Les secrets de la cathédrale
Saint-Pierre de Poitiers

(Re)visitons cet édifice gothique 

par Elisabeth Royez

Une même histoire à lire 
en sculpture et en peinture

Jugement dernier, Vierge couronnée… Le décor peint, récemment mis au jour fait écho à un riche décor sculpté.

Le verre, la pierre, le bois, et désormais les pigments. Qu'il soit dans les vitraux, les portails ou les stalles, le décor déjà connu de la cathédrale de Poitiers entre en parfaite résonance avec le décor redécouvert sous les badigeons. L’occasion de relire l’un à la lumière de l’autre… 

Deux Christ de la fin des temps

Sur la voûte du transept sud, les peintures mises au jour montrent en effet un Christ de la fin des temps, qui fait écho au portail central représentant un Jugement dernier (les portails et les peintures datent tous du XIIIe siècle). «Sur le portail central, on voit le Christ en majesté sur un trône avec deux anges qui tiennent les insignes de la Passion, entouré de Marie à sa droite et Jean de l’autre côté, décrit Paul Mantrant, délégué aux affaires culturelles et au patrimoine de la paroisse. Et au niveau supérieur du tympan central, deux anges qui sonnent les trompettes, mais celles-ci ont été cassées par les protestants pendant les guerres de religion, dans les années 1560. Ces sculptures correspondent à l’une des images : un Christ entre Marie et Jean, avec les anges tenant la lance, la couronne d’épines, les trois clous et la croix, et deux anges qui sonnent les trompettes.»

Autre résonance entre le décor peint et un portail, cette fois celui de gauche : le couronnement de la Vierge. Que ce soit sculptée dans la pierre ou peinte sur le voûtain, Marie est représentée dans la même position : «Elle est assise sur le même trône que Jésus, son fils, qui lui pose une couronne sur la tête.»

Des couronnes

Et quand il évoque le thème de la couronne, Paul Mantrant ne manque pas d’exemples à citer : «Les couronnes sont omniprésentes dans le décor développé dans la cathédrale. Au niveau inférieur du tympan du portail central, où les morts ressuscitent et sont jugés, les élus vont à la droite du Christ : le premier d’entre eux se tient devant un ange qui lui pose une couronne sur la tête. Dans les stalles en bois, entre les sièges, sont sculptés des anges tenant une couronne dans chaque main. Et dans les peintures, on retrouve ces couronnes, avec le Sein d’Abraham. Au XIIIe siècle, le Sein d’Abraham, cela signifiait le Paradis : Abraham y accueille les élus. Ils sont représentés sous la forme de petits personnages nus et couronnés.»

Quant aux autres décors peints révélés ailleurs dans la cathédrale, qui pourraient être dégagés et restaurés dans les années à venir, ils devraient eux aussi faire écho au décor existant, notamment avec un Christ en gloire à la croisée des transepts, entouré de saint Pierre et saint Paul, dont la vie et le martyre sont représentés dans les magnifiques vitraux du XIIe siècle, dans le chœur.

Des vitraux qui ont connu 
Aliénor d'Aquitaine

Dans son chœur, la cathédrale abrite trois vitraux d'origine, datant du XIIe siècle. Un trésor.

Il date des années 1160-1170. Cela fait donc 850 ans que le vitrail de la Crucifixion éclaire de ses couleurs vives le chœur de la cathédrale, elle-même construite à partir du milieu du XIIe siècle. Les deux autres vitraux du chœur datent de la même époque. A gauche, l’un est consacré à saint Laurent ; à droite, l’autre à saint Pierre et saint Paul.

