Ma mère a toujours 
fait comme ça !

Dans les familles, il y a des habitudes, des expressions, des attitudes… ou des particularités physiques qui se transmettent de génération en génération. Voici quelques exemples de patrimoine familial ou régional, partagés par les participants au #MoocHomme.

Anne Marie C.

La galette de Pâques se perpétue à Bressuire et ses alentours. C'est une vraie tradition ancestrale avec ses pruneaux.

Elle est fabriquée pendant la semaine sainte pour être consommée le jour de Pâques et les jours suivants. Pour cette occasion, les fours des fermes étaient autrefois rallumés. De bon matin le chef de famille ou la maîtresse de maison boulangeait la pâte sablée ou briochée. Marie-Brigitte, ma grand-mère portait de grandes plaques au four du boulanger.

Cette tradition a été transmise par ma branche maternelle pendant 10 générations et peut-être plus (guerres de Vendée )je suis la dernière de ma branche mais rien n'est perdu mes cousines ont transmis cette recette à deux autres générations.

Jean Paul N.

Il y a des traditions qui m'écœurent : il y a 100 à 140 millions de femmes qui ont subi une excision (principalement en Afrique), une femme sur 500000 en Europe. Cette mutilation sexuelle chez la femme est considérée comme traditionnelle, transmise de génération en génération depuis l'époque pharaonique, et pratiquée de mère en fille. C'est un rite de passage et de reconnaissance de la petite fille dans sa société, pour faire un "bon" mariage.

Nathalie M. 


 De ma mère, et dans une moindre mesure de ma grand-mère paternelle, j'ai hérité quelques mots tourangeaux : fertasser, beuiller, rodiné, etc. Malheureusement je vis à Marseille et personne ne les comprend, ce qui ne m'encourage pas à les utiliser.

Chrystel F.

Mon voisin, viticulteur de la région bordelaise fait chabrot, été comme hiver. Il met un peu de vin dans le fond de sa soupe qu'il consomme tous les soirs de l'année comme le faisaient son père et son grand-père avant lui. Et probablement son arrière-grand-père et tous ses ancêtres. Cette double tradition ( consommer de la soupe tous les jours et y mettre du vin), typique de ma région viticole, est considérée par les non-natifs comme le summum de la rusticité des gens du cru.

Prisca S.

J'ai les mêmes pouces que mon papa. Nous pouvons tous les deux plier nos pouces à 90°C.

Pierre A.

Une tradition de mon enfance méditerranéenne m'a toujours intrigué. Lorsqu'un enfant naît, il faut se garder de trop vanter sa beauté, ses qualités, pour ne pas lui apporter « le mauvais œil » (i.e. la scoumoune, la poisse). Depuis, j'ai appris à comprendre et respecter cette coutume héritée d'un temps où les conditions de vie étaient précaires. Plus qu'une superstition, c'est avant tout, une forme de respect vis à vis des autres (qui ne vivent pas la même chance) et aussi une forme d'humilité (conscience / protection contre les épreuves à venir).

Sara B.

C'est très anecdotique, mais ça m'a marquée : ce n'est qu'en quittant la sphère familiale que j'ai découvert avec stupeur qu'on pouvait consommer le potiron autrement qu'en bouillie sucrée, constituant un plat unique du soir ; ou bien que la plupart des gens mettaient du lait dans la pâte à crêpe (chez moi, on ne mettait que de l'eau).

Nous avions des sortes de tabous aussi : jamais de viande de veau, non pas par hindouisme, mais parce que "c'est trop cher" ; et : boudin noir (cru, avec un oignon) seulement pour les hommes, boudin blanc seulement pour les femmes. Transgresser cette dernière règle paraissait aussi choquant que de s'enfiler une épingle à nourrice dans l'arcade sourcilière. Allez comprendre.

Élodie C.

Depuis le droit de vote des femmes, elles ont toujours voté communistes dans ma famille. La politique a toujours été très importante. Moi je vote écolo, mais chut ! Je ne veux pas faire de peine à maman.
Ainu S.

Je sais naturellement mettre ma langue à l'envers avant de la tirer. Aucune de mes 2 filles n'y arrive, mais un de mes 4 petits enfants (une fille) le fait depuis qu'elle a deux ans (vive papi qui nous apprend des bêtises).

Jean-Michel D.

