Le Poitiers basket 86
vise le haut du panier

Quart de finaliste des play-off en 2016, le PB peut prétendre à aussi bien, voire mieux. L'entraîneur Ruddy Nelhomme reste prudent

Sur la lancée d'un dernier exercice plutôt satisfaisant, d'un recrutement séduisant et de matchs de préparation encourageants, le Poitiers Basket 86 cuvée 2016-2017 semble armé pour jouer un rôle intéressant en Pro B. Du moins sur le papier.
Cette nuance a son importance et explique la relative mesure de Ruddy Nelhomme au moment d'évoquer ses ambitions avant le début de saison. « On ne connaît pas le niveau du championnat. Va-t-il être dense ? Certaines équipes vont-elles être plus faibles que d'autres ? Et comment allons-nous nous situer dans cette division ? Voilà pourquoi notre objectif reste le même… » A savoir ?« Nous voulons d'abord nous maintenir le plus rapidement possible. Ensuite, nous verrons ce que nous pourrons faire », insiste le technicien arrivé en 2007 et prolongé de trois saisons cet été.

Plus de rotations et de densité physique

Cette prudence peut paraître surprenante pour une équipe ayant l'expérience du niveau et sortant d'un quart de finale des play-off. « Cela correspond à une certaine réalité. Si notre budget figure parmi la fourchette haute (6eavec 2.245.000 euros), notre masse salariale nous place dans le ventre mou (8e avec 623.000 euros). Cela serait prétentieux d'annoncer autre chose. » Et Nelhomme d'ajouter : « On peut imaginer que Nantes, Bourg, Roanne ou Boulogne vont être au dessus. Mais on n'a aucune certitude. Et, derrière, c'est encore plus homogène. »
Soit. Mais, lors du précédent exercice, et malgré un démarrage plus que poussif (lanterne rouge après huit journées), le PB 86 a prouvé qu'il sait se montrer performant avec des moyens financiers plus limités. Et l'entraîneur a tiré les enseignements du dernier championnat pour bâtir un effectif encore plus compétitif. « Nous voulions disposer d'une équipe avec plus de rotations et de densité physique. Cependant, nous n'étions pas forcément partis pour avoir dix joueurs compétitifs. Au départ, nous souhaitions huit pros, mais des opportunités se sont présentées. » Il a aussi fallu compenser certains départs par forcément voulus. « Cela nous a obligés à changer notre fusil d'épaule. Nous ne pensions pas perdre autant de joueurs. Cela fait partie du marché. L'équipe est reconstruite avec beaucoup de nouveaux. J'ai envie de dire tant mieux. Cela nous permet de repartir sur une autre dynamique. J'ai aussi voulu conserver quatre éléments ayant un vécu avec l'équipe. Il s'agit de Guillard, Greer, Thinon et Joseph. » A ces quatre mousquetaires s'ajoutent le recrutement de Reed, Léonard et Var. Sans oublier Fall (21 ans) et Doumbouya (bientôt 16 ans), deux jeunes français prometteurs. « On a essayé d'avoir plus de taille(avec 2,21 m, Fall sera le plus grand joueur de la division), des garçons ayant envie de se relancer (Léonard et Var) ou à forts potentiels (Fall et Doumbouya). » L'ensemble apparaît homogène et équilibré, avec notamment pas mal de solutions offensives. « Toutes les équipes ont toujours, en théorie, un certain potentiel. Mais, dans la pratique, on ne sait jamais si on va pouvoir l'atteindre ou pleinement l'exprimer », rétorque l'entraîneur. Ce dernier semble avoir fait sien le dicton : « Pour vivre heureux, vivons cachés. » A tort ou à raison ? Réponse en mai.

L'équipe du PB 86 version 2016-2017. De gauche à droite, en bas : J.-C. Quillon (préparateur physique), D. Laurens (kiné), J. Greer, S. Doumbouya, P. Cellerier, S. McWhorter, A. Thinon, K. Grant. En haut : B. Tallec (médecin), R. Nelhomme (coach), M. Var, C. Léonard, M. Joseph, Y. Fall, P.-Y. Guillard, S. Cluzeau, A. Thornton-Jones (assistant), A. Brault (assistant). Photos : cor., A. Biais.

l'intersaison

> DÉPARTS
Kévin Harley
(Denain, Pro B),
Lenny Charles-Catherine
(Nancy, Pro A),
Darrin Dorsey
(Le Portel, Pro A),
Laurence Ekperigin
(Nantes, Pro B),
Romuald Morency
(Vichy-Clermont, Pro B).