"Aussi beaux qu’à Chartres"

« Ces trois vitraux romans du XIIe siècle sont exceptionnels, ils constituent l’un des trésors de la cathédrale, souligne Paul Mantrant, délégué aux affaires culturelles et au patrimoine de la paroisse et par ailleurs conservateur délégué aux antiquités et objets d’art des églises de Poitiers pour le ministère de la Culture. Quant aux vitraux du XIIIe siècle, ils sont aussi beaux que ceux de Chartres mais on n’en parle pas autant : il faut que ça change ! »

Depuis plusieurs années, une campagne de restauration de cet ensemble a été initiée. Restauré en 2004, le vitrail de la Crucifixion est l’un des plus anciens en France conservés à leur emplacement d’origine : « Il n’existe aucun autre vitrail roman comme celui de Poitiers », ajoute Paul Mantrant. D’une taille extraordinaire, avec ses plus de huit mètres de haut sur trois de large, et ses grandes scènes très lisibles, il aurait été donné par Aliénor d’Aquitaine et Henri II Plantagenêt (qui se sont mariés à Poitiers en 1152, dans la cathédrale romane qui existait avant celle-ci). Le couple, avec quatre de ses fils, est d’ailleurs représenté au pied du vitrail. Au-dessus d’eux, le vitrail représente à la fois la Crucifixion du Christ, sa Résurrection et son Ascension. Sur la partie basse du vitrail figurent la Crucifixion de saint Pierre, tête en bas, et la décapitation de saint Paul.

Parmi les autres vitraux de la cathédrale, certains sont des créations contemporaines imitant des grisailles du XIIIe siècle. Mais d’autres datent vraiment du XIIIe siècle. Cependant, avec leurs lignes de médaillons, ils sont moins faciles à comprendre que le grand vitrail : ceux du côté nord illustrent l’Ancien Testament. Les restaurations se poursuivent : la repose du vitrail (également du XIIIe) du transept sud, là où ont été dégagées les peintures murales, est prévue pour février 2017.

" Notre-Dame est l'alpha, la cathédrale est l’oméga "

La porte Saint-Michel côté gauche : le massacre des Saints Innocents ; La fuite en Egypte

Religieusement, Notre-Dame illustre les débuts depuis Adam et Eve. La cathédrale, elle, illustre la fin des temps.

La cathédrale actuelle est en fait la troisième dans l'histoire de Poitiers. La première se trouvait probablement près du baptistère, là où l’on voit aujourd’hui une grande pelouse. La deuxième, de style roman, a été consacrée en 1025 : on ne connaît pas son emplacement exact, mais il est possible qu’elle ait été à peu près au même endroit que l’actuelle.

Il faut entrer par la porte Saint-Michel

La construction de celle-ci, de style gothique angevin, a débuté au milieu du XIIe siècle et s'achèvera deux siècles plus tard : les portails sculptés datent en effet du XIIIe mais les tours ont été achevées au XIVe siècle. Mais au lieu de débuter la visite par les portails, Paul Mantrant, délégué aux affaires culturelles et au patrimoine de la paroisse, propose un autre parcours dans l’édifice, avec une lecture religieuse de sa conception.


« La cathédrale exprime un cheminement de foi. Pour suivre le sens de la cathédrale, il faut entrer par la porte Saint-Michel, celle qui est au nord, du côté du parking sous les arbres », explique-t-il. Cette porte discrète est cependant ornée de sculptures du XIIe siècle, très fines et malheureusement abîmées, représentant l’Annonciation, la Visitation, les Rois mages adorant Jésus, le massacre des Saints Innocents et la fuite en Égypte. Pour Paul Mantrant, il faut replacer la cathédrale dans la continuité de Notre-Dame-la-Grande : « A Poitiers, nous avons deux églises qui permettent de parcourir l’espace et le temps du Christ, qui est l’alpha et l’oméga. Notre-Dame-la-Grande, c’est l’alpha, l’église des débuts avec les sculptures sur sa façade qui vont d’Adam et Ève à la naissance de Jésus. La cathédrale, c’est l’oméga, l’église qui évoque la fin des temps. La porte Saint-Michel reprend à partir de la naissance de Jésus, puis il faut lire le grand vitrail. »

Ce grand vitrail représente la mort, la Résurrection et l'Ascension du Christ. «L’une des particularités de ce vitrail, c’est la lisibilité de ses grandes scènes, aisément compréhensibles, et sa composition très forte, sans parler des couleurs. Le rouge, c’est la couleur de la royauté : la croix rouge est une croix régnante. Elle est frangée de bleu, la couleur du ciel : la croix est déjà le début du ciel… Pour son Ascension, le Christ est représenté entre les anges, et les apôtres sont debout sur la traverse de la croix, qui représente le fondement de leur foi. Sous le Christ, on voit deux personnages qui ont préparé leur ciel sur terre : saint Pierre et saint Paul.»

