On a testé les vacances à Poitiers

Comment passer de bonnes vacances à Poitiers selon que l'on soit à pieds, avec un chien, en camping-car, anglais, végétarien, handicap...

Peut-on amener son chien partout ?

Si vous venez en touriste à Poitiers avec votre compagnon à quatre pattes, vous ne pourrez pas visiter grand-chose. Nous l'avons testé avec Monroe, un jeune chien.

Monroe est tellement content de faire un tour en ville qu'il fait des petits pipis partout sur les murs. Tenu en laisse par Jeanne, sa jeune maîtresse, Monroe est un beagle de 7 mois. Avec lui, nous avons essayé de nous mettre dans la peau d'un touriste qui découvre Poitiers avec son chien.

On commence notre petite balade dans la rue de la Regratterie. En terrasse de son restaurant, on croise Fabrice Compagnon, le patron du Caribou. « La majorité des gens qui ont des chiens me demandent s'ils peuvent entrer avec lui dans le restaurant. Le comportement des propriétaires de chiens a beaucoup changé. » En bien visiblement. Monroe vient de déposer une crotte sur le trottoir et Jeanne, dans un geste citoyen, sort une petite poche pour ramasser les déjections.

"Pas accepté dans les monuments"

Arrivés devant Notre-Dame, on se demande si on a le droit de pénétrer avec un chien dans un monument religieux. Même tenu en laisse. On rentre avec lui car rien n'indique de façon visible une quelconque interdiction canine. « Les animaux ne sont pas acceptés dans les monuments », nous expliquera plus tard une personne de l'office de tourisme de Poitiers. Même chose au musée Sainte-Croix. 


Grand'rue, Jeanne s'arrête au Singe Blanc. « J'accepte les chiens dans la boutique du moment qu'ils ne fassent pas pipi par terre », explique Alexandre Brunet, le gérant de ce commerce indépendant. En revanche, il nous sera impossible de traverser le Passage Cordeliers. Un petit panneau signale l'interdiction des chiens dans la galerie commerciale. Alors qu'il n'était qu'un chiot, Monroe a pourtant eu le droit d'y rentrer mais uniquement dans les bras de son maître. On se dit alors qu'il est temps que Monroe se dégourdisse les pattes dans l'herbe du square Jeanne-d'Arc. Mais comme dans tous les parcs et jardins de Poitiers, ainsi que dans les aires de jeux pour enfants et terrains de boules, « les chiens sont interdits, même tenus en laisse » (article 4 de l'arrêté municipal du 1 mars 2016).


Au fil de notre parcours, on se dit que finalement qu'on ne peut pas visiter grand-chose avec un chien à Poitiers. Heureusement que des initiatives individuelles redonnent le sourire comme à l'entrée du magasin Bien Être de Ségeron, rue des Grandes Écoles. Une gamelle d'eau invite les toutous à boire un coup avec un petit mot: « Une petite soif ? ». Au restaurant L'île Jouteau, les serveurs proposent aux chiens une gamelle d'eau avec écrit dessus « doggy bar ». Monroe a déjà réservé une table.


en savoir plus : et dans les hôtels?

Beaucoup d'hôtels acceptent les chiens mais peu y viennent. « Nous les acceptons, mais c'est entre 0 et 5%», estime Emmanuel Wender, de l'Hôtel Central, place Leclerc à Poitiers, qui met à disposition une gamelle dans la chambre. Rue Victor-Hugo, l'Ibis Style « se donne le droit de refuser un chien en fonction de sa taille » et leur refuse la salle du petit-déjeuner. « En revanche, les maîtres des chiens sont respectueux, ce sont des gens qui savent voyager. »

Bruno Delion

La gare fera le bonheur du routard

Si vous venez en touriste à Poitiers sans moyen de transport, vous avez intérêt à passer par la gare. Pour le reste, il vous faudra marcher un peu, voire beaucoup.

