Corsicannabis
Fume c'est du Corse !

Les insulaires se mettent à l'autoculture de cannabis. Pour leur consommation personnelle ? C’est l’argument souvent avancé, qui ne corres

De la fumette entre potes au trafic, le phénomène dépasse l'anecdote. Et de loin.
L’automne, saison des moissons. Et désormais, de la récolte de cannabis. En grande quantité.

En quelques semaines, gendarmes et policiers ont eu le nez creux et la main verte, transformés pour les besoins de la cause antidrogue en cueilleurs d’herbe.
Du sud de l’île au Cap Corse, les saisies se sont succédé à un rythme effréné, inhabituel.

« Et encore, soupire un flic bastiais. Si on avait plus de temps et de moyens, on en sortirait dix fois plus. De l’herbe, il y en a partout ».

L’île de Beauté transformée en île de rempotage ? Voir.
Mais le phénomène connaît une franche accélération.

Le climat s'y prête autant que l’époque.

D’après la dernière étude en date de la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, ex-Mildt), le marché du cannabis a dépassé cette année celui d’une drogue dure comme la cocaïne : pas moins d’un milliard d’euros par an en France, plus que le budget de la CTC en 2015 (près de 950 millions d’euros).

« Le cannabis a d’ailleurs vu son prix exploser et sa consistance devenir plus élevée, expliquait dans la presse cette semaine Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mildeca. Ce qui veut dire que les trafiquants deviennent de plus en plus riches et les consommateurs de plus en plus dépendants. »

A ce compte-là, avec quelques notions de jardinage et l’envie de prendre des risques, les trafiquants en herbe ne réfléchissent pas longtemps avant de se lancer dans un business qui peut démarrer avec une poignée de graines achetées moins de cent euros en deux clics sur Internet.

Certains n’hésitent pas longtemps à franchir le pas, de l’ancien babacool qui refuse de côtoyer plus longtemps des dealers de rue ou un copain qui l’arnaque, au réseau plus structuré : quelques associés, des tours de garde avec un fusil à pompe sur les genoux pour protéger la récolte et la promesse de réaliser sans trop se fouler des bénéfices à six chiffres.
Le tout : ne pas se faire prendre par la maréchaussée. Et c’est là que les choses se compliquent légèrement.

En moins de deux mois, policiers et gendarmes ont multiplié les descentes sur les lieux de production de cannabis nustrale et la population, ébahie, découvre l'existence de champs d’herbe qui fait rire près de chez elle.

A dire vrai, le phénomène n’est pas totalement nouveau mais son ampleur interroge désormais.

La série commence au coeur de l’été, par une affaire qui prête à sourire : un bonhomme âgé de 46 ans fait le tour des bureaux de poste en menaçant de se procurer une arme, de revenir tirer sur les usagers et se mettre une balle dans la tête. Rapidement identifié puis intercepté, il est conduit chez lui pour une perquisition en règle qui permet la découverte de seize pieds de cannabis et d’un système de ventilation.

Bof. Plus intéressant : courant août, un hélicoptère de la Gendarmerie survole la commune de Borgo. A quelques centaines de mètres du tarmac de Poretta, les pandores décèlent un champ d’environ deux cents mètres carrés.

Le 4 septembre, une opération menée conjointement par la brigade de recherches, des gendarmes mobiles et des éléments du Psig (Peloton de surveillance et d’intervention) mène à l’arrestation de trois Furianais âgés de 30, 35 et 37 ans. Employés à l’Office hydraulique, ils n’avaient eu aucun mal à détourner de l’eau d’une borne agricole pour irriguer leur plantation de quarante pieds dissimulée sous des ronciers et une ancienne exploitation de kiwis. Quinze kilos de cannabis sont saisis. Au prix de revente dans la rue : 127 500 euros, de quoi passer l’hiver tranquillement.

