Rebelles et résistants
dans la guerre

Ce sont des noms sur des plaques de rue. Ils étaient Résistants et sont morts pour une certaine idée de la Liberté.
Par Jean-Michel Gouin

Cet héroïque réseau Renard

Créé dès l'été 1940, le réseau Renard est l’un des réseaux de Résistance les plus importants de la Vienne. A sa tête, un avoué, dont la mémoire reste vive.

Il est entré très tôt en résistance. Dès le mois d'août 1940. Pour Louis Renard, avoué de profession, soldat glorieux de la Première Guerre mondiale (poumon perforé, œil droit en moins) la capitulation devant l'Allemagne nazie est tout simplement inimaginable. Il écrit alors à Londres à un certain général De Gaulle, chef de la France libre, pour lui proposer ses services et lui rendre compte de la situation dans son pays occupé.

En parallèle, ce presque déjà quinquagénaire (il est né en 1893) fonde Le Libre Poitou, une feuille d'informations clandestines qui deviendra quelques années plus tard le journal Centre Presse.

29 déportés en Allemagne

Ardent patriote, Louis Renard va rapidement fonder son propre réseau, allié à un autre homme de loi et combattant de 14-18, Gaston Chapron. Ils sont issus de tous les milieux mais animés par un même objectif : libérer le territoire du joug de l'occupant. Suivent alors de multiples opérations sur le terrain : sabotage, renseignement, organisation de filières pour le passage de la ligne de démarcation, recherche de terrains pour recevoir des parachutages… Au plus fort de son activité, le réseau comptera jusqu'à 150 agents.
C'est à l'été 1942, un 30 juillet que le malheur s'abat sur les résistants. Un paquet contenant des documents témoignant d'une activité clandestine à Poitiers est intercepté à la Poste de Niort. La police française et la Gestapo, rapidement avisées, précipitent les événements. Le 27 août, les premières arrestations ont lieu, à Niort, à Poitiers, à Mirebeau… Il y en aura une centaine.
Le 30, c'est Louis Renard en personne qui est appréhendé à Ligugé. Vingt-neuf personnes sont inculpées de « menées antinationales ». Elles sont transférées à la prison de Fresnes. Puis déportées en Allemagne.
Le 19 avril 1943, dix membres du réseau sont condamnés à mort. Le 3 décembre de la même année, Louis Renard et plusieurs de ses compagnons se rendent à l'échafaud en chantant La Marseillaise. Avant d'être décapités, ils auront eu le droit d'écrire une dernière lettre à leurs proches…
Louis Renard a aujourd'hui une rue à son nom dans le centre-ville. Il en est de même pour d'autres membres du réseau, tels Gaston Hulin ou Marcel Brunier.

Sources : association VRID (Vienne Résistance Internement Déportation) « La chute du réseau Renard, Poitiers 1942 » de Jean-Henri Calmon (Geste éditions/histoire).

repères

Des vies sacrifiées pour la liberté

Ce sont des noms et des dates ici et là dans la ville, sur une plaque de rue, à l'entrée d'un square ou sur la porte d'un foyer-logement… Des noms qui, 70 ans après la fin de la seconde guerre mondiale , ne disent plus rien aux plus jeunes d'entre nous.
Les autres, anciens, chercheurs ou historiens, cultivent encore la mémoire de ces résistants, rebelles à un ordre nazi qui se voulait établi pour longtemps.
Ils avaient pour nom Louis Renard, France Bloch-Serazin, Edith Augustin, Marie-Louise Troubat, René Savatier, Marcel Brunier ou René Amand. Communistes, catholiques ou libéraux, ils ont vécu durant cette période avec un seul idéal chevillé au corps : la liberté. Pour eux, pour leurs proches et pour un pays sous la botte de l'occupant.
Cette liste n'est pas exhaustive, loin s'en faut.
Gageons simplement que l'évocation de ces noms et du parcours de ces résistants inviteront tous ceux qui le souhaitent à en savoir plus sur ces moments d'histoire.

Son café était le rendez-vous 
des résistants communistes

Figure incontournable de la Résistance, Marie-Louise Troubat tenait un café à Buxerolles. Dès 1940, on y cache des armes et on y organise des sabotages.

