Entre acceptation et homophobie :
être gay en Seine-Maritime
en 2018

La Seine-Maritime est-elle LGBT-friendly ?

« Les mots font parfois plus de mal que les coups de poing », avait souligné le procureur de Dieppe, mercredi 9 mai 2018,  lors du procès de deux jeunes de 19 et 21 ans. Ils ont été jugés et condamnés à de la prison ferme pour une agression homophobe commise à Dieppe en février. Une expression violente de l'homophobie qui perdure encore en France.

Le 17 mai 2018, comme tous les ans, a lieu la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie. En Seine-Maritime, comme partout ailleurs, le combat pour les droits des LGBT (lesbiennes, gays, bis, transgenres) n'est pas fini. 

De quoi s'interroger : le département peut-il être considéré comme « LGBT friendly » ? Comment vit-on son homosexualité en Seine-Maritime en 2018 ? Éléments de réponse dans ce grand format.

*Les prénoms suivis d’un astérisque ont été modifiés à la demande des personnes.

Un département à l'image
pas très « friendly »

©Julien Bouteiller/76actu

Quand on pense à des territoires LGBT-friendly en France, les premiers noms qui viennent à l’esprit sont en général Paris et son quartier du Marais ou Montpellier.

Selon l’Oxford English Dictionnaries, une entreprise, une personne ou un environnement est gay-friendly s’il se montre accueillant, bienveillant ou sûr pour les personnes homosexuelles. Il n’existe pas de mesure précise récente sur ce thème en France.

Rouen et Le Havre, des villes peu friendly

En 2012 toutefois, le magazine Têtu publiait un classement sur les villes gay-friendly, basé sur les 6000 réponses à un questionnaire interrogeant sur plusieurs critères : lieux de convivialité, jugement sur la politique de la municipalité, ressenti de l’homophobie, attitude du reste de la population. Rouen y arrivait 17e sur 23.

En 2013, le comité Idaho France et le groupe de réflexion République et Diversité publiaient l’Idahomètre, palmarès des villes françaises contre l’homophobie. Là encore, Rouen ne brillait pas et arrivait 29e. Le Havre figurait à la 33e place.

« Les points négatifs attribués aux villes normandes résultent d’un manque de formation du personnel municipal sur les questions gays, lesbiennes mais aussi transsexuelles, souvent oubliées (politique de recrutement interne, gestion du personnel, police municipale, écoles) », détaillait à l’époque le site Gayviking dédié à l’actualité LGBT en Normandie. « De même, les villes ont perdu des points sur leur politique de la ville et de santé où aucune action concrète de lutte contre l’homophobie n’a été relevée. Par ailleurs, les villes n’ont pas ou peu développé de politique de sensibilisation en faveur des jeunes gays et lesbiennes dans la lutte contre l’homophobie (aide aux victimes, prévention suicide, aide à l’hébergement de jeunes). Les municipalités se reposant un peu trop sur les associations sans réels moyens. Enfin, le défaut de charte contre l’homophobie à l’échelle du territoire communal a été relevé. »

Des actes homophobes

Par ailleurs en 2018, dans son rapport annuel sur les témoignages d’actes homophobes, l’association SOS-Homophobie montre que la Seine-Maritime reste l’un des départements les plus touchés de France avec environ une quinzaine de faits rapportés à l’association. 

De son côté, en 2017, le ministère de l’Intérieur recensait entre cinq et 12 crimes et délits à caractère homophobe en Seine-Maritime. Claire Dumont, présidente de l'association Normandie Pride expliquait alors : 

« Depuis deux ans, on voit des choses qui se passent, qui reviennent. Il y a une montée de l'homophobie certaine. Peut-être que cela vient de la montée des extrémismes. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas baisser la garde et rester mobilisés. »

Malgré ces données peu reluisantes pour le territoire, les différents acteurs locaux de la lutte contre l’homophobie et la transphobie ne dépeignent pas un tableau si noir. Pour Thomas Leroy, président de l’association Gay’t Normande, pour qu’un territoire soit friendly « il faut des associations, des lieux ouverts à faire vivre, une politique d’accueil de la part des collectivités ». Autant de choses dont la Seine-Maritime ne manque pas.

