La ville et les bus se mettent au (haut) niveau

JDA #834

La mise en sens unique des rues du général-Leclerc et de la 2e-DB à partir du 18 avril lance les aménagements liés au bus à haut niveau de service. Des travaux qui embelliront les espaces publics et faciliteront 
 es déplacements, sans entraver l'accès au centre-ville.

C'est une nouvelle étape dans le projet d’aménagements urbains de l’agglomération amiénoise et de son nouveau réseau de bus. Une nouvelle étape après celles des études et de la concertation. Mais une étape plus concrète, sans doute, pour les habitants. À partir du 18 avril, les rues du Général-Leclerc et de la 2e-DB seront mises en sens unique dans le sens nord-sud (de la place Vogel vers la place Branly) afin de réaliser des modifications sur les réseaux souterrains d’électricité, de gaz et d’eau. Des modifications préalables à la transformation de cet axe qui constituera l’une des vitrines de la ville et de son futur réseau de transports prévu pour 2019. Quatre mois et demi seront nécessaires avec deux voies sur quatre qui resteront constamment dédiées à la circulation.

LES COMMERCES ACCESSIBLES

Pendant cette période, la rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny restera, elle, à double sens. « Cela permet à tout le monde d'accéder au centre-ville et à l’anneau vert, explique Pascal Rifflart, le vice-président d’Amiens Métropole chargé des transports. Notre objectif est clair : que le centre d’Amiens reste accessible à tout moment. » Illustration : les rues Henri-Barbusse et Léon-Blum inversent leur sens de circulation afin de laisser les véhicules arrivant de la rue de Beauvais rejoindre les Halles (voir plan ci-dessous). 

Les véhicules qui voudront rejoindre le nord de la ville depuis la place Branly seront incités, par une nouvelle signalétique, à emprunter le boulevard Faidherbe.

ZONES BLEUES : UNE HEURE DE STATIONNEMENT GRATUIT

 Une nouvelle disposition pour le stationnement est du coup mise en place avec l'apparition de zones bleues le long de l'axe Vogel / Branly, sur les parkings Marc-Sangnier (à côté du Coliseum) et Jean- Catelas (à côté de la caserne) et rue des Francs-Mûriers (voir plan ci-dessous).

Au total, 170 places sont proposées. Grâce à un disque sur lequel il indique son heure d'arrivée, l’automobiliste bénéficie d’une heure de stationnement gratuit. Débutée au lendemain de la Grande réderie, cette première phase d’aménagement doit s’achever fin août, « avant la rentrée, un moment important pour le commerce », a-t-on conscience au sein des services d’Amiens Métropole. Aucun aménagement d’envergure n’est d’ailleurs fixé autour du marché de Noël, une période cruciale pour l’attractivité du centre-ville amiénois. Une charte de confiance sera d’ailleurs signée le 10 avril par Brigitte Fouré, maire d’Amiens, Alain Gest, président de l’agglomération, la Fédération des commerçants, l’Association des commerçants du quartier des Halles et l’Association des commerçants de Saint-Leu. Dans ce document, la collectivité s’engage à limiter l’impact des travaux et à renforcer les animations dans le centre-ville. En revanche, dès cet été, les sept stations du futur bus à haut niveau de service se trouvant sur l'anneau vert (en hypercentre) seront en travaux. Tout comme la place de la gare. Deux quais seront aménagés en face de l’agence Ametis, plutôt que ceux se trouvant aujourd’hui sur le pont Barni. D’autres travaux sur les réseaux souterrains suivront à l’automne, notamment sur la ceinture sud des boulevards. Des aménagements sur lesquels le JDA reviendra, évidemment, tout au long de leur progression.

DE LA FLUIDITÉ ET DU CACHET

Car en mars 2019, la mise en service des quatre lignes du bus à haut niveau de service s'accompagnera d’un embellissement des boulevards et de la métamorphose des carrefours. C'est toute l’ambition du projet "Dessine-moi ma ville". « Le bas de la rue de Paris, la place Vogel, la place Joffre... Tous ces endroits fonctionnent mal aujourd’hui, fait remarquer Alain Gest. L’objectif est d’apporter davantage de fluidité. » Et plus de cachet. L’esplanade Branly, avec la couverture des voies SNCF, la création d’un large parvis aux airs de parcs devant l’église Saint-Honoré et la plantation d’arbres devrait être un bon exemple.

Voici le futur visage de l'esplanade Branly.