L'épicerie-café de Marie-Louise Troubat était située au 4, de la route de Lessart à Buxerolles. Bien connue des cheminots, ouvriers et petits fonctionnaires travaillant autour de la Porte de Paris, elle est déjà avant guerre le rendez-vous des militants communistes (*). Après la défaite, on continue de se retrouver dans l'établissement tenu par Marie-Louise (née en 1893). Les liens entre les militants clandestins poitevins sont maintenus malgré une série d'arrestations, le 23 juin 1941 (**).

Une véritable plaque tournante

Parmi les actes de résistance réalisés par Marie-Louise Troubat, les caches d'armes et de munitions. Ainsi, dès juin 1940, des armes avaient pu être récupérées, nettoyées, graissées et cachées dans une barrique, dans la cave du café-épicerie, devenue au fil des semaines une véritable plaque tournante pour les résistants. Elle sert aussi de dépôt de tracts fabriqués à Châtellerault, de stockage et de camouflage d'armes et de munitions (jamais découvertes).

Avec Pierre Quintard, autre figure de la résistance à l'occupant, Marie-Louise Troubat fut aussi l'instigatrice de la seule évasion réussie de la prison de la Pierre Levée pendant l'occupation. Ainsi, le duo fit évader un nommé Durosier qui coupa les barreaux de sa cellule avec des lames de scie cachées dans des boules de pain portées à la prison…

Le 4 août 1943, Marie-Louise Troubat est arrêtée. Elle est déportée le 28 janvier 1944 à Ravensbrück. Un enfer dont elle reviendra.
Elle est décédée en 1981 à Poitiers. Aujourd'hui, un foyer-logement pour personnes âgées porte son nom, dans le quartier des Trois-Cités.

(*) Sources : Jean Amand, d'après les notes de Roger Picard, historien. (**) 30 patriotes résistants sont arrêtés puis internés à la caserne de la Chauvinerie à Poitiers. Ces arrestations ont lieu dans le cadre d'une grande rafle commencée la veille, jour de l'attaque hitlérienne contre l'Union soviétique sous le nom d'«Aktion Théoderich ». Issu de l'exposition « 1945-2015, 70 ans, les résistants de la Vienne, fusillés, internés, déportés », présentée à l'hôtel de ville de Poitiers du 18 au 29 mai, un ouvrage est ouvert à la souscription au prix de 25 € pour une publication en septembre 2015. Adresse d'envoi de la souscription : FNDIRP, 11, rue du Cognet, 86100 Châtellerault.

René Amand, 
un parcours d'homme intègre

Militant communiste et résistant de la première heure, René Amand a multiplié les actions avant son arrestation et sa déportation, en juillet 1942.

Quand la guerre éclate, René Amand a 34 ans. C'est déjà un homme complet. Ouvrier charcutier à l'âge de onze ans puis manœuvre et métallurgiste, champion de boxe, responsable syndical, adhérent du parti communiste au sein duquel il finira par exercer de nombreuses responsabilités, ce père de trois enfants, marié à une couturière, Denise, mène ses premiers actes de résistance dès 1940. Il incendie notamment le parc à fourrages de Poitiers.
Il était en somme « l'un des dirigeants de la résistance dans la région » écrira un commissaire de police, se livrant à des « activités de sabotage, de rédaction, d'impression, de transport de tracts et de journaux et […] a fourni des locaux pour des réunions clandestines ».

Arrêté puis déporté à Auschwitz

Le 23 juin 1941, René Amand sera arrêté dans le cadre de la grande rafle commencée la veille, jour de l'attaque hitlérienne contre l'Union soviétique. Sous le nom d'Aktion Theoderich, les Allemands vont arrêter plus de mille communistes dans la zone occupée avec le concours des forces de police françaises. Après avoir été envoyé successivement au camp de la Chauvinerie à Poitiers puis au camp allemand de Royallieu à Compiègne, René Amand fera finalement partie du convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45.000 », convoi d'otages composé pour l'essentiel d'un millier de communistes et d'une cinquantaine d'otages juifs, en partance pour le tristement célèbre camp d'Auschwitz-Birkenau *.

