Coup de jeune sur les vieilles pierres

#JDA 847

LA JEUNESSE EST LE THÈME DES JOURNÉES DU PATRIMOINE LES 16 ET 17 SEPTEMBRE. À AMIENS MÉTROPOLE, CE SONT PLUS DE 70 SITES QUI OUVRENT LEURS PORTES AVEC LA PART BELLE FAITE AUX ATELIERS JEUNE PUBLIC.

Douze millions de visiteurs dans tout l'Hexagone en 2016 et 30 000 à l’échelle d’Amiens Métropole. Les Journées européennes du patrimoine constituent un événement phare de l’année chaque troisième week-end de septembre. Un rendez-vous attendu qui, en coulisses,débute bien en amont. Dès avril. À la baguette : le service patrimoine d’Amiens Métropole. C’est lui qui recense, contacte, centralise, organise. Au total, 60 sites sont à découvrir dans Amiens, 76 en ajoutant ceux de la Métropole. Des châteaux comme celui de Remiencourt (samedi 14h-18h), des églises comme celle de Saint-Fuscien (samedi 15h30), des écoles (le lycée Robert-de-Luzarches, samedi 10h), des hôtels particuliers... Les Journées du patrimoine, c’est le droit de rentrer là où on ne peut pas d’ordinaire... Besoin de conseils ? Précipitez-vous sur les tops 5 du JDA. Envie de ne rien rater ? Récupérez l’un des 20 000 programmes édités par le service patrimoine. Mais les Journées du patrimoine ce sont aussi de nombreux ateliers gratuits pour toute la famille, particulièrement pour cette 34e édition, dont le thème est la jeunesse.

TOUCHER LA MATIÈRE

On pourra ainsi apprendre à monter des voûtes à la cathédrale (dimanche, 10h-17h30), jouer avec un puzzle géant pour comprendre les plans des églises dans le quartier Saint-Leu (dimanche, 10h-17h), fabriquer des blasons à l'hôtel de ville (dimanche, 10h-17h30), construire une longue-vue pour observer la ville depuis le beffroi (dimanche 10h-17h30) ou une ville en papier au square Jules-Bocquet (dimanche, 10h-17h30). « Le jeune public constitue une priorité de l'action de sensibilisation au patrimoine. C'est l’une des vocations des villes et pays d’art et d’histoire tels qu’Amiens Métropole », explique Nathalie Devèze, vice-présidente de l’agglomération chargée de la culture. « Pour le jeune public, le patrimoine est un outil de découverte de soi et des autres. Il ne s’appréhende pas par la visite-conférence mais par l’expérimentation et le jeu. La découverte sensorielle est une approche ludique et novatrice de nos actions pédagogiques, appuie Émilie Messiaen, chef du service patrimoine. Il faut solliciter l’ensemble des sens comme, par exemple, toucher les monuments pour ressentir la matière. » Les visites de la cathédrale intitulée "Avec des yeux d’enfants" (samedi 11h et di- manche 13h), la découverte des matériaux au Jardin archéologique de Saint-Acheul (samedi 14h-17h et dimanche 10h-17h) ou encore la "drôle de visite" à l’église de Salouël (samedi 10h) où l’on promet des expérimentations, en sont des illustrations. Le patrimoine a définitivement pris le parti de la jeunesse.

//Antoine Caux

[journées du patrimoine]   
TOP 5 des nouveautés

1 L'intérieur du palais de justice

Visite guidée samedi et dimanche 10h-17h30, sur réservation au 03 22 22 58 97.

2 Parc de l'hôtel préfectoral

49, rue de la République, visite libre, samedi et dimanche 10h-17h.

3 Centre hospitalier Philippe-Pinel

Samedi et dimanche, 10h, 14h, 16h  

4 Les apprentis à l’œuvre avec les élèves du lycée de l’Acheuléen 

Maçonnerie place Gambetta samedi 10h-17h, menuiserie à l’église Saint-Leu samedi 10h-18h, métallerie au Cirque samedi 10h-17h, taille de pierre à la cathédrale samedi 10h-18h.

5 Déambulation poétique

Ouverture exceptionnelle des serres dimanche, 10h-18h, visites libres et guidées.

[journées du patrimoine]
TOP 5 des plus insolites

1 Le zoo en nocturne : parcours lumineux 

Samedi 21h, 1 euro (reversé aux associations de protection de la biodiversité) ou billet du zoo de la journée.

2 L'hôtel Vagniez-Renon et sa salle d’eau 

14, rue Lemerchier, visite guidée samedi 10h et 11h, sous réserve d’une audience urgente puisque l’hôtel accueille le tribunal administratif, sur réservation au 03 22 22 58 97.

3 Visite virtuelle en réalité augmentée de l'amphithéâtre gallo-romain d’Amiens

 Dimanche 10h-12h30 et 14h-17h, à l’hôtel de ville.

4 L'histoire souterraine d’Amiens en photos 3D

Dimanche, 14h-17h30 au Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, 23, place Notre-Dame. Conférence le jeudi 14 à 18h.

5 Parcours à vélo insolite sur le chemin de différents établissements scolaires

Dimanche, 14h, rendez-vous place Alphonse-Fiquet.

[journées du patrimoine] 
Philippe-Pinel à l'affiche

© CH PH. PINEL – service communication 2017

Objet de mystères, de fantasmes voire de craintes, le centre hospitalier psychiatrique Philippe- Pinel ouvre ses portes au public à l'occasion des Journées du patrimoine grâce à un partenariat avec Amiens Métropole. Une première pour cet établissement construit en 1886 au sud d’Amiens, à l’écart de la ville, et spécifiquement conçu pour accueillir des malades mentaux. Du jamais-vu à l’époque. Son organisation : des bâtiments autour d’une cour rectangulaire avec une chapelle en son centre. On doit cet édifice à Émile Ricquier, l’architecte du Cirque. Le célèbre sculpteur amiénois Albert Roze apporta aussi sa touche avec un haut-relief sur l’actuel bâtiment de l’administration. Occupé par les Allemands en 1940 après une évacuation durant laquelle de nombreux patients décédèrent, l’hôpital verra passer également les alliés, mais aussi les pilleurs. Il servira de dépôt militaire jusqu’en 1946. Mais l'histoire de celui que l’on appelait l’asile est aussi liée au cinéma. En 1958, le film La Tête contre les murs y est tourné. À l’affiche : Jean-Pierre Mocky (25 ans à l’époque, également scénariste), Pierre Brasseur, Paul Meurisse, Anouk Aimé et Charles Aznavour. 

« Les fous font peur. Peu de films évoquent la psychiatrie, racontait Jean-Pierre Mocky au JDA lors de son passage au Festival du film d'Amiens en 2009. Pendant le tournage, un ancien malade qui était devenu coiffeur au sein de l’hôpital a tranché la gorge d’un pensionnaire qu’il coiffait... Le réalisateur Georges Franju avait été si choqué que j’avais dû le remplacer derrière la caméra. » Depuis, le réalisateur dit s’arrêter à chaque fois devant l’hôpital Philippe-Pinel lors de ses passages à Amiens. 

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