Ce n'est qu’après qu’il faut aller voir le portail central qui représente le Jugement dernier : sous le Christ en majesté, les morts ressuscitent : l’archange saint Michel sépare les bons des mauvais, et les élus partent en procession à la droite du Christ. Le portail de gauche représente le couronnement de la Vierge. Celui de droite illustre le doute de saint Thomas.

Un trésor, des trésors

Le trésor, ensemble de pièces d'orfèvrerie, n’est plus visible actuellement. Mais l’édifice abrite d’autres trésors.

Orfèvrerie, retables, statues, tableaux, vêtements liturgiques… : visibles ou non, la cathédrale abrite des objets exceptionnels. Ce qu'on appelle « le trésor », ensemble de pièces d'orfèvrerie, n’est cependant plus exposé depuis quatre années. Il l’était jusqu’alors dans une salle de la tour sud de la cathédrale, mais dans des vitrines non sécurisées : « Il aurait fallu payer un gardien jour et nuit, or ni l’État (ndlr : propriétaire de la cathédrale) ni la paroisse n’en avaient les moyens, précise Paul Mantrant, délégué aux affaires culturelles et au patrimoine de la paroisse et par ailleurs conservateur délégué aux antiquités et objets d’art des églises de Poitiers pour le ministère de la Culture. Il y a désormais un autre projet pour l’exposer dans des vitrines blindées, à côté du chœur côté sud. » Parmi les nombreux objets qu’il rassemble, allant du XIIe au XXe siècles, on trouve notamment une crosse d’évêque du XIIe siècle.

Vingt-et-une représentations de la Vierge Marie

D'autres objets précieux et méconnus ne sont pas visibles, étant conservés dans la sacristie ou la salle du chapitre. La première abrite ainsi un tableau du XVIe siècle, représentant l’Ascension, le candélabre (classé Monument historique) qui ne sort que pour le temps pascal, ou encore deux reliquaires. La seconde renferme environ 260 vêtements liturgiques (chapes, chasubles…), dont certains du XIXe siècle. C’est aussi là que sont conservées des peintures représentant la plupart des évêques de Poitiers, jusqu’au siècle dernier.

Autre richesse : le mobilier présent dans la nef, le chœur et les chapelles. A commencer par l'orgue Clicquot du XVIIIe et les stalles, les plus anciennes d’Europe, datant de 1240. L’autel lui-même est encore plus ancien : roman, en pierre de taille, il se trouvait autrefois dans une chapelle souterraine de l’édifice et date du XIIe siècle.

Le reste du mobilier date de différentes époques et a diverses origines : « A la cathédrale comme à Notre-Dame, on a rassemblé des éléments venus d'autres églises, détruites ou vendues à la Révolution », explique Paul Mantrant. C’est le cas par exemple d’une partie des confessionnaux, et de l’autel baroque central du chevet. Les retables des chapelles nord et sud, l’un du XVIIe et l’autre du XVIIIe, proviennent de couvents.


Parmi les particularités de la cathédrale, Paul Mantrant ne manque pas de signaler le nombre de représentations de la Vierge Marie : « Il y a 21 représentations, en sculpture ou en peinture… » Il cite particulièrement la statue en terre cuite polychrome, attribuée au sculpteur angevin du XVIIe siècle Pierre Biardeau, représentant une Vierge à l'enfant, que l’on peut voir dans le chevet, au pied du grand vitrail, non loin d’une autre Vierge à l’enfant. Il évoque aussi une toute petite représentation en bois du XVe siècle (ajoutée dans les stalles), une statue polychrome de Marie enfant, avec sa mère sainte Anne, ou encore une Vierge à l’enfant italienne, offerte au XVIe par les habitants de Gênes.

Des atlantes pour soutenir 
des arcs de guingois

Aucune symétrie dans les chapiteaux et arcs brisés.