C'est là que René Amand achèvera son existence, abattu pour une supposée « tentative de fuite » le 14 août 1942. C'est alors dit-on le motif souvent invoqué par les SS pour se justifier d'avoir abattu un déporté…

La famille de René Amand ne sera pas épargnée par la barbarie. La sœur de René Amand est elle aussi déportée et morte à Auschwitz, en 1943. Son beau-frère, Marcel Lavigne sera quant à lui fusillé au Mont-Valérien le 21 septembre 1942.
Une rue du quartier des Trois Cités porte aujourd'hui le nom de René Amand ainsi que la nouvelle résidence intergénérationnelle.
L'un de ses fils, Jean, est aujourd'hui le président de la FNDIRP de la Vienne, la fédération nationale des déportés, résistants et patriotes ***.

* Lire à ce sujet l'ouvrage de l'historienne Claudine Cardon-Hamet, « Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 », Editions Autrement (2005) ** Fiche biographique dans le dictionnaire Les Fusillés (1940-1944), Editions de l'atelier (2015). *** Issu de l'exposition « 1945-2015, 70 ans, les résistants de la Vienne, fusillés, internés, déportés », présentée à l'hôtel de ville de Poitiers du 18 au 29 mai, un ouvrage est ouvert à la souscription au prix de 25 € pour une publication en septembre 2015. Adresse d'envoi de la souscription: FNDIRP, 11 rue du Cognet, 86.100 Châtellerault.

Édith Augustin : 
la modiste au grand coeur

Membre du réseau Alliance, cette Poitevine passait des messages ou de l'argent cousus dans des chapeaux. Elle est morte exécutée dans un camp en 1944.

Née en 1895 à Chauvigny, Édith Augustin entre en apprentissage à Poitiers vers l'âge de 12 ou 13 ans, puis devient vendeuse. Avec ses économies, elle achète un magasin de modes avec une amie, Marie. Cette dernière épousera Albert Roquet, qui est aussi le cousin d'Édith.

Ces liens d'amitié et de parenté ne sont pas sans importance. Édith, son cousin et les beaux-parents de celui-ci, Eugène et Marie Tillet, constitueront, la guerre venue, le noyau poitevin du réseau Alliance (seul mouvement de résistance à être dirigé par une femme) et travaillant en relation directe avec l'Intelligence Service.

Par ailleurs, Édith Augustin vient en aide aux familles de ses fournisseurs en articles de modes à Paris, en majorité des Israélites dont elle accepte de faciliter le passage en zone non occupée ou encore de cacher de l'argent et des bijoux dans des chapeaux et des colifichets. Son magasin de modes sert également de boîte aux lettres…
Édith et son cousin Albert, étiquetés à droite, n'apprécient en aucune façon le régime de Vichy et la présence des Allemands, mais tous, au sein de ce réseau qui comptera jusqu'à 3.000 agents, tendent vers un seul but : délivrer leur patrie *.

Morts au Struthof

En septembre 1943, un agent double mettra fin aux activités du réseau dans la région Sud-Ouest. En décembre, les Poitevins sont arrêtés, incarcérés dans un premier temps à la Pierre-Levée puis au camp de sûreté de Schirmeck-Labroque, dans le Bas-Rhin
Même s'il ne s'agit pas vraiment d'un camp de concentration, les conditions de vie pour Édith et ses compagnons y sont difficiles. Étiquetés terroristes, ils sont soumis au secret collectif. En septembre 1944, ils seront transférés au Struthof (non loin de Schirmeck) seul camp de concentration sur le territoire français, ouvert par les nazis en 1941 dans une Alsace annexée.
Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, ils sont conduits dans un local situé à côté des douches où on les fait se déshabiller et se coucher à plat ventre. C'est là, à même le sol qu'ils ont probablement été exécutés d'une balle dans la nuque avant d'être brûlés dans le four crématoire…

Aujourd'hui, la mémoire d'Édith Augustin est toujours présente à Poitiers. Le foyer logement de Poitiers-Ouest, l'un des quatre gérés par le CCAS, porte son nom.

Sources : article de Jean-Marie Augustin in Le pays Chauvinois, N° 45, 2007. * Les permanents du réseau recevaient des noms d'animaux comme pseudonymes. Raison pour laquelle les Allemands l'appelaient l'Arche de Noé.

