Le centre cardio-vasculaire nouveau cœur de l'hôpital

Le centre cardio-vasculaire de l'hôpital de Poitiers sera opérationnel en janvier. Visite.
Dossier : Sylvaine Hausseguy

Un vaisseau amiral à 86 millions d'euros au CHU

Le centre cardio-vasculaire de l'hôpital de Poitiers sera opérationnel en janvier. Le public a pu, les 3 et 4 décembre, découvrir ce bâtiment de 25.000 m2.

C'est le chantier du siècle… Huit ans après l'ouverture – en 2009 – du pôle régional de cancérologie pour lequel le CHU de Poitiers avait investi la somme de 50 millions d'euros, le chantier du Centre cardio-vasculaire, entré depuis cet été dans sa dernière phase – celle des aménagements lourds – dépasse de loin cette enveloppe. Le centre hospitalier consacre au bâtiment « Vaisseaux » 86 millions d'euros (dont 66 millions de travaux et environ 20 millions d'équipements biomédicaux de dernière génération et d'équipements hôteliers.)

" Regroupement médico- intellectuel autour du patient "

L'aboutissement de ce projet colossal qui a nécessité plus de trois ans de travaux est un bâtiment de 25.000 m2 sur quatre niveaux, désormais connecté au site historique de la tour Jean-Bernard. « Nous devenons ainsi un CHU mono site et nous avons désormais un ensemble cohérent souligne Stéphane Péan, directeur du projet CCV et référent du pôle. C'est un des rares centres hospitaliers où 32 salles d'interventions sont accessibles en brancard ! »
La spécificité de ce nouveau bâtiment est en effet de regrouper toutes les activités de cardiologie et de chirurgie cardiaque jusqu'à présent [mais plus pour longtemps] localisées dans le pavillon René-Beauchant à la médecine et la chirurgie vasculaires, la neurochirurgie, la réanimation, l'imagerie et les urgences. Objectif : une prise en charge globale du patient.
Le CCV va être le cœur de l'hôpital, imaginé autour d'un plateau technique de dernière génération comprenant, entre autres, quatre salles d'opérations dédiées à la chirurgie cardio-thoracique et la chirurgie vasculaire, une salle hybride associant un bloc opératoire à un système de radiographie permettant de combiner gestes chirurgicaux et techniques d'imagerie, une salle multimodale de neurochirurgie avec IRM embarquée, un service de réanimation de 55 lits dédiés à la médecine, la chirurgie, la neurochirurgie et la cardiologie, deux salles de cardiologie interventionnelles, un scanner cœur ultrarapide, une IRM 3 Tesla… Et nouveauté, le pôle disposera d'un hôpital de jour cardio-vasculaire (voir par ailleurs).

Moins de lits d'hospitalisation

Le « CCV » était un outil très attendu comme l'explique le Pr Pierre Corbi, chef du pôle cœur-poumon vaisseaux, chirurgie cardiaque et thoracique. « A Beauchant, nous sommes sursaturés, nous sommes limités. Lorsque nous sommes face à une rupture d'aorte, la prise en charge est partagée entre la cardiologie et le vasculaire qui sont deux entités différentes. Là, nous allons travailler ensemble, regrouper les ressources médico-intellectuelles autour du patient. »
Si les moyens techniques et technologiques sont considérables et les ressources humaines plus importantes – 100 emplois devraient être créés – la capacité en terme de lits d'hospitalisation n'augmente pas. « Le service n'en comptera que 86 » indique encore le Pr Pierre Corbi. Ils seront dédiés aux prises en charge les plus lourdes.
Car ce pôle va amener une plus grande capacité d'accueil des patients à travers une organisation différente qui associera les médecins de ville, des innovations technologies permettant une prise en charge globale de leur pathologie, une réduction de la moyenne de leur temps de séjour et donc plus de confort.