Le 8, vingt-huit pieds sont arrachés à Saint-Florent. Le 14 septembre, treize nouveaux plants y sont encore déracinés tandis que le même jour, dans le Cap, à Luri, des gendarmes au flair aiguisé découvrent par hasard cinq pots de cannabis chez une habitante de 45 ans « insérée socialement et très sympa », qui signait son plaider-coupable il y a deux jours.

Le lendemain, en revanche, c’est grâce à un tuyau qu’ils prennent la voie des airs pour une petite virée au-dessus de la Balagne.
Bingo : à Novella, ils identifient une petite plantation de cannabis.
Le temps de se poser et se précipiter vers le carré de verdure et ils mettent la main au collet d’un jeune couple qui, inquiet du ballet aérien, déracine les plants à tout va.

Plus costaud : à Levie, le 26 septembre, cinquante pieds répartis dans deux champs et alimentés par un système d’irrigation sont mis au jour.

Le 1er octobre , la birgade de recherches de Corte serre deux individus et mettent au jour deux kilos d’herbe provenant d’un champ de cannabis à Lucciana.

Le 2 octobre, nouvelle sortie des gendarmes, à Furiani cette fois.
Sur un terrain accidenté et plutôt pentu, ils observent un jeune homme monter la garde près de trente-deux pieds de cannabis « très bien entretenus » censés produire dix kilos d’herbe. Deux individus, dont le guetteur, sont arrêtés.

Quatre jours plus tard, à Biguglia, vingt cinq kilos de plants sont saisis.
Une partie de la culture, installée carrément sur une terrasse, était « parfaitement visible depuis la route » selon un enquêteur.

L’autre était à l’abri d’une véritable serre avec clim intégrée que le jardinier, âgé d’une trentaine d’années, avait planquée dans la buanderie de sa résidence. Interrogé, il invoquera une consommation personnelle « pour raisons médicales ».

Des risques pour la santé discutés

Le cannabis est-il nocif pour la santé ?
Non, avance une étude menée par le Centre médical de l'université de Pittsburgh (Etats-Unis).

D’après les conclusions des analyses menées par les scientifiques sur un panel de 408 personnes, « il n’y aurait pas de différence dans la survenue de problèmes de santé entre les utilisateurs chroniques de marijuana, ceux qui avaient commencé à l’adolescence, ceux qui avaient continué après et ceux qui n’en consommaient pas » tout en reconnaissant que le problème était « complexe » et que cette étude « ne devait pas être prise isolément ».

En réalité, la littérature scientifique se montre plutôt prolixe en matière de risques encourus par les consommateurs de cannabis, des dangers démontrés depuis des années.
Au choix : facilitation du passage à d’autres produits plus toxiques, attaques de panique (bad trip) pouvant laisser des séquelles, syndrome de dépersonnalisation, aggravation d’affections psychiatriques, sans compter le tableau clinique observé avec une consommation de tabac (cancer des voies digestives, du poumon, de la vessie, maladies respiratoires chroniques...)
A quoi il faut ajouter, en cas de consommation chronique débutée à l’adolescence, un « déclin cognitif irréversible ».

Le sextet de Venzolasca

L'enquête débute au printemps dernier.

Les flics du groupe stups de la PJ de Haute-Corse ont vent de la création d’une petite équipe qui donne dans le « demi-gros » du côté de la Plaine orientale. Planques, surveillance, un petit sextet est logé et surveillé.

Profils ? Pas vraiment des voyous de gros calibre : un conducteur d’engins, quatre chômeurs et un agent de la communauté de communes de la Casinca – dont l’oncle est président. A part le doyen, 42 ans, tous sont âgés d’une petite trentaine.

La plupart n’a pas l’ombre d’un casier mais fume quotidiennement, parfois depuis l’adolescence – l’un d’eux confessera y consacrer pas moins de 10 000 euros par an, l’autre tirer sur sept joints chaque jour.

Les investigations s’accélèrent au cours de l’été et les policiers observent le manège de la petite équipe, depuis la récolte jusqu’au séchage et au nettoyage des têtes des plants de cannabis, de nuit, commencée le 30 septembre.