Vous avez choisi de visiter Poitiers avec un sac à dos et une bonne paire de chaussures ? Attention, il y a quelques pièges à éviter. Le premier, c'est l'aéroport. Très pratique pour poser ou faire décoller un avion (même s'ils sont assez rares ici), celui de Poitiers se révèle plus compliqué pour les routards désargentés. A la sortie de l'aérogare ne vous attendront que des taxis. La régie locale des bus, Vitalis, avait expérimenté une navette en 2011 et 2012, qu'elle a abandonnée depuis. Il ne vous reste qu'à gagner l'arrêt de bus le plus proche, qui se trouve à un bon kilomètre à vol d'oiseau, dans le quartier de Montmidi. Et faites attention en cheminant le long de la rocade, le trottoir n'est pas vraiment sécurisé...

Ni l'aéroport
ni le camping
ne sont desservis
par des bus

Le deuxième piège, c'est l'autoroute. Si vous avez choisi de partager une voiture avec Blablacar, par exemple, et que votre chauffeur vous laisse à l'un des deux péages, choisissez plutôt celui situé au sud de Poitiers. L'arrêt de bus n'est pas trop loin, sur la zone commerciale. En revanche, au péage nord, attention à la galère : il vous faudra traverser la moitié de la zone de la République pour trouver un bus.
Le troisième piège est tendu sous les pieds des campeurs. Si vous débarquez à pied à Poitiers avec votre tente sur le dos, on vous indiquera la destination du camping de Saint-Benoît. Mais, en été, le centre de cette charmante bourgade n'est pas desservi par une ligne de bus régulière. Là encore, il faudra marcher... longtemps.
En revanche, si vous venez en train, où si le conducteur qui vous a pris en auto-stop peut vous déposer, vous allez trouver votre bonheur à la gare de Poitiers, qui ne porte pas son nouveau nom de « pôle d'échanges multimodal » pour rien. On a testé le guichet d'information de la SNCF pour demander le plan du réseau de bus : bingo! Pour les tickets, direction le buraliste d'en face (Le Printania), qui possède toute la collection des tickets de bus qui conviennent aux touristes : le ticket valable une journée pour 4 personnes, le ticket valable une semaine, etc.
Si vous préférez le vélo, pas de souci : c'est aussi à la gare que se trouvent les locaux de Cap sur le Vélo, l'officine de l'agglomération où on peut louer un vélo pour une journée, voire plus. Si vous êtes plutôt voiture, tous les loueurs ont leurs locaux jute en face. Enfin, si vous décidez d'aller voir un peu plus loin que Poitiers, c'est aussi à cet endroit que se trouve la gare routière, où les cars du conseil départemental proposent 18 destinations dans la Vienne et neuf dessertes estivales dans les principaux sites touristiques. Bref de quoi se mettre les doigts de pied en éventail.

Philippe Bonnet

Pour les touristes britanniques, Poitiers speaks English very well

Les touristes s'exprimant dans la langue de Shakespeare peuvent sans craintes venir découvrir la ville : à Poitiers, les professionnels du tourisme ont les atouts pour leur réserver le meilleur accueil.

Le Brexit n'y a rien changé: les touristes britanniques représentent toujours l'un des plus forts contingents - le principal avec les Espagnols- des visiteurs étrangers profitant de l'été pour découvrir Poitiers. Jennifer Adamson et sa fille Laura en ont fait récemment l'expérience. Si Laura vit dans la Vienne depuis quelques années, sa mère reste une visiteuse exceptionnelle d'une région et d'un pays dont elle ne maîtrise pas la langue. Trois jours plus tôt, elle était encore à Newcastle, au nord de l'Angleterre, pour un lundi de juillet pluvieux affichant une température maximale de 14 degrés. « Mais n'écrivez pas qu'il pleut toujours à Newcastle, ce n'est pas vrai! », assure Laura...