Premiers battements du nouveau cœur de l'hôpital

Le CCV (centre cardio-vasculaire) comprend en plus du plateau technique (voir encadré) : quatre unités de réanimation pour un total de 60 lits ; une unité de surveillance continue de 22 lits ; une salle de surveillance post-interventionnelle de 27 places ; une unité de soins intensifs de cardiologie de 12 lits ; quatre box d'accueil d'urgence cardiologique et deux lits d'hospitalisation de très courte durée. En réunissant autour des pathologies cardio-vasculaires toutes les compétences humaines et techniques, l'objectif est de proposer une prise en charge globale et rapide du patient.
Jusqu'à samedi, premier jour d'un week-end portes ouvertes, nous vous proposons de découvrir cette structure. Actuellement, l'aménagement se poursuit. Le centre cardio-vasculaire accueillera ses premiers patients en janvier prochain.

* confié au cabinet Behrend Centdegrés Architectures (architecte mandataire, Paris) TLR architecture (architecte associé, Bordeaux)

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Un plateau technique nouvelle génération

Le plateau technique (*) sera également équipé d'un scanner cœur ultrarapide. « Cette technologie de pointe présente plusieurs avantages, explique le Pr Luc Christiaens, cardiologue interventionnel et spécialiste de l'imagerie cardiaque. Ce scanner offre seize centimètres de hauteur d'exploration, ça couvre donc toute l'étendue des structures cardiaques et des artères coronaires, en un cliché. Auparavant, cette hauteur était obtenue en réalisant quatre acquisitions d'images successives. La qualité de l'examen était du coup moins satisfaisante. Désormais, il est possible de proposer cet examen à des patients dont le rythme cardiaque est irrégulier et avec cinq fois moins de rayons et avec la possibilité de développer d'autres techniques pour affiner le diagnostic de maladie coronaire. Ça permet d'avoir un « tri » extrêmement rapide des douleurs thoraciques ».
Le 2e avantage d'un tel équipement, selon le praticien, est qu'il offre une bonne représentation des structures du cœur. « C'est indispensable lorsqu'on réalise l'implantation d'une valve aortique par voie percutanée, c'est-à-dire par l'artère fémorale. »
L'installation d'une IRM 3 Tesla viendra compléter l'appareillage d'imagerie. Plus puissant, il permettra d'obtenir des images plus précises du muscle cardiaque.
Les équipes de cardiologie poursuivent actuellement leur double formation en imagerie interne et externe, autrement dit d'une image dans une image.

(*) Outre la salle hybride, il abritera quatre salles d'opérations dédiées à la chirurgie cardio-thoracique et chirurgie vasculaire ; une salle multimodale de neurochirurgie permettant l'accès à l'IRM 3 Tesla deux salles de cardiologie interventionnelle et deux salles de rythmologie et de stimulation cardiaque ; une salle de radio-vasculaire, un scanner ultrarapide.

La seule salle hybride de la région

L'intérêt du nouveau centre cardio-vasculaire est de concentrer les moyens humains et technologiques autour de différentes disciplines très proches.

Les différentes équipes qui interviendront au CCV, évoquent souvent un équipement technologique en particulier. Il s'agit de la salle hybride. Elle combine bloc opératoire et salle d'imagerie high-tech. Ce sera le seul équipement de ce type dans la région Nouvelle-Aquitaine. Actuellement, on en compte moins de cinq au plan national.
Dédiée, entre autres, à la cardiologie interventionnelle, elle permet la fusion des images réalisées aux rayons X à celles obtenues par échographie et gestes de cardiologie interventionnelle.

Préciser le cheminement et le positionnement de la prothèse

L'avantage de cette salle est de permettre d'opérer à plusieurs équipes (cardiologues interventionnels et chirurgiens) avec une imagerie high-tech dans un environnement de bloc opératoire. « On superpose les images à ce que fait le chirurgien ou le cardiologue interventionnel, explique Jean Mergy, cardiologue interventionnel au CHU de Poitiers, ça va nous permettre de réaliser des procédures complexes comme le TAVI (*). Il s'agit de la mise en place de bio prothèses aortiques par voie transaortique ; comme le clip mitral destiné à corriger des insuffisances des valves mitrales non opérables ; comme de procéder à la fermeture de l'auricule gauche chez des patients à risque d'AVC qui présentent une arythmie auriculaire, chez des patients qui présentent une contre indication aux coagulants au long cours ».
Auparavant ces gestes étaient faits à plusieurs équipes dans des salles plus conventionnelles, la gestion des complications et la réalisation du geste étaient plus difficiles. « La possibilité de disposer dans un même temps d'une telle superposition d'images permet de préciser le cheminement et le positionnement de la prothèse. C'est un gain de temps, mais c'est surtout beaucoup plus sécurisant pour le patient. »

