Dans un petit hameau de Rogliano est menée une expérience inédite : faire travailler ensemble grands noms de la photographie et amateurs.
En trois ans, le petit village du Cap Corse a acquis une renommée internationale.
C'est une expérience singulière, née entre les murs d'une ''maison trop grande''. L'endroit : un ancien palazzu perché au coeur du hameau de Magna Suttana, à Rogliano, sur les contreforts du Cap corse.
Le projet : transformer l'endroit en the place to be de la photographie.
Le pari ? Réussi.
Lorsque Pascal Dolémieux et Rita Scaglia s'y retrouvent à la fin des années 1990, la mauvaise herbe a presque tout dévoré de la maison, abandonnée un quart de siècle auparavant.
Tous sont photographes, se sont connus à Paris.
Un beau jour, ils décident de rentrer en Corse ''bien avant l'âge de la retraite pour y faire quelque chose''. Leur projet mûrit.
Il s'appellera Fotograficasa – une sorte de maison de la photo mais une vraie maison, qui accueillera vite une vraie famille, celle de photographes connus (ou moins connus) invités en résidence dans le Cap corse, et celle qui rassemblera des ''apprentis'', passionnés de tous âges qui ont ''quelque chose à dire, à montrer, à voir''.
Cette formule, la masterclass Fotograficasa, va rapidement fonctionner au-delà des espérances de ses fondateurs.
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Annabelle Coti, 19 ans, Corte,
Je suis étudiante en deuxième année de licence Arts du spectacle à l'Université de Corse.
Mon intérêt pour l'esthétique scénographique rejoint étroitement la photographie. Qu'il soit question des arts de la scène où des arts plastiques, il est important de pouvoir toucher à tout.
Pour moi, la photographie est la mise en image d'un instant présent. Voilà le paradoxe, puisque tout instant présent est déjà passé.
La photographie nous permet de mettre sur support tout ce que nous avons envie de dévoiler, c'est une façon de montrer notre propre réalité''.
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Candice Aubron,
J'ai eu l’envie de travailler sur le thème du changement de perspectives en donnant l’impression que le personnage principal est debout alors qu’il est en fait couché, sur le modèle des photographies de Philippe Ramette, photographe français dont j’apprécie particulièrement le travail. J’ai essayé de renverser les perspectives pour brouiller les repères habituels et offrir à celui qui regarde une impression de chute avec, tout de même, un fil conducteur : ce personnage au pantalon rouge qui revient sur chaque cliché.
En tant que « spectatrice » de la photographie, j’aime découvrir de nouveaux regards sur le monde ou des témoignages d’endroits du globe où je ne pourrai probablement jamais me rendre : c’est un support qui permet d’exprimer beaucoup de choses, sans forcément faire de grands discours !
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Damien Gehaut, 33ans, Cap Corse,
Le travail demandé à chacun lors de ce stage à été dicté par notre tuteur, Klavdij Sluban. Après discussion et visionnage de nos portfolio respectif il nous as orienté vers ce qui selon lui ressortait de nous.
Il en a résulté pour moi un travail sur la contemplation, la méditation.
A moi ensuite, au grès des balades durant le stage, d'en sortir une série de photos cohérente.
A cela notre île apporte naturellement toute la matière première, il ne me restait plus qu'à raconter une belle histoire à travers mes photos, plus facile à dire qu'à faire.
L'envie de photographier quant à elle m'est venue avec mon métier, moniteur de plongée.
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Agatha Clément, 23 ans, Sartène,
Après des études littéraires option Art plastiques à Sartène, mon parcours à continué dans la même filière à l'université de Corse puis à l’Ecole supérieure d’art, d’Aix-en-Provence, pendant trois ans ou j’ai obtenu mon DNAP ( Diplôme nationale d’art plastique ).
Je pense qu'avec la photographie le regard, la perception évolue et s'affine. Cette discipline illustre le rapport particulier que l'on peut entretenir avec notre environnement.
Cela m'intéresse beaucoup d'utiliser cette outil pour modifier et représenter autrement un paysage ou l'objet observé.
Dans mon travail, la photo est toujours imprévue, elle s'adapte à l'environnement. Je réagis surtout à mes envies et mes curiosités, à ce qui m'interpelle et m'intrigue.
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Angélique Bourgeois, 31 ans,
Les voyages, la nature et la peinture sont probablement les trois passions qui m'ont mené à la photographie: une histoire de lumière, de couleur et de contraste. La spontanéité de la photographie m'est apparue comme un moyen d'expression complémentaire.
Pour mes 30 ans, mes proches ont eu la bonne idée de m'offrir mon premier appareil photo et ce stage photo de six jours. Au delà des belles rencontres, j'ai eu l'opportunité de découvrir une ambiance artistique bien plus riche que je l'imaginais. Un véritable voyage à quelques kilomètres du quotidien..."
"Lors de la master class dirigée par Olivier Culmann, chacun d'entre nous devait choisir un sujet de série. Certains stagiaires avaient une idée précise de ce qu'ils voulaient créer...pour moi c'était page blanche.
En pleine recherche de thème avec Olivier , nous sommes tombés sur un masque de Dark dans le grenier, Olivier m'a proposé de travailler ma "composition"...avec comme sujet principal Dark Vador ! J'ai d'abord cru a une plaisanterie, mais non, il avait bien l'intention de me faire passer 6 jours à trimballer ce déguisement dans le Cap Corse !"