Un tissu associatif
disparate mais mobilisé

©Julien Bouteiller/76actu

Les associations sont en effet nombreuses dans le département pour défendre les personnes LGBT. Entre autres : Gay’t Normande, Normandie Pride, Coming-Out, le Refuge, Laisse bien ta gaieté...

Des associations qui sont cependant inégalement réparties sur le territoire, comme le déplore Nicolas*, homosexuel trentenaire qui vit dans le pays de Bray :

« Dans les campagnes, c’est déjà plus difficile de faire accepter son homosexualité. Mais en plus, on n'a aucune association à proximité pour nous accompagner. Elles sont toutes à Rouen. »

Thomas Leroy, président de Gay’t Normande reconnaît que « le tissu associatif est inégalement réparti. Pour notre part, on peut dire qu’on rayonne sur une vingtaine de kilomètres autour de Rouen ».

Le Refuge s'est installé au Havre

Au Havre, le paysage associatif s’est considérablement appauvri ces dernières années. Mais il tend à se reconstituer, notamment grâce à l’arrivée du Refuge en 2017. Depuis l’hiver de la même année, l’association propose trois places d’hébergement pour des jeunes homosexuels mis à la porte par leur famille.

Philippe Paumelle, responsable de la délégation locale, explique le travail du Refuge, qui a déjà hébergé trois jeunes au Havre, un de la région rouennaise et deux de Paris :

« Bien sûr, on accueille ces jeunes, mais surtout on les accompagne, pour les aider à trouver leur indépendance. On les aide dans leurs démarches, pour se former, pour trouver du travail ou se soigner. »

Le militant associatif se félicite par exemple du parcours d’un jeune accueilli au Havre qui est parvenu à rapidement trouver un emploi dans l’hôtellerie-restauration. Il espère aussi que le travail et l’énergie de la trentaine de bénévoles du Refuge du Havre va créer une dynamique dans la Cité océane. « Avant, Le Havre avait une vie gay très animée, puis tout a fermé. Mais le Refuge a pu créer un élan. Et pourquoi pas bientôt une Marche des fiertés au Havre ? En tout cas j’en rêve, ce serait une façon de montrer que Le Havre est vraiment gay-friendly ! », s’enthousiasme le directeur de délégation du Refuge.

Pour Léa*, jeune étudiante lesbienne qui vit au Havre, l'état des lieux est plus mitigé. « Je ne suis pas forcément à l'aise ici. Jamais je n’oserais tenir ma copine par la main ici. Alors qu’à Rouen, du moins en centre-ville, ça ne me dérange pas, ça me fait moins peur. »


L’agglo de Rouen n’est cependant pas un eldorado pour les LGBT de Seine-Maritime. « Très honnêtement, en tant que gay, je me sens plus en sécurité en centre-ville que dans les Hauts de Rouen, à Saint-Sever ou à Elbeuf », assure Hugo*.

À Elbeuf justement, une association, Coming-Out, a été créée en 2015 pour « aider à lutter contre l’isolement et l’homophobie », explique Nicolas Berezai, son président, qui assure :

« Je ne pense pas que ce soit pire à Elbeuf qu’ailleurs. Ici, il y a beaucoup de LGBT, il faut juste les aider un peu à sortir du placard. »

Le président d’association organise des matinées convivialité où il rencontre de jeunes homos, souvent en rupture ou en conflit avec leur famille. Il regrette toutefois que le public LGBT « préfère aller à Rouen, parce qu’il y a plus de structures, mais aussi qu’il « ne se mobilise pas davantage ». Il analyse : « Les gens préfèrent rester cachés, discrets, il y a peu d’engagement. »

Un engagement en berne ?

