Les halles, le poumon de la ville
Pendant plus d'un siècle, les anciennes halles de Poitiers étaient le lieu où toute la ville se rencontrait, à l'ombre de Notre-Dame.
Un morceau d'histoire
120 ans. C'est le temps qu'auront vécu les anciennes halles de Poitiers. Construites en 1858, elles ont été détruites en 1975, à l'occasion de la construction du parking Charles-de-Gaulle.
Elles avaient été édifiées sur un terrain acquis de la famille des Lecointre-Dupont, banquiers poitevins, par l'architecte Charles Boyer, dont le projet avait reçu l’approbation définitive du conseil municipal, le 28 novembre 1857.
Les halles avaient initialement été conçues comme des halles ouvertes à poteaux de bois. Elles ont été par la suite closes de tous les côtés dans les parties basses et n'étaient éclairées que par d'immenses verrières en hauteur.
La décoration était composée de palmettes et chapiteaux d'inspiration égyptienne, en fleur de lotus refermée. Au-dessus de la porte principale, un blason figurant des sujets en rapport avec les activités commerciales reposait sur des baguettes en croix ; celles-ci maintenaient ouvert un manteau fleuri, lui-même déployé sur un parchemin dont les volutes laissaient apparaître des têtes.
Les sous-sols, remplacés par le parking, étaient plus impressionnants: au premier, d’étroits couloirs aux voûtes en berceau desservaient des entrepôts ; d’autres réserves au second étaient creusées à même le rocher plus profondément encore.
Une déconstruction contestée
Les halles étaient situées à l'est de la place ; à l’ouest, à l'emplacement des halles actuelles avait été réservé un emplacement pour les commerçants non-sédentaires qui s'installaient à l’extérieur. Tant et si bien que, à la demande des commerçants, les deux halles, les anciennes et les nouvelles coexisteront pendant quelques jours côte à côte.
Le démontage des halles de type Baltard avaient été précédé d'un autre scandale: le creusement du parking Charles-de-Gaulle – aujourd'hui Notre-Dame-marché – sous la municipalité Vertadier. Alors que des découvertes majeures y avaient été faites, le creusement a poursuivi, provoquant la colère de la communauté scientifique et nécessitant le déplacement du ministre de la culture de l'époque Maurice Druon en 1973.
Merci à la Région Poitou-Charentes, inventaire du patrimoine culture, pour les documents et à sa responsable Marie-Paule Dupuy, à la ville de Poitiers et au fonds Simmat
