En route pour Rio

Ces Calvadosiens aux Jeux Olympiques

Ce vendredi 5 août, Rio de Janeiro va lancer les festivités de la XXXIe olympiade estivale de l'ère moderne. Le Brésil est le premier pays d’Amérique du Sud à accueillir les Jeux Olympiques d’été et le deuxième de l’hémisphère sud après l’Australie (Melbourne 1956 et Sydney 2000). Du 5 au 21 août, ce sont plus de 10.500 athlètes de 206 nations qui s’affronteront dans les 28 sports présents afin de ramener une médaille olympique. 

9 Calvadosiens en lice 

Le Calvados sera très bien représenté au Brésil avec neuf sportifs. Bien plus qu’il y a huit ans où un seul Calvadosien, le pongiste Damien Eloi né à Vire, avait fait le déplacement à Pékin. Et plus qu’il y a quatre ans à Londres où la délégation calvadosienne s’élevait à cinq éléments : le basketteur pontépiscopien Nicolas Batum, la navigatrice courseullaise Claire Pruvot, le kayakiste caennais d’adoption Sébastien Jouve, la cavalière augerone Pénélope Leprévost et l’arbitre ifoise de basket Carole Delauné. En 2016, Nicolas Batum, Sébastien Jouve et Pénélope Leprévost seront toujours là. Ils seront épaulés de la basketteuse originaire de Pont-L’Evêque Marine Johannes, du cavalier augeron Kevin Staut, du pongiste du Caen TCC le Mexicain Marcos Madrid (accompagné du Caennais Jimmy Devaux, sélectionneur du Mexique), de l’athlète hérouvillaise originaire du Tchad Bibiro Ali Taher ainsi que des deux Canadiennes de l’USO Mondeville, Kim Gaucher-Smith et Michelle Plouffe.

Basket. Nicolas Batum, une médaille à aller chercher

À 27 ans, le Calvadosien va vivre sa deuxième campagne olympique à Rio. Après la découverte de Londres, Nicolas Batum et les Bleus veulent se servir de leur expérience pour ramener une médaille.

Nicolas Batum vit pour l'instant un magnifique été. Il y a quelques semaines, au début du mois de juillet, l’ailier de 27 ans originaire de Pont-L’Evêque est devenu le sportif français le mieux payé. Ayant trouvé un accord avec son club des Charlotte Hornets, dirigé par la légende Michaël Jordan, Nicolas Batum a signé un contrat stratosphérique de cinq ans et 120 millions de dollars ! De quoi le libérer d’un poids pour rejouer rapidement. 

Désormais le sportif français le mieux payé

 Quelques heures plus tard, le Calvadosien était ainsi avec ses potes de l’équipe de France aux Philippines pour aller décrocher le fameux sésame afin de disputer pour la deuxième fois de sa carrière les Jeux Olympiques. Après avoir sorti la Turquie en demi-finale, Tony Parker et ses comparses se sont offert le scalp des Canadiens en finale (83-74). Une victoire synonyme de Brésil… Se souvenir de Londres Pour prolonger ce superbe été, Nicolas Batum espère vivre de belles émotions à Rio. 



Il y a quatre ans, la qualification pour Londres avait été vécue comme une fierté : « retrouver les J.O. est très important pour la France. Cela faisait tellement longtemps, depuis 2000 », expliquait-il à l’époque. En Angleterre, les Tricolores étaient ambitieux : « on sait qu’on a un gros truc à faire aux Jeux Olympiques. Revenir de Londres sans médaille, ce serait difficile », lâchait-il, juste avant la compétition. La déception avait été grande : la France avait subi la loi des Espagnols en quart de finale, avant de terminer 6e de la compétition. Les Espagnols, toujours ces Espagnols, qui ont souvent fait des misères aux Bleus. En 2013, l’équipe de France avait pris sa revanche sur l’Espagne en Slovénie. À la clé : le titre de champion d’Europe pour les Parker, Diaw et Batum. Une consécration même pour cette génération qui courrait depuis 10 ans après un succès. Mais si la médaille de bronze au Mondial 2014 a été belle, celle de bronze de l’Euro 2015 a eu un goût amer. Favori de son Euro joué à domicile dans le stade de Lille, la France avait trébuché face à ses meilleurs ennemis : Pau Gasol et l’Espagne en demi-finale (75-80 a.p.). 

