Le 25 mars 1977

George Frêche est élu maire de Montpellier

Georges Frêche remporte les élections municipales le soir du dimanche 20 mars 1977 à la tête d'une liste d'Union de la gauche, avec 52 % des voix. Il enlève la mairie à François Delmas, maire sortant, élu depuis 1959. Il est officiellement élu maire le 25 mars 1977 lors du premier Conseil municipal. 



Son ambition, étendre la ville de Montpellier. Il s'engage, au côté de Raymond Dugrand, géographe et adjoint à l'urbanisme, dans des travaux pharaoniques, avec pour objectif d'atteindre la mer. 


Antigone et Port Marianne

Naîtront ainsi le quartier Antigone de l'architecte Ricardo Bofill ( que François Mitterrand président de la République honorera de sa présence en juin 1985) et plus tard Port Marianne.  Georges Frêche aimait à dire qu'il avait fait exploser la démographie de la ville, l'amenant au huitième rang national au cours de son mandat. 




Mais la plus forte croissance a lieu dans les années 1960, bien avant son premier mandat, à la suite de l'arrivée des Pieds-Noirs et d'IBM en 1975, deux ans avant son premier mandat. Montpellier était alors la treizième ville de France avec 191 000 habitants. 


Presque un demi-siècle plus tard, Montpellier occupe la huitième position avec 279 318 habitants, derrière Strasbourg, Nantes, Nice, Toulouse, Lyon, Marseille et Paris. George Frêche occupera le poste de premier magistrat jusqu'en avril 2004. 

George Frêche et François  Delmas sur le plateau de FR3, mars 1977

"Du pouvoir il aimait tout, et d'abord sa conquête. C'est à la hache qu'il s'était fait une place au soleil, arrachant un à un chacun de ses mandats"
Jacques Molénat 

Reconnu début février 1971 tête de liste de la liste de l'union de la gauche, Georges Frêche fit campagne contre la liste du maire sortant, le divers droite François Delmas et celle du PSU. Il fut battu dès le premier tour par le maire de droite qui l’emporta largement, la liste menée par Georges Frêche ne réalisant que 40 % des suffrages.

Raymond Dugrand rend hommage à Frêche

"En 1977, face à un Delmas fatigué et à une équipe vieillissante Georges Frêche joue le bulldozer. Il compose une liste large et équilibrée, ouverte à toutes les tendances politiques de la gauche et à la société civile. Il fait appel à des moyens matériels, jusque-là jamais utilisés dans une campagne électorale. Il s'offre des panneaux publicitaires 4x3. Il loue un camion à la sono surpuissante. La campagne est d'un redoutable dynamisme".

Karim Maoudj, journaliste, extrait de Georges Frêche grandes heures et décadence

" En 1977, quand on dissèque sa campagne, on comprend qu'il n'a pas gagné mais que c'est François Delmas, l'ancien maire, qui a perdu. Il était giscardien, il y avait la crise et le chômage, engendrés par le choc pétrolier de 1973, le divorce Giscard-Chirac, le changement de société dans lequel la France était engagée, l'émergence de  Montpellier en tant que capitale régionale"

Willy Dimeglio

François Mitterrand visite Antigone le 24 juin 1985 

L'avocat et ancien bâtonnier de Montpellier, Gérard Christol, a tenté trois fois (dont une fois en tant que tête de liste en 1995) de reprendre la mairie à Georges Frêche.

En 1991, en pleine guerre du Golfe, Gérard Christol , alors dans l'opposition municipale, est approché par Georges Frêche, lors de l'enterrement de l'ancien maire Jean Zuccarelli, pour prendre la présidence d'une association visant à gérer les nouveaux espaces culturels de la ville. Après réflexion, l'avocat déclinera cette proposition par un courrier que l'intéressé garde encore précieusement sur son bureau :

Jacques Molénat a traversé les époques et fut un observateur attentif de la vie du "Président". Dans son livre Notables, trublions et filous, il le surnommera L'Imperator.

"Je suis bâti en acier, je suis tendre aussi, mais je ne le montre pas. Si vous êtes trop tendre on vous tue. Moi je tue toujours le premier, et après je pleure"

Georges Frêche

Réalisation du webdoc : Michel PIEYRE

Photographies du fond d'archives Midi Libre et de Georges Frêche L'association.

Extrait des livres de Jacques Molénat Notables, trublions et filous aux éditions Chabot du Lez et de Karim Maoudj Georges Frêche grandes heures et décadence aux éditions de Paris.