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Claudia Cristofari, 26 ans, Bastia,
"Après des études en Corse, l'Outre-Manche a contribué à rassasier mes envies d'ailleurs : s'éloigner pour mieux comprendre d'où l'on vient, partir pour mieux revenir... Et photographier.
Dans ce travail, un homme s'aventure dans un grenier et y trouve des jouets qui ont peut-être été les siens...
L'appareil photo dans une main et Le Petit Prince de Saint-Exupéry dans l'autre, j'ai souhaité raconter une histoire à travers différentes scènes liées à la thématique de l'enfance et du souvenir.
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Claudine Olmeta, enseignante, Bastia,
L'expérience immersive de la master class dépasse largement le cadre du récit photographique. C'est une aventure humaine tissée de parcours créatifs croisés, elle place le média à l’intersection de nourritures temporelles et spirituelles.
Les stagiaires corses autodidactes, s’y sont nourris du regard de photographes expertes et ces dernières se sont abreuvées à nos sources insulaires : un vivier interculturel fécond où les regards allogènes et autochtones se sont répondu pour interroger les lieux, l’espace, le vécu de chacun.
La grande bâtisse de pierres m'a permis de raviver ma mémoire transgénérationnelle.
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Diane Moulenc, 23 ans, Bastia & Moltifao,
Etudiante à l'Ecole nationale supérieure de la photographie d’Arles, boursière Fotograficasa 2014 pour la master class dirigée par Françoise Huguier.
''La photographie et l'idée d'en faire mon métier ne m'ont pas quitté depuis mon adolescence.
Depuis, ma pratique et ma perception de ce médium ont évolué. Je veux avant tout garder le plaisir de photographier.
Faire des images aujourd'hui me permet de prolonger l'étonnement provoqué par un micro-événement, une scène ou un objet...
Je m’apprête à partir pour une année de reportage outre atlantique avant de passer mon diplôme''.
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Jean-Baptiste Andreani, 21 ans, Nebbiu,
''Depuis plus de deux ans je vis à Paris pour suivre des études de cinéma.
L'image sous tous ses aspects - qu'elle soit fixe ou mobile - me marque toujours plus que les mots au premier abord. C'est en autodidacte que je réalise mes premières photos.
Les conseils de mon père, également photographe, puis la masterclass m'ont permis d'aiguiser mon approche artistique et plastique de la photographie. Chaque photographe a ses propres grands thèmes récurrents qu'on distingue souvent en filigrane.
En ce qui me concerne j’ai de l’enthousiasme à photographier la nature en général, les gens et l’«aura » qu’ils peuvent dégager mais aussi des choses qu’on côtoie au quotidien dont on finit par faire abstraction.
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Marlène Egea-Lamberti, 23 ans, Bastia & Genève,
''Ancienne étudiante en Arts plastiques à l'Université de Corse, j'ai découvert une autre façon de penser mon travail en utilisant la photographie, chose que je ne faisais pas avant.
J'aime raconter des histoires et je ne savais pas comment utiliser la photo pour atteindre cet objectif. Au cours de la master class, Klavidj Sluban, le 'prof', m'a demandé d’investir le mythe d’Orphée et Eurydice en me précisant que je n’étais ''pas faite pour représenter le réel''
J'ai donc essayé de raconter ce mythe en mettant en image les lieux par lesquels doit passer Orphée pour retrouver sa bien aimée, en jouant sur le contraste entre couleurs sombres et claires, surexposées ou l'on devine à peine le paysage ou les formes.
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Mélanie Graziani Laurent, 33 ans, Bastia,
''Mon cheminement est multiple :ethnologie, psychologie, art-thérapie, peinture, dessin, illustration jeunesse et, bien sûr, la photographie…
C'est à la fois un acte, un perpétuel questionnement et une nécessaire prise de position.
Photographier c'est créer un rapport au monde, aux autres et à soi : tenter de percevoir ce qui traverse chaque être, déborde chaque chose, dans leur unique et intime réaction à la lumière.
Enfin, c’est définir un espace en adéquation et, surtout, c’est un évident plaisir.''
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Stéphane Dominici, 24 ans,
''Passionné par la nature, l’environnement et tout ce qui rapporte un lien avec le domaine artistique, j’ai commencé à m’exercer à la photographie depuis peu, principalement entraîné par l’aide de mon professeur de Photographie de la Licence d’Arts, Rita Scaglia, avec qui j’ai pu partager certaines de mes idées ou projets artistiques.
J'avais pour thème la ''Nature fermée''.
A partir de cela, j’ai imaginé une série d’images essentiellement composée d’une totalité, d’un ensemble sans (ou presque) la possibilité de fuite, de façon à faire apparaître les grandeurs des éléments naturels, ces œuvres éphémères, jusqu’à s’immerger à l’intérieur des décors d’une nature aussi mystérieuse que fragile, maintenir une certaine relation, celle de l’expérience d’un lieu où le paysage était palpable.
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Vera Bradesi, 26 ans, Sainte-Lucie de Porto-Vecchio,
En ce qui concerne la série "Brut", effectué lors de mon master class à fotograficasa, j'ai voulu capturé le rapport authentique qui lie l'homme à l'animal. J'ai choisi la nudité afin d'établir la relation étroite qui nous uni à la nature. L'être humain n'est pas différent de la nature, il en fait partie.
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