« On sait ce que l’on doit faire » 

La qualification de la France à Rio s’inscrit dans la continuité des bons résultats de Vincent Collet depuis cinq ans. Au Brésil, les Tricolores ne voudront pas commettre les mêmes erreurs qu’à Londres en 2012 et qu’à Lille en 2015. Pour la dernière campagne olympique de Tony Parker et Boris Diaw, les Bleus ont une carte d’outsider à jouer. Pour l’instant, ils avancent masqués et ce n’est pas plus mal pour Batman, surnom de Nicolas Batum, et ses copains. Pour ses deuxièmes J.O., le joueur formé au Caen BC ne sera pas dans la découverte et espère montrer la pleine mesure de son talent. Comme ce qu’il a fait au Mondial en Espagne en 2014. « On sait ce que l’on doit faire », a-t-il expliqué, lors de la préparation à Pau, la semaine dernière. « On a quatre ans de plus (par rapport à Londres), on a eu trois médailles européennes et mondiale depuis, on connaît nos erreurs dans les matches couperets. On sait ce que l’on doit bosser ». Présents dans le groupe de l’ogre américain aux J.O., les Bleus débuteront leur campagne le 6 août contre l’Australie. La confrontation contre les Etats-Unis interviendra le 14 août. La finale est programmée le 21 août. Et si les Bleus nous refaisaient le coup de 2000 ? Avec une belle médaille autour du cou.

« On a quatre ans de plus (par rapport à Londres), on a eu trois médailles européennes et mondiale depuis, on connaît nos erreurs dans les matches couperets. On sait ce que l'on doit bosser »
Nicolas Batum

Tennis de table. Marcos Madrid, un air de Caen sous le soleil de Rio

Licencié au Caen TTC, le Mexicain Marcos Madrid va vivre sa première olympiade. La récompense de 20 ans de travail. Il sera accompagné par son grand ami Jimmy Devaux, Caennais et sélectionneur du Mexique.

« On oublie tout sous le soleil de Mexico… », pourrait siffloter Marcos Madrid. En revanche, le pongiste mexicain de 29 ans espère bien ne rien oublier de sa technique sous le soleil de Rio… 

« Les J.O. représentent toute ma vie »

 Joueur du Caen TTC, le club qui l'a révélé en France, Marcos Madrid va vivre ses premiers Jeux Olympiques cet été au Brésil. « Cela représente toute ma vie. Cela fait 20 ans que je joue au ping-pong. Mes parents et ma famille m’ont toujours soutenu alors que ce n’est pas facile en tant que Mexicain de dire à ses parents : « je veux gagner ma vie en jouant au tennis de table ». Le pongiste caennais avait tenté sa chance à deux reprises pour les Jeux de Pékin et de Londres. Echouant de très peu à chaque fois en 2008 et 2012. « Marcos avait échoué les deux fois en perdant 11-9 à la belle », lâche son pote et sélectionneur du Mexique, Jimmy Devaux. Lié depuis de nombreuses années à Marcos, le Caennais Jimmy Devaux, 29 ans également, a tout de suite accepté la proposition du Mexicain en mars quand ce dernier lui a demandé de prendre en main la sélection pour l’accompagner dans son objectif J.O. « C’est une belle opportunité », souligne le natif de Vire, licencié au Caen TTC depuis 17 ans. « Les Jeux Olympiques, c’est un rêve d’enfant. Je n’ai pas réussi à y parvenir comme joueur, mais c’est génial de le faire comme entraîneur ». 