(*) Mise en place d'une bioprothèse valvulaire aortique par voie transcathéter (ou transcatheter aortic valve implantation)

Création d'un hôpital de jour de douze lits en cardiologie

Avec l'ouverture du centre cardio-vasculaire du CHU de Poitiers, la prise en charge des patients évolue. La médecine ambulatoire est appelée à se développer.


C'est une révolution pour la cardiologie dans son organisation médicale et paramédicale, déclare Joseph Allal, chef de service en cardiologie au CHU. Avec cet hôpital de jour, nous passons de zéro à 12 lits destinés à la cardiologie, à la médecine vasculaire, à la neuro-radiologie interventionnelle. »

" L'ambulatoire en cardio c'est vital "

La création d'un hôpital de jour était attendu depuis un bon moment dans les services de cardiologie. « L'ambulatoire en cardio, c'est vital. Ce que nous faisions en deux jours, nous allons le faire en une journée. Exemple pour une coronarographie. » Il y a quinze ans encore, cet examen invasif nécessitait une semaine d'hospitalisation… Tout cela est rendu possible grâce au développement de nouvelles technologies amenant une évolution récente des techniques d'intervention permettant une prise en charge moins invasive… Des actes diagnostics (angiographie, rythmologie, etc.) voire thérapeutiques comme la pose de stents, peuvent évidemment être pratiqués dans le cadre de cette prise en charge « et certains comme une coronarographie par exemple, sont réalisés sous hypnose. » Un protocole de recherche sur les bienfaits de l'hypnose appliquée à certains examens est en cours.
Une prise en charge moins invasive, un séjour de quelques heures, une récupération plus rapide, l'ambulatoire ne présente que des avantages à condition d'être éligible à cette pratique, pour d'évidentes raisons de sécurité. « On compte plusieurs critères médico-sociaux et personnels d'exclusion comme une insuffisance rénale, un diabète déséquilibré, l'isolement du patient. »
L'organisation de l'équipe paramédicale qui interviendra sur la cardiologie interventionnelle et l'hôpital de jour a été revue. Pour l'hôpital de jour, elle sera composée de 4,8 ETP (équivalent temps plein) qui ont débuté leur temps de formation. « L'équipe est impatiente de commencer. On sent une très grosse motivation. On constate moins d'absentéisme », souligne Emmanuelle Luneau, cadre de santé.

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La prise en charge des patients évolue

Après les nouvelles technologies (voir notre précédente édition), nous évoquons aujourd'hui les pratiques innovantes quant à la prise en charge des patients avec, entre autres la création d'un hôpital de jour pour la cardiologie, la médecine vasculaire, la radiologie interventionnelle et le développement de la télémédecine.

La télémédecine en plein boum

Dans le projet CCV, la télémédecine est appelée à se développer et dans un avenir proche la télécardiologie. « En terme de capacité d'accueil des patients, indique le Dr Bruno Degand, spécialiste de la stimulation et des troubles du rythme cardiaque, nous passons actuellement d'une salle de rythmologie à trois salles dédiées dont la salle hybride pour certains actes comme l'ablation au laser de matériel infecté ou cassé, comme par exemple une sonde qui va du stimulateur ou défibrillateur jusqu'au cœur. Nous allons pouvoir mettre en place des stimulateurs (ou pacemakers) sans sonde, en passant par la voie fémorale, la fermeture de l'auricule il s'agit de l'appendice du cœur où se forment les caillots» Par ailleurs, certaines indications comme la pose de stimulateur ou de défibrillateur pourront être réalisées en ambulatoire.
La prise en charge des patients évolue comme leur suivi notamment grâce à la télémédecine et précisément la télécardiologie.
Cette médecine à distance existe depuis une dizaine d'années. « Les patients équipés d'un défibrillateur disposent d'une sorte de box qu'ils placent sous leur lit. Celle-ci récupère toutes les informations et si tout va bien, elle conserve les données qui sont envoyées cryptées vers un serveur, un système d'hébergement très sécurisé qui permet de transférer des données sans qu'elles puissent être piratées. Nous, nous recevons les infos à un rythme défini par le médecin. Ça peut être une semaine, un mois, trois mois ou immédiatement s'il s'agit d'une alerte »
La télémédecine présente plusieurs avantages. Elle évite de faire déplacer un patient pour des contrôles systématiques. « Auparavant, le patient était vu tous les trois mois, avec la télémédecine, un rendez-vous annuel est suffisant » Elle permet également de surveiller le matériel implanté ; guider au mieux les patients dans leur rééducation et leur traitement « Ces défibrillateurs ont des mémoires énormes et des capteurs pour accélérer la fréquence lors d'activités… Ce n'est pas du flicage, sourit le médecin, mais on sait, par exemple, en terme d'efforts physiques si le patient participe à sa rééducation. »