> ARRIVÉES
Sekou Doumbouya,
(Centre Fédéral, N1),
Youssoupha Fall,
(Le Mans, Pro A, prêt),
Christophe Léonard,
(Bourg-en-Bresse, Pro B),
Steve McWhorter,
(Landstede Zwolle, Pays-Bas),
Drake Reed,
(Evreux, Pro B)
Mickaël Var
(Le Portel, Pro B).


De l'ordre dans la maison

Louis Bordonneau a pour objectif d'arriver à un résultat net positif au 30 juin 2017 pour permettre au club d'avoir les moyens de ses ambitions. - (Photo archives, Patrick Lavaud)

En un exercice, Louis Bordonneau a sensiblement redressé la situation financière du PB. Dans un an, les voyants devraient tous être de retour au vert.

Vous avez accédé à la présidence du PB au printemps 2015. Comment avez-vous vécu ce premier exercice à la tête du club ?

« Je l'ai vécu avec l'ambition de remettre le Poitiers Basket sur les bons rails, à la fois sur le plan sportif, financier et en terme d'organisation générale du club. La saison a été axée autour de ces trois objectifs s'inscrivant dans la mise en place progressive du projet Cap 2020.
Le retour de l'équipe en play-off où nous avons atteint les quarts de finale est une bonne chose. Il s'est accompagné du plaisir retrouvé du public et des partenaires. A ce sujet, je répète souvent que le PB est le premier spectacle vivant de la Vienne. »

" La première étape est d'avoir une situation financière nette positive au 30 juin "

Les bons résultats ont également été enregistrés sur le plan financier. Où en êtes-vous au sujet de l'apurement de la dette ?

« L'objectif est d'arriver à un résultat net positif au 30 juin 2017. Nous avons rattrapé environ les deux tiers de la situation déficitaire (NDLR : elle était estimée à 240.000 euros à la fin de la saison 2014-2015). Pour cela, nous avons construit un budget de charges et de dépenses revues systématiquement à la baisse et mis en place une organisation avec des outils de gestion que j'ai apportés. Du côté des recettes, nous avons bâti un budget réaliste en tenant compte de la baisse des aides de nos partenaires publics. »

Qu'en est-il des partenariats privés ?

« Ils étaient de 600.000 euros la saison dernière et nous avons pour objectif d'atteindre 650.000 euros cette année. Compte tenu du fait que les collectivités territoriales revoient leurs partenariats à la baisse, nous devons être meilleurs sur le privé. »

Le PB souhaite retrouver la Pro A en 2020. Quels seront les moyens financiers nécessaires pour y parvenir ?

« La problématique aujourd'hui est de faire évoluer notre budget. C'est mon défi. Cette saison, nous sommes à 2,245 millions d'euros. En Pro A, il faudra être au minimum à 3 millions, ce que le PB a su faire par le passé. Mais le contexte était aussi différent concernant les aides publiques. »

Comment envisagez-vous l'avenir du Poitiers Basket ?

« Je travaille par étape et la première est d'avoir une situation financière nette positive au 30 juin 2017. Je mettrai toujours en place des budgets avec des objectifs de résultats, mais pour l'avenir du club, il est important de renforcer nos fonds propres. Il faut également continuer de progresser sur le plan sportif et nous avons l'ambition cette année de faire au moins aussi bien que la saison dernière, c'est à dire décrocher les play-off. Ruddy Nelhomme a élaboré une équipe avec des jeunes à forts potentiels et des joueurs d'expérience ayant roulé leur bosse en Pro A ou Pro B. Chaque année, nous construisons l'équipe la plus compétitive possible en fonction de nos moyens. »

Poitiers basket

Président : Louis Bordonneau.
Coupe de France 2015-2016 : éliminé en Coupe de France en 32e de finale par Tarbes (66-84).
Leaders Cup 2015-2016 : éliminé en phase de poule.
Championnat 2015-2016 :
8e (18v, 16d), éliminé en quart
de finale des play-off par Évreux (2-0)
Palmarès : champion de France N1 (2006), champion de France Pro B (2009).
salle : Jean-Pierre-Garnier (2.300 places).
Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Assistants : Antoine Brault
et Andy Thornton-Jones.
Préparateur physique : Jean-Charles Quillon.
Médecin : Bruno Tallec.
Kinésithérapeute :
Denis Laurens.
Intendant : Jean-Pierre Sartre.