 Lors des sélections sud-américaines, Marcos Madrid a dû être fort mentalement. Le premier jour, il a été sèchement éliminé 4-0 dès son entrée en lice. « J’avais une sensation bizarre. Je me sentais bien, mais je n’ai pas mis une balle ! C’était un jour sans ». Sûr de ses capacités, le Mexicain remet son bleu de chauffe le lendemain et parvient à décrocher le fameux sésame après lequel il court depuis huit ans. « C’était un grand moment d’émotion, j’étais vraiment content de me qualifier. C’était une explosion de joie », précise-t-il, en français dans le texte. 


Depuis sa qualification acquise fin mars, le pongiste normand qui pointe au 160e rang mondial ne s’est octroyé que quelques jours de repos. Il cravache dur pour être fin prêt pour Rio. Il a ainsi enchaîné deux stages en Allemagne, dont un avec la sélection nationale de son ex-coéquipier à Caen, Patrick Baum. « J’ai pu me mesurer au n°4 mondial, au n°10, n°20 et n°25, c’était très instructif ». De passage à Caen, mi-juillet, Marcos Madrid a effectué un travail spécifique avec Jimmy Devaux. « On a travaillé notamment le revers et le service-remise », précise le sélectionneur. « Marcos était plus stable dans son jeu lors des derniers opens, mais a toujours du mal sur les top players où il n’arrive pas à développer ce qu’il sait faire. Il faut qu’il trouve cette régularité et ne pas jouer le match avant ». 

« Je peux aller loin »

Faisant appel à un coach mental pour travailler sa confiance, Marcos Madrid a enchaîné du 18 au 28 juillet avec un stage à l’Insep avec l’équipe de France. Ensuite, il a pris la direction du Mexique pour essayer ses équipements avant de rallier Rio le 1er août. « Les jours passent très vite, il faut vraiment profiter de chaque moment ». Devant sa famille, le Mexicain disputera son premier match le 6 août à Rio. Près de 70 pongistes seront en lice pour monter sur le podium. Lui sera un outsider. La compétition individuelle durera jusqu’au 11 août. « Je vais prendre match après match », sourit-il avant d’ajouter « mais je suis conscient que je peux aller loin ». Histoire de s’imaginer danser la samba au Brésil.

Athlétisme. 
 « Venir des quartiers doit être une fierté »

Ali Bibiro Taher

L'athlète tchadienne, qui a grandi et débuté le demi-fond à Hérouville, défendra les couleurs de son pays sur 5.000 mètres. Elle a même été désignée porte-drapeau de sa délégation !

Ali, vous semblez heureuse de retrouver Hérouville n'est-ce pas ? 

Oui, bien sûr, j’ai vécu une grande partie de mon enfance ici et je suis très fière de représenter Hérouville aux Jeux Olympiques. Ici, beaucoup de gens m’ont soutenu comme Catherine Dach, Christophe Lemarié ou encore la famille Habib. Je pense aussi que je dois montrer l’exemple aux jeunes et leur transmettre le goût du travail et de la réussite pour qu’ils puissent réaliser leurs rêves. Venir des quartiers doit être une fierté et une source de motivation pour réussir. 

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

 Je suis arrivée toute petite à Hérouville où j’ai rejoint les bancs de l’école Saint-Michel. Et comme j’aimais déjà le sport, j’ai presque tout essayé : le badminton, la natation, le judo, le basket et bien d’autres disciplines ! Compte tenu de mon gabarit, beaucoup de professeurs m’ont conseillé la course en demi-fond. À 10 ans, j’ai couru le cross de Beauregard où j’ai fini 3e avec beaucoup d’encouragements, c’est là que tout a commencé. Ensuite, j’ai rejoint le SCH où je m’entraînais avec Maéva Danois avec Thierry Leroux comme entraîneur. Aujourd’hui, je m’entraîne dans un club de Rouen, le Stade Sottevillais 76. 

« L’été, je restais pour m’entraîner »

Comment a réagi votre famille quand elle a su que vous vouliez être athlète ? 

