Coralie Dubost : en marche vers la députation

La juriste, leader départementale d'En Marche a été élue députée de l'Hérault le 18 juin 2017

Coralie Dubost est née le 4 mars 1983 à Montpellier sous le signe du poisson, sanglier dans l'horoscope chinois. Juriste de formation dans les universités de Montpellier, Nancy et Lyon, elle est spécialisée dans le droit européen et international des droits de l'homme . 

Elle devient référente d'En Marche ! pour l'Hérault en 2016, elle n'a aucune formation ni expérience politique. Elle déclare dans sa vie "avoir voté à gauche, au centre, à droite". Elle est  issue d'une famille ancrée à gauche. Elle aime dire : "Je suis comme un chat, j'ai neuf vies, j'en ai déjà fait cinq ou six". 



Coralie Dubost a été responsable de projets à la Montpellier Business School, avant de démissionner pour se lancer dans le mouvement En Marche ! . 

Elle est en outre passionnée de photographie.

"Nous étions une vingtaine au départ, aujourd'hui nous sommes  environ 7 900 adhérents"
Une réunion d'En Marche ! en novembre 2016

"J'ai beaucoup de respect pour Emmanuel Macron, pour le personnage, visionnaire, droit, solide, intègre. Depuis le début."

" Avec la fratrie, nous avons appris le partage. J'ai vécu une enfance heureuse, dans un milieu familial ouvert, diversifié. Je vivais au milieu d'un quartier populaire, j'ai pris conscience des disparités "

"J'ai eu des amis fabuleux pendant l'adolescence. Chacun est parti de son côté. Un groupe de potes structure une personnalité" 

Coralie Dubost Macron-woman par Valérie Marco


Tout leur sourit. Fort de ses 308 candidats élus, Emmanuel Macron obtenait dimanche la majorité absolue à l'Assemblée nationale, avec son mouvement de même pas deux ans d’âge, qui a juste eu le temps de faire tourner au vinaigre les grands partis. Si le fût influence les grands crus, le vin nouveau, plus glam’, a toujours ce goût de banane ! Parmi les postulants, Coralie Dubost, société civile pur jus, 34 ans et toutes ses jolies dents prêtes à mordre dans le gâteau politique qui fait la part belle à ceux qui ont eu la marche rapide.

Du haut des escaliers du palais (Bourbon), elle a la victoire sans expansion, dit ne pas être « impressionnée par les titres », semble porter le fardeau d’un triomphe relatif au regard d’une renonciation historique. « La victoire viendra quand les citoyens n’en seront plus à se demander à quoi sert un député ! »

« Mon père m’appelait "la grave Coralie" ! »

Alors oui, au lendemain des résultats : « Ça va ! » Comme un lundi. Plus cuisant que caniculaire, marqué au fer rouge par une abstention record de 57 %. Le quadriceps en béton, mais la joie pondérée, la marcheuse, ex-coordinatrice de l’Hérault, affiche « un sentiment de soulagement, mêlé de grande responsabilité. Mon père m’appelait “la grave Coralie”, sourit-elle. Petite, j’observais en plissant des sourcils ! »

Élue avec 60,45 % des voix face au candidat de la France insoumise sur la 3e circonscription de l’Hérault, ce maillon fort de la start-up macronienne a abordé lundi sa nouvelle vie, à l’orée d’une assemblée plus jeune, plus féminine, néophyte dans sa grande majorité… « J’ai peu dormi, sourit-elle, le regard vert et bien ouvert, j’essaie de satisfaire tous les médias. » Si les journalistes locaux se battent à coups de blocs sténo, les nationaux ont aussi préempté les premières minutes d’une députation qu’elle confirmera ce week-end, au “séminaire de cohésion” à l’usage des petits nouveaux d’En Marche, pour leur faire découvrir les arcanes du job.

Y apprendra-t-on à mettre le petit doigt sur la couture du pantalon ? Si la primo-députée est dépitée, c’est d’avoir à annuler « l’enterrement de jeune fille de sa meilleure amie, des vacances, des réunions familiales et des tonnes de trucs ! » Cela n’entame en rien sa foi en cette « reconstruction de l’imaginaire démocratique » maintes fois entendue dans ses déclarations, et dont elle tient les grandes lignes de Lynn Hunt, auteur de L’invention des Droits de l’Homme, droits qui ont été au cœur de sa recherche dans ses études... de droit.

Les extrêmes, la pauvreté, l’emploi : ses priorités à l’Assemblée

« Les peuples doivent s’en saisir à partir de l’imaginaire. » Elle cite La nouvelle Héloïse et toute cette littérature qui met en scène les inégalités, les privations de liberté et qui permet aux citoyens « de se projeter, de s’identifier, bref d’humaniser un concept. Les institutions sont devenues inintelligibles, il est temps de permettre aux gens de se penser dans la démocratie. » Coralie a le droit au cœur, « pas pour être magistrate mais pour être utile au monde ». Son père, lozérien, aujourd’hui 83 ans et professeur de littérature du Moyen Âge, lui transmet des « valeurs fortes et une volonté de bien faire », quand sa mère moins « timide, italienne », lui ouvre les voies « de la communication ». La montée des extrêmes, l’emploi et la pauvreté seront ses priorités dans l’hémicycle, espérant avec l’ensemble du mouvement défendre « les valeurs progressistes qui tapent dans les espoirs plus que dans les peurs », dixit Obama sur Macron.

Ce qui nous ramène aux débuts, à l’université du groupe social-démocrate “Les Graques”, à laquelle elle assiste, huit jours après les attentats du 13 novembre 2015. « Je me suis dit, celui-là, il est à 360 ! Il a une vision panoramique. » Alors ministre de l’Économie, il déclare que la société doit assumer une « part de responsabilité » évoquant « une disparition de l’idéal républicain de mobilité sociale ».

On la qualifie de plante verte à ses débuts

« Quand un étudiant l’interpelle pour connaître le message qu’il adresse aux associations qui font tant pour ce vivre-ensemble », il lui répond dans un grand sourire : « Engage-toi, on a besoin de gens comme toi. » Le voilà le déclic. Quand Macron jette les jalons d’En Marche en mars 2016, la responsable de projet à la Business School qu’elle est jette son dévolu sur le nouveau leader : « J’ai compris que je m’engageais dans une grande aventure humaine. »

Ni miroir aux alouettes, ni plafond de verre... « Il suffit de pas grand-chose pour le faire sauter. » Malgré la dynamique de féminisation, les choses ne sont pas aisées : « Au tout début de la présidentielle, on me qualifiait souvent de plante verte, que j’aurais été choisie pour mon physique. Classique… Et quand j’ai commencé à piloter le mouvement, je suis passée au statut d’autoritariste. Sans parler des lettres de menaces. C’est très binaire la lecture de la femme en politique.On ne se sent pas compétente et légitime de suite. Moi-même, j’ai d’abord été repérée dans les réunions locales. »

Peut-être sera-t-elle cet arbre plus tendre qui cache une forêt dont on dit qu’elle pourrait être constituée du plus dur des bois. Dubost en Occitan, c’est « du bois ».