Le bal des ambitieux

Si Bourg et Roanne font figure de favoris, de nombreux clubs sont suffisamment armés pour faire déjouer les pronostics. Il va y avoir du sport.


On ne change pas les bonnes habitudes. Cette année encore la lutte va être intense à tous les étages. Que cela soit pour disputer la montée, intégrer les play-off ou sauver sa peau, la Pro B reste un championnat très exigeant. Revue d'effectif.

LES FAVORIS

Grandissime favori la saison passée, Bourg-en-Bresse n'a pas su se montrer à la hauteur de ses moyens. Le ménage a été fait et le sorcier monténégrin Savo Vucevic s'est vu confier les clés de la toujours grosse mécanique bressanne (Braud, Peacock, Houmounou…). Auteur de deux montées avec Antibes et Monaco, réussira-t-il à redorer le blason d'un nouveau bastion du basket français ? Autre monument en péril, après le peu glorieux maintien de l'an dernier, Roanne a cette fois-ci des allures de cador. Laurent Pluvy a ramené dans ses bagages d'Évreux Joe Burton et devrait raviver la flamme à Vacheresse en déployant un jeu offensif à la base du glorieux passé de la Chorale.

Une meute aux dents longues

LES OUTSIDERS

Après deux qualifications en play-off, Nantes poursuit sa montée en puissance. L'équipe de l'ex-poitevin Laurence Ekperigin devrait se faire remarquer. Toutcomme Boulazac et Fos-sur-Mer, deux habitués du haut de tableau une fois de plus bien armés. L'heure est à la reconstruction pour Boulogne-sur-mer et, surtout, Le Havre. Relégué de Pro A, le STB a tout chamboulé et rappelé au bercail ses vieilles gloires pour tenter de rebondir. Bien plus équilibré sur le papier et prometteur en préparation, Poitiers a les moyens de se mêler à la meute des ambitieux.

LES CANDIDATS AUX PLAY-OFF

Difficile de situer Évreux et Rouen. Le premier doit digérer une véritable hémorragie après sa saison réussie. Le second veut oublier une année galère en Pro A. Les Normands devraient tout de même avoir du répondant. Dans le Nord, Denain, le nouveau club de Kévin Harley, et Lille, toujours dirigé d'une main de fer par le rusé Néno Asceric, gardent le bon cap. Ces deux équipes ont de belles têtes de trouble-fête.

LE MAINTIEN

Impressionnant champion de N1, Blois y est enfin. Le plus dur commence pour l'ADA car la lutte pour le maintien va faire rage. D'autant plus que la saison débute avec quelques handicaps : une nouvelle salle livrée tardivement obligeant le club à déménager dans un gymnase, une préparation plombée par les blessures, la découverte de la division. Pas simple.
L'autre promu, Aix-Maurienne n'aura passé qu'un an au purgatoire. L'ex-doyen de Pro B possède l'expérience des exercices usants pour sauver sa peau. C'est également le cas pour Charleville-Mézièresoù Cédric Heitz est passé maître dans l'art de faire briller l'Étoile. Même chose à Saint-Chamond. Le" sorcier de la Loire "Alain Thinet a démontré une fois de plus son savoir-faire pour tirer le meilleur de son groupe. Mais gare à la deuxième année, toujours la plus difficile à négocier.
Celle-ci pourrait bien être fatale à Vichy-Clermont. Les signaux envoyés à l'intersaison par la nouvelle équipe de Romuald Morency sont loin d'être positifs. Lourdes corrections, départ de l'entraîneur, la JAV inquiète déjà. Saint-Quentin n'incite pas, non plus, à l'optimisme. Les Picards ne cessent de voir leur standing partir en lambeaux. Avec des moyens financiers en baisse depuis trois ans, un effectif largement remanié et un coach découvrant la division en numéro un, le SQBB pourrait souffrir cette saison.

