Commémorer et en finir 

Trente-huit ans après l'attentat de la gare de Bologne, ce qu'il s'est réellement passé le 2 août 1980 reste flou.

Les minutes s'écoulent et pourtant, à la gare centrale, les aiguilles de l'horloge restent figées à 10h25. 

Un hommage.


À cette heure, le 2 août 1980, une bombe de 23 kilos explose dans la salle d'attente pleine de passagers prêts à sauter dans leur train. Bilan, 85 morts et plus de 200 blessés : un véritable massacre. Le plus meurtrier qu'ait connu l'Italie au XXème siècle.

Alors qu'on parle d'abord d'accident, les investigations montrent très vite qu'il s'agit d'un acte délibéré. 38 ans plus tard, il reste des zones d'ombre sur cette affaire qui pourraient être en partie dispersées par le procès de Gilberto Cavallini. 

Trois membres des Noyaux Armés Révolutionnaires (NAR), groupe néo-fasciste, ont été condamnés. Le couple Valerio Fioravanti/Francesca Mambro à la perpétuité en 1995 et Luigi Ciavardini, à 30 ans de prison en 2007.

Mais qui a donné l'ordre ?

Valerio Fioravanti, lors de son arrestation le 5 février 1981

L'enquête est toujours en cours. En 2017 s'ouvre le procès d'un quatrième membre des NAR, Gilberto Cavallini. Il est accusé d'avoir hébergé et prêté une voiture aux terroristes. Dans l'attente du verdict, un passé douloureux de Bologne refait surface. Un espoir pour les Bolonais et les familles des victimes qui espèrent enfin connaître la vérité sur ce massacre.

Gilberto Dondi couvre le procès de Gilberto Cavallini pour le quotidien Il Resto Del Carlino. Il revient sur l'affaire.

Panser les plaies passe aussi par la commémoration d'un évènement souvent méconnu des jeunes générations et des étrangers. Mardi 15 mai 2018, les élèves de l'Institut Crescenzi Pacinotti lancent une application qui raconte le massacre, "la Strage di Bologna" comme l'appellent les locaux.

Les Bolonais sont condamnés à vivre avec le souvenir de l'attentat. Un souvenir douloureux que 38 ans de procès n'ont pas apaisé. Mais un souvenir qu'ils veulent tout de même transmettre comme héritage d'une face sombre de l'histoire de l'Italie.