Christophe MICHEL

un chanteur populaire

"Je vis entouré de mes perruches. J'aime les oiseaux, ils ne chantent jamais faux."

Christophe Michel est un chanteur qui se revendique populaire. Le Lunellois écume les scènes du Languedoc et d'ailleurs, depuis près d'un quart de siècle : " J'assume ce terme de chanteur populaire. J'aime chanter ces tubes qui sont restés dans les esprits, qui sont intemporels. Je suis très chanson française, c'est mon public. Je ne peux pas chanter un classique si je ne l'aime pas. C'est une histoire, il faut l'interpréter,  la vivre "


Pour le quinquagénaire, tout a commencé il y a bien longtemps : " Ma mère écoutait beaucoup de disques, elle achetait tout ce qui sortait, de Claude François à Julio Iglesias. Bizarrement, je n'aimais pas Sardou, c'est venu plus tard. Comprendre ses textes quand on est gamin, ce n'est pas évident". 


Une mue passée, armé d'une voix de ténor, le jeune garçon chantonnera avec les copains dans les bars sur des chansons de Johnny Hallyday, puis viendra le temps du karaoké : "Quand Pionner a importé cette technique en France, j'avais vu cela dans une discothèque à Carnon.  C'était des laser-disques avec le clip et les paroles, ils m'ont pris comme prestataire de service. J'allais dans les bars pour faire chanter les gens. J'ai fait un show Sardou et puis après, j'ai chanté un peu partout." 


Peu à peu, celui qui vouera sa vie à la chanson française se fera sa petite place au soleil : "René Coll m'a fait rencontrer Michel Sardou en 1983. J'étais fan. J'aime aussi  beaucoup Daniel Guichard, François Valéry, Eddy Mitchell, Aznavour, Didier Barbelivien.   J'écris un peu mais pour trouver une mélodie qui reste dans les têtes, c'est difficile"

" J'ai du plaisir face au public. J'observe si l'émotion passe ".

" J'ai écrit pas mal de chansons, je fais surtout les textes, je ne suis pas musicien. J'ai eu la chance de faire mon premier album dans les studios de Gilles Pelligrini en 1998 ". Témoins, ces quelques titres glissés au gré des compilations de l'artiste, au milieu de tubes immortels. 

Sa vie de chanteur ressemble à un long fleuve tranquille. " Il ne sait faire que cela, précise Marco son secrétaire, mais il le fait très bien ! " Une soixantaine de concerts par an, deux mille chansons à son répertoire, le garçon, modeste, se contente d'un succès régional incontestable. Pour Jean-Pierre, son régisseur, " c'est une belle histoire d'amitié ". Christophe Michel est en outre le parrain de l'antenne locale de l'association Enfance et Partage.

En remontant le temps,  son fait de gloire, il le doit au spectacle qu'il avait créé en 2005 " Les années Sardou ", une tournée qui durera dix ans et attirera 300 000 spectateurs, avec en prime quelques premières parties comme François Feldman ou Jean-Pierre Mader. Et la chance de pouvoir réorchestrer des morceaux du Michel national avec d'anciens musiciens de la star . 

Un calendrier bien rempli en 2018, un récital en Suisse début janvier, Christophe Michel  a entamé son dernier concert le 7 décembre à la salle Georges-Brassens de Lunel, devant les aînés de la commune, une larme à l'oeil. Johnny Hallyday s'est éteint la veille, l'artiste a ajouté quelques titres à son répertoire habituel : " Je suis très attristé, je vais lui rendre hommage avec quelques-uns de ses morceaux. Je l'ai surtout aimé dans les années 1970 et 1980. "

Le mot de la fin viendra dans un souffle de voix de son secrétaire particulier. " Il se contente de peu mais il aurait pu faire une très grande carrière. C'est dommage ". Pas sûr que le fan-club de l'artiste soit du même avis car, au moins, ses membres peuvent le garder au plus près d'eux.    

A Ginette, fan de Johnny Hallyday.

Michel PIEYRE