Syrie
Portraits de déplacés face à l'hiver


Cinquième hiver pour des millions de Syriens que le conflit a déplacés. Ils ont trouvé refuge, parfois depuis des années, dans des centres collectifs ou des familles d'accueil. Y vivre est un effort face aux pénuries quelles soient d’eau, de soins, de nourriture ou d’électricité.

A cela s’ajoute, à nouveau, le manque de combustible de chauffage. Alors on brûle de tout dans de petits poêles de fortune, de tout, même des brindilles de menthe séchées ; histoire de monter de quelques degrés la température de la pièce de vie, histoire de passer les mois d’un cinquième hiver en enfer.

Voici quelques portraits de victimes du conflit en Syrie avec pour intention de mettre des visages et des regards à l’abstraction des chiffres. 

Ainsi, parmi « les millions de déplacés », il y a ….
Um et Abu Mohammed

Impossible pour Abou Mohamed, tant la douleur est vive, d'évoquer sa vie d'avant, celle chez lui, à Darayya, du temps de la paix. Sa femme a pour habitude de dire, maigre consolation, :

"Vivons dans le présent car la douceur de l'ancien temps fait mal."

Parmi "les millions de déplacés", il y a...
Um Abdul Rahman

Um est veuve et mère de cinq enfants dont deux handicapés mentaux. Elle a fui son quartier d'Alep pour trouver refuge dans un autre, Celui de Tariq Al Bab, tout aussi pauvre mais plus sûr.  Aujourd'hui, elle lutte contre le froid et brûle dans le petit poêle tout ce que lui ramène son fils aîné, Abdul, des restes de chaussures ou encore des déchets de plastique, etc. Un nouvelle hiver dans les fumées toxiques.


"Si nous devons revivre, mes enfants et moi, le même hiver que l'an passé, alors mieux vaut mourir."

Parmi "les millions de déplacés", il y a...
Om Arabi

Om a 105 ans et son histoire est singulière. Elle et sa famille de sept enfants ont fui en 2012 Darayya, pour se réfugier dans la ville de Zabadani, proche de la frontière avec le Liban. C'est là, qu'un matin, elle se retrouva seule, abandonnée. Sa famille avait réussi à quitter, dans la nuit le pays. Finalement un neveu à la tête d'une équipe de volontaires, la conduira au centre de déplacés de Kessweh en périphérie de Damas. Om est peut-être la doyenne de tous les déplacés. Raison de plus pour ses voisins et les volontaires du Croissant-Rouge Arabe Syrien de bien veiller sur elle.   

"Dieu merci, je vis dans de biens meilleures conditions que des millions d'autres personnes"

Parmi "les millions de déplacés", il y a...
Jannud, Amina, et leurs 6 enfants

Manger ou se chauffer, tel est le dilemme que partagent Jannud et Amina avec l'immense majorité des déplacés syriens. Par manque d'argent, ils ne peuvent acheter du bois de chauffage ni mêmes quelques vêtements chauds pour les enfants. 

Parmi "les millions de déplacés", il y a...
Maram, 9 ans

Maram a neuf ans et promet qu'un jour elle sera ophtalmologue car elle aime "regarder dans les yuex des gens". En attendant elle vit depuis quatre ans dans l'ancienne école de Kessweh devenue centre d'hébergement pour les déplacés. En novembre dernier, le Croissant-Rouge Arabe Syrien et le CICR y ont distribué des vêtements chauds. Maram a eu un survêtement. 

Il y a...
8 millions de déplacés en Syrie

Crédits

Photographie : Anda Alkhatib, Pawel Krzysiek, ICRC

Mise en forme : Centre de Communication Multimédia de la délégation du CICR en France

Rendez-vous sur le blog de la délégation du CICR en France, le prisme de l'actualité humanitaire du monde entier, L'humanitaire dans tous ses états