En Seine-Maritime, en effet, les associations LGBT naissent et meurent à un rythme régulier. « Il y a eu des périodes difficiles », constate Thomas Leroy de Gay’t Normande. « Il y a eu des tentatives d’Inter LGBT mais cela n’a pas pu se faire. »

Pour Philippe Paumelle du Refuge du Havre, la baisse d’engagement peut provenir de l’obtention du mariage pour tous en 2012.

« Il y en a qui se disent que c’est bon, on a obtenu suffisamment, qu'il n’y a plus besoin de se battre. Mais c’est faux, il y a toujours de l’homophobie ! Depuis 2012, en France, le nombre de demandes d’hébergement auprès du Refuge ne fait qu’augmenter. »

Peu engagés les Seino-Marins ? Pourtant, la Marche des fiertés LGBT organisée en 2017 par Normandie Pride, association créée la même année, a réuni environ 2000 personnes. Si la manifestation se voulait surtout festive, elle n’en demeurait pas moins militante. Grégory, un des fondateurs de l’association estime que « la Normandie Pride a créé un engouement nouveau et a permis de recréer le lien entre les associations ».

Thomas Leroy de Gay’t Normande opine : « Ce qui est bien avec la Normandie Pride, c’est que chacun est libre de venir avec son message. On peut ne pas être constamment dans la revendication politique, la rue peut aussi se prendre par la fête. »

En 2018, la fête aura lieu le 16 juin. Et cette année, oubliées les difficultés rencontrées l’année passée avec la Métropole. « Notre succès en 2017 a montré que nous étions sérieux et capable de fédérer, ça a rassuré les élus », note Claire Dumont, présidente de Normandie Pride. Des élus, qui ont aussi leur mot à dire dans la lutte contre l'homophobie.

La lutte contre l'homophobie :
un enjeu politique

©Julien Bouteiller/76actu

La lutte contre les discriminations est avant tout une compétence des villes. Au Havre, la mairie a largement soutenu l’installation du Refuge.

À Rouen, la municipalité se targue d’avoir été la première collectivité à avoir signé la charte Normandie Friendly. Hélène Klein, adjointe communiste en charge des questions de discrimination à la Ville, estime que « la mairie est un acteur engagé depuis des années en faveur des personnes LGBT ». Et de lister :

« Nous avons rétabli la dépose d’une gerbe de fleurs aux victimes homosexuelles de la déportation, instauré la signature du Pacs en mairie avant le mariage pour tous, nous formons nos agents à l’accueil des personnes LGBT, notamment des personnes transgenres. »

Globalement, la Ville de Rouen apporte surtout un soutien logistique aux associations. « Pour la Normandie Pride, la mairie fournit les stands pour le village associatif, met à disposition les panneaux d’affichage pour promouvoir l’événement. On peut vraiment les remercier », gratifie Claire Dumont, qui préside Normandie Pride. « Nous avons aussi soutenu et subventionné le festival Ciné Friendly », enchérit Hélène Klein.

L’élue se remémore un autre soutien, symbolique cette fois, lorsque des membres du conseil municipal se sont réunis pour un lâcher de ballons après l’attentat commis à Orlando, en Californie, en juin 2016, dans une boîte de nuit gay.

Le chemin a tout de même été long… En 2012, 534 élus de Seine-Maritime ont signé une pétition contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe. La Seine-Maritime était d’ailleurs le département qui comptait le plus de signataires. Paradoxalement, en 2013, Rouen figurait parmi les villes ayant célébré le plus d’union de couples de personnes de même sexe.

Hélène Klein le reconnaît, « il y a eu des avancées, mais il y a encore du boulot, notamment par rapport à l’homoparentalité. Il y a aussi des déficiences sur le travail d’éducation à la sexualité ». En résumé, l’élue estime :

« Il y a un climat propice aux personnes LGBT dans la ville. Mais on a pas encore franchi le cap où un couple homo peut se tenir tranquillement la main dans les rues. »

C’est pourquoi les LGBT se tournent encore vers des lieux dits friendly.