Carte de la Vienne dépliée en mains, elles ont droit aux "top recommendations"

En ce jeudi après-midi, c'est sous un soleil de plomb que la mère et la fille s'avancent place de-Gaulle vers l'office de tourisme de la ville de Poitiers. A l'accueil, elles s'adressent uniquement en anglais à l'hôtesse, pour poser plusieurs questions qu'on vous traduit en français bien volontiers: « Qu'est-ce qu'il y a à voir à Poitiers ? », « Comment se déplacer à l'extérieur du centre-ville sans voiture personnelle ? », « Y a-t-il aujourd'hui des animations à ne pas manquer ? ». Elles vont repartir cinq minutes plus tard avec toutes les réponses espérées mais aussi un guide et une carte de Poitiers, tous les deux en anglais. Quelques mètres plus loin, elles font cette fois étape à la maison départementale du tourisme de la Vienne. Une fois encore, Laura oublie volontairement son français et sollicite des renseignements sur cette région dont elle assure ne rien connaître. Elle et sa mère vont avoir droit à une présentation presque exhaustive, carte de la Vienne dépliée en mains, des curiosités du département, égrenée par Pierre dans un excellent anglais. Montmorillon et ses macarons, La Roche Posay et son spa, ou encore en guise de « top recommendations », l'abbaye de Saint-Savin et la Monkey valley (« la vallée des singes ») : Laura et Jennifer repartent avec de nouveaux plans, de nouveaux guides et surtout une vision assez complète des principaux attraits touristiques de la Vienne.

Traductions correctes

A la sortie, elles s'arrêtent quelques instants pour lire sur le pupitre explicatif de l'église Notre-Dame la-Grande la partie écrite en anglais. « Il y a peut-être un mot ou deux qu'un Anglais n'aurait pas utilisé mais ça reste très correct », estiment-elles, Jennifer Adamson se remémorant les traductions anglaises plus qu'improbables lues jadis sur des monuments portugais... Le petit tour du centre-ville s'achève en terrasse, au bar « Au WC », où la jeune serveuse qui avoue parler anglais « a little bit » n'a naturellement aucun mal à traduire « orange juice » ou « lemonade ». Etre un touriste british à Poitiers « is child's play », autrement dit un jeu d'enfant...

Frédéric Delâge

Les pèlerins trouvent leur chemin vers Saint-Jacques de Compostelle

Si vous faites étape ou voulez partir de Poitiers pour aller sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, voici quelques conseils pratiques à ne pas ignorer.

"On s'est connu en 2014 lors d'une randonnée. Nous sommes parties d'Orléans le 20 juin vers Compostelle", confient Claudine et Michèle, toutes deux à la retraite. La première est originaire de Paris et compte atteindre Bayonne fin juillet. La seconde est du Jura et veut arriver à Compostelle en septembre. « C'est mon 4e pèlerinage », précise Michèle. En ce lundi 3 juillet, elles attendent l'ouverture (dans 20 minutes) de l'office du tourisme de Poitiers, place Charles-de-Gaulle « pour vérifier quelle ligne de bus prendre pour aller à l'auberge de jeunesse », à Bellejouanne.

Étapes historiques

« On va également visiter la ville car il y a de beaux monuments », ajoute Claudine, fixant du regard l'église Notre-Dame-la-Grande située de l'autre côté de la place. A Poitiers, parmi les étapes historiques des pèlerins de Compostelle, incontournables au Moyen Age, on peut aussi citer les églises Saint-Porchaire et Saint-Hilaire (c'est justement au titre des chemins de Saint-Jacques que cette dernière est classée au patrimoine mondial de l'Unesco). Sans oublier à Buxerolles le « pas de saint Jacques », où il aurait laissé son empreinte sur un rocher, ou l'abbaye Saint-Martin à Ligugé.

Durant la nuit, il a plu, d'où les coupe-vent qu'elles portent. « On est parti sous la chaleur. Ces derniers jours, la météo a été à la pluie. Nous comptons repartir demain vers Lusignan, puis Melle », expliquent-elles.

