Cité judiciaire :
le chantier poitevin

A la découverte du plus grand chantier de Poitiers, dont l'inauguration est prévue dans deux ans. Par Dominique Bordier et Patrick Lavaud.

Au coeur de la future cité judiciaire

De nombreux éléments anciens sont conservés comme ici l'ensemble de la charpente renforcée par des arceaux métalliques

La future Cité judiciaire, c'est aujourd’hui le chantier poitevin. L’APIJ (Agence publique pour l’immobilier de la justice), maître d’ouvrage du projet, nous a ouvert hier les portes d’un vaisseau en pleine mutation. Il réunira l’ensemble des différentes juridictions poitevines (excepté le tribunal administratif) au 1er semestre 2019. 

Entre centre-ville et Clain, classes d’hier et salles d’audience de demain, on peut déjà visualiser au cœur du chantier, où s’activent 80 personnes, la mutation fonctionnelle des lieux. 

« Ce bâtiment est inscrit dans le paysage et a vu se succéder un grand nombre d’élèves, il est au centre de la mémoire collective, explique l’architecte Michaël Fellmann du cabinet Brossy et associés. L’implantation de ses nouvelles fonctions institutionnelles doit prendre en compte la disposition d’origine du bâtiment et ses différents éléments structurants. » En clair, les façades, l’escalier monumental tout comme la rue intérieure sont conservés. « Mais la complexe séparation des accès pour les magistrats, le public, les prévenus ou encore les jurés nous a amenés à construire des bâtiments neufs situés à l’arrière plutôt que de rentrer au chausse-pied dans le bâtiment historique les parties techniquement plus complexes que sont les salles d’audiences et la salle des pas perdus. » 

20.000 m3 de calcaire excavés 

Aujourd’hui, depuis le haut de l’échafaudage qui surplombe la cour arrière se dessinent déjà des accès aux salles d’audience. En sous-sol, ils seront réservés aux prévenus. Deux grues acheminent par les airs, depuis la cour avant, des matériaux préfabriqués. Déjà 20.000 m3 de calcaire excavés pour faire place au nouvel espace semi-enterré ont été évacués par un tunnel construit spécialement à cet effet sous le bâtiment historique… La fin du gros œuvre de la construction nouvelle située à l’emplacement de l’ancienne cour arrière est prévue dès cet été. Son toit-jardin sera alors aménagé. Le chantier d’un coût global de 53 M va se poursuivre jusqu’à fin 2018. 

Dominique Bordier

indiscret 

" La croix sera déposée " 

Si la façade du XIXe siècle est inscrite, le lieu n'en change pas moins de fonction et la croix n’a clairement plus sa place à son sommet. « Elle va être déposée mais elle sera conservée à l’intérieur de la Cité judicaire, non pas comme un signe religieux, mais comme le témoin du passé des lieux », expliquent Jeanlin Deletang, chef de projet à l’APIJ et Michaël Fellmann, architecte.