Se retrouver, faire la fête...
Des lieux où s'épanouir

©Julien Bouteiller/76actu

Que reste-t-il des bars et boîtes de nuit LGBT-friendly en Seine-Maritime ? Une chose est sûre, ils sont moins nombreux qu’avant. On ne compte que le Milk et le XXL à Rouen, et uniquement le Blink au Havre. Dans le reste du département, c’est le néant. 

Pour Grégory, patron du Milk, le constat est clair :

« Il y a moins de bars et boîtes gays c'est évident. Avant, on y allait pour draguer, faire des rencontres. Mais avec les applications sur mobile, c’est plus facile de faire des rencontres. Par conséquent, il y a moins de monde dans les bars. »

« Je n’ai pas forcément envie d’aller dans un bar gay pour faire des rencontres », juge Matthieu, étudiant gay à Rouen. « Si je veux rencontrer d’autres mecs, je vais sur Grindr et si je veux aller boire un coup, je ne vois pas pourquoi j’irais dans un lieu communautaire. »

Grégory du Milk le reconnaît, « avant les bars LGBT étaient fermés sur eux-mêmes, un peu cachés, notamment par sécurité. Mais maintenant, on a changé de modèle. Quand on va à Lille, Montpellier ou Paris, les bars friendly qui fonctionnent sont ceux qui sont ouverts à tous, sans distinction entre hétéros ou homos. »

Pour le gérant de bar, ces lieux LGBT-friendly ont encore toute leur utilité, « pour prendre le contre-pied des applications, en proposant des rencontres réelles dans un lieu où on est libre et où on ne se fera pas juger parce qu’on se tient la main ou qu’on s’embrasse ».

« Les applications, c'est bien pour trouver des plans cul, mais dans un bar, on crée davantage de lien. On peut s'y faire des amis, des connaissances avec qui échanger, sans être systématiquement dans la séduction », juge un client du Milk.

Parcs, quais, forêts...
Les lieux interdits de la drague
entre hommes

©Julien Bouteiller/76actu

D’autres lieux plus secrets hantent la culture gay. On les appelle les lieux de drague : parcs, quais, bois où les hommes se rencontrent et profitent d’ébats éphémères et interdits.

À Rouen, le plus connu d’entre eux est le square Verdrel, en plein cœur du centre-ville. Ou plutôt était. Car depuis qu’il a été entièrement refait dans le cadre de « Cœur de Métropole », le square a retrouvé une certaine quiétude nocturne. Fabrice*, un habitué des ébats rapides dans les buissons du parc regrette :

« Ils ont carrément tué le square ! Je ne sais pas si c’était l’objectif de la Métropole, mais une chose est sûre, on ne peut plus rien faire ici. »

La disparition d’un lieu de drague, ce n'est pas un cas isolé dans les grandes villes françaises. « Ceux qui se trouvaient dans les quartiers centraux tendent à disparaître », note Stéphane Leroy, maître de conférences en géographie à l’Université d’Angers et auteur D'une ville l'autre. Approche géographique des homosexualités masculine. Le chercheur nuance toutefois :

« En fait, ils ne disparaissent jamais vraiment, ils se déplacent. Soit à cause de la répression policière, soit au gré de réaménagement. »

À Rouen, les noctambules de la drague entre hommes se seraient donc déplacés. D’après Fabrice*, « maintenant ils vont dans les jardins de l’hôtel de Ville ou sur les quais. Mais moi je n’y vais pas. Trop dangereux. De toute façon, même au square, on ne voyait plus grand monde ».