Michèle brandit sa Credencial, le passeport du pèlerin (voir ci-dessous). « C'est indispensable. Ça, et aussi un guide. Il en existe plusieurs. Pour notre hébergement, on a contacté hier l'association locale des Amis de Saint-Jacques de Compostelle (lire aussi ci-dessous) pour savoir où nous pouvions nous loger. » La Credencial peut être tamponnée à plusieurs endroits : dans les églises notamment, ou à l'office de tourisme.
Pourquoi partir ainsi sur la route ? « C'est pour nous une coupure bienvenue, qui nous permet de nous ressourcer, de nous recentrer sur l'essentiel mais aussi de faire des rencontres. A deux c'est plus facile: on s'entraide », expliquent-elles. Une appréciation que la plupart des personnes ayant été sur les chemins de Compostelle partagent.

La Credencial

Pour tout pèlerin qui se respecte, un document est indispensable. Il s'agit du « carnet de pèlerin de Saint-Jacques » (ou Credencial del Peregrino en espagnol). Obligatoire en Espagne pour être hébergé dans les refuges pour pèlerins, ce « passeport » doit être tamponné à chaque étape où il existe des lieux remarquables. Il sert de plus en plus de référence également en France. Il est notamment recommandé dans la Vienne.

La bonne association à connaître 

"80 % de nos adhérents se sont déjà rendus en pèlerinage à Compostelle. " Ce constat de Dominique Furphy, sa présidente, illustre bien la compétence de l'association « Les Amis des chemins de Compostelle en Vienne ». Elle est une référence incontournable pour les pèlerins passant sur Poitiers et ses alentours. Son siège social est établi à la Maison du tourisme, place De-Gaulle à Poitiers. C’est là qu’ont lieu des permanences le samedi (*) pour renseigner les pèlerins de passage « mais surtout les Poitevins qui envisagent de partir », précise Jean-François Boutineau, vice-président. Ce dernier a entamé le 17 juillet un nouveau pèlerinage. 

1.000 pèlerins et deux chemins 

Une étude de 2013 estime à un millier le nombre de pèlerins passés dans Poitiers et ses alentours, à pied mais aussi à vélo (les cyclistes représentent 10 % de ce chiffre). Des ateliers de préparation sont organisés par l’association. 

Elle met aussi à la disposition des pèlerins la liste des hébergements « jacquaires » réservés aux pèlerins. Pour un coût allant de 8 à 10 €, il est possible de se reposer pour la nuit. « On gère les hébergements possibles de Port-de-Piles à Saint-Sauvant », précise M. Boutineau. Si une halte jacquaire dans Poitiers est à l’étude, une nouvelle est en service depuis début avril à Dissay. L’association a édité une brochure pour les pèlerins faisant halte à Poitiers. Elle s’intitule « La traversée de Poitiers, sur les pas d’Aymery, pèlerin médiéval » et évoque les monuments remarquables de la ville aux cent clochers en dix étapes. Deux chemins vers l’Espagne traversent la Vienne et sont normalement signalés par la coquille Saint-Jacques, symbole du pèlerin. La voie de Tours suit le GR 655 (chemin de grande randonnée), de Port-de-Piles à Chenay (Deux-Sèvres). La voie de Charroux, une variante de la voie de Vézelay, suit le GR48 depuis Angles-sur-l’Anglin, traverse le département par Saint-Savin (à l’abbatiale classée au patrimoine mondial par l’Unesco pour ses peintures murales), Montmorillon, l’Isle-Jourdain et Charroux, quittant la Vienne à Surin vers Angoulême (Charente). 

(*) Prochaine le 16 septembre. 