Ma mère était berrichonne et nous a toujours appris à ne pas gaspiller, précisément à toujours finir ce qui avait été acheté, sauf en cas d'intoxication bien sûr.

Bizarrement moi qui étais plutôt rebelle, je ne l'ai sur ce sujet jamais critiqué, ni moqué... sauf quand pour faire rire mes copains je raconte :

« Ma mère nous obligeait à manger le pain rassi acheté la veille avant d'attaquer le bon pain frais du jour. Si bien que nous avions plus assez faim pour finir le pain frais dont le reste devenait le pain rassi du lendemain ; qu'elle nous obligeait etc. »

J'ai tellement bien intégré la chose que je préfère aujourd'hui manger le pain un peu rassi !

Nicole S.

Ma mère m'a transmis une recette qui se transmet depuis plusieurs générations, les ponchkis aux fleurs d'acacias façon polonaise. Toute la famille et son entourage en profite.  Mais, chut !....je ne vous donnerai pas la recette.
Martine A.-F.

Au temps où ma grand mère vivait encore, nous avions de grandes réunions de famille avec mes oncles, cousins, ... Été comme hiver, la soupe était de rigueur et là, commençait notre calvaire : la ronde des hoquets. Nous avions tous ce problème héréditaire et provoquions le fou rire de toute la tablée. Aucun de mes enfants et petits-enfants n'ont eu ce problème. Attendons les arrières petits-enfants...

Evelyne B.

Ma mère (86 ans !) n'a jamais « fatigué la salade » mais passe systématiquement le saladier à mon père ou quelqu'un d'autre ! Je ne fatigue jamais la salade non plus. Certainement par mimétisme avec ma mère.
Mais que penser de cette « non action » quand elle se manifeste également chez mes tantes et ma grand-mère maternelles, en sachant que ma mère, placée à l'assistance publique dès sa naissance, n'a retrouvé sa famille qu'à l'âge de 60 ans et passait depuis bien longtemps le saladier à mon père...

Pour la petite histoire, mes tantes m'ont avoué avoir fait passer le test du saladier à ma mère lors de la première réunion de famille... !

Éric C.

Pour la plupart des gens, une omelette est le battage du jaune et du blanc d’œuf. Pour ma mère, le jaune est juste crevé et à peine mélangé au blanc. J'ai découvert assez tard la « vraie » recette mais je préfère cette version maternelle et je continue de perpétuer la tradition.
Michele P.

Du côté de ma mère, nous sommes plusieurs à savoir toucher le bout de notre nez avec notre langue ce qui, vous pourrez facilement le vérifier, n'est pas donné à tout le monde !

Elodie B.

Il y a des choses que j'ai héritées de mon papa, qui aime la nature, les oiseaux particulièrement, et moi aussi. Je l'ai toujours vu en prendre soin l'hiver et les nourrir et c'est devenu pour moi une responsabilité à chaque fois qu'il commence à faire bien froid !

Dominique S.

Ma grand' tante effleurait le pot de basilic posé sur sa fenêtre bandolaise : « c'est pour éloigner les moustiques ».
Je fais pareil l'été, même si les moustiques ont déserté depuis longtemps le Vexin Yvelinois
Marie-Paule P.

 Aujourd'hui, je change mes draps, mais seulement si nous ne sommes pas vendredi ! Alors que les superstitions négatives me laissent généralement indifférente, je recule à l'idée de changer mes draps un vendredi.
Ma mère rattachait cette superstition au Vendredi Saint et me disait que changer les draps le vendredi, c'était préparer son linceul ! Je ne lui ai pas posé la question de savoir si c'était toujours valable maintenant que nous vivons à l'époque de la couette colorée ! 

Il me reste les six autres jours pour changer mes draps...

Michelle B.

J'ai hérité de ma mère et ma grand-mère le « fait main ». Ma mère cousait et tricotait. Je me souviens des robes qu'elles confectionnait pour ma sœur et moi. Enfants, nous avions horreur de les porter. Nous avions besoin d'être comme les autres.
Aujourd'hui, j'aime coudre et tricoter et justement, ce qui me plait c'est de créer des pièces uniques que l'on ne retrouve pas chez la voisine...
Michel S.

J'ai quitté mon village natal depuis plus de 40 ans. Habitant aujourd'hui très loin de ce village, j'y retourne rarement. Mais une voisine de mes parents m'a reconnu dans la rue, de loin, de dos, parce que j'avais, m'a-t-elle dit, la même démarche que mon père. Ceci laisse supposer que malgré notre différence de taille, les caractères morphologiques propres à la marche avaient sans doute été conservés.