Une unité dédiée à la médecine vasculaire


Jusque-là " éclatée " sur différents sites du CHU, la médecine vasculaire sera regroupée dans une nouvelle unité au sein du Centre cardio vasculaire.

Devenue spécialité, il y tout juste un an, la médecine vasculaire aura sa place au cœur du Centre cardio-vasculaire (CCV) avec l'ouverture d'une unité dédiée. Jusqu'à présent, cette discipline – qui concerne la prise en charge des maladies des artères périphériques, des veines (maladie thrombo-embolique veineuse et insuffisance veineuse), de la microcirculation et des vaisseaux lymphatiques était « éclatée » sur différents sites du CHU de la Milétrie.

Cette unité comprendra un secteur de consultations, un secteur d'hospitalisation de jour, permettant de réaliser différents bilans (patient polyathéromateux, bilan préopératoire du service de chirurgie vasculaire, prise en charge de la maladie thrombo-embolique veineuse) et enfin, un secteur d'exploration écho-doppler vasculaire (artériel, veineux, avec produit de contraste). Le Dr Cécile Thollot est actuellement responsable de cette unité.

Une équipe de quatre praticiens

L'équipe, constituée de quatre praticiens travaillant jusque-là dans les services d'imagerie, de médecine interne, de cardiologie et de neurologie s'installera dans ses nouveaux locaux dès les premiers jours de janvier, le déménagement étant prévu durant les deux dernières semaines de décembre.
En plus de son activité clinique de diagnostic, l'équipe consacrera une partie de son activité au dépistage des populations à risques comme les patients diabétiques, les patients insuffisants rénaux, les personnes ayant fait un infarctus.
L'unité ne disposera pas de lits d'hospitalisation. Les patients seront orientés, en court séjour, dans les services de médecine interne, de cardiologie et de chirurgie vasculaire. Un service que l'équipe connaît bien et avec lequel elle travaille, en étroite collaboration, depuis de nombreuses années. Ce sont les chirurgiens vasculaires (voir encadré) qui assurent les interventions chirurgicales.

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" Faciliter la chirurgie endovasculaire "

La chirurgie vasculaire, qui concerne tous les vaisseaux à l'exception du cœur, a connu une révolution, il y a une quinzaine d'années, avec le développement de la chirurgie endovasculaire. Il s'agit d'une technique moins invasive, qui se fait par ponction percutanée. « On passe une sonde dans le réseau artériel, le plus souvent par l'artère fémorale pour traiter les lésions » souligne le Pr Ricco, chef du service de chirurgie vasculaire. Une intervention de ce type se déroule au bloc opératoire ou en salle de radiologie interventionnelle. « La nouvelle salle hybride devrait faciliter la technique endovasculaire. »
Le service de chirurgie vasculaire de Poitiers sera le seul centre de la grande région à exercer en salle hybride. Et toujours en terme d'équipements innovants, il vient de se doter d'un laser endoveineux pour le traitement de la maladie variqueuse. Cette technique permet de traiter la maladie variqueuse sans anesthésie générale, en minimisant le nombre d'incisions et en réduisant la douleur et la durée du séjour du patient. La convalescence passe de 3 semaines à 4 jours.