Quand on scrute les recoins de la cathédrale, on découvre têtes sculptées, arcs asymétriques, marques gravées…

Dès la façade, ça saute aux yeux : la cathédrale n'est pas symétrique. Ses deux tours sont totalement différentes… Mais en fait, à bien y regarder, l’intérieur n’est pas franchement symétrique non plus… Paul Mantrant connaît l’édifice comme sa poche et attire l’attention sur les arcs et chapiteaux de part et d’autre des premières travées, quand on vient d’entrer par les portails.

« Les deux côtés de certains arcs brisés n'ont ni la même longueur, ni la même courbe… Quant aux chapiteaux qui les supportent, certains sont plus hauts que d’autres ! Il n’y a de symétrie nulle part dans l’édifice… », sourit-il. Des ces premières travées, les arcs et clés de voûtes arborent des peintures murales qui avaient déjà été dégagées et restaurées il y a plusieurs années. Il semble que toutes les travées soient ornées de la même manière : la suite des chantiers de restauration des peintures murales devrait permettre de les rendre de nouveau visibles dans les années à venir.

Une gravure de l'an MCLXVII

Pendant qu’on a les yeux levés, il ne faut pas manquer les étonnants personnages dont le corps peint se prolonge d’une tête sculptée, qui émerge des murs au pied des arcs : ces « atlantes » semblent supporter les arcs des voûtes sur leurs épaules.

On peut prolonger la visite en scrutant chaque pierre : elles sont très nombreuses à porter de toutes sortes de petits signes gravés : « Ce sont des marques de tâcherons, détaille Paul Mantrant. Les ouvriers qui ont équarri les blocs pour en faire des pierres de taille marquait ces pierres de leur signe : cela permettait au maître d’ouvrage de rémunérer chacun pour son travail. On en voit partout dans la cathédrale, y compris dans les combles. » On trouve aussi une gravure circulaire, sur la voûte centrale la plus proche du chevet, avec notamment l’année MCLXVII (1167) : ce pourrait être l’année d’achèvement de la construction de cette partie de la cathédrale, la plus ancienne.

Sur le mur nord, on peut aussi retrouver un dessin de labyrinthe circulaire : un panneau d’information indique que ce dessin était peut-être le modèle d’un labyrinthe pavé au sol, comme ceux que l’on trouve dans d’autres grandes cathédrales de France.

3.023 tuyaux et 74 stalles

Une Vierge à l'Enfant du XVe siècle.

Les stalles du XIIIe siècle et l'orgue Clicquot du XVIIIe sont parmi les éléments les plus notables de la cathédrale.

Si la cathédrale est bien sûr elle-même classée au titre des Monuments historiques, depuis 1875, elle partage cet honneur avec plusieurs des éléments qu’elle abrite. Par exemple le candélabre utilisé seulement pour les fêtes de Pâques. Mais aussi avec deux pièces majeures de son mobilier, toutes deux classées en 1908 : les stalles et l’orgue.

Dans les écoinçons

Les stalles datent des années 1240. Nous parlons ici de l'ensemble de 74 stalles en chêne, réparties en deux rangées, qui se font face dans le chœur de la cathédrale. D’autres stalles, qui datent pour partie du XVIe siècle et proviennent d’autres édifices, ont été placées dans la nef, près de la statue de Saint-Pierre. Les stalles du XIIIe, elles, ont toujours été dans la cathédrale, et seraient les plus anciennes conservées en France (et même en Europe, selon Paul Mantrant).

« A l’origine, elles étaient plus longues d’une travée et étaient fermées d’un jubé, comme ce qu’on peut encore voir dans l’abbaye de Nouaillé-Maupertuis, explique-t-il. Elles accueillaient les chanoines du chapitre, qui sont venus y prier, plusieurs heures dans la journée, pendant des siècles… » C’est tout en haut des dossiers que se situent des sculptures exceptionnelles, dans les écoinçons, c’est-à-dire entre les arcs qui délimitent chaque dossier. Un écoinçon sur deux est orné d’un ange, qui tient une couronne de chaque côté.

