À Châteauroux, l'histoire sous le clocher du 72 rue de la Gare

1871. Hippolyte Moreau couronne sa maison d'une guitarde.

Compagnon du devoir, le charpentier Hippolyte Moreau, qui se faisait appeler "Berry-la-Conscience", est l'auteur de la guitarde. Il a signé son chef-d'oeuvre en y inscrivant "Honneur aux arts", ainsi que des initiales. "U.V.G.T." pour "Union, Valeur, Génie, Travail". La devise des Compagnons du devoir.

1921. La famille Dousset arrive au 72 rue de la Gare.

Jusqu'en 1921, maître Coterel y établit son étude d'avoué. Henri Dousset prend sa suite en rachetant sa charge et en louant la demeure. "La porte de l'étude était toujours ouverte pour accueillir les clients qui arrivaient de la gare", raconte Aurore Dousset, la petite-fille d'Henri Dousset. Son bureau, situé à gauche en entrant dans la maison, renfermait "un coffre-fort, un très grand bureau et des fauteuils pour les clients".

Du temps d'Henri Dousset, puis de son fils Jean, avocat, le rez-de-chaussée était dédié à l'étude puis au cabinet.

Jusqu'à cinq secrétaires y ont travaillé.

"Les rosaces sont défigurées par les néons, mais il fallait bien en installer dans les bureaux". Aurore Dousset.

Au premier étage, une porte séparait la partie professionnelle de la partie privée.
Le salon, la cuisine et la 
bibliothèque occupaient le
premier étage. Au deuxième,
les chambres et la salle de
bain.

1968. Après le décès de son père, Jean Dousset achète la maison et lance de grands travaux de rénovation

"Mon père a fait faire des travaux rocambolesques, se souvient Aurore Dousset. Il a notamment fait installer le chauffage central et une cuisine moderne." Un papier peint aux arabesques pourpres, dorées ou bleutées recouvre les murs et les hauts plafonds. Une moquette rouge enveloppe le sol du troisième étage. 

"Il y avait des tableaux, des vases, des objets en faïence, des assiettes au mur, des animaux empaillés, de vrais meubles style Napoléon et Louis XIV, énumère Aurore Dousset. C'était très chargé.»

Du temps de la famille Dousset, ce coffre accueillait des assiettes, des objets en faïence ou encore des animaux empaillés.

Cette poignée de porte donne une idée de la richesse passée de la décoration de la maison.

1999. La toiture et les façades de la maison sont classées aux Monuments historiques.

Inhabitée depuis le décès de la mère d'Aurore Dousset en 2017, la maison est aujourd'hui vide et en vente depuis sept ans. 

Difficile d'imaginer le jardin japonais qui s'est un jour déployé à l'arrière de la maison.