Le 10 octobre au crépuscule, l’opération est lancée.
Sept personnes sont interpellées dont le gérant d’un camp de vacances de Venzolasca.
Pas gênés, les cultivateurs ont remisé leur production dans un bungalow désaffecté du centre de loisirs, à l’insu de son propriétaire, après avoir changé les serrures de l’endroit.

Rapidement mis hors de cause par l’enquête et les déclarations des garçons interpellés, le proprio apprendra, au terme d’une garde à vue pour fifrelin, que son établissement abritait un mini labo de séchage de cannabis.

La moisson des enquêteurs, elle, tient ses promesses : deux cent quarante pieds découverts dans le bungalow de Venzolasca, vingt-quatre dans la chambre froide d’un autre bâtiment du centre de vacances, cinquante-deux pieds plantés dans un champ à Folelli, 9,4 kilos de « marchandise utile » (des « têtes de plants » préparées) et une chambre de culture indoor démontée au domicile d’un des jeunes gens.

Interrogés, ils racontent tous à peu près la même histoire. Ils se sont mis d’accord avant l’été : pourquoi ne pas se lancer dans la grande aventure de l’autoculture ? Au programme : économies d’échelles et un meilleur contrôle qualité du produit.

Grâce à des graines qu’ils font germer dans du coton avant de les rempoter et les transporter en pleine terre, ils prévoient une récolte de quinze pieds chacun dont ils se partageront les résultats.

A raison de 100 à 200 grammes de rendement par pied, ils espèrent satisfaire ainsi leurs besoins en fumette. Et chacun apporte à l’entreprise son savoir-faire.

Le premier se procure les précieuses graines ; un autre – fils d’agriculteur – s’occupe du réseau d’irrigation et conduit l’utilitaire qui acheminera la récolte depuis un champ jusqu’au local désaffecté ; un autre encore organisera des tours de garde car le beau-frère d’un quatrième lorgnerait sur la récolte ; le cinquième met un champ à disposition ; le dernier fantasmerait sur « des vacances en Thaïlande » grâce à la revente.

Car pour les policiers, aucun doute : au centre de l’affaire, l’un des individus apparaît avoir eu un rôle plus actif que ses comparses et d’autres intentions que financer sa propre consommation.

A son domicile, ils ont d’ailleurs découvert un pistolet semi-automatique Glock 19, chargeur approvisionné de quinze cartouches.

En garde à vue, il sera le seul à nier avoir organisé le trafic.

Quant au calibre, il dit l’avoir trouvé sur le muret d’un village une nuit de mariage « où tout le monde avait tiré en l’air » pour célébrer les noces.

C’est pourtant lui qui a proposé à ses complices de s’associer et lui aussi qui a contacté le cinquième de l’équipe – que les autres ne connaissaient pas – pour diversifier ses sources d’approvisionnement.

Le 26 octobre dernier, après des investigations rondement menées, les jeunes gens se voient infliger des peines de prison allant de 18 mois (dont six sursis) à trois ans (dont deux avec sursis) par le tribunal correctionnel de Bastia.
Les enquêteurs se frottent les mains, le parquet aussi.

« Au total, notent les magistrats, trois cent seize pieds ont été découverts pour 108 kilos (…) de marchandise utile dont la revente en fourchette basse au tarif grossiste aurait rapporté 542 000 euros et au tarif revente de rue 1,08 million d’euros » - des estimations ramenées à la baisse par le rapport d’un expert indépendant engagé par un avocat, qui estimera à « 87 pieds plutôt que 240 le nombre de plants réellement récoltés ».

Le ministère public, lui, assure que « si quelques pieds étaient destinés à un usage personnel, il s’agit d’un trafic important coupé dans son élan ».

Me Ugo Imperiali, qui plaidait dans ce dossier évoque une politique pénale particulièrement sévère : « Taubira réfléchit à dépénaliser l’usage mais le proc de Bastia a mis le doigt sur le problème et il tape très fort ».