Florence T.

L'interdiction du pain à l'envers, de ma mère qui le tenait de sa mère et de son père qui le tenaient tous deux de leurs parents. Le pain toujours à l'endroit par superstition, par respect du prix du pain ? 

Sabine V.

Mais oui, chez moi aussi cela se fait. On se fait disputer si on met le pain à l'envers... et je me revois cette semaine encore reprendre mon fils car il avait posé le pain à l'envers. :)


Jessie C.

Transmission génétique ou culturelle, de génération en génération ?

Mon père avait un très gros défaut : il conservait tout, même les choses inutiles comme des emballages vides à jeter à la poubelle. Maintenant, c'est mon frère qui a hérité de ce défaut, caractère très encombrant surtout quand il faut vivre en communauté.

D'autres personnes possèdent ce défaut. J'ai déjà vu des reportages où l'on explique que ces personnes amassent les objets face à la peur ou par manque de confiance.

Cependant, lorsque l'on a hérité de mon oncle que nous n'avions jamais connu, on a constaté qu'il avait le même défaut.

Alors, mon frère a t-il tendance à imiter culturellement mon père, ou est-ce un caractéristique génétique indirecte provoquant ce besoin d'accumuler inutilement ?

Valérie F.

L'expression "donner le janzi" ou "avoir le janzi" (j'ignore l'orthographe, et je pense que ça ne s'écrit tout simplement pas), me vient de ma mère et de toute sa famille, originaire du Limousin. Je l'utilise et la transmets donc sans le vouloir à ma fille, tout simplement parce que cette expression n'a, il me semble, pas d'équivalent en "français".

Avoir le "janzi", c'est cette insupportable réaction que provoque un bruit, un frottement en général, comme par exemple : des ongles qui rayent une surface lisse, ou quelque chose qui glisse sur de l'acier en faisant un bruit strident ou encore une craie qui glisse mal et déraille sur l'ardoise... et qui provoque serrage de dents et bouchage d'oreilles, une réaction épidermique faisant qu'on donnerait n'importe quoi pour que ce bruit cesse. Je suis certaine que vous voyez ce que je veux dire... et qu'il existe peut-être d'autres mots dans d'autres régions pour exprimer cette sensation...


Rien que de voir cette image, ça me donne le janzi...

Marie-Soleil C.
Pour ma part ce ne sont pas tant des mots ou des manies qui ressortent, c'est plutôt notre engouement, depuis plus de 7 générations, dont 4 toujours en vie du coté maternel, pour la musique et l'enseignement du français! Deux passions transmises autant chez les hommes que chez les femmes. Certaines personnes étaient plus intensément passionnées je dirais, exemple... Si j'écrivais une carte de souhait à ma grand-mère, et que j'avais fait des erreurs... elle me la retournait avec la correction en rouge! hihihi! Que de souvenirs! :) Et oui, j'essaie moi aussi, de transmettre cette passion pour les arts et le français à mes fils.
Yvan L. G.

Héritiers des films cultes de la famille, nous nous lançons bien souvent dans quelques tirades du Splendid ou autres...Aujourd'hui quand mon petit garçon fait allusion aux répliques du film Les bronzés font du ski, il recherche bien plus l'assentiment du groupe, la complicité et les sourires partagés, que la causticité des échanges comiques des années 80...

Daniela D'A.

Dans de nombreux villages du sud de l'Italie, en fait, aujourd'hui encore, avant d'aller vivre avec son propre partenaire il faut que les parents de la fille invitent le futur gendre et ses parents à prendre part à un banquet pour formaliser le «contrat de mariage», en tant que beaux-parents témoins et garants. Lors du banquet, la mère de l'époux donne à la fiancée une parure comme signe de son accueil dans la famille. Ma mère l'a fait une fois avec mon frère aîné, qui malheureusement a divorcé après quelques années; elle est donc convaincue que ces traditions sont inutiles et mon petit ami et moi on peut être les seuls responsables de notre relation. Même si je me sens soulagée, en même temps, je me sens anxieuse à l'idée de le présenter à ma famille et de me présenter à la sienne, parce que le manque d'un "protocole traditionnel" laisse place au doute: que faire?