Au début, comme beaucoup de parents, ils n’étaient pas d’accord, ils voulaient que je fasse des études de médecin ou d’avocat. Mais bon, quand ils ont compris que le sport était ma passion et que je ne lâcherai pas, ils ont bien été obligés d’accepter ! D’ailleurs, mon père viendra jusqu’au Brésil pour m’encourager, ça me fait vraiment plaisir. 

Donc vous avez tout lâché pour le sport ?

 Pas du tout ! J’ai obtenu ma licence à l’Université puis j’ai travaillé en tant qu’hôtesse de l’air chez Air France jusqu’à ce que je quitte mon poste le mois dernier en vue de ma préparation pour les J.O. Mes employeurs ont tout à fait compris la situation et m’ont proposé une rupture de contrat à l’amiable afin que je puisse retravailler dès que je pourrai. 

Concilier l’entraînement et la vie de tous les jours nécessite-t-il des compromis ? 

Oui, car il faut se donner à fond ! Par exemple, l’été, lorsque mes parents partaient en vacances, je restais à Hérouville avec ma tante. Ainsi je pouvais m’entraîner et assister aux meetings d’athétisme ainsi que d’autres manifestations partout en France. Quelles sont les clés du succès selon vous ? Avant tout la passion, on doit aimer ce que l’on fait. Si tu cours pour l’argent ou la reconnaissance sans aimer réellement ce que tu fais, ça ne fonctionne pas. Moi, quand je cours je prends avant tout du plaisir. 

Quelle est votre force ?

La détermination. Si on n’affronte pas les meilleurs on ne devient pas meilleur, c’est ma devise. 

Vous êtes-vous entraînée pour la cérémonie où vous porterez le drapeau du Tchad ? 

Oui, en tant qu’hôtesse chez Air France (rires). À vrai dire, c’est un immense honneur et quand je pense à la cérémonie je ressens quelque chose de fort.

« Croiser Usain Bolt, ce sera quelque chose ! »

Quel est votre secret pour rester toujours en forme ? 

Les fruits secs, ils sont très riches en valeurs énergétiques et je les adore ! D’ailleurs, j’ai toujours mes réserves dans mon sac à dos. 

Qui aimeriez-vous rencontrer dans le village olympique ? 

Je suis très heureuse de me retrouver parmi les sportifs de toutes les nationalités, ce sera un moment inoubliable. Et puis, croiser des athlètes comme Usain Bolt, ce sera quelque chose! 

Comment comptez-vous profiter de Rio en dehors de la compétition ?

Et bien, je goûterais volontiers leurs spécialités. Et puis, une fois que j’aurais fini mes épreuves je pense qu’il me restera encore de l’énergie pour danser la samba (rires).

Contact 

Pour suivre Ali Bibiro : Facebook «Babyro Ali». Les news en direct de Rio : www.stadesottevillais76.fr

Marine Johannes, 
son rêve olympique

À tout juste 21 ans, Marine Johannes va vivre ses premiers Jeux Olympiques avec l'équipe de France de basket. Une ascension fulgurante pour la pépite mondevillaise.

Une saison à marquer d'une pierre blanche pour Marine Johannes. De son statut de leader de l’attaque de Mondeville aux Jeux Olympiques de Rio, en passant par sa première sélection avec les Bleues en novembre et sa signature à Bourges pour la saison prochaine, Marine Johannes aura vécu ses plus belles émotions de basket ces derniers mois. « Il s’agit de ma meilleure saison », glisse l’arrière de 21 ans. « Il y avait une superbe ambiance à Mondeville et c’est beaucoup grâce aux autres que j’ai réalisé cette saison. J’espère maintenant que je peux faire plus ». 