La faute aux applications de drague, selon Stéphane Leroy. « Grindr et Hornet ont fait diminuer la fréquentation de ces lieux, notamment par les jeunes. Au bois de Vincennes, que j’ai longtemps étudié, il n’y a pas beaucoup de renouvellement générationnel ». Le chercheur souligne toutefois :

« Il y a toujours le charme du côté transgressif, anonyme avec un échange réduit au minimum. Il y a aussi l’aspect érotisant d’être dans la nature et
dans l’interdit. »

Pour Marius*, un autre ancien habitué du square Verdrel, il y aura toujours un public pour les lieux de drague. « Il y a énormément de mecs qui viennent dans ces endroits pour un coup rapide mais qui ne sont pas gays. Ils n’iront jamais sur les applis et n’ont que les lieux de drague pour vivre cette partie de leur sexualité ». Stéphane Leroy confirme : « Au bois de Vincennes, on peut dire à la louche que 50% des hommes ne se définissent pas comme gays ou bisexuels. D’ailleurs, la plupart des gays ne fréquentent pas ou n’ont jamais fréquenté les lieux de drague. »


S’ils se déplacent, ces lieux interdits - car les ébats dans l’espace public sont illégaux évidemment - ne sont donc pas appelés à disparaître. « Ces lieux ont existé de tous temps », rappelle Stéphane Leroy. « Ça draguait déjà dans les jardins des Tuileries au XVIIe siècle. »

Encore un long chemin vers l'égalité

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La Seine-Maritime ne manque donc pas de lieux où les LGBT peuvent se retrouver, militer, s'unir en associations, boire un verre, draguer... Une chance que l'on n'a pas partout.

Mickaël, qui vit désormais près d'Aurillac (Cantal) après avoir passé quelques années dans l'agglomération rouennaise, « regrette la vie gay de Rouen. Elle a ses avantages et ses inconvénients mais elle a le mérite d'exister ». 

« Quand on est gay, bi ou lesbienne en Seine-Maritime, on sait qu'on aura quelque part où se poser en toute tranquillité, quelqu'un à qui parler qui nous comprendra. »

D'autres pourtant rêvent d'ailleurs. Pour Philippe Paumelle, du Refuge du Havre, il y a toujours eu « un sentiment que l'herbe est plus verte ailleurs, qu'on y vit mieux et qu'on s'y amuse plus. Les LGBT du Havre vont à Caen, ceux de Rouen vont à Lille ou à Paris, ceux de Paris à Montpellier... ». 

Pour Grégory, le patron du Milk à Rouen, « il n'y a pas de climat d'homophobie à Rouen. Pas plus qu'ailleurs du moins ». Bien, mais pas suffisant encore pour les militants associatifs ou politiques. 

Plusieurs combats à mener

Thomas Leroy, président de Gay't Normande estime qu'il faut encore « travailler sur la thématique des seniors LGBT, qui se sentent discriminés au sein même de leur communauté ». 

L'élue communiste rouennaise Hélène Klein milite notamment pour « faire avancer les droits des personnes transgenres pour qu'elles soient mieux accueillies dans les administrations par exemple ». 

Philippe Paumelle juge pour sa part qu'il y a un combat quotidien à mener, par exemple contre des phrases entendues chaque jour. « Quand on entend "on est pas des pédés" ou "regarde cette tarlouze", une personne concernée va se le prendre en pleine figure à chaque fois. Ce genre de langage te dit que si tu es gay, tu n'es pas égal aux autres. »

Claire Dumont, de Normandie Pride, dresse le même constat. « Si on veut avancer, il faut prendre le problème à la racine, en éduquant les enfants et les adolescents. » C'est dans ce cadre que le Musée national de l'Éducation de Rouen propose le 17 mai et le 16 juin des visites de ses réserves sur le thème « Peu importe le genre et l'orientation sexuelle ».

Matthieu, étudiant gay à Rouen qui se tient « à l'écart de la communauté LGBT » résume :

« Finalement, tout ce qu'on veut, c'est ne plus avoir besoin de se réunir et de militer en tant que groupe. Arrivés là, ça voudra dire qu'on est totalement acceptés en tant qu'individus par la société. »


Julien Bouteiller pour Normandie-actu