la règle du jeu

> SAISON RÉGULIÈRE
– Le championnat de Pro B est composé de dix-huit clubs.
– Toutes les équipes se rencontrent en matchs aller-retour et disputent 34 rencontres.
– L'équipe classée première de la saison régulière sera championne de France de Pro B et accédera à la Pro A.
– A la fin de la saison régulière, les équipes classées de la 2e à la 8e place plus le vainqueur de la Leaders Cup de Pro B sont qualifiés pour participer aux play-off de Pro B.
– Si le vainqueur de la Leaders Cup de Pro B est classé entre la 2e et la 8e place, le 9e de la saison régulière est qualifié pour les play-off de Pro B.
– Si le vainqueur de la Leaders Cup de Pro B est relégué en division inférieure à l'issue de la saison régulière, les play-off se dérouleront entre les équipes classées de la 2e à la 9e place.


> LEADERS CUP PRO B
– Les dix-huit clubs de Pro B sont répartis en six poules géographiques de trois équipes.
– Chaque équipe fera un match aller-retour avec les équipes de sa poule géographique.
– Les équipes classées premières ainsi que les deux meilleurs deuxièmes sont qualifiés pour le tour suivant, en match aller-retour avec le retour chez le mieux classé.
– La finale se déroulera pendant la Leaders Cup en un seul match.
– Le vainqueur est qualifié pour les play-off, sous réserve qu'il se maintienne en Pro B.


> PLAY-OFF
– Quarts de finale (au meilleur des trois matchs) : A : 2e contre vainqueur de la Leaders Cup ou 9e. B : 3e contre 8e. C : 4e contre 7e. D : 5e contre 6e.
– Demi-finales (au meilleur des trois matchs) : A contre D et B contre C.
– Finale (au meilleur des trois matchs) : les vainqueurs des demi-finales s'affrontent. Comme pour les quarts et les demies, le match aller ainsi que la belle éventuelle ont lieu sur le terrain du mieux classé de la saison régulière. - Le vainqueur de la finale monte en Pro A.


> MONTÉES ET DESCENTES
– Le premier de la saison régulière monte en Pro A ainsi que le vainqueur des play-off.
– Les équipes classées 17e et 18e de Pro B à l'issue de la saison régulière descendent en N1.
– L'équipe classée 1re en N1 monte en Pro B ainsi que le vainqueur des play-off de N1.

le calendrier

> LEADERS CUP (GROUPE A)

23/09 : Boulazac - Poitiers : 76-81. 27/09 : Poitiers - Nantes : 73-86. 4/10 : Nantes - Poitiers : 58-83. 7/10 : Poitiers - Boulazac : 91-88.

> PRO B

13/10 : Charleville-Mézières - Poitiers. (déjà joué)
21/10 : Poitiers - Saint-Chamond. 
28/10 : Roanne - Poitiers.
4/11 : Poitiers - Vichy-Clermont.
11/11 : Poitiers - Le Havre.
18/11 : Boulogne-sur-Mer - Poitiers.
25/11 : Poitiers - Evreux.
2/12 : Aix-Maurienne - Poitiers.
9/12 : Poitiers - Saint-Quentin.
16/12 : Blois - Poitiers.
20/12 : Rouen - Poitiers.
23/12 : Poitiers - Bourg-en-Bresse.
27/12 : Boulazac - Poitiers.
13/01 : Poitiers - Nantes.
20/01 : Fos-Provence - Poitiers.
24/01 : Poitiers - Lille.
3/02 : Denain - Poitiers.
10/2 : Poitiers - Charleville.
24/02 : Vichy-Clermont - Poitiers.
3/03 : Poitiers - Blois.
7/03 : Nantes - Poitiers.
10/03 : Poitiers - Aix-Maurienne.
17/03 : Poitiers - Boulazac.
24/03 : Evreux - Poitiers.
31/03 : Poitiers - Roanne.
4/04 : Saint-Quentin - Poitiers.
7/04 : Poitiers - Rouen.
14/04 : Le Havre - Poitiers.
25/04 :Poitiers - Fos-sur-Mer.
28/04 : Bourg-en-Bresse - Poitiers.
5/05 : Poitiers - Boulogne.
9/05 : Lille - Poitiers.
12/05 : Saint-Chamond - Poitiers.
19/05 : Poitiers - Denain.

Les date sont susceptibles d'être modifiées à la demande des clubs et après validation de la ligue.

Dossier réalisé par Nicolas Albert et Pierre Samit.

Infographies: Nouvelle République Centre Presse