« L’équipe de France, c’est un autre monde » 

Révélation de l’année en Ligue féminine, la pépite calvadosienne a réussi à se faire une place au sein de l’équipe de France. « Je me lâche petit à petit. L’équipe de France A, c’est un autre monde ! J’avais tendance à être un peu trop stressée, à ne pas jouer comme à Mondeville, à être trop timide mais là ça va de mieux en mieux », souligne l’ex-joueuse de l’USOM. « Je me sens plus à l’aise, on me connaît davantage que lors des premiers stages. Les filles et Valérie (Garnier, l’entraîneur) me répètent de me lâcher, de me libérer. Tout le monde me dit un mot pour m’aider ». Passée par Mondeville entre 2011 et 2013, l’intérieure Laëtitia Kamba – qui fait également partie de la sélection française pour les J.O. de Rio – avait déjà repéré la jeune Marine à ses débuts, du côté de la halle Bérégovoy. « Même jeune, elle était énorme ! », sourit-elle. « Marine, c’est le pur talent, elle a un très beau jeu. Il faut qu’elle continue comme ça car elle peut aller très haut et très loin ». 


Arrivée sur la pointe des pieds chez les Bleues, Marine Johannes apprend dans l’ombre des stars de l’équipe que sont Sandrine Gruda, Endy Miyem et surtout Céline Dumerc. « Marine a énormément de talent, elle fait des choses extraordinaires, mais des fois, il lui manque peut-être le cap du très haut niveau », pense la capitaine des Tricolores Céline Dumerc. « Il y a des échelons : championnat de France, niveau Euroligue et niveau international. Elle n’est pas loin de faire des pas énormes, mais il faut lui laisser le temps. On n’attend pas en équipe de France de Marine Johannes qu’elle nous fasse du Stephen Curry. Elle a envie et en a les capacités, mais il ne faut pas brusquer les choses et lui en demander trop ». La sélectionneur des Bleues Valérie Garnier a été touchée « par sa personnalité très attachante ». Timide dans la vie, Marine Johannes a su prendre les choses en main à Mondeville et dans les équipes de France jeunes. Reste à faire pareil chez les A. « Que les gens soient timides à l’extérieur du terrain, ça m’est égal », reprend Valérie Garnier. « Ce que je veux, c’est qu’elle s’exprime sur le terrain. Elle l’a prouvé pendant la saison avec Mondeville et aux entraînements avec nous ». 

« Les J.O., c’est la cerise sur le gâteau »

Comptant 12 sélections, Marine Johannes est la néophyte du groupe France. Pourtant, son talent pur a été récompensé d’une sélection parmi les 12 Tricolores qui disputeront les Jeux Olympiques de Rio, à partir du 6 août. « Cela me fait vraiment plaisir. Tout le monde y pense parce que les J.O, c’est l’événement de l’été. Pour moi, c’est la cerise sur le gâteau de cette superbe saison », indique-t-elle. Originaire de Bonnebosq dans le Pays d’Auge, Marine Johannes a débuté le basket à 8 ans à Pont-L’Evêque, là d’où vient également un certain Nicolas Batum, qui sera également du voyage au Brésil avec les hommes. Deux basketteurs calvadosiens de Pont-L’Evêque aux J.O. ! Qui l’aurait cru? Surtout, Marine Johannes et Nicolas Batum vont être amenés dans un futur très proche à être les leaders de leur équipe de France respective après les départs de Céline Dumerc et Tony Parker. De magnifiques émotions à venir en perspective. Avant cela, l’ex-Mondevillaise de 21 ans va toucher à son rêve et découvrir la compétition olympique. Espérons pour elle un apprentissage à vitesse grand V avec, au moins, la même médaille argentée que les Braqueuses de Londres en 2012.

« Il ne faut pas en demander trop à Marine »
Céline Dumerc

Kim et Michelle, Canadiennes de Mondeville

Joueuses de l'USO Mondeville depuis un an, Kim Gaucher-Smith et Michelle Plouffe disputeront les Jeux avec leur pays, le Canada.