> Les Amis des Chemins de Compostelle en Vienne. Tél. 07.81.38.15.23, compostelle.vienne@la poste.net, www.compostelle-vienne.org 

> Samedi 30 septembre, départ à 11 h de la Promenade des cours pour une visite commentée des lieux jacquaires de Poitiers jusqu’à l’église Saint-Hilaire ; 17 h, conférence de Dominique Breillat à Saint-Hilaire. Ouvert à tous.

Stéphane Delannoy

Les camping-caristes se refilent la bonne adresse du Futuroscope

Les petites rues escarpées du centre-ville de Poitiers ne sont pas les meilleures amies des touristes en camping-car, qui se rabattent sur le parking du Futuroscope, une adresse réputée.

Sur le guide Michelin des « Escapades en camping-car », Poitiers figure en bonne place avec une page consacrée au patrimoine historique de la ville. En revanche, comme tous les autres guides du genre, il conseille aux camping-caristes d'aller plutôt passer une ou plusieurs nuits au camping de Saint-Benoît, où à l'aire d'accueil du Futuroscope. Avec ses rues escarpées et étroites, le centre-ville n'est en effet pas vraiment fait pour le camping-car. La Ville indique toutefois que deux parkings en ouvrage disposent chacun de 24 places de stationnement pour des véhicules utilitaires: Notre-Dame/Marché (hauteur maxi 2,60) et Hôtel-de-Ville (2,40m).

Des viennoiseries fraîches à 7h30

Pour le reste, la Ville n'offre pas de services spécifiques depuis que le camping municipal de la rue des Mille-Bosses a fermé, et renvoie vers les campings de Saint-Benoît et Chasseneuil qui, eux, sont évidemment équipés pour accueillir les camping-cars.


Mais, en dehors des campings classiques, le « spot » incontournable, l'adresse qu'on se refile sur les sites spécialisés, c'est le parking du Futuroscope. C'est là qu'on a croisé une famille de la Manche, samedi matin, juste avant l'ouverture du parc de loisirs à 8h30. Guillaume, Sabrina et Nolan avaient entamé le périple des vacances la veille au soir, « on habite près du Mont Saint-Michel ». A bord du camping-car prêté par beau-papa, la famille a fait une halte pour la nuit sur un parking au bord de la route, pour arriver de bonne heure au Futuroscope. « On va rester 24h, pour 7€, et repartir dimanche matin, explique Guillaume. On avait repéré sur le site internet du parc qu'il y avait un parking réservé aux camping-cars. »
Il y a belle lurette que le Futuroscope a choisi de bien accueillir les touristes en camping-car. Un emplacement leur est réservé à l'entrée du site, qui propose les services spécifiques: borne de vidange, recharge en eau et en électricité (2€ pour 100 litres d'eau et 2€ pour une heure d'électricité). « On a aussi créé deux terrains de pétanque, on prête des jeux de Möllky et il y a également une petite supérette avec des viennoiseries fraîches dès 7h30 le matin, indique la direction du parc. Certains ne restent que le temps de la visite du parc, d'autres prolongent leur séjour en visitant Poitiers ou un autre site touristique proche. » Le Futuroscope accueille ainsi 12.000 camping-cars par an. Il n'est pas le seul. Disneyland offre aussi ce service, « et chez eux il y a même des douches », note un couple de touristes espagnols. Tous les ans, le Futuroscope achète quelques pages de publicité dans les revues spécialisées. Pour que les camping caristes continuent de se refiler la bonne adresse.


Le garage ravitaille les camping-cars

Les camping-caristes peuvent aussi faire halte chez le concessionnaire Fiat installé au bord de la rocade, en face de l'aéroport. Ital Auto 86 propose une borne de vidange des eaux usées et des WC, et de recharge en eau et en électricité, moyennant 10€. « On est concessionnaire Fiat Professionnal, pour les véhicules utilitaires, dont le Fiat Ducato qui sert de base à pas mal de camping-cars, explique le garage. C'est pour cette raison qu'on offre ce service aux camping-caristes. Il est accessible du lundi au vendredi, aux heures d'ouverture. » Ital Auto 86 a fait un peu de publicité auprès du réseau des amateurs de camping-cars et son adresse apparaît déjà sur les sites internet spécialisés.