Le dépôt à Rivery, c'est bientôt parti

Fini le dépôt de bus rue Dejean à Amiens dans le quartier Gare-la-Vallée en pleine mutation. La flotte de 164 véhicules du futur réseau s'élancera de Rivery, rue Paul-Émile-Victor, au bout de la ZA de la Haute-Borne sur une parcelle de 5,8 hectares et dans un bâtiment de 6 700 m2. Les travaux débutent dès octobre pour une livraison prévue fin décembre 2018.

Des voyageurs connectés 

Des étudiants en design numérique de l'Ésad planchent sur l'information donnée via les smartphones. L’appli imaginée accompagne le voyageur et lui propose l’itinéraire, le stationnement judicieux, mais aussi une idée de sortie
ou un peu de culture locale.

122 C'est le coût global, en millions, du projet. La plus grande part est consacrée aux infrastructures (56 millions d’euros). Le reste se décomposant notamment entre l’achat de bus (34 millions) et la construction du nouveau dépôt (20 millions) à Rivery. Bonne nouvelle : ces derniers jours, l’État et la Région ont annoncé leur participation au projet, respectivement à hauteur de 10,5 et 10 millions d’euros.

BHNS : les grandes lignes

BHNS. Quatre lettres pour Bus à Haut Niveau de Service. Quatre lettres pour quatre lignes (bleue, rouge, verte, jaune) irriguant le territoire et pourvues de 123 stations situées à proximité des principales zones d'habitat et d’emplois. Le haut niveau de service s’explique par le confort des véhicules, l’amplitude des horaires (4h-minuit), la fréquence de passage (huit minutes entre deux bus aux heures de pointe, dix minutes aux heures creuses), l'information offerte aux usagers sur les quais ou à bord. Mais aussi par la possibilité de se garer à l’extérieur de la ville sur de grands parkings, appelés parkings relais (P+R) qui seront situés à côté du stade de La Licorne et au sud d’Amiens, près de l’IUT et auxquels s’ajouteront les parkings des centres commerciaux. Ces quatre lignes "structurantes" sont relayées par les lignes classiques, dites de proximité, qui profitent de la montée en gamme du service.

Lancement de l'enquête publique

Du 11 avril au 12 mai, se tient ce que l’on appelle l’enquête publique. À ces dates,
le dossier d’enquête est consultable dans les mairies des huit communes traversées
par le projet : Amiens, Boves, Cagny, Dury, Glisy, Longueau, Pont-de-Metz et Salouël, ainsi que sur amiens.fr. Un commissaire- enquêteur tient par ailleurs des permanences où les habitants peuvent consulter les documents du projet d’aménagement.
Le commissaire-enquêteur aiguille, répond aux questions et note les doléances sur
un registre. Permanences à Amiens le 11 avril, 9h-12h, à l’hôtel de ville, le 14 avril, 14h-17h, à l’Atrium, le 24 avril, 9h-12h, mairie Jules-Ferry, le 29 avril, 9h-12h, aux Coursives, le 4 mai, 10h-13h, mairie Pierre-Rollin, le 12 mai, 14h-17h, à l’hôtel de ville.

Trois lignes électriques sur quatre

Sur les quatre lignes de bus à haut niveau de service, trois seront équipées de bus électriques, la bleue, la verte et la rouge. Il s’agira de véhicules articulés de 18 mètres rechargeables au terminus. Ces systèmes de recharge rapide permettent de réduire le poids des batteries pour conserver une capacité de voyageurs comparable aux bus actuels.

L'info en direct

Une réponse dans les 24 à 48 heures. C'est la promesse des services d'Amiens Métropole à toute question posée par téléphone (06 23 01 80 69) ou par e-mail (travauxbhns@amiens-metropole.com) au sujet des aménagements liés à l’arrivée du bus à haut niveau de service. Louise Geeraerts, médiatrice de terrain, arpente les rues de la ville à la rencontre des riverains et des commerçants (photo). Elle peut être accompagnée d’un agent du développement économique pour toute question sur l’exploitation commerciale. Amiens Métropole éditera aussi tout au long de la phase de travaux un flash info, à savoir une feuille d’information distribuée dans toutes les boîtes aux lettres des secteurs concernés. Par ailleurs, des cafés chantier seront régulièrement organisés. Le premier, programmé le 18 avril, à 9h, au bar Nicolas (angle des rues du Général-Leclerc et de Metz) réunira chef de chantier, techniciens, commerçants et riverains autour d’une tasse de café. Enfin, la signalétique promet d’être réactive et informative, indiquant les itinéraires conseillés, les parkings...

//Antoine Caux