Pour les spécialistes de la discipline, le film référence restera «Point Break», avec Patrick Swayze surfant les immenses vagues californiennes. Mais la semaine dernière, sur les rivages du Cap Corse et à Capo di Feno, c'était du gros… du très gros ! Une sorte de «Point Break» nustrale, avec des submersibles de cinq mètres et des rafales à 185 km/h relevées sur l’anémomètre de Capo Sagro.

Justin Becret, petit prince de la vague
Alain Camoin

Dans cette mer en furie, à travers la fumée d'embruns, quelques illuminés ont proifté de l’aubaine pour défier les monstres d’écume sur leurs planches de surf. L’énergie naturelle développée par ces rouleaux (des «tubes», dans le jargon de surfeur), leur a permis de virevolter de figure libre en figure libre : Bottom-turn, 360... « Depuis ce matin 6h30, nous cherchons le bon spot », expliquait Jean-Valère Bordenave samedi dernier. Spécialiste en la matière, le seul shaper (fabricant), de planches en Corse affirme avoir «trouvé de bonnes conditions avec mes amis des Landes. Ça déroule bien. De belles séries. On se régale ».

Jean Valère Bordenave

Dus, Sneck, Yvouné, Tonton, Réré, Kanu et Céccé, sont les noms de guerrede ces fêlés, tous copains décidés à défi er la furie de Poséidon. Un combat inégal dont le jeune Justin Becret sortait plusieurs fois vainqueur. «Cet aprèm, c'était super! J’ai réussi le jour de mes 14 ans, à sortir 13 fois du tube… un joli cadeau d’anniversaire que m’a offert Jean- Valère!», appréciait le jeune Champion de France. Sportif de haut niveau, membre du Pôle France (espoirs), fils de Claire et Stéphane, propriétaires d’un «Surf-Lodge» à Seignosse, il est considéré parmi les trente meilleurs européens de la discipline.

Alain Camoin

Son objectif: rentrer dans le Pro-tour junior en Pipe au mois de mars. «Je vais essayer d'atteindre le niveau mondial. Franchement, ici ça ressemble à chez nous», glisse le petit prince des vagues. L’étoile montante du surf français, par ailleurs excellent élève au collège mitraillé à chacune de ses fi gures par Eric Chauché, un ponte de la photographie dans le milieu. Le lendemain, l’équipe prenait la direction du sud ou quelques autres «Big wave riders» professionnels internationaux évoluaient à l’invitation de François Santoni, l’icône du Capo Surf Club. Jean-Valère, lui, en profi tait pour reprendre «Avalanche», un immeuble d’écume déferlant au large de Capo, où seuls quelques insulaires se sont risqués. Le danger ? «Nous sommes comme les marins, glissait le shaper avant de se jeter à l’eau. Nous ne pouvons pas nous passer de la mer» .