Plusieurs supporters de l'USO Mondeville auront un œil attentif sur l’équipe du Canada durant les Jeux Olympiques. Si bien sûr ils supporteront volontiers l’équipe de France et leur « chouchoute » Marine Johannes, ils suivront de près les résultats de Kim Gaucher-Smith et Michelle Plouffe. Débarquées à la halle Bérégovoy il y a un an, les deux Canadiennes ont fait l’unanimité à Mondeville. Et c’était réciproque. « J’ai vécu une très belle saison ici, même si j’ai été déçue d’être blessée », précise Kim Gaucher-Smith, qui a rejoué en toute fin de saison après une blessure au genou. « Cela m’a fait plaisir, avec ce public qui nous a poussées. J’adore l’équipe et les dirigeants ». 

« Les Jeux, c’est le top »

Les deux coéquipières seront de retour dans le Calvados la saison prochaine. Avant cela, elles disputeront les Jeux Olympiques. « Les Jeux Olympiques, c’est la plus belle compétition pour une joueuse, c’est le top », lance Michelle Plouffe. « Cela représente une grande opportunité », complète Kim Gaucher-Smith. Déjà présentes à Londres en 2012, les deux Canadiennes disputeront leurs deuxièmes olympiades. « Peut-être mes derniers J.O. », reprend la capitaine de l’équipe à la feuille d’érable. Agée de 32 ans, Kim Gaucher-Smith est la leader de l’équipe. Pour sa cadette Michelle Plouffe, 23 ans, « les Jeux de Londres ont été une très belle expérience, c’était vraiment cool ». 

« On vise une médaille »

En remportant les Jeux Panaméricains en septembre 2015, le Canada a obtenu son billet pour Rio. « On s’est qualifié tôt contrairement à Londres. Cela nous a permis de réfléchir à comment aborder cet événement », explique Kim Gaucher-Smith. Ambitieuses, les deux Mondevillaises visent « une médaille parce qu’on a une équipe forte ». Victorieuses de la France en préparation à Mondeville début juin (66-52), les Canadiennes ne seront pas dans le groupe des Bleues mais Kim et Michelle espèrent bien retrouver Marine Johannes sur leur route. « Ce serait vraiment cool de jouer l’équipe de France ».


Sébastien Jouve,
un podium pour la der

Agé de 33 ans, Sébastien Jouve est un habitué des Jeux. Rio sera sa 3e olympiade, mais le Ouistrehamais espère bien décrocher sa première médaille.

Sébastien Jouve va vivre ses troisièmes Jeux Olympiques à Rio. Une chance mais surtout la reconnaissance d'un dur labeur pour ce kayakiste, triple champion du monde en 2010 et 2011. 

Triple champion du monde

Natif de Seine-Maritime et toujours licencié à Vernon dans l’Eure, Sébastien est aujourd’hui un Calvadosien d’adoption puisqu’il vit à Ouistreham et s’entraîne la moitié de l’année sur le canal et le nouveau bassin de Calix, sous le viaduc caennais. C’est là qu’il répète ses gammes, inlassablement. À 160 coups de pagaie à la minute. Passé par le lycée Malherbe de Caen en filière STI électronique au début des années 2000, cet employé de la société Enedis (ex-ERDF) est revenu s’installer dans le Calvados en 2009. Huit fois champion de France consécutivement entre 2003 et 2010 en individuel, Sébastien Jouve a déjà participé par deux fois aux Jeux Olympiques, en kayak biplace. 

La frustration de Londres

En 2008 à Pékin, le Ouistrehamais avait terminé 7e de l’épreuve de 500 m, après s’être qualifié in extremis. « Une place cohérente » selon lui vu que le binôme qu’il formait avec Arnaud Hybois était sur une phase de forme descendante. Quatre ans plus tard et double champion du monde en titre en biplace sur 200 m, Sébastien Jouve et son acolyte débarquaient à Londres avec l’étiquette de favoris. « La consécration sera le titre, on n’y va pas pour faire de la figuration, mais pour gagner. Ce n’est pas prétentieux mais nous sommes double champion du monde », annonçait-il à l’époque. Sauf que la machine s’est enrayée et que le duo français est resté au pied du podium à Londres. Une quatrième place frustrante. 

