'entre eux arrivent aujourd'hui par la Grèce. Objectif : traverser les Balkans le plus rapidement possible pour atteindre les pays du nord de l'Europe. Dans cette longue et aléatoire odyssée, se déplacer en restant groupé avec ses proches, tout comme rassurer régulièrement les familles restées au pays, sont parmi les priorités des migrants. 

Ce besoin de communiquer, dès lors que l’on se retrouve sans nouvelle de son enfant par exemple, devient plus essentiel que celui de manger, de boire ou de se reposer. Fort d’un siècle de recherches des personnes séparées ou portées disparues tant dans les guerres que les catastrophes naturelles, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, tente de répondre au besoin de communication des migrants tout au long de la route. Ce service s’appelle le Rétablissement des Liens Familiaux (RLF) et mobilise notamment le CICR et les sociétés nationales de Croix-Rouge européennes.

"Ça y est ! Nous sommes en Grèce ! Sains et saufs."

"La première chose que les migrants font en arrivant en Grèce est de se ruer sur leurs téléphones portables pour appeler leur famille, explique Wilhelm Odde, Responsable du programme de Rétablissement des liens familiaux de la Mission Europe du CICR".

Mais certaines personnes peuvent se retrouver dans l'incapacité de passer un simple appel, après par exemple avoir perdu leur téléphone en mer ou encore se l'être fait voler, ne plus avoir de batterie…. Ne pas pouvoir rassurer la famille restée au pays, joindre un compagnon de route perdu de vue ou encore retrouver un enfant après un mouvement de foule, autant de sources d'inquiétude pour les migrants. 

"Personne n'était préparé à cela, pas ce flux, ni cette intensité !"

Tout au long de la route empruntée par les migrants, des camps de transit sont aménagés pour assurer des services élémentaires. En vagues successives, ces camps se remplissent et se vident, sans repos. Les haltes y sont courtes, car la crainte de voir se fermer brutalement une frontière demeure l'obsession des familles en mouvement. Le défi pour les organisations humanitaires est de répondre aux besoins des migrants en s'adaptant au moindre changement de situation et en se tenant prêt à se redéployer si le flux migratoire venait à changer de route.

Le Rétablissement des liens familiaux : une tradition Croix-Rouge / Croissant-Rouge

Depuis 100 ans, la recherche des personnes portées disparues dans les guerres ou les catastrophes naturelles ainsi que le rétablissement des liens familiaux font partie des spécialités "Croix-Rouge". Face à l'actuel et incessant flux migratoire en Europe - le plus important depuis la Deuxième guerre mondiale - les besoins en termes de recherches et de remise en contact sont très importants.

Ainsi, les sociétés nationales de Croix-Rouge des pays traversés, outre l’assistance alimentaire ou médicale, ont renforcé, voire parfois entièrement rebâti, leurs services de Rétablissement des liens familiaux (RLF). Le CICR, fort de sa longue expérience éprouvée dans les conflits armés, soutient et participe à l'optimisation de ce réseau de recherche unique au monde. 

La technologie au secours des migrants

Le RLF sur la route des migrants est souvent synonyme de chargeurs de téléphone, de prises de courant, de connexion wifi, de minutes de téléphones gratuites. 

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Installer des bornes WiFi et des recharges pour téléphones dans les zones de transit revêt une importance capitale pour les migrants. Ce service est tout aussi important que la nourriture ou les soins. Les migrants veulent garder le contact tout au long de leur voyage, ils se déplacent vite, le plus vite possible avec toujours la crainte de voir se refermer devant eux une frontière.

En cas de séparation de membres d'une même famille, lors d'une bousculade au moment de monter dans un train par exemple, les volontaires Croix-Rouge des différents pays traversés jouent un rôle important. Présents dans les différents camps et points de passage, ils se mettent à la disposition des migrants pour retrouver et réunir les membres d'une même famille.

Le long périple des migrants est dangereux, parfois fatal. En 2015, selon le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) plus de 3600 migrants ont perdu la vie en Méditerranée.

Connaître le sort d'un proche porté disparu est un droit. Bien qu'il relève en premier lieu de la responsabilité des États de procéder à l'identification des corps, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s'implique sur cette question cruciale tant dans les recherches visant à élucider chaque cas, que pour l'aide aux familles entamant des démarches auprès des autorités. Par exemple, pour favoriser l'identification des dépouilles, le CICR a lancé une initiative à l'échelle européenne pour construire un réseau entre les autorités, les médecins légistes, les Sociétés Nationales de Croix-Rouge et de Croissant Rouge ainsi que d'autres organisations spécialisées. Objectif : centraliser et partager les données recueillies auprès des familles et celles prélevées sur les corps anonymes. 

Annexes

L'humanitaire dans tous ses états, blog de la délégation en France du CICR, et Centre de Communication Multimédia

Trace the Face, le site qui permet aux migrants de poster une photo d'eux-même lorsqu'ils sont à la recherche d'un proche.

Parole de femmes syriennes, le passionnant témoignage de réfugiées syriennes en Bulgarie, filmé pour la journée de la femme du 8 mars 2015.

Route des migrants - Episode 1 "Comment maintenir le lien familial ?", le premier épisode de notre série documentaire sur la route des migrants, filmé en Grèce en septembre 2015.

Route des migrants - Episode 2, "Migrants décédés : donner un nom aux corps retrouvés", le second épisode de notre série documentaire sur la route des migrants, filmé en Grèce en septembre 2015