Marcel Brunier 
le rescapé des camps

Membre du réseau Renard, Marcel Brunier fut prisonnier dans plusieurs camps avant d'être libéré de Dachau en avril 1945.

Marcel-Brunier (1922-1998) était ce qu'il est convenu d'appeler un rescapé. Il faisait partie du fameux réseau Louis Renard, formé dès le mois d'août 1940 dans la Vienne et démantelé en 1942. Vingt-neuf de ses membres furent arrêtés puis déportés. Parmi ces derniers figurait donc Marcel Brunier qui fut interné et prisonnier dans plusieurs camps de concentration. Il survécut à ces années passées en enfer. Rentré en 1945, Marcel Brunier a laissé des témoignages dans lesquels il décrit les conditions de travail dans les camps et prisons où il a été interné. Extraits *.

" La faim, le froid, le travail "

> Au camp d'Hinzert (Allemagne). « […] Ce qui fut le plus pénible et nous marqua tous, ce fut le commando de la charrette. On nous attelle à cette charrette -entre quatorze et dix-huit- et nous tirons. Nous tirons toute la journée. La région a quelque altitude. Il y a des côtes et des descentes. La charrette, pleine de souches, est très lourde. Il faut tirer davantage. Et courir dans les descentes pour ne pas être écrasé. Nous parcourrons, de la sorte, quelque 35 km par jour»
> Gross-Rosen (Silésie). « Nous travaillions surtout à l'extraction du granit, dans une carrière taillée à flanc de coteau. Les blocs de granit sont transportés en wagonnets, cassés et débités pour être utilisés. Les wagonnets déraillent, causant des accidents très graves. Nous travaillions sans gants. La pierre gelée était raboteuse et cruelle. Le froid ajoutait ses morsures au mal que nous éprouvions… »
> Camp de Wolfenbüttel. « Nous travaillions à casser des bottes déclarées hors service. Si nous dépassions un certain nombre de bottes, ce beau rendement nous donnait droit à une tranche de pain supplémentaire. Je me suis toujours refusé à ce jeu. Il me manquait toujours une botte pour décrocher la tartine supplémentaire. C'était ma façon à moi de dire " Vous voulez me soudoyer ? Eh bien, je ne marche pas ! ". Et je n'ai pas marché ».

Le nom de Marcel Brunier a été donné à l'un des dix-huit squares de Poitiers, situé dans le quartier de Montmidi. De nombreuses rues voisines permettant d'accéder à ce petit coin de verdure portent des noms évoquant cette période : rue du Maquis, rue Jean-Moulin, rue des Résistants, rue du Chanoine Chollet.

* D'après un article rédigé par Sabine Renard-Darson. Disponible sur le site du V.R.I.D. : Vienne Résistance Internement Déportation, collectif pour un média de l'histoire et de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale dans le département de la Vienne.

" Je n'ai pas peur 
de quitter la vie "

Exécutée par les nazis en 1943, France Bloch-Sérazin est l'une des grandes figures de la Résistance. Plusieurs lieux dans la ville portent son nom.

C e soir, je vais mourir. A 9 heures, on m'exécutera. Je n'ai pas peur de quitter la vie, je ne veux seulement pas attacher ma pensée sur la douleur atroce que cela m'est de vous quitter tous, mes amis.

Le 12 février 1943, de la prison de Hambourg, quelques heures avant de mourir décapitée sous la hache d'un bourreau nazi, France Bloch-Sérazin adresse une lettre d'adieu à tous ses proches *. Elle résume presque à elle seule le parcours d'une vie de résistance et de rébellion d'où la peur semble avoir été absente. Cette jeune femme, née à Paris en 1913, est la fille de Jean-Richard Bloch, l'écrivain qui demeure sur les hauteurs de Poitiers, à la Mérigotte. Elle grandit à Poitiers, y étudie, notamment sur les bancs du lycée Victor-Hugo, obtient une licence de chimie, devient chercheure.

Un engagement au service de la Résistance

Bien avant la guerre, elle a déjà construit sa vie autour de ses engagements. Pendant la guerre d'Espagne, elle adhère au Mouvement contre la guerre et le fascisme puis au parti communiste. En 1939, elle épousera un de ses militants, Fredo Sérazin*.

