Les pompiers de l'urgence internationale sur tous les fronts

du Kurdistan à l'Equateur

Entre les camps de réfugiés au Kurdistan irakien, et les tremblements de terre en Équateur, les pompiers de l’Urgence internationale (PUI) ont enchaîné les missions de secours ces dernières semaines.

Au début du mois d'avril, les pompiers bénévoles du PUI et les membres de l’association kurde de Limoges chargeaient deux semi-remorques de matériel médical et humanitaire. Les camions ont ensuite pris la direction, non sans péripéties, de Dohuk en Irak, au Nord de la ligne de front établie entre Peshmergas et combattants de Daesh. 

« Le voyage s’est relativement bien passé, excepté à la frontière Turque, où les autorités locales nous ont fait décharger tout le matériel et ouvrir tous les cartons, pour les soumettre à des vérifications », explique Philippe Besson, président de l’association, qui est resté en contact avec ses équipes durant toute l’opération. Une fois le matériel arrivé à Dohuk, une équipe du PUI s’est rendue sur place pour s’assurer de sa bonne distribution.

Dans cette ville, à 70 km au Nord de Mossoul, les camps de réfugiés font la taille d’une ville. 30.000 personnes s’y entassent. Dohuk, qui compte 1.000.000 d'habitants, accueille 8.000.000 réfugiés : des Yézidis pour la majorité mais aussi des Chrétiens et des Musulmans. Tous ont pris la route pour fuir les persécutions de l’organisation État islamique. 

« Dans ces camps, les premières causes de mortalité sont liées à des incendies. Les tentes sont nombreuses et proches les unes des autres, et les personnes se chauffent avec des lampes à pétrole. Nous avons aussi de nombreuses intoxications au monoxyde de carbone, à cause du manque de ventilation dans les tentes. », explique Philippe Besson.

Autres besoins auxquels ont dû répondre les pompiers de l’urgence internationale : les soins. « Rien n’est aseptisé, ni désinfecté dans ces camps. Des masques à oxygène à usage unique sont utilisés plusieurs fois faute de mieux. Les ambulanciers ne sont pas formés et doivent pourtant savoir répondre à des blessures de guerre quand ils se rendent en zone de combats. Nous avons pu voir, au cours de cette opération, quels étaient leurs véritables besoins », confie le président de l’association.

Au mois de juin, le PUI devrait organiser à Limoges en partenariat avec le SAMU, deux sessions de formation pour ces ambulanciers du Kurdistan. Du matériel, spécifique à leurs besoin, pourrait également leur être donné. Cette opération formation s’annonce d’ores et déjà nécessaire, compte tenu de la situation sur place, mais elle pourrait devenir encore plus urgente. 

Durant l’été, la bataille de Mossoul, pourrait être engagée. Cette attaque, dont le but serait de faire reculer un peu plus les forces de Daesh, pourrait avoir des conséquences importantes d'un point de vue humanitaire. Selon les Nations Unies, ce nouveau front pourrait entraîner le déplacement de 600.000 nouveaux réfugiés vers le Nord.

En Equateur, les équipes du PUI sur le retour

Envoyée en mission de secours en Équateur l'équipe du PUI devrait rentrer en France au début du mois de mai. La mission, qui devait au départ se dérouler dans la ville d’Esmeraldas, a finalement eu lieu dans la ville de Portoviejo. 

Pendant dix jours, les pompiers ont soigné une cinquantaine de personnes par jour en moyenne. 

Le PUI avait également été appelé pour réaliser une mission de potabilisation de l’eau. 40 m3 d’eau potable ont ainsi été produits et distribués dans cette cité qui ne possède plus d’eau courante. En repartant les bénévoles du PUI ont fait don à la ville, qui compte près de 200.000 habitants, de leur cellule de potabilisation.