Philippe Bonnet

Poitiers en fauteuil, un handicap ?

Nous avons voulu savoir comment un touriste en situation de handicap pouvait évoluer dans les rues de Poitiers. Petite visite avec Laurent Guilloteau.

Du centre-ville de Poitiers, Laurent Guilloteau connaît surtout la place Leclerc. Pas pour y faire du tourisme mais plutôt des démonstrations de basket fauteuil dans le cadre de l'Urban PB. Malgré tout, il a accepté de quitter Saint-Maurice La Clouère pour se prêter à notre petit test. Premier point positif, le stationnement. Avec sa compagne, Adèle Burucoa, ils ont garé leur voiture rue de Magenta sur un emplacement handicapé gratuit. Mais le couple constate que ces places sont encore trop souvent occupées par des valides. 

Compliqué de descendre la Grand’Rue 

Début de la balade par Notre-Dame la Grande. « Ce sont les pavés les plus ch… », peste Laurent en s’approchant du monument. Cela lui rappelle aussi une Fête de la musique où il avait galéré. « Depuis, la Fête de la musique, c’est niet ! » 

A l’intérieur de Notre-Dame, le fauteuil roule partout facilement. Il y a même une petite rampe en bois qui permettrait à une personne à mobilité réduite d’admirer de plus près les stalles. Dehors, Laurent nous montre des pavés plus roulants à l’écart du parvis, ceux de la rue de la Regratterie et la rue du Marché. Et si nous allions voir la cathédrale Saint Pierre ? Laurent Guilloteau interroge : « Par la Grand’Rue ? ». On s’en approche. Les trottoirs trop étroits ne sont pas adaptés. « Et puis vous voyez la poubelle là-bas ? Je serais obligé de descendre sur la rue pour la contourner. » Néanmoins Laurent et Adèle savent qu’à proximité de la cathédrale, on peut garer sa voiture sur un parking disposant de places handicapées. De l’autre côté de la rue Jean-Jaurès, soulignons aussi que le musée Sainte-Croix a entamé des travaux en avril dernier pour améliorer l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. 

A partir de 2020, une deuxième phase de travaux devrait intégrer un (ou des) ascenseur (s) qui desservira alors l’ensemble des nombreux demi-étages du bâtiment. 


Revenons sur le « Plateau », Laurent Guilloteau avoue n’avoir jamais visité la salle des pas perdus du palais des Ducs d’Aquitaine. A gauche des grands escaliers, un ascenseur existe pourtant… mais c’est aussi par ici qu’entrent les prévenus menottés au palais de justice. « Il suffit de sonner pour se faire ouvrir la porte », nous signale-t-on à l’accueil. Mais si votre volonté de visiter le palais d’Aliénor coïncide avec la tenue d’un procès, nul doute que l’intérêt judiciaire passera avant l’intérêt touristique. Pas simple. 

Si Laurent et Adèle préfèrent au quotidien les centres commerciaux comme Auchan Poitiers Sud plutôt que le centre-ville, ils ne s’interdisent rien en matière de tourisme (*). Ils doivent d’ailleurs partir pour l’Irlande à la fin du mois. Il n’empêche. « Le Mont Saint Michel par exemple, ce n’est même pas la peine d’y aller, on a fait 500 m et puis c’est tout », raconte Laurent. 

Pour visiter Poitiers, Adèle préconise de ne pas venir seul si vous êtes en situation de handicap, et d’aller à l’office de tourisme : « C’est ce qu’il y a généralement de mieux pour s’informer. » Ce n’est pas faux. A l’office de la place Charles de Gaulle (qui détient le label national Tourisme et Handicap), on nous a fourni rapidement une liste des monuments de la ville avec des petits logos signifiant leur accessibilité. Pratique. 

