Onze femmes face à la guerre

Par le photographe Nick Danziger

L'exposition "Femmes face à la guerre" s'installe à Bruxelles au Parlamentarium du 8 mars au 14 mai 2017. Plus d'informations ici.

Femmes face à la guerre 
11 histoires de résilience

En 2001, le Comité international de la Croix-Rouge travaille sur une étude consacrée aux besoins particuliers des femmes dans les conflits armés : femmes combattantes, femmes détenues, femmes victimes de violences sexuelles, femmes cheffes de familles, femmes recherchant des proches portés disparus... Il confie au photographe britannique Nick Danziger le soin de mettre en images ces thématiques. Il en ressort l'histoire de 11 femmes photographiées en noir et blanc dans 8 contextes de guerre : Olja, Dzidza, Sarah, Zakiya, Efrat, Mah Bibi, Amanda, Mariatu, Qualam, Shinaz et Nasrin. 

La Reine Rania Al-Abdullah de Jordanie apporte son soutien à ce travail photographique.   

En 2010, à l'initiative de Nick Danziger et de Frédéric Joli, naît l'idée de savoir ce que sont devenues ces héroïnes anonymes incarnant les préoccupations humanitaires et juridiques du CICR sur la question des "femmes dans la guerre".  

Après des mois de recherches avec le soutien du réseau Croix-Rouge ou Croissant-Rouge en Sierra Leone, en Afghanistan, en Colombie, en Israël, en Bosnie Herzégovine, au Kosovo, en Croatie et dans les Territoires palestiniens, Nick Danziger finit par retrouver et photographier, cette fois en couleur, toutes les femmes. 

Toutes sauf une : Mah Bibi, petite fille afghane, orpheline et cheffe de famille. Mah Bibi, en l'absence de retrouvailles devient naturellement le symbole de ce travail photographique. 

En 2011, paraît en France, le livre de ces parcours de résilience : 

Le livre s'accompagne naturellement de l'exposition. Elle est créée la même année à Monaco puis montée à Paris sur le parvis de l'Hôtel de Ville avant de s'envoler pour Ottawa au Canadian War Museum

En 2016, l'exposition se transportera à l'Imperial War Museum de Londres (4 février au 24 avril).

Mariatu, mutilée à l'âge de 13 ans en Sierra Leone, a eu la chance d'émigrer au Canada. Elle est aujourd'hui assistante sociale et a publié son histoire.

Une problématique au coeur de l'humanitaire

Du 8 au 10 décembre prochain la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui se réunit tous les quatre ans à Genève, s'intéressera particulièrement à la question des violences sexuelles dans les conflits armés.

Pour mémoire, le Droit International Humanitaire a déjà prévu à travers notamment les Conventions de Genève (1949) et leurs protocoles additionnels (1977) des protections particulières pour les femmes en temps de conflit armé. 

Par exemple :

"Les femmes doivent faire l'objet d’un respect particulier et seront protégées, notamment contre le viol, la contrainte à la prostitution et toute autre forme d’attentat à la pudeur."
Article 76, Protocole I des Conv. de Genève
Dzidza attendait depuis 1995 de connaître le sort de ses deux fils et de son mari portés disparus à Srebrenica. Elle a depuis pu enterrer leurs dépouilles dans le cimetière mémorial Potocari.

Annexes et crédits

- Retrouvez l'actualité humanitaire sur le blog de la délégation du CICR en France : L'humanitaire dans tous ses états

- Se procurer le livre

- Répondre aux besoins des femmes affectées par les conflits armés, le guide pratique du CICR

- Les protocoles additionnels aux Conventions de Genève du 12 août 1949

- Le site du photographe : Nick Danziger

- Le livre de Mariatu : Le sang et la mangue

- L'histoire complète de Dzidza