A l’audience, le 26 octobre dernier, l’avocat a dégainé des décisions – plutôt très clémentes – rendues sur le Continent dans des dossiers identiques : après une première peine de sursis en 2010, un « passionné de cannabis » a écopé de dix mois (encore assortis de sursis) et d’un bracelet électronique rivé à la cheville un an plus tard pour avoir planté pas moins de mille pieds !

A Colmar, l'an passé, un homme de 33 ans a été condamné, lui, à un an de prison avec sursis pour 317 plants...
Les juridictions corses sont-elles trop sévères en matière de stups ? « Il faut savoir ce qu’on veut, ironise un magistrat. Que la situation en Corse dégénère comme sur le Continent ? Et puis ça donne aux avocats l’occasion de faire appel de nos décisions et de briller deux fois plus dans les procès... » Nicolas Bessone, le procureur de la République à Bastia, ne dit pas autre chose : « Je suis inquiet du développement de ce phénomène et de ce qu’il dit sur la paupérisation d’une société corse où les gens cherchent aussi à se faire des revenus via le trafic. »

Du coup, le parquetier revendique une position « d’extrême sévérité » face à des trafiquants « qui reproduisent de plus en plus le schéma des caïds de banlieue » : on cultive, on écoule sur place et on passe l’hiver au chaud en Asie du Sud-Est. 

S’adapter au marché local, éviter les réseaux 

Rares sont les pénalistes à ne pas avoir eu leur dossier de plantation de cannabis dans l’année.
« Deux pour cette année » compte ce membre du barreau.
« Trois entre 2014 et 2015, et pas des petits dossiers » en dénombre pour sa part un confrère bastiais.

Pincés, les intéressés dévident en général le même scénario à la barre : « Conso perso, Monsieur le président ».
Un argument recevable pour une dizaine de plants en pot sur la terrasse d’une villa, et beaucoup moins crédible quand la plantation compte des dizaines, voir des centaines de pieds.
« Bien sûr que mon client a parlé de consommation personnelle quand les flics l’ont chopé, soupire un avocat ajaccien. Mais entre quatre yeux, il m’a dit : '’Maître, je viens de perdre plus de 150 000 euros...’’ » Car les trafiquants ont su s’adapter au marché et à l’explosion de la demande.

Tout le monde parle de cocaïne, mais c’est l’herbe qui devient progressivement la source d’une rentabilité maximale.

Cultiver localement, dans une île au maquis inaccessible et au couvert végétal très dense, c’est éviter les inconvénients d’un trafic traditionnel, avec ses lourdes exigences logistiques, ses réseaux mafieux, ses voyages et ses risques.

En Corse, pendant longtemps, les filières de cannabis se sont approvisionnées grâce à un schéma pratiquement naturel (voir infographie ci-dessus). Les trafiquants se rendaient au Maroc dans la région centrale du Rif, l’un des plus gros producteurs mondiaux de cannabis, et acheminaient le produit à travers l’Espagne jusqu’à Marseille où la dope était dispatchée.

La plus grosse partie prenait la direction de cités des quartiers nord de la ville, une infime quantité - de l’ordre de quelques kilos par rotation - embarquait à bord des ferries qui assurent le transport vers la Corse. S., un Bastiais de 41 ans, s’est essayé à la combine.

Et il n’a pas récidivé.