Bruno Delion 

(*) Laurent a la possibilité de marcher quelques mètres à l’aide d’une canne qu’il a toujours avec lui.

Les monuments accessibles 

> Palais de justice. Accès par l'ascenseur en sonnant par avance à la porte à gauche en bas des marches. 

> Cathédrale Saint-Pierre. Par le côté nord pour un fauteuil non électrique.

> Sainte-Radegonde. Par le côté nord. Ouverture à demander si fauteuil électrique.

> Saint-Porchaire et Notre-Dame. Accès fauteuil. 

> Montierneuf, Baptistère Saint-Jean, Chapelle Saint-Louis. Pas d’accès fauteuil.

> Saint-Hilaire. Boucle magnétique pour les malentendants.

Le touriste végétarien est un client comme les autres


Un touriste végétarien ou végétalien trouve-t-il son bonheur à Poitiers ? A priori oui. Les professionnels de la restauration se sont adaptés à la demande.

"On fait comme les autres, on cherche sur internet..." La réponse de Corinne à notre question un peu naïve est sortie tout naturellement. On a demandé à cette adepte du véganisme, qui tient un snack spécialisé, « Mon espace Végé », dans le faubourg du Pont-Neuf, comment les végétariens et les végétaliens (*) choisissent un restaurant quand ils sont en vacances. « En quelques clics sur les moteurs de recherches ou sur les sites spécialisés, on trouve assez facilement, explique-t-elle. A Poitiers y compris, les professionnels se sont adaptés à cette demande croissante. »

" Un plat végétarien, ce n'est pas simplement ôter un ingrédient "

Pour se faire une idée, on a suivi son conseil, en consultant Tripadvisor, l'un des plus fameux sites où sont compilés les avis de consommateurs. Dans la rubrique des restaurants de Poitiers, si on ajoute « végétarien » au moteur de recherche, c'est l'adresse du « Bonheur est dans le thé » qui recueille le plus de commentaires. Une prime à la régularité. « Dès notre ouverture en 2010, on a fait le choix de composer la moitié de notre carte en plats végétariens, explique Céline Delage, à la tête du restaurant depuis le début. C'est l'un des piliers de notre démarche, avec le fait maison et le maximum de produits locaux et biologiques. » A ce triptyque, le restaurant a également ajouté un plat et deux desserts pour les végétaliens, et prête une attention particulière à ceux qui ne veulent ni gluten ni lait de vache. « On s'adapte à la demande, ajoute Céline Delage. Mais, ce qui importe avant tout, c'est que les plats soient gourmands, colorés. On ne fait pas un plat végétarien en ôtant un ingrédient, mais en cuisinant plus. » Dans le classement de Tripadvisor, elle n'est évidemment la seule. La plupart des restos poitevins se sont adaptés à la demande. Aux Archives, on confirme que « le menu végétarien est de plus en plus demandé ». Les lasagnes végétariennes de Chez Michel ou les plats « veggies » de la Gazette sont eux aussi faciles à repérer sur le menu. Et, cerise sur le gâteau, un nouveau resto 100 % végétarien ouvre aujourd'hui sous les halles (voir notre édition de samedi).

Ravitaillement bio

Pour les touristes végétariens qui ne vont pas au resto, les campeurs et les routards, pas trop de souci non plus. « Avant de partir en vacances, je fais le plein dans les épiceries biologiques, explique Michel, un Poitevin, végétarien depuis dix ans. Même si on trouve de plus en plus de produits bio en grande distribution, leur éthique n'est pas forcément la mienne... » A Poitiers, avec une demi-douzaine d'enseignes spécialisées, les vacanciers « végé » trouveront donc forcément de quoi cuisiner le soir au camping.

Philippe Bonnet

(*) Ni viande ni poisson pour un végétarien, aucun produit animal pour un végétalien.