Top albums, la promo 2015

Les 20 meilleurs élèves viennent d'horizons divers.
Tous partagent cependant une qualité : ils ont apporté un peu de lumière dans une année ayant trop vite basculé du côté obscur.
Première partie en vidĂ©os 

Keith Richards
Crosseyed Heart

Papy s'ennuyait... Alors, histoire de patienter en attendant le retour des Stones en studio, il s'est offert une excellente rĂ©crĂ©ation. Entre blues, country et ce rock stonien dont le cĹ“ur bat dans le corps de sa Telecaster, Crosseyed Heart est un superbe recueil de chansons façonnĂ©es Ă  la nicotine et au bourbon.Keith Richards dit avoir attendu le bon moment pour enregistrer son troisième album solo. Cela aura pris 23 ans. Mais l'attente valait vraiment le coup.

Moriarty
Epitaph

De leur nom empruntĂ© au hĂ©ros de Jack Kerouac, les Franco-AmĂ©ricains de Moriarty ont hĂ©ritĂ© du goĂ»t de la route. Celle qu'ils arpentent depuis près de vingt ans, celle qu'ils font parler dans leur blues-folk qui rĂ©vèle toutes ses saveurs sur ce merveilleux quatrième : Epitaph.

Un disque d'un autre âge qui sent bon ces grands espaces où les décors sont couleur ocre et le ciel d'un bleu pur.

Le tout est porté par la voix unique de Rosemary Standley (Reverse, Long Live the (D)evil, Ginger Joe...) qui domine un ensemble délicieusement suranné et qui vous emmène loin. Que ce soit dans le temps ou dans l'espace.

Tame Impala 
Currents

D'abord vint la déception. Où étaient passées les délices vaporeux de Lonerism, le psychédélisme d'un album qui avait rendu l'année 2012 plus belle ? Envolés, peut-être embarqués dans la capsules pilotées par les copains de Pond.

Kevin Parker a délaissé les guitares au profit des synthés. Passé la surprise, ce troisième album s'impose comme celui du plaisir. Après quelques écoutes, les mélodies finissent par s'imposer. A l'heure du bilan, elles résonnent toujours.

Franz Ferdinand & Sparks FFS

Franz Ferdinand et Sparks ou le mariage de l'année. Concrétisant un projet esquissé il y a une dizaine d'années, les deux groupes se sont réunis une quinzaine de jours pour pondre un disque glam pop spontané, à la fraîcheur communicative.

Aucune des deux formations ne tire la couverture à elle. Si l’on retrouve des éléments propres aux uns et aux autres (The Power Couple pour les Sparks, Dictator’s Son pour Franz Ferdinand), la collaboration, dont on espère une suite, fonctionne à merveille (Call Girl, Police Encounters).

Motörhead
Bad Magic

On croyait Lemmy immortel. C'est donc à Bad Magic que reviendra le lourd titre d'ultime album de Motörhead... Comme à son habitude, le groupe y expédie les affaires sans temps mort. De Victory or Die à la surprenante reprise de Sympathy For the Devil, les baroudeurs du hard tracent le sillon comme un bricoleur aguerri réalise sa saignée. C'est millimétré, propre, tranchant y compris quand le tempo ralentit.

Rien dans les treize morceaux ne laissait imaginer que Kilmister était affaibli. L’ex Hawkwind y chantait comme s’il revenait des enfers. Depuis lundi, il y fait gronder sa Rickenbaker. Les chanceux !

Iron Maiden
The Book of Soul

Après un Final Frontier incapable de soutenir la comparaison avec son illustre prédécesseur (A Matter of Life and Death), Iron Maiden est revenu avec son album le plus ambitieux depuis The X Factor, voire Seventh Son of a Seventh Son.

L'ouvrage est faramineux : un double album dans lequel les secrets de fabrication de la Vierge de Fer sont une nouvelle fois distillés avec le plus grand soin. Pas moins de 92 minutes d'épiques guitares à la tierce, de rythmiques galopantes et autres passages atmosphériques, le tout tapissé de ce timbre haut perché que Dickinson jure avoir retrouvé après avoir vaincu un cancer de la langue.

Rover
Let It Glow

Le colosse n'a pas laissé le doute s'installer. A peine la tournée du premier album achevée, Timothée Régnier alias Rover s'est lancé dans l'écriture d'un nouvel exercice qui impose sa propre personnalité.

Le musicien a su éviter les pièges de la redite. Ici, pas d'Aqualast 2 ou de Queen of the Fools bis. Rover a, de nouveau, extrait la sève d'une pop mélodique et s’en est servi pour écrire des chansons appelées à devenir intemporelles (Call My Name, Odessey, Let It Glow...). L’œuvre d'un géant.

David Gilmour
Rattle That Lock

Officiellement "libéré" du poids Pink Floyd depuis la parution de The Endless River, l'année dernière, David Gilmour a enchaîné avec son quatrième album solo. Moins conceptuel qu'On an Island, paru il y a neuf ans, Rattle That Lock est, toutefois, plus consistant.

Le guitariste signe ici quelques-unes de ses plus belles compositions (Faces of Stone, In Any Tongue ou Dancing Right In Front of Me). Un brin de folie serait, bien sûr, le bienvenu. Mais avec de telles pièces, il faudrait être sourd pour ne pas faire sauter ce fichu verrou.

Julia Holter
Have You In My Wilderness

Quatrième album en quatre ans. Julia Holter a honoré une espèce de grand chelem discographique en sortant, cette année, son meilleur opus. Une galette intimiste vers laquelle on revient aussi bien pour la qualité du travail et la richesse mélodique que pour ses vertus apaisantes. Dès les premières secondes de l'envoûtant Feel You, la miss entraîne son auditoire dans ces contrées mélodieuses où les chœurs sont aériens et la toile de fond orchestrale. Have You In My Wilderness, est le disque à part d'une songwriter qui, elle-même, se veut étrangère à tout formatage.

Faith No More - Sol Invictus
Ce Sol Invictus, on l'a aimĂ© dès le premier coup d’œil jetĂ© sur son obscure pochette reprenant une photo datant du siècle dernier, Ă  l'occasion d’Halloween. Parce que Faith No More est l'un des plus grands groupes des annĂ©es 90. Parce qu'après leur retour sur scène, en 2009, on espĂ©rait une nouvelle livraison discographique et que cette galette nous a rĂ©galĂ©.  La facultĂ© du groupe Ă  jongler avec les styles est intacte. Superhero, Motherfucker, Cone of Shame...    Au total, dix missiles concoctĂ©s par la paire Bill Gould-Roddy Bottum avant que le reste du groupe n’y ajoute ses idĂ©es et Mike Patton ses textes. Sol Invictus, magnum opus.