Dans les autres écoinçons sont représentés des animaux fantastiques, des masques, des animaux (dont une chauve-souris ou un coq), et des scènes de la vie quotidienne. Paul Mantrant cite « un homme dans un verger avec un chien sur les genoux, un boulanger qui enfourne le pain, une scène où on tue le cochon, des hommes qui luttent… » On y voit aussi l'architecte, bâtisseur des cathédrales, avec tous ses outils, ou encore des motifs moralisateurs, comme une femme avec un coffre qui ne ferme plus, symbolisant l’avarice. La sculpture d’un écoinçon a été modifiée au XVe siècle : le corps d’un ange a été rogné et une petite Vierge à l’enfant a été sculptée à la place.

Depuis 1791

L’orgue est quant à lui considéré comme l’un des plus exceptionnels de France. Il a été installé en 1791 dans la cathédrale (l’orgue précédent avait pris feu plus de cent ans auparavant). Composé de 3.023 tuyaux, il est l’œuvre de François-Henri Clicquot, facteur d’orgues du roi, réputé pour être le plus talentueux de l’époque. C’est lui aussi qui a dessiné les buffets en bois qui accueillent l’instrument, et qui ont été réalisés par des menuisiers poitevins. Le grand buffet est surmonté d’un ange sonnant de la trompette.

Notre-Dame tout entière 
tiendrait dans les combles

Suspendu dans la tour Sud, le bourdon pèse plus de six tonnes.

De la crypte aux combles et aux clochers, la cathédrale cache des espaces inconnus.

Avec ses 100 mètres de long et sa nef de 30 mètres de large, la cathédrale est immense. La largeur atteint 50 mètres au niveau des transepts. Le mur de son chevet plat atteint 40 mètres de haut. La hauteur sous les voûtes est de 28 mètres dans la nef, 24 mètres dans les transepts et le chœur. En façade, les tours accentuent encore la largeur, car elles dépassent de chaque côté de la façade. Mais les volumes cachés de l'édifice sont tout aussi impressionnants !

Paul Mantrant est l’une des rares personnes à avoir accès aux combles : « C’est un monde !, résume-t-il devant l’ampleur du lieu. Au-dessus du chœur, il y a 17 mètres entre la voûte et le haut des combles, au sommet du faîtage : l’église Notre-Dame-la-Grande, qui n’est ni longue ni haute, pourrait loger dans cet espace-là ! » Ici, sous les imposantes poutres, on retrouve chacune des voûtes, formant des dômes réguliers.

Quelques dizaines de mètres plus bas, il y a la crypte de la cathédrale, à laquelle on accède par une trappe près du chœur. Voûtée et beaucoup moins vaste que l’édifice, elle abrite des tombes.

Une tour pour le bourdon

Quand aux tours, elles servent toutes deux de clochers. La tour Sud ne contient qu'une seule cloche : le gros bourdon, qui pèse plus de six tonnes. Installé au XVIIIe et classé Monument historique, il a été restauré l’an dernier et sonne de nouveau. « Initialement, cette tour sud était coiffée d’un dôme, rappelle Paul Mantrant. Il a disparu au moment où l’ancien évêché (ndlr : entre la cathédrale et l’Espace Mendès-France aujourd’hui) est devenu la préfecture. La femme du préfet trouvait les cloches assourdissantes : le bourdon a alors été descendu d’un étage. Mais pour mettre le palan qui a servi à le soulever, il a fallu enlever le dôme… »

La tour Nord, elle, abrite toutes les autres cloches, dont cinq issues du même atelier, les Ateliers Bolée, et datant de 1863. Deux autres cloches remontent à l’Ancien Régime, au XVIIe siècle : « Elles ne fonctionnent plus mais il existe un projet pour restaurer l’ensemble des cloches, elles seraient remises en activité pour sonner les heures. »

A noter la présence dans la cathédrale d’autres anciennes cloches. « Les trois petites cloches à la tribune (ndlr : près de l’orgue) répétaient les heures à l’intérieur de la cathédrale pour ceux qui assistaient à l’office, détaille Paul Mantrant. Il y a également une ancienne cloche à côté de la sacristie, elle sonnait pour annoncer le début de la procession pour les offices. »