Le drame de Bustanicu, 
il y a 40 ans . . .

Retour sur un drame qui a bouleversé la Corse !

Les bergers et le soldat perdu

Le fait-divers aura marqué l'histoire contemporaine de la Corse. Un double homicide qui, dans la foulée d'un contexte politique tendu, contribua à la mise à l'index de la légion étrangère. A l'origine, ce 24 septembre 1976, la tragédie. Sur une estive du Boziu, elle coûta la vie à deux bergers de Bustanicu lors d'une sanglante rencontre avec un légionnaire déserteur. 40 ans après, Settimana s'est replongé dans le dossier

Deux destins n'ont parfois rien de commun. Celui des frères Ruggeri, bergers quinquagénaires de Bustanicu, était carrément à l'opposé du parcours tourmenté de Wolfgang Ludwig, jeune Allemand de l'Ouest qui fuyait la légion étrangère après avoir vu en elle l'antidote à tous les maux qui le rongeaient. 

D'un côté, le quotidien de ceux qui essaient de vivre du fruit de la terre dans le monde rural difficile de la Corse des années soixante-dix. De l'autre, l'équipée sauvage d'un jeune déserteur de 19 ans déjà brûlé par la vie avant même d'avoir mûri. 

Ces deux destins se sont fracassés l'un contre l'autre, le 24 septembre 1976, à 1600 m d'altitude, près des crêtes du Boziu déjà meurtri par l'Histoire et noyé dans les affres de la désertification de l'intérieur. 

40 ans après, bien que la Corse ait malheureusement appris à voir couler le sang, le drame de Bustanicu figure encore parmi les événements qui marquèrent au fer rouge la terre et les esprits. Le contexte de l'époque y est pour beaucoup.

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Le Provençal-Corse tenait son scoop

Le photographe Gérard Koch et et son collègue rédacteur Pierre-Louis Alessandri furent les seuls journalistes à monter jusqu'à la bergerie du malheur. 40 ans après, ils n'ont rien oublié

Les images sont gravées à jamais dans les mémoires. Celles de deux corps gisants devant la petite bergerie, d'un convoi improvisé d'hommes portant à bout de perches les malheureux bergers pour les rendre à leur village. 

Ces images sont signées Gérard Koch. Aujourd'hui retraité, le reporter-photographe du Provençal-Corse d'alors était déjà, en 1976, un professionnel trentenaire rompu à la couverture des gros événements. Un an auparavant, il avait été le seul à avoir pénétré dans la cave d'Aléria muni d'un boîtier. 

Neuf mois plus tard, il couvrait la conférence de presse annonçant la création du FLNC. Au matin de ce 25 septembre 1976, Gérard Koch ne sait pas encore qu'il va vivre un autre fait marquant de sa belle carrière. Au côté d'un débutant...

Toujours journaliste à RCFM dont il a été le rédacteur en chef, Pierre-Louis Alessandri était, il y a 40 ans... un jeune pion du Vieux-Lycée. Mais aussi un pigiste du Provençal faisant ses premières armes. 

"C'était un dimanche matin, j'étais descendu à l'agence de Bastia pour prendre mon journal, et c'est là que le journaliste de permanence, Henri Caselli, m'a dit: "Tu tombes bien". "

L'information est parvenue jusqu'au quotidien alors concurrent de Nice-Matin en Corse.

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"Tout le village était prêt à tuer"

Cousin des deux bergers assassinés, Joseph Ruggeri avait 34 ans le 25 septembre 1976. 40 ans après, il a guidé Settimana jusqu'au site de A Merza où il était présent à l'heure où Bustanicu basculait dans le deuil et la colère

La pente est abrupte, mais en approche, la hêtraie offre une fraîcheur salutaire au marcheur qui, depuis le col de Chiatru, n'a pu éviter le soleil toujours redoutable de cette fin d'été. Encore quelques pas, ça y est, elle est là, la petite cabane de pierre autour de laquelle Pasquin et Xavier Ruggeri organisaient leur quotidien de "capraghji". 

C'était hier... Depuis 40 ans, toute trace de vie a disparu autour de la bergerie de Camperunacciu dont la toiture est effondrée. Plus personne n'a osé conduire un troupeau là-haut. La croix de fer dont la plaque de métal rappelle le temps du malheur peine à émerger. Là-haut, à près de 1500 m d'altitude, la nature reprend ses droits.

"On ne comprenait pas comment quelqu'un avait pu faire ça à des homme qui n'auraient pas fait de mal à une mouche."

Cette croix, il la regarde, soucieux d'entretenir la mémoire. "J'ai un petit pot de peinture, je vais remonter prochainement pour passer une couche". A 74 ans, Joseph Ruggeri vient de refaire cette ascension qui n'a, depuis bien longtemps, plus aucun secret pour lui.

Cousin des deux victimes de la tragédie de septembre 1976, il a lui même été berger.

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"Certains déserteurs n'étaient pas dangereux, j'ai été l'un d'eux"

Aujourd'hui retiré dans le Var, Wilfried Schone a servi 5 ans dans la légion. Arrivé en Corse juste après la tragédie de Bustanicu, il a été le témoin d'un véritable tournant

A quel moment et pourquoi vous êtes vous engagé dans la légion étrangère?

J'ai signé un contrat de 5 ans au début de l'année 1977. J'ai fait ce choix à 17 ans, pour tourner le dos à un milieu plutôt trouble dans lequel j'avais toutes les chances de mal tourner. Je l'ai fait aussi par goût pour l'aventure, et parce que je suis le fils d'un ancien légionnaire qui a fini sa carrière avec le grade d'adjudant-chef. J'ai été affecté au 2e Régiment étranger d'infanterie, plus précisément à la 7e compagnie de combat alors stationnée à Bonifacio. J'ai fréquenté régulièrement, aussi, les quartiers cortenais de la légion.

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