De nouvelles frontières

Accroître les investissements qui soutiennent les écosystèmes 

Les tendances de financement actuelles ne seront pas suffisantes pour combler le déficit de financement annuel de la conservation, estimé entre 250 et 300 milliards de dollars US. Des mesures urgentes sont nécessaires pour accroître les investissements dans les écosystèmes qui sous-tendent le bien-être humain et l'économie mondiale.

On estime que la contribution des écosystèmes dans l'économie mondiale s’élève chaque année à 72 mille milliards de dollars US en services – des services comme le maintien des cours d’eau pour les populations et l’agriculture, la pollinisation des cultures, la séquestration et l’absorption du carbone, et la fourniture de matières brutes pour les prochaines innovations médicales.

Et pourtant, de nombreux écosystèmes sont menacés. Leur capacité à fournir ces services face aux pressions mondiales comme les changements climatiques, la disparition des habitats, la pollution et la croissance démographique est mise à l’épreuve. Des investissements sont nécessaires pour maintenir ces écosystèmes en bonne santé et en fonctionnement.

« Pour répondre aux besoins de 9 millions de personnes d'ici à 2050, nous devons reconnaitre le rôle des écosystèmes qui nous soutiennent - et nous devons agir pour conserver leur capacité de le faire » - Inger Andersen, Directrice générale de l'UICN
© IUCN/Sergio Garrido

Historiquement, le financement en faveur de la conservation était majoritairement public et philanthropique, ou provenait de donateurs. On estime que 52 milliards de dollars US sont destinés aux projets en faveur de la conservation chaque année. Il y a donc un déficit de financement d'au moins 250 milliards de dollars US. 

À l’heure actuelle, le financement de la conservation représente un marché fortement sous-développé, mais qui suscite de plus en plus d’intérêt. Les investissements ne sont pas réalisés à l’échelle nécessaire du fait de risques élevés et de taux de retour incertains, qui sont les principaux obstacles. La base d’investisseurs potentiels inclue des personnes fortunées, des fonds de pension et des investisseurs particuliers traditionnels, et les approches associant financement public et privé réduisent les risques et augmentent les revenus.

« Nous avons clairement assisté ces deux dernières années à un intérêt croissant des investisseurs envers les investissements dans la nature, qui génèrent des retombées pour l’environnement et l’économie »
- Fabian Huwyler, Vice-président, Global Sustainability Group, Crédit Suisse

Des opportunités croissantes à l'horizon

© IUCN/Rod Abson

Lors du Congrès mondial de la nature de l'UICN, qui s’est tenu du 1e au 10 septembre à Hawai'i, l’industrie financière, les organisations internationales et le secteur universitaire ont rassemblé leurs forces pour créer une nouvelle Coalition pour l'investissement privé dans la conservation destinée à créer des opportunités d’investissement et des outils pour faire venir les projets en faveur de la conservation sur le marché.

Lancé lors du Dialogue de haut niveau Financement privé pour le bien public, la coalition se focalisera sur la restauration des paysages forestiers, l’intensification d’une agriculture durable, la pêche côtière durable et la résilience, et la gestion des bassins versants, comme secteurs d'investissement potentiels pour l’avenir.

Membres de la nouvelle Coalition pour l'investissement privé dans la conservation
© IISD / ENB

Organisé à Honolulu, Hawai'i, du 1 e au 10 septembre 2016, le Congrès de l'UICN a permis de définir la voie vers un futur durable.

Hawaiʻi © Dave Poore