La guerre éclate. France donne naissance à un fils, Roland. Frédo est arrêté et interné dès mars 1940 sur décision du gouvernement français parce qu'il est communiste. France est révoquée de son poste de chercheur. En 1941, elle entrera sous un faux nom au laboratoire d'identité judiciaire de la préfecture de police. Elle distribue des tracts, participe à l'activité des premiers groupes de l'Organisation Spéciale d'un PCF alors interdit. C'est ainsi qu'elle installe chez elle un laboratoire clandestin où se fabriquent les premiers engins explosifs qui seront utilisés par les équipes engagées dans la lutte armée.

Dès janvier 1942, la police française a identifié et filé la jeune femme. Elle est arrêtée en mai avec soixante-huit autres résistants. Torturée puis condamnée à mort par un tribunal militaire allemand, elle est déportée en Allemagne où elle connaîtra cette fin tragique. Son mari, Frédo, sera assassiné par la Gestapo à Saint-Etienne en 1944… L'une des trois lettres que France avait écrites juste avant sa mort lui était destinée. Elle ne lui est jamais parvenue…

Aujourd'hui, le collège de Beaulieu, une rue et une salle polyvalente du lycée Victor-Hugo portent le nom d'une femme qui avait choisi de mettre son savoir-faire et toute son intelligence au service de la Résistance.

* Sources : « La vie à en mourir » lettres de fusillés (1941-1944) Points Seuil. Film documentaire « France Bloch, Frédo Sérazin, un couple en résistance » documentaire de Marie Christiani réalisé en 2005.

René Savatier, le catholique qui a dit non

Universitaire de renom qui a marqué le droit du XX e siècle, René Savatier fut aussi le président du comité départemental de Libération.

Leur rôle a été crucial dans les derniers mois de la guerre. Les comités départementaux de libération (CDL) avaient notamment pour mission de préparer, une fois le territoire libéré, la tâche des pouvoirs publics. Le comité de libération de Poitiers, en zone sud, sera présidé dès 1943, alors qu'il est encore dans la clandestinité, par un certain René Savatier.

" Il réunit l'unanimité des suffrages "

Né à Poitiers en 1892, ce bourgeois catholique a grandi dans une famille de juristes depuis plusieurs générations. Comme son père, il sera docteur en droit (dès 1916) et professeur d'université.


Ses engagements sont nombreux. Maire de Lésigny-sur-Creuse (de 1929 à 1953) il est aussi en 1936 responsable de l'organisation anti-Front Populaire dans la Vienne. Puis de 1939 à 1943, délégué départemental du Secours national et du comité d'assistance aux prisonniers de guerre.

Chrétien libéral, homme de droite, René Savatier sera pourtant accepté à la présidence du CDL par les représentants de la Résistance, des syndicats et des anciens partis politiques y compris par le Parti Communiste.

Résistant depuis 1942, il a été emprisonné pendant onze mois avant d'être libéré. C'est Jean Schuhler, commissaire de la République, qui a proposé son nom. Il écrivait à son sujet : « Que ce grave professeur, ce bourgeois catholique, pratiquant et fervent, se dise décidé à balayer hommes et institutions mis en place par Pétain, surprit les responsables de la Résistance et des maquis, qui se trouvaient réunis au château de Lalande à LathusQuand il fut question de désigner celui qui présiderait le comité départemental de Libération, le nom de René Savatier réunit l'unanimité des suffrages ». René Savatier a marqué durablement l'histoire de sa ville. Une rue du Plateau porte son nom. Fondateur de l'Institut d'administration des entreprises de Poitiers (IAE) il a laissé plusieurs ouvrages de droits qui font encore autorité. Ce père de 12 enfants est mort à Poitiers en 1984.

Source : Association VRID (Vienne Résistance Internement Déportation). Issu de l'exposition « 1945-2015, 70 ans, les résistants de la Vienne, fusillés, internés, déportés », présentée à l'hôtel de ville de Poitiers du 18 au 29 mai, un ouvrage est ouvert à la souscription au prix de 25 € pour une publication en septembre 2015. Adresse d'envoi de la souscription : FNDIRP, 11 rue du Cognet, 86100 Châtellerault.