L’or olympique dans le viseur

Venu au canoë-kayak vers 4-5 ans en suivant les pas de son père, Sébastien Jouve va donc vivre sa dernière expérience olympique à Londres. Si ces dernières années le Ouistrehamais a reculé dans la hiérarchie mondiale en biplace (4e en 2013 et 2015, 3e en 2014), il peut, avec son nouveau binôme Maxime Beaumont, déjouer les pronostics. Ambitieux, les deux kayakistes tricolores visent un podium… voire plus. « Sébastien s’était classé 7e à Pékin puis 4e à Londres », lâche Alain Urban, le vice-président du club de Vernon où Sébastien Jouve est licencié. « Il progresse de trois places à chaque J.O. L’objectif est donc d’être champion olympique ! »

Équitation. Leprévost et Staut, des JEM aux JO

Pénélope Leprévost et Kevin Staut, les deux cavaliers installés dans le pays d'Auge, sont du voyage au Brésil.


Ils font partie de l'équipe de France depuis quelques années et leur sélection n’a pas été une surprise. Philippe Guedat, le sélectionneur de l’équipe de France a joué dans la continuité après le succès des Jeux Equestres mondiaux 2014, à Caen, où les Bleus avaient fini vice-champions du monde par équipe. 

Patrice Delaveau forfait

En effet, il a repris la même équipe à l’exception de Patrice Delaveau dont les deux chevaux n’étaient pas en mesure de faire les JO. Orient Express hors de forme et Lacrimoso blessé, le vice-champion du monde individuel a dû se résoudre à laisser filer vers le Brésil ses coéquipiers de l’équipe de France. Un voyage dont font donc partie les cavaliers augerons Kévin Staut et Pénélope Leprévost, deux autres leaders de l’équipe de France. Le premier montera Rêveur de Hurtebise*HDC, tandis que la jeune femme visera la médaille avec sa jument alezan Flora de Mariposa. Les cavaliers installés à Deauville et Lisieux seront associés à Simon Delestre et Philippe Rozier pour le concours par équipe qui débutera le dimanche 14 août. Il se poursuivra le mardi 16 août et le mercredi 17 août. Les meilleurs cavaliers de ce concours par équipe se retrouveront pour le concours individuel qui se déroulera le vendredi 19 août 2016.

Ils se sont préparés dans le Calvados

Ces champions ne sont pas originaires du département, mais ils y ont effectué une partie de leur préparation olympique.

Teddy Riner


Le porte-drapeau de la délégation française a, comme quasiment chaque année, passé une semaine au Centre sportif de Normandie, à Houlgate, avec l'équipe de France de judo. Du 14 au 21 juillet, les judokas tricolores ont transpiré sur les tatamis du CSN, sous la houlette de Stéphane Frémont, le responsable de l’encadrement des Bleus. Champion olympique à Londres en 2012, Teddy Riner est le grand favori à sa propre succession dans la catégorie reine des poids lourds.

Les Braqueuses


L’équipe de France féminine de basket, surnommée les « Braqueuses » depuis sa médaille d’argent aux JO de Londres, a préparé le tournoi de qualification olympique (TQO) sur le parquet de Mondeville. Les Bleues se sont plu dans la banlieue caennaise, puisqu'elles ont gagné leur ticket pour Rio sans trembler. Malheureusement privées de la star Céline Dumerc, blessée à la cheville lors d'un des derniers entraînements, les Bleues seront menées par la révélation mondevillaise Marine Johannes (lire plus haut).  

Romain Bardet


Héros français du Tour de France 2016, dont il a pris la 2e place sur le podium, Romain Bardet ne pouvait manquer le rendez-vous lexovien, premier critérium d’après-tour, le mardi 26 juillet. L’Auvergnat, qui mènera les Français à Rio, a bien évidemment remporté la course. Warren Barguil, lui aussi de l’aventure brésilienne, était également à Lisieux.