Tombé pour des « broutilles » sur le Continent il y a quelques années, il a tâté de l’hospitalité des Baumettes avant de rentrer au pays, sans le sou et avec de gros besoins.
Par le biais de relations familiales, il a pu accomplir son retour aux sources du côté du Maroc, d’où est originaire sa famille, pour y faire l’acquisition de « quelques kilos ».
« Je pensais que ça se faisait plus ou moins en famille façon bled, raconte-t-il, mais c’était plutôt organisé et inquiétant. Là-bas, dans les montagnes, les types qui nous ont pris portaient des cagoules et se baladaient arme au poing. Ils m’ont dit : ‘‘Ce n’est pas nous, que nous protégeons. Mais plutôt toi’’. On a goûté le produit, qui envoyait le bois, puis on est remonté à travers l’Espagne. »

Mais arrivé à Marseille, S. ne maîtrise ni les réseaux ni les contacts. Il doit brader son produit « à des types qui s’en foutaient parce qu’ils en faisaient rentrer des centaines de kilos par mois ».
Piteux, il regagne la Corse écouler – plutôt aisément, reconnaît-il – cinq malheureux kilos. Depuis, plus question de jouer dans la cour des grands : « Ce sont les nouveaux barons de la drogue, si tu ne peux pas t’aligner, c’est pas la peine d’essayer, » admet-il avec philosophie.

Internet, l’eldorado vert 

Conclusion : mieux vaut cultiver local.
Ça tombe bien, la Corse est plutôt une terre fertile, au climat favorable.

Les candidats à l’autoculture le savent très bien. « Pour faire pousser des végétaux, il faut des nutriments, de l’eau et de la chaleur, explique Gilles Tison, ingénieur à Corsic’Agropôle, le pôleagronomique de San Giuliano, qui dépend de l’Inra. Du coup, plus on se rapproche du sud, mieux ça pousse ».

Pour le reste, le chercheur n’en « sait pas plus et ne fume pas ».
Dont acte. Ses collègues se sont en tout cas rendu compte de l’essor de l’autoculture en cherchant à commander de l’éclairage spécialisé pour leurs recherches sur les insectes : « Sur Internet, on s’est vite aperçu que le matériel proposé était surtout destiné à la culture du cannabis ».
Une simple recherche sur le Web illustre la facilité avec laquelle il est possible de se procurer tout le matériel nécessaire pour la pousse.
Les sites spécialisés ne se cachent pas et affichent clairement la couleur, sans compter les dizaines de forums recensant conseils et échanges entre amateurs.

Pour en prendre de la graine, un clic suffit.
Dans l'affaire de Venzolasca, l’un des jeunes hommes appréhendés par les policiers a livré un nom que les aficionados connaissent bien : Sensiseeds, véritable supermarché en ligne avec conseils, sélection et blogs de spécialistes – parfois des sommités scientifiques, comme Lester Grinspoon, « Professeur émérite associé en psychiatrie à la Faculté de médecine de Harvard » et fervent partisan de la légalisation du cannabis.

Pour la commande, rien de plus simple.

Il suffit de vérifier que le pays de destination est « valide » (La France l’est : la possession de graines n’y est pas interdite, à condition de ne pas les faire germer) et de choisir son produit.
Un onglet « zones climatiques » aide même à la prise de décision.
Pour un environnement '‘méditerranéen’’ comme la Corse, il n’y a que l’embarras du choix, depuis la variété ‘‘Purple Bud féminisée’’ (12,50 euros) jusqu’à la ‘‘Jack Herrer(c)’’ (150 euros), vainqueur de la Cannabis Cup et « Saint-Graal » de la fumette d’après l’avis d’un internaute publié sur le site.

En Corse, à écouter l’avis de l’homme de la rue, la consommation de stups – conviviale ou pas, trafic ou pas – doit être sévèrement réprimée.
Et « A droga fora » reste sans doute le slogan le plus populaire et communément partagé par l’opinion depuis une vingtaine d’années.

Ce que l’homme de la rue ignore (ou feint d’ignorer), c’est que son fils, son frère ou son cousin est peut-être déjà en train de semer d’innocentes graines ou choisir un joli carré de verdure à l’écart de la civilisation pour y faire pousser ses plants de cannabis.

"Je suis inquiet du développement de ce phénomène et de ce qu'il dit sur la paupérisation d'une société corse où les gens cherchent aussi à se faire des revenus via le trafic"  
Nicolas Bessone, procureur de la République à Bastia