L'imagerie robotisée au service de la neurochirurgie

Si la neurologie et la neurochirurgie restent à Jean-Bernard, la neuroradiologie interventionnelle migre. Pour la prise en charge en urgence des AVC, ce sera au CCV.

Au CHU de Poitiers, 1.200 AVC sont traités chaque année. L'accident vasculaire cérébral touche autant les hommes que les femmes. En cause, dans 80 % des cas, notre mode de vie et ses conséquences (hypertension, diabète, tabagisme, cholestérol, mal bouffe, sédentarité, etc..). C'est la première cause de handicap chez l'adulte, la deuxième cause de mortalité toute population confondue et la première, chez les femmes.

La neuroradiologie interventionnelle en plein essor

L'AVC est un déficit neurologique touchant la motricité, la parole qui survient lorsqu'une partie du cerveau est privée d'oxygène parce qu'une artère cérébrale se bouche (dans 80 % des cas) ou se rompt (hémorragie). « Dans les deux cas, souligne le Pr Jean-Philippe Neau, chef du pôle neurosciences au CHU de Poitiers, il faut faire très vite même si les symptômes (troubles de la parole, perte de la vision, de la force musculaire d'un côté) régressent. Car le problème est là, sous-jacent. Plus un AVC est pris tôt, meilleure est la récupération des fonctions. Il faut intervenir très rapidement… » Et le délai d'intervention maximal est compris entre 4 h 30 et 6 h, selon la prise en charge.

La technique la plus efficace

C'est l'unité de neuroradiologie vasculaire interventionnelle, en collaboration étroite avec les neurologues vasculaires, qui va – entre autres pathologies neuro vasculaires – assurer cette prise en charge, dans une salle biplan (*) et grâce à deux techniques : la thrombolyse qui consiste à dissoudre le caillot chimiquement dans un délai de 4 h 30 et la thrombectomie mécanique sous imagerie de contrôle.
Il s'agit – au moyen d'un cathéter placé dans l'artère fémorale – de capturer puis de retirer le caillot. « Pratiquée dans les six heures au maximum, c'est la technique la plus efficace en terme de récupération des fonctions, note Jean-Philippe Neau. Elle est assurée au CHU depuis plusieurs années par les neuroradiologues interventionnels et c'est devenu une pratique de routine depuis deux ans. »
En 2015, cinquante thrombectomies avaient été pratiquées. Depuis le début de l'année, c'est une centaine…

(*) L'appareil possède deux capteurs placés selon des angles différents, il numérise directement les données. Les images sont d'une très grande qualité.

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Au coeur du cerveau

Aujourd'hui et demain, de 13 h à 18 h, le CCV ouvre ses portes au public au CHU de Poitiers. C'est une occasion de découvrir les équipements de dernière génération installés (ou en cours) et les techniques innovantes qui y seront développées, entre autres, l'imagerie en neuroradiologie

Rosa ® , le GPS du cerveau

Dans cette salle multimodale de neurochirurgie, les équipes attendent pour la fin de l'année l'arrivée – et ce sera le seul de Nouvelle-Aquitaine – du robot Rosa développé par la société montpelliéraine MedTech. Il s'agit d'un porte-instruments (endoscope, électrode) particulièrement sophistiqué. Ce dispositif est dédié à la chirurgie mini-invasive du système nerveux central, notamment dans le cadre de la stimulation cérébrale profonde par électrode (maladie de Parkinson, dystonie, etc.). A partir d'une imagerie réalisée par IRM, Rosa va calculer le positionnement et la trajectoire de l'électrode avec une précision inférieure à 0,5 mm et aider au guidage du neurochirurgien comme un GPS… « Actuellement, la précision est supérieure à 1 mm et sans avoir de rétrocontrôle de notre électrode, souligne le Pr Benoît Bataille, chef de service en neurochirurgie, au CHU, qui rappelle que le positionnement comme la trajectoire sont calculés manuellement par le neurochirurgien. On va gagner en précision donc en résultat et en suivi. La convalescence est moins longue. »
En plus de la stimulation cérébrale profonde, les indications de ce dispositif robotisé sont multiples (biopsie, ablation de tumeur, fixations rachidiennes